ÉD IT O P A TRICK CONRA TH DELPHINE GOETGHELUCK La vie est faite de r encontr e
ÉD IT O P A TRICK CONRA TH DELPHINE GOETGHELUCK La vie est faite de r encontr es L a vie est faite de rencontres. La rencontre de l’autre, les expériences qu’elle offre… Qu’elles ouvrent vers la surprise ou la déconvenue, il y aura quelque chose à en vivre. Et peut-être à en dire. Mon expérience au Journal des psychologues en a été riche, de ces rencontres diverses, imprévues, souhaitées, inévitables. Et c’est vers elles que je me retourne, alors que je m’apprête à quitter la rédaction du Journal. Des débuts où nous nous rencontrions au cours d’entrevues, d’entretiens, échangions au téléphone, c’était l’attente d’un courrier, d’une disquette ; jusqu’à l’arrivée d’Internet et de son empreinte mise sur les échanges : les mails ont remplacé les vis-à-vis ou la voix, ils ont supprimé l’attente et donné de l’instantanéité à certains échanges. Ont-ils créé de la distance ? Peut-être, mais cette proximité immédiate, et réfléchie pourtant, a été le socle de belles rencontres. Et, pour la plupart, ces rencontres se sont faites autour des mots et à travers des écrits. L’écriture peut être tellement intime, privée, même quand elle se veut destinée à tous. Elle peut être un risque encouru pour l’auteur de se livrer à l’autre, à sa lecture, à son analyse, à son regard critique. C’est un courage, que celui de donner à voir de sa pensée, de sa pratique, et, souvent, la pratique du psychologue est intime en ce qu’elle n’a pour témoin que ses patients. Faire partie de la rédaction, c’était cela tout d’abord : une fenêtre ouverte, à la lecture de chaque article, sur votre quotidien ou vos réflexions de psychologues, vos interprétations de cette profession, être au cœur d’une discipline sans cesse en mouvement et qui se donnait à voir ainsi, avoir la chance de participer un peu à la défense de cette profession singulière et multiforme et de rencontrer l’univers des organisations professionnelles et de ces bénévoles qui se préoccupent de notre devenir à tous. J’ai rencontré le Journal alors que j’étais en formation pour devenir psychologue. Il y était question du Moi peau d’Anzieu, que je découvrais alors aussi. Appartenant à la première génération de psychologues formée après l’obtention du titre, l’existence d’une telle revue me semblait évidente et, pour marquer mon appartenance naissante à cette profession dont la seule évocation du nom me semblait un titre de noblesse, je m’y suis abonnée. Plus tard, une autre rencontre m’en a ouvert les portes, et c’est impressionnée et avec plaisir que j’ai rejoint l’équipe de la rédaction pour seconder Patrick Conrath dans l’élaboration et la mise en œuvre des Forums professionnels des psychologues. Que de rencontres là aussi dans ce qui était conçu pour rassembler les psychologues et ouvrir aux échanges ! Je ne savais pas, alors, que nous pousserions plus avant notre travail d’équipe en investissant à deux la rédaction en chef du Journal des psychologues. Notre collaboration prenait ainsi une autre ampleur. Dix-sept années plus tard, je signe ce dernier édito et quitte la rédaction du Journal. L’aventure des psychologues ne cesse de se poursuivre et je continuerai à y participer, à ma mesure, tout simplement parce que c’est le métier que j’ai choisi. J’emmène avec moi la richesse de ces rencontres, de ces échanges, de la confiance et des débats, et le sentiment de faire partie de cette communauté. Pour tout cela, merci à tous. ◗ Delphine Goetgheluck © Martin Média | Téléchargé le 29/01/2021 sur www.cairn.info via CNRST Rabat (IP: 196.200.131.104) © Martin Média | Téléchargé le 29/01/2021 sur www.cairn.info via CNRST Rabat (IP: 196.200.131.104) L’enfant malade et la thérapie systémique Au cœur de la souffrance familiale DOSSIER LE JOURNAL DES PSYCHOLOGUES / JUIN 2016 / N° 338 14 L a question de la prise en charge psychologique de l’enfant en situation d’affection somatique grave, qu’elle soit aiguë ou bien chronique, est devenue à notre époque une évidence. Mais si nous pensons que la maladie d’un enfant, événement imprévisible du cycle de vie, met à mal tout le système famille, en passant par les parents et la fratrie, alors, prendre en compte la souffrance engendrée par l’inconnu de la maladie, le sentiment d’impuissance, la menace de la perte d’un être cher dans certains cas, ou bien l’incertitude de l’avenir dans d’autres, et cela, pour tous les membres de la famille, peut représenter un levier important dans l’accompagnement de l’enfant malade. Il est évident que cette prise en compte du système famille sera toute relative et très variable selon l’étape de la prise en charge, le type d’affection dont l’enfant est victime, mais aussi l’étape du cycle de vie dans laquelle se trouve la famille, autrement dit l’âge des parents et des enfants au moment de la naissance des troubles, du diagnostic et du traitement. Nous avons voulu explorer dans ce dossier des questions diverses liées au soin d’un enfant dans sa famille – ou de l’enfant d’une famille – à des étapes telles que le diagnostic, le traitement, mais aussi dans le cas d’affections distinctes : pathologies cardiaques, cancers, douleurs chroniques, affections dermatologiques lourdes, maladies génétiques. Cette diversité représente pour nous autant de situations uniques, de contextes de travail variés et de prises en charge spécifiques dans lesquels le soin psychologique de l’enfant et de sa famille aura une place particulière à chaque fois. L’expérience de ces professionnels et l’intersection entre le somatique et le psychique reste encore aujourd’hui une source riche de réflexion, voire de désaccord dans les équipes soignantes, surtout quand nous ajoutons à cette équation la préoccupation envers les parents et la fratrie. Dans ce cas, la complexité s’invite et c’est là qu’un travail unique, sur mesure, peut trouver place. w Ivy D aure Psychologue Docteur en psychologie F ormat rice à l’ID’ES Enfant malade, famille souffrante © Martin Média | Téléchargé le 29/01/2021 sur www.cairn.info via CNRST Rabat (IP: 196.200.131.104) © Martin Média | Téléchargé le 29/01/2021 sur www.cairn.info via CNRST Rabat (IP: 196.200.131.104) DOSSIER L’enfant malade et la thérapie systémique LE JOURNAL DES PSYCHOLOGUES / JUIN 2016 / N° 338 16 L’arrivée d’un enfant vient bouleverser la dynamique du couple et parfois mettre à mal la conjugalité. Un nouvel équilibre est alors à trouver. Mais qu’advient-il de ce fragile système lorsque la maladie de l’enfant vient faire effraction ? Les deux cas cliniques présentés viennent témoigner de l’importance, même des années après, de trouver un espace où déposer les émotions et ressentis. Se réinscrire alors dans l’intergénérationnel aide à sortir de l’isolement dans lequel le couple peut finir par s’emmurer… l’un à côté de l’autre. Le couple face à la m entre conjugalité e Ivy D aure Psychologue clinicienne Docteur en psychologie F ormat rice à l’ID’ES P ar la naissance des enfants, un couple devient une famille. Selon Philippe Caillé (1991) et Robert Neuburger (1997), la relation entre les deux partenaires prend alors une autre dimension, et le couple devient à la fois conjugal et parental. Nous pourrions définir le couple parental comme étant responsable des fonctions liées à la parentalité, directement en relation avec l’enfant. Les parents s’organisent de manière implicite ou explicite sur les rôles de chacun, sur les modalités éducatives qu’ils souhaitent mettre en scène dans la vie quotidienne avec les enfants… Ce lien parental entre les adultes ayant assumé la responsabilité d’un enfant biologique ou adopté ne s’éteint jamais. Même après une séparation ou un divorce, les parents restent, et, de fait, dans une certaine mesure, le couple parental continue d’exister plus au moins à l’unisson. En ce qui concerne le couple conjugal, il est déjà présent dans le couple naissant, la manière d’être ensemble, de faire couple. Néanmoins, il n’est pas rare que la conjugalité soit mise à mal lors de la naissance des enfants. Le couple conjugal laisse place ou perd sa place au profit du couple parental en éclosion. Cette relation conjugale est indépendante des enfants, elle fait référence à l’intimité du couple, à l’irrationnel dont parle Robert Neuburger (1997), à ce qui participe au sentiment amoureux, l’irrationnel fondateur, une conviction mythique, imaginaire, qui donne à chaque protagoniste le sentiment d’être amoureux. Le tout conduit le couple au sentiment d’appartenance. Contrairement au couple parental qui continue d’exister, le divorce représente la fin – du moins théorique – du couple conjugal. Ces deux manières de faire couple se nourrissent mutuellement, il s’agit de deux niveaux de relation, en interrelation constante. Un couple parental en tension peut mettre en difficulté le couple conjugal et vice versa. La séparation entre ces deux composantes du couple est plus hypothétique qu’effective, nous devons envisager cet assemblage de façon dynamique et surtout pas comme figé. La créativité relationnelle présente dans les couples donne aux domaines parental et conjugal de la relation des allures diverses. Mais qu’arrive-t-il dans les cas où le couple parental a été mis à mal par la maladie d’un enfant ? Comment préserver le couple conjugal ? Comment reprendre confiance dans la relation et retrouver une légèreté nécessaire pour nourrir la conjugalité ? Il existe un consensus entre professionnels de uploads/Sante/ l-x27-enfant-malade-et-la-the-rapie-syste-mique-au-coeur-de-la-souffrance-familiale-le-journal-des-psychologues-2016-6-n0-338.pdf
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- Publié le Jul 01, 2022
- Catégorie Health / Santé
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