Rôle de l'IDE en Salle de Soins Post-Interventionnels Rédaction et validation d

Rôle de l'IDE en Salle de Soins Post-Interventionnels Rédaction et validation du comité de lecture le 15 juin 2008: Candas Jeremy, IDE, EIADE Crespeau Hervé, IDE, FF IBODE, DEA d'immunobiotechnologie, immugénétique et transfusion sanguine, CES de Pharmacologie clinique et pharmacocinétique, Maitrise de Biochimie, Doctorat en Sciences de la vie La Salle de Soins Post Interventionnelle (SSPI), aussi appelée "salle de réveil" est obligatoire dans les blocs opératoires depuis le décret 94-1050 du 5 décembre 1994. Elle a pour but de s'assurer des bonnes conditions de réveil du patient, et donc de la prise en charge précoce des suites opératoires. Dans un certain nombre de structures elle peut également servir de lieu d'arrivée des patients en préopératoire, où seront effectuées les vérifications ultimes avant l'entrée dans le bloc opératoire. Elle se situe dans la mesure du possible à proximité immédiate du bloc opératoire. Elle est placée sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste réanimateur Législation : Les textes législatifs complets se trouvent en fin de document. Un IDE formé au minimum est obligatoire en SSPI, et dès qu'il y a au moins six postes, deux agents dont l'un IDE formé, sont obligatoires. A noter qu'il est précisé de préférence Infirmier Anesthésiste DE. Enfin, seul le MAR est autorisé à décider des sorties et transferts. Rôle de l'IDE Avant l’arrivée de patients : L’infirmier a un rôle de matériovigilance important; il doit, pour chaque poste, vérifier la présence et le bon fonctionnement : • D’une aspiration • D’une source d’oxygène • D’un monitorage minimal :Tension artérielle (PNI), saturation en oxygène (SpO2), EGC • D’un monitorage spécifique éventuel suivant les protocoles du bloc: moniteur de curarisation, capnographie • D’un système de suppléance manuel de la ventilation (BAVU et circuit type Mapelson C (cad ballon sur valve type Heindbrick alimenté en oxygène mural)) • Du bon fonctionnement des alarmes et de leur paramétrage correct. Et pour l’ensemble de la salle de réveil : • D’un ou plusieurs respirateurs fonctionnels • D’un défibrillateur fonctionnel accompagné de ses palettes, de gel conducteur • D’un électrocardiographe à 18 branches permettant l’analyse des dérivations droites et postérieures. Il est possible de réaliser ces dérivations avec un appareil à 12 branches, en deux temps. Cet électrocardiographe est à distinguer du simple tracé électrocardioscopique à trois branches sur moniteur • Du matériel nécessaire à la réintubation : laryngoscope propre et fonctionnel avec jeu de lames de différentes tailles, mandrins souples et de Cook, filtre, pince de Magyll • Sondes d’intubation de différentes tailles, • Des drogues de secours : atropine, éphédrine, adrénaline, inotropes, hypnotiques, lipid rescue…(non exhaustif et nécessaire de réajuster selon les spécificités du service) • De la présence et de la conformité du stock d’urgence vitale et des autres PSL si le bloc est habilité à les gérer (blocs obstétricaux notamment) • De la présence de solutés de remplissages, colloïdes et cristalloïdes • De la présence d’antalgiques de paliers I, II et III De la présence des antidotes (atropine/prostigmine pour la curarisation, naxolone pour la morphinisation, anexate pour les barbituriques) • Il doit veiller aux péremptions des produits et des instruments • Gestion des stocks : l'infirmier de salle de réveil est fréquemment amené à vérifier l'état des stock de la pharmacie du bloc • Prévention des infections, désinfection, main courante : l'infirmier de salle de réveil tient une traçabilité des patients et des dispositifs utilisés pour les patients La prise en charge du patient : La période de réveil fait intégralement partie de l’acte anesthésique. Il s’agit pour le patient d’une véritable épreuve d’effort pouvant démasquer des problèmes sous-jacents. L’objectif de la salle de réveil est de permettre le retour du patient à la conscience et à la récupération complète de ses capacités respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques. Elle est plurimodale et parfaitement hiérarchisée : • Transmission des informations relatives au patient et à l’intervention réalisée par l’IADE et l’IBODE : Nom, ATCD, geste et complications du geste, type d’anesthésie, surveillances particulières… • Respiratoire : • respiration ample et suffisante. • Surveillance de signes de curarisation résiduelle (T4/T1>90% à l’adducteur du pouce,Volume courant >5ml/Kg, 10<fr<20, head lift test positif(surélévation de la tête supérieur à 5 secondes)) • Surveillance de signes morphinisation résiduelle (Myosis, bradypnée à grand volumes, somnolence). • Fréquence respiratoire, amplitude thoracique, absence de signes de lutte (muscles accessoires, balancement thoraco-abdominal), SpO2. • Utilisation du respirateur si besoin, sur prescription médicale, dont les réglages seront effectués par le médecin anesthésiste ou l’IADE. L’extubation reste controversée. S’il s’agit d’un acte réalisé effectivement souvent par un infirmier de salle de réveil, il convient de se rappeler qu’il ne fait pas partie des actes listés dans le décret de compétences infirmières. Il est prudent de laisser cet acte être réalisé par le médecin anesthésiste lui-même ou par l’infirmier anesthésiste et d’avoir constamment sous la main le matériel de réintubation. • Cardiovasculaire : Surveillance rapprochée de la pression artérielle non invasive ou invasive, de la fréquence cardiaque. Les patients fragiles bénéficieront d’une surveillance rapprochée du segment ST, notamment par l’utilisation d’un scope dit à 5 branches. L’infirmier de salle de réveil devra être capable de régler le monitorage sur la ligne isoélectrique et le point J et de détecter toute modification sensible de ce segment afin d’alerter le médecin anesthésiste. • Neurologique : Évaluation de l’état de conscience, ouverture des yeux, réponse aux ordres simples, symétrie pupillaire • Chirurgicale : Surveillance de l’abord chirurgical : état du pansement, quantité et qualité des drains et sondes • Douleur : Evaluation par une méthode standardisée et reproductible telle l’échelle visuelle analogique et application des protocoles anti-douleurs en fonction des résultats. L’infirmier de salle de réveil doit connaître les posologies des antalgiques, leurs indications et contre-indications, les voies d’administrations, la méthode de la titration, l’utilisation et la programmation des PCA • Normothermie : L’hypothermie per-opératoire est fréquente bien qu’elle soit prévenue au maximum par l’IADE et l’équipe chirurgicale durant l’intervention. L’hypothermie peut être redoutable chez le sujet coronarien par exemple, nécessitant une dépense énergétique (et donc d’oxygène) importante, pouvant démasquer une instabilité coronarienne. Il existe fréquemment des matériels pour réchauffer le patient (couverture à air chaud, réchauffeur de solutés peropératoires...) • Reprise de la diurèse : absence de globe vésical, chez le patient sondé, normovolémique et à la fonction rénale intacte, reprise d’une diurèse minimale de 1ml/kg/h, surveiller attentivement les patient ayant eu une rachi anesthésie • Surveillance et prise en charge des nausées vomissements post-opératoires L'ensemble de ces points fait l’objet d’une surveillance spécifique, rapprochée. Ils permettent l’élaboration du score d’Aldrète : Le score d’Aldrète est un score sur 10 points évaluant 5 items primordiaux en phase post-opératoire immédiate : Activité motrice : • Bouge les 4 membres : 2pts • Bouge 2 membres 1 pt • Ne bouge aucun membre 0 Respiration : • Normale, mouvements amples et toux : 2pts • Dyspnée : 1 pt • Absence de respiration : 0pt Cardiovasculaire : • TA à + ou – 20 % des chiffres pré-opératoires : 2pts • TA à = ou – 50% des chiffres pré-opératoires 1pt • TA > à 50% des chiffres pré-opératoires 0pt Conscience : • Complètement réveillé : 2pts • Réveillable à la stimulation : 1pt • Inconscient à la stimulation : 0pt Coloration des téguments : • Normale : 2pts • Pâleur : 1pt • Cyanosé 0pt On ne peut envisager une sortie de salle de réveil qu’après un score d’Aldrète à 10/10 par deux fois à au moins 15 minutes d’intervalle, avec une douleur contrôlée ( couramment < 3 à l’EVA) ou absente, sans problème chirurgical ou médical, normotherme, sans nausées-vomissements et après validation du médecin anesthésiste responsable Législation: La salle de réveil a été rendue obligatoire bien tardivement, par le décret sur la sécurité anesthésique de décembre 1994. Les établissements non conformes disposaient de trois ans pour se mettre "aux normes".Ce décret stipule que: Article D. 712-45 La surveillance continue post-interventionnelle mentionnée au 3° de l'article D. 712-40 a pour objet de contrôler les effets résiduels des médicaments anesthésiques et leur élimination et de faire face, en tenant compte de l'état de santé du patient, aux complications éventuelles liées à l'intervention ou à l'anesthésie. Cette surveillance commence en salle, dès la fin de l'intervention et de l'anesthésie. Elle ne s'interrompt pas pendant le transfert du patient. Elle se poursuit jusqu'au retour et au maintien de l'autonomie respiratoire du patient, de son équilibre circulatoire et de sa récupération neurologique. Article D. 712-46 Sauf pour les patients dont l'état de santé nécessite une admission directe dans une unité de soins intensifs ou de réanimation, la surveillance qui suit le transfert du patient est mise en œuvre dans une salle de surveillance post-interventionnelle. Sous réserve que les patients puissent bénéficier des conditions de surveillance mentionnées à l'article D. 712-45, peuvent tenir lieu de salle de surveillance post-interventionnelle : a) La salle de travail située dans une unité d'obstétrique, en cas d'anesthésie générale ou loco-régionale pour des accouchements par voie basse ; b) La salle où sont pratiquées des activités de sismothérapie. Article D. 712-47 La salle de surveillance uploads/Sante/ ride-sspi.pdf

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  • Publié le Mai 30, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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