Introduction à la médecine du cœur Mahdy Ibn Salah Sommaire La souffrance La so

Introduction à la médecine du cœur Mahdy Ibn Salah Sommaire La souffrance La souffrance consécutive de la maladie La relation entre le cœur et les actes des membres Les deux voies de la guérison du cœur Le sacrifice comme remède par excellence Les trois ennemis Les deux remèdes La voie de la purification L’insouciance L’hypocrisie L’amour passionnel L’estime vaniteuse de soi Introduction Le cœur est l'organe le plus noble de l'homme car il a été conçu exclusivement pour contenir le souvenir et la connaissance de Dieu. Tout l'édifice de l'islam repose sur la purification de cet organe fondamental. Nous traversons une époque où les maladies qui affectent nos cœurs sont presque incurables en raison de la rareté des docteurs du cœur et de la méconnaissance de leur science. J'irai même jusqu'à soutenir que notre mal actuel réside avant tout dans cet aveuglement vis-à-vis de la dureté ou de la mort de nos cœurs. Et y a-t-il une plus grave maladie que celle qui provoque un aveuglement vis-à-vis d'elle-même ? C'est dans la finalité de remédier aux maux qui durcissent nos cœurs que nous vous proposons dans les pages qui vont suivre une méthode de purification. Nous espérons que ce livre puisse éclairer au lecteur la voie qui le mènera vers la santé et la paix intérieure. La souffrance La cause de tout mal réside dans l’éloignement d’une chose par rapport à sa nature. Ainsi, la maladie du cœur a pour origine l’éloignement du coeur vis-à-vis de son rôle qu’est de contenir la vérité d’une manière exclusive c’est-à-dire Dieu sans lui associer une fausse divinité. Aussi, notre cœur tombera malade si un autre que Dieu occupe son espace de la même manière que notre santé risque de s’altérer si une fumée envahit nos poumons dans la mesure où nos poumons n’ont pas été conçus pour contenir autre chose que de l’air pur. Pareillement pour une voiture qui roule au diesel et qui risque de ne pas démarrer si son chauffeur a rempli le réservoir d’un carburant qui ne lui convenait pas comme par exemple le super. Il en va de même pour le cœur de celui qui ne le consacre pas à son Seigneur. Toutes sortes de maladie affecteront celui qui a donné asile à un autre que Dieu dans son cœur. Ces maladies seront fonction de la nature de la chose qui occupe l’espace réservé à Dieu et l’impact de cette dernière est relatif à la grandeur du territoire occupé. Boire de l’eau non potable n’a pas le même effet que de boire de l’eau de javel et une gorgée d’eau de javel n’a pas le même impact qu’une dizaine de gorgées. Le remède par excellence à toutes les maladies du cœur se localise par conséquent dans l’effort à chasser de son espace les fausses divinités qui s’accaparent par leur occupation les mouvements de l’homme car le cœur est pour les membres corporels ce que le roi est pour ses sujets. Sahl ben Abdellah disait : « Il y a pas un instant où Dieu ne contemple le cœur de ses serviteurs. Le cœur qui contiendra un autre que Lui sera livré à l’emprise de Satan. »[1] C’est le sens du verset : « Allah n’a pas mis deux cœurs dans la poitrine de l’homme. »[2] } La souffrance consécutive de la maladie La conséquence de toute maladie est la souffrance. Et la souffrance est le fruit de l’opposition des volontés à l’intérieure d’une unité. C’est pourquoi un verset du coran énonce : « Allah a cité comme parabole un homme appartenant à des associés se querellant à son sujet et (un autre) homme appartenant à un seul homme sont-ils égaux en exemple ? Louange à Allah ! Mais la plupart d’entre eux ne savent pas. »[3] En effet, celui qui est soumis à deux volontés antagonistes souffrira de satisfaire l’une au détriment de l’autre. Prenons l’exemple de l’avare qui souffre de ne pas dépenser ce qu’il amasse. Son enrichissement n’a donc plus de sens. Il constate qu’il ne sert à rien d’amasser si l’on ne dépense pas son argent car l’argent n’est rien en lui-même mais il refuse de dépenser à cause de la souffrance résultante de la diminution de ce qui occupe son cœur. Il en va de même de tout cœur qui contient un autre que Dieu, la souffrance s’intensifie plus on se rapproche de cette idole car on constate qu’on ne peut la saisir et qu’on ne peut cesser de poursuivre. C’est une souffrance qui est le fruit de la quête de l’illusoire, de la recherche de ce qui dès qu’on l’attrape disparaît. Une poursuite du non-sens. Un effort qui n’a pas de but et qui n’a pas de fin. C’est pourquoi Moujahid interprétait la parole suivante : « Il y a dans leur cœur une maladie » c’est-à-dire une maladie du doute et de désir. La maladie du doute est le fruit de la contradiction entre deux repères dans le jugement et la maladie du désir est le fruit de l’opposition entre deux volontés. C’est ainsi qu’il a interprété pareillement cette parole divine : « afin que celui dont le cœur est malade ne vous convoite pas. »[4] La relation entre le cœur et les actes des membres Plus on poursuit ce qui n’est pas Dieu plus s’intensifiera la souffrance d’une douleur similaire à celle des drogués. En effet, la poursuite de ce qui n’est pas Dieu créée une certaine forme de dépendance vis-à-vis de l’illusoire car l’acte corporel et la durée de ce dernier intensifient la santé ou la maladie du cœur. En effet, il existe une étroite corrélation entre l’acte et le cœur. Le cœur est assimilable à un roi et les membres corporels à ses sujets. Les membres sont les esclaves du cœur dans la mesure où ils agissent sous son autorité. Et cette autorité s’intensifie par le respect des serviteurs à vouloir réaliser la volonté de leur maître. Ainsi, les actes influent sur le cœur en intensifiant le pouvoir de ce dernier s’ils confirment sa volonté. D’où le principe qui stipule que la persistance dans le mal ferme les portes du retour au bien et réciproquement la persistance dans le bien ferme les portes du retour au mal. On rapporte ces paroles de l’imam Malik au sujet de l’imam Chafi’i : « Je vois que Dieu a mis une lumière dans ton cœur, ne l’éteints pas par l’obscurité du péché. »[5] Nos pieux prédécesseurs disaient quant à eux : « La bonne action est une lumière dans le cœur, une force pour le corps, une lumière pour le visage, une abondance dans la subsistance, un amour dans le cœur des créatures et la mauvaise action est une obscurité dans le cœur, une noirceur dans le visage, une fatigue dans le corps, un amoindrissement dans la subsistance et une rancœur dans le cœur des créatures. »[6] Ainsi, le cœur produit l’acte des membres et ce dernier intensifie ou amoindrit le pouvoir de celui qui occupe l’espace du cœur s’il confirme ou renie la volonté de cet occupant. Il existe donc un processus cyclique qui énonce que le cœur produit ce qui influe sur lui. C’est dans ce sens que le prophète a dit : « Dieu ne regarde ni vos corps, ni vos images mais il regarde vos cœurs et vos actes. »[7] C’est pourquoi certains salafs disaient à propos de la parole divine : « Pas du tout, mais ce qu’ils ont accompli couvre leurs cœurs, »[8] que péché après péché le cœur s’obscurcit. A ce sujet un récit énonce : « Lorsque le croyant commet un péché, un point noir est imprimé sur son cœur. S’il se repent, son cœur sera poli par contre s’il s’entête, il y aura multiplication des points noirs jusqu’à l’obscurcissement et c’est le sens de la parole divine : « Pas du tout mais ce qu’ils ont accompli couvre leurs cœurs. »[9] Ainsi, la souffrance de celui qui poursuit un autre que Dieu s’intensifiera proportionnellement au rapprochement de son but illusoire ! Et son remède se localise dans l’éloignement par rapport à ce dernier. Les douleurs du cœur se soignent ainsi par la réalisation de l’unicité divine qui consiste à vider notre cœur de ce qui n’est pas Dieu au moyen de la réalisation de sa volonté. Les deux voies de la guérison du cœur On dit qu’un membre est malade lorsqu’il y a une altération de la perception de ce membre ou une altération de son mouvement naturel. L’œil est malade quand il ne voit pas correctement ou quand il perçoit des images qui ne correspondent pas à la réalité, à l’instar du daltonien. Pareillement pour le pied qui est malade quand il s’est meut non naturellement par l’extension de l’un de ses ligaments. Il en va de même du cœur qui a été créé pour percevoir et contenir la vérité. Soulignons que la vérité est ce qui est conforme à la réalité et que dans sa nature l’homme recherche instinctivement la vérité car uploads/Sante/ medecine.pdf

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  • Publié le Sep 29, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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