Neuropsychologie I. Théories 1. Introduction 2. Mémoire et Amnésie 3. Dominance

Neuropsychologie I. Théories 1. Introduction 2. Mémoire et Amnésie 3. Dominance cérébrale 4. Divers II. Grands Syndromes III. Tests et évaluation clinique 1. L'évaluation des fonctions cognitives 2. Mini Mental State Evaluation - MMSE 3. Test de Stroop classique : Théorie et passation 4. Trail Making Test IV. Synesthésie 1. Synesthésie : Présentation 2. Composantes génétiques de la synesthésie 3. Constance test-retest dans la synesthésie 4. Etudes cognitives de la synesthésie 5. Synesthésie : Perception réelle ou simulation? 6. Neurobiologie de la Synesthésie !1 Théories Le chapitre Théories présente une introduction historique ainsi que les concepts de bases de la neuropsychologie. Introduction 1. Introduction à la Neuropsychologie : Historique 2. Introduction à la Neuropsychologie : Historique (2) Mémoire et Amnésie 3. Description clinique et définition du syndrome amnésique 4. La mémoire : rappels 5. Les troubles mnésiques 6. Pourquoi les amnésiques oublient? Dominance cérébrale 7. Latéralisation et dominance cérébrale : introduction historique et définitions Divers 8. Définition, Anatomie et caractéristiques du Corps Calleux 9. Interactions systèmes nerveux / immunitaire : le pouvoir du conditionnement et de la bonne humeur 10. Si vous voulez vraiment rêver, réveillez-vous.. !2 Introduction à la Neuropsychologie : Historique Ce terme a été proposé par Luria, un psychologue soviétique, dans les années 50. Selon Henri Hécaen, « la neuropsychologie est la discipline qui traite des fonctions mentales supérieures dans leur rapport avec les structures cérébrales ». L’approche neuropsychologique est née avec les patients souffrant de pathologies cérébrales. Il s’agissait premièrement de décrire et de rapprocher cette sémiologie avec les lésions du cerveau et de faire des inférences sur le rôle de régions cérébrales. La notion de localisation cérébrale constitue le fil conducteur de son histoire avec une double facette, clinique et fondamentale (symptômes et fonctions). Différents courants ont oscillé entre une conception pointilliste et une vision distribuée, toutes deux critiquées, rejetées ou reléguées au second plan. C’est une science pluridisciplinaire qui emprunte ces outils, ses méthodes et modèles théoriques à ses diverses composantes : ainsi la neurologie a permis sa naissance, les connaissances ont augmenté avec la neuro-histologie, les expériences physiologiques réalisées sur l’animal, la psychologie expérimentale, cognitive, linguistique ou l’IA. La neuropsychologie est une discipline clinique, scientifique et productive ; dans les années 60, elle acquiert sa réalité institutionnelle par la création de sociétés savantes, de revues… Mais dès l’antiquité, des philosophes ont essayé de localiser l’âme dans diverses parties du corps (le cœur, souvent). Ainsi, des papyrus remontant à -3000 av JC attestent de l’approche neurologique, en mettant en corrélation un déficit de compréhension de langage avec un coup reçu à la tête par un individu. Ce n’est cependant qu’à partir de la fin du XVIIIème siècle que la neuropsychologie scientifique commence avec des précurseurs comme Gall et Broca. 1. la période préscientifique « Le cerveau est composé de plusieurs organes indépendants ayant des fonctions distinctes, d’ordre mentales, morales,… ». Gall décrit ainsi les origines de la neuropsychologie et tente de localiser des fonctions par l’observation des déformations du crâne. Il fut considéré tour à tour comme un grand anatomiste (et bénéficia d’un large concours de l’autorité de l’époque), puis comme un charlatan ou comme le précurseur de la théorie des localisations cérébrales. Avec lui apparaît une nouvelle démarche, la première étape de l’histoire de la !3 neuropsychologie : le découpage de la conscience en facultés mentales, d’où un fractionnement du cerveau. 2. L’âge d’or de la neuropsychologie scientifique (Hécaen) 2.1 L’étude de cas unique Le courant localisationniste est développé par Broca (1861-1865) avec l’étude d’un patient, le cas Leborgne : c’est un des premiers à relier un trouble avec une lésion puis en conclue une asymétrie des hémisphères cérébraux. Le courant associationniste trouve sa voie avec des auteurs comme C. Wernicke (1874), L. Lichtheim (1885), Liepmann (1900-1908). Il repose sur de nombreux schémas qui superposent modules et voies cognitives aux centres et faisceaux neuronaux. Le courant globaliste, représenté par Flourens (1794-1867), Jackson (1835-1911), Freud (1891), Von Monakow (1883-1930), Head (1861-1940) et Goldstein (1878-1965), repose sur l’idée que le phénomène pathologique est une dissolution d’un comportement normal. Il ne fait aucune référence aux structures anatomiques mais aux mécanismes d’ordre psychologique. Freud, par exemple, postule que la localisation du symptôme ne peut pas être réduite à la localisation fonctionnelle : la notion de centre n’a de sens que pour la pathologie et ne reflète pas le fonctionnement global. 2.2 L’étude de séries de patients C’est l’époque de la neuropsychologie expérimentale (1950), qui signe l’entrée de la psychologie en neurosciences, avec tout son stock d’épreuves standardisés et d’étude chez les sujets sains. Hécaen (Europe), Teuber (USA), Millner (Canada), Vignolo et De Renzi (Italie) en sont les représentants, avec les caractéristiques de l’approche de Vignolo : --> Recherche d’un trouble dans des échantillons représentatifs de tous les sujets atteints de lésions hémisphériques unilatérales. --> Evaluation quantitative des performances au moyen d’épreuves standards et définitions objectives du trouble sur la base des scores obtenus aux mêmes épreuves par des sujets témoins --> Comparaison de la fréquence et de la gravité des troubles dans des groupes de malades, distincts selon la latéralisation lésionnelle et la présence d’autres signes d’organicité cérébrale. !4 --> Utilisation des techniques statistiques pour établir avec quel risque d’erreur les conclusions peuvent être généralisées Critiques des études de groupe : - classification et constitution des groupes de patients : il y a des difficultés à concilier une homogénéité des étiologies et des troubles cog. - Dissociations et analyses de performances moyennes de groupe : les scores moyens peuvent ne refléter aucune performance réelle, quelques patients présentent des déficits sélectifs. - De plus, parmi les patients pour qui l’effet de groupe est vrai, les déficits cognitifs sous-jacents peuvent être hétérogènes. + Possibilité de généraliser + Démarche scientifique rigoureuse : hypothèse, tâches standardisées et analyses statistiques 2.3 La Neuropsychologie cognitive Le principe est de localiser des modules fonctionnels et des opérations de traitement, c’est-à-dire l’ensemble des « éléments structuraux du système contribuant de façon nécessaire sinon suffisante à l’accomplissement d’une opération fonctionnelle définie et objectivable ». L’étude de cas est privilégiée, avec une analyse en profondeur de la perturbation du patient. La neuropsychologie a une démarche fondamentale : appliquer les modèles cognitivistes (ou computo-symboliques) aux perturbations de patients cérébrolésés dans le but de les éprouver, les affiner ou les complexifier. L’hypothèse sous-jacente est qu’il est possible de tirer partie du pattern de déficits consécutifs aux atteintes cérébrales, pour mieux comprendre l’organisation et le fonctionnement des processus mentaux normaux. Ainsi, Séron explique : « la neuropsychologie cognitive est la branche psychopathologique de la psychologie cognitive ». 3 postulats sont avancés : - Modularité (Marr, 1982 et Fodor, 1983) : une fonction cognitive conçue comme un système complexe de traitement de l’information est décomposable en sous- systèmes et en modules ayant une certaine autonomie fonctionnelle. - Transparence : les performances observées chez les cérébrolésés peuvent être interprétés comme la résultante d’un traitement normal amputé d’un ou de plusieurs modules - Fractionnement : une lésion peut entraîner la perturbation d’un seul module. Ceci implique : !5 L’utilisation d’une méthodologie précise, rigoureuse et créative. Il y en a en fait presque autant que de laboratoires et de chercheurs, car chacun a sa propre façon d’établir des paradigmes, des modèles d’expérimentation,… ; L’étude de patients présentant un syndrome cognitif se décompose en une analyse en profondeur du ou des troubles puis de la recherche de la lésion fonctionnelle qui en est responsable. On utilise les paradigmes de dissociation et de double-dissociation. Feuber (1955) décrit ces paradigmes : il s’agit d’attribuer des rôles fonctionnels à différents modules ; pour cela, il faut trouver un patient qui a une lésion X, ne réussi bien que la tâche A et a des difficultés pour la tâche B, ainsi qu’un autre patient qui a une lésion Y, réussi la tâche B correctement mais pas la A. Ainsi, on peut dissocier fonctionnellement deux troubles. Shallice (1995) décrit 3 aspects de la dissociation : --> Dissociation classique : La tâche B est réalisée au même niveau qu’avant la lésion, mais pas la tâche A qui est inférieurement réussie. --> Dissociation forte : Aucune tâche n’est réussie au niveau normal, mais la tâche A est mieux réussie que la tâche B. --> Tendance à la dissociation : A est mieux réalisée, mais les niveaux qualitatifs ne sont pas dissemblables. Critiques des études des cas uniques : - Comparaison des performances du patient par rapport à une norme : l’élaboration de données normatives est coûteuse ; en outre, il subsiste le problème de la représentativité de l’échantillon et le nombre de données qui peut être insuffisant. - On ne prend pas en compte les phénomènes de récupération et de compensation - Il y a une disparité des tâches cognitives - L’interprétation jette le doute selon le type de processus cognitifs engagés dans une tâche : il se créé un problème de la correspondance du modèle cognitif et de la tâche supposée le mettre en jeu, car beaucoup d’autres aspects sont souvent mesurés. - La reproductibilité et la généralisation des théories sont uploads/Sante/ neuro-psychologie.pdf

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  • Publié le Jan 26, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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