Soigner... Le premier art de la vie CHEZ LE MÊME ÉDITEUR Du même auteur P ROMOU
Soigner... Le premier art de la vie CHEZ LE MÊME ÉDITEUR Du même auteur P ROMOUVOIR LA VIE . De la pratique des femmes soignantes aux soins infirmiers, par M.-F. C OLLIÈRE , InterEditions/Masson, 1996, 392 pages. Chez Masson L ES INFIRMIÈRES : IDENTITÉ , SPÉCIFICITÉ ET SOINS INFIRMIERS . Le bilan d’un siècle, par R. M AGNON , 2001, 208 pages. L A QUALITÉ DU SOIN INFIRMIER . Penser et agir dans une perspective soignante, par W. H ESBEEN , 1998, 208 pages. L A SANTÉ À TRAVERS LES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES . Approche linguistique et socio- logique, par A. d’H OUTAUD , 1999, 144 pages. L E SYNDROME D ’ ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL DES SOIGNANTS . De l’analyse du Burn out aux réponses, par P. C ANOUÏ , A. M AURANGES , A. F LORENTIN , 1998, 224 pages. L’ INFIMIER ( E ) ET LES SOINS PALLIATIFS . «Prendre soin» : éthique et pratique, par le collège en soins infirmiers SFAP, Collection Savoir et pratique infirmière , 1999, 256 pages. Chez Masson/InterEditions P RENDRE SOIN À L ’ HÔPITAL . Inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, par W. H ESBEEN , 1997, 208 pages. P OUR UNE MORT PLUS HUMAINE , par M. A BIVEN , 1999, 2 e édition, 240 pages. Chez InterEditions D E LA ROBE DE BURE À LA TUNIQUE PANTALON . Étude sur la place du vêtement dans la pratique infirmière, par P. L HEZ , 1995, 188 pages. L A NATURE DES SOINS INFIRMIERS , par V. H ENDERSON , présentation de M.-F. C OLLIÈRE . 1994, 240 pages. T RADITIONS ET SOINS D ’ AUJOURD ’ HUI . A NTHROPOLOGIE DU CORPS ET PROFESSIONS DE SANTÉ , par F. L OUX, 1990, 2e édition, 312 pages. Soigner... Le premier art de la vie Marie-Françoise Collière 2e édition Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du «photocopillage». Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements d’enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à l’éditeur ou au Centre français d’exploitation du droit de copie: 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70. DANGER LE PHOTOCOPILLAGE TUE LE LIVRE Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illi- cite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions stric- tement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle). © InterEditions, Paris, 1996, Masson, Paris, 2001 ISBN : 2-294-00555-4 MASSON S.A. - 120, bd Saint-Germain, 75280 Paris Cedex 06 Illustration de couverture: Médaillon d’une coupe, par le peintre de Brygos (vers 490-480 avant J.-C.), montrant un homme qui vomit: une façon de libérer le corps d’un excès d’humeurs. Martin von Wagner Museum, université de Würzburg. DR. Tu ne comprends pas que l’unique bien c’est la vie, le plus petit instant de vie est plus fort que la mort, et la nie. La mort n’est que la permission d’autres vies, pour que tout soit sans cesse renouvelé ; afin qu’aucune forme de vie ne détienne cela plus de temps qu’il ne lui en faut pour se dire. Je ne veux t’enseigner d’autre sagesse que la vie. Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s’étonne de tout. André Gide Ce qui fait peur dans la vie C’est précisément la vie. Anne Walter L’empirisme est la prise de conscience de l’esprit de sa propre maturité. C’est la capacité de percevoir des signes, de comprendre leur organisation, d’en tirer des savoirs. L’origine de nos idées, ce sont les sensations. Mais on ne commence à comprendre que lorsqu’on peut dégager des éléments et saisir des liens entre eux. Il faut partir des choses que l’on a sous les yeux, mais il ne faut pas s’y arrêter ; il faut en tirer une compréhension, des connaissances. C’est le travail sur les choses elles-mêmes qui alimente l’esprit. Ce qui permet de penser c’est l’utilisation des signes qui permettent de composer, de recomposer ; c’est à partir de là que l’esprit fixe des connaissances et qu’on peut aller vers l’abstrait. Condorcet Philosophe des Lumières P RÉLUDE 1 © MASSON . La photocopie non autorisée est un délit. Prélude Prendre soin de la vie... Tel est ce tout premier art, véritable création qui, de l’enfantement à la mort, participe au mystère de la vie qui se cherche, de la vie qui éclôt, de la vie qui lutte, de la vie qui s’estompe, de la vie qui resurgit, de la vie qui sombre... Vie de la mère qui met au monde, du nouveau-né qui s’affirme, de l’enfant qui s’est heurté, de l’accidenté qui refait ses premiers pas, du malade qui souffre, du drogué qui plonge dans le délire, de la personne âgée qui se demande où elle est... Soigner... cet art qui précède tous les autres, sans lequel il ne saurait être possible d’exister, est à la source de toutes les connaissances et la matrice de toutes les cultures. Pourtant inséré dans la texture de la vie quo- tidienne, cet art demeure encore si méconnu que la variété de ses effets reste insoupçonnée. Comment parler des soins ? Plus difficile encore, comment écrire sur les soins ? Alors que demeurera toujours cette distance immense entre la résonance et le raisonnement qu’ils suscitent. Comment aborder ce qui se tisse à la croisée des situations de soins dans leur infinie diversité, dans leur mouvance et leurs fluctuations, à la merci de l’intensité du moment ou de l’usure du temps ? Les mots sont devenus si éculés, si perclus, si frileux, si rigides, si conformes, si soucieux d’uni- formisation qu’ils en perdent leurs couleurs, leurs nuances, les variations de leur percussion, tandis que s’amenuise l’expression des représentations qui sous-tendent les motivations comme les façons d’agir et de réagir, tant du côté des personnes soignées que de celles qui soignent. Comment exprimer les soins ? ... Ces soins qui, dès l’aube de l’huma- nité naissante, bien antérieurement à toute maladie, sont mêlés à l’expres- sion même de la vie avec laquelle ils s’enchevêtrent. Comment en communiquer à nouveau la signification plénière ? Comment en permettre la représentation à ceux et celles qui pensent se grandir en s’en distançant et ne découvrent ou ne redécouvrent leur absolue nécessité qu’à l’occasion de situations tragiques survenues lors d’une maladie ou d’un accident ? C’est à la poésie, à la chanson, à la musique, à ce qui nous permet de percevoir encore les vibrations de la vie qui se cherche, de la vie en émoi, qu’il faudrait continuer à avoir recours pour évoquer ce que représentent les soins insérés dans leur halo d’émerveillement, de joie, de souffrance, de solitude, de douleurs, d’écrasement, de silence, de révolte, de satisfaction, 2 P RÉLUDE de dégoût, d’élans d’amour comme de désespoir, de renoncements comme de désirs retrouvés… Le geste 1 et la parole demeurent le moteur des soins, c’est-à-dire de ce qui mobilise la vie et lui vaut de s’affirmer. Le geste qui découvre, qui impulse, qui perçoit le rythme, qui apaise, qui met en mouvement… et la parole qui appelle à EXISTER . « Je sais qu’on ne commence pas à écrire quand on n’a rien de plus à dire que ça. Mais pourtant j’ai écrit (…)» 2 sur « ça »… les soins… tout en mesurant la difficulté d’avoir tenté de transcrire quelques aspects qui les fondent alors qu’ils demeurent d’abord et avant tout une pratique ins- pirée des plus anciennes sagesses de la vie. Comment révéler : — ces soins dont nul ne saurait se passer, auxquels nous avons cons- tamment recours sans même en avoir conscience : se soigner fait partie de nos obligations journalières. Gestes simples et banaux, se mêlant à nos activités les plus courantes comme les plus exceptionnelles, auxquels on ne prête guère attention lorsqu’on « va bien », pourtant lourdement inves- tis de résonance affective et symbolique… — ces soins qui veillent sur la mère qui enfante, qui accueillent la vie du nouveau-né, qui restaurent les forces de ceux qui cherchent à dépasser la maladie, qui accompagnent ceux qui se rendent à leur dernier voyage… — ces soins qui, dans tous les milieux, dans toutes les cultures ont été uploads/Sante/ marie-franc-oise-collie-re-soigner-le-premier-art-de-la-vie-masson-2001-pdf.pdf
Documents similaires










-
45
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 04, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
- Taille du fichier 2.3781MB