Pour citer cet article : Couret C, et al. Traitement des uvéites intermédiaires

Pour citer cet article : Couret C, et al. Traitement des uvéites intermédiaires, postérieures et panuvéites non infectieuses. J Fr Ophtalmol (2019), https://doi.org/10.1016/j.jfo.2019.03.033 ARTICLE IN PRESS Modele + JFO-2438; No. of Pages 21 Journal français d’ophtalmologie (2019) xxx, xxx—xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com REVUE GÉNÉRALE Traitement des uvéites intermédiaires, postérieures et panuvéites non infectieuses Treatment of noninfectious intermediate uveitis, posterior uveitis, or panuveitis C. Couret a,∗,1, J.-B. Ducloyer a,∗,1, S. Touhami b, K. Angioi-Duprez c, M.-B. Rougier d, P. Labalette e, C. Titah f, I. Cochereau f,g, L. Kodjikian h, F. Mura i, C. Chiquet j, M. Weber a, B. Bodaghi a a Service d’ophtalmologie, hôtel Dieu, CHU de Nantes, 1, place Alexis-Ricordeau, 44093 Nantes, France b Service d’ophtalmologie, hôpital Pitié-Salpetrière, Université Paris 6, AP—HP , 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris, France c Service d’ophtalmologie, hôpitaux de Brabois, CHU de Nancy, rue du Morvan, 54511 Vandoeuvre les Nancy cedex, France d Service d’ophtalmologie, Groupe Hospitalier Pellegrin, CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon, 33000 Bordeaux, France e Service d’ophtalmologie, CHU de Lille, 2, avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille, France f Fondation opthalmologique Rothschild, 25, rue Manin, 75019 Paris g Service d’ophtalmologie, hôpital Bichat Claude-Bernard, Université Paris 7, APHP , 46, rue Henri-Ruchard, 75018 Paris, France h Service d’ophtalmologie, hôpital de la Croix Rousse, Hospices civils de Lyon, Université Claude-Bernard Lyon 1, 103, Grande rue de la Croix Rousse, 69317 Lyon, France i Service d’ophtalmologie, Hopital Gui-de-Chauliac, CHU de Montpellier, 191, avenue du Doyen Gaston-Giraud, 34295 Montpellier, France j Service d’ophtalmologie, CHU de Grenoble, Université Grenoble-Alpes, 38000 Grenoble, France Rec ¸u le 7 janvier 2019 ; accepté le 28 mars 2019 MOTS CLÉS Uvéites ; Uvéites non infectieuses ; Résumé Contrôler l’inflammation à long terme au cours des uvéites intermédiaires, posté- rieures ou totales, non infectieuses en limitant la iatrogénie est un véritable défi. Il n’existe pas de bilan standardisé qui assure une certitude diagnostique, mais quelques tests simples permettent de ne pas omettre les principales étiologies. L’ophtalmologiste qualifie le type ∗Auteurs correspondants. Clinique ophtalmologique—CHU Nantes, 1, place Alexis-Ricordeau, 44093 Nantes cedex 01, France. Adresse e-mail : chloe.couret@chu-nantes.fr (C. Couret). 1 Chloé Couret et Jean-Baptiste Ducloyer ont contribué de manière égale à la rédaction de l’article et sont co-premier auteurs. https://doi.org/10.1016/j.jfo.2019.03.033 0181-5512/© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es. Pour citer cet article : Couret C, et al. Traitement des uvéites intermédiaires, postérieures et panuvéites non infectieuses. J Fr Ophtalmol (2019), https://doi.org/10.1016/j.jfo.2019.03.033 ARTICLE IN PRESS Modele + JFO-2438; No. of Pages 21 2 C. Couret et al. Uvéites intermédiaires ; Uvéites postérieures ; Panuvéites ; Corticothérapie ; Biothérapie ; Immunosuppresseur ; Traitement d’atteinte puis le médecin interniste complète les investigations en fonction des constata- tions de l’ophtalmologiste. Photographies du fond d’œil, tomographies en cohérence optique, angiographies à la fluorescéine et au vert d’indocyanine doivent être envisagées au cours du diagnostic et du suivi. Les complications oculaires de l’inflammation sont nombreuses. Elles nécessitent une surveillance étroite et une prise en charge spécifique, médicale et parfois chi- rurgicale. Le nombre croissant de molécules disponibles permet d’optimiser la prise en charge de ces pathologies aux étiologies et présentations variées. Actuellement, la corticothérapie systémique reste le traitement de référence et les autres thérapeutiques sont envisagées en cas de mauvaise tolérance, corticorésistance ou corticodépendance. Le choix d’un traitement systémique, régional périoculaire ou intravitréen dépend de plusieurs facteurs : chronicité ou récurrence de l’uvéite, ancienneté, bilatéralité, association à une maladie inflammatoire systé- mique, présence de contre-indications à certains traitements et contraintes socio-économiques. Il est très important de trouver le meilleur compromis permettant un contrôle strict de l’inflammation oculaire à l’aide d’un traitement systémique et/ou local adapté tout en évitant les principales complications. © 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es. KEYWORDS Uveitis; Non-infectious uveitis; Intermediate uveitis; Posterior uveitis; Panuveitis; Steroid treatment; Biologic treatment; Immunosuppressant; Treatment Summary Controlling long-term inflammation during non-infectious intermediate, posterior or panuveitis while limiting side effects remains challenging. There is no standardized pre- therapeutic evaluation providing diagnostic certainty, but some simple tests allow us to identifiy the main etiologies. The ophthalmologist identifies the type of uveitis, and the internist com- pletes the investigations according to the ophthalmologist’s findings. Fundus photographs, optical coherence tomography, and fluorescein and indocyanine green angiography should be considered during diagnosis and follow-up. Ocular complications of uveitis are numerous. They require close monitoring and specific medical and sometimes surgical management. The growing number of available drugs makes it possible to optimize the management of these condi- tions with varied etiologies and presentations. Currently, systemic corticosteroids remain the mainstay of therapy, and other alternatives are considered in the case of poor tolerance, ste- roid resistance or dependence. The choice of a systemic, periocular or intravitreal treatment depends on several factors: chronicity or recurrence of uveitis, duration, bilaterality, asso- ciation with a systemic inflammatory disease, the presence of contraindications to certain treatments, and also socioeconomic constraints. It is of the utmost importance to find the best compromise allowing tight control of ocular inflammation by means of adapted systemic and/or local treatment while avoiding the main complications. © 2019 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Abréviations AF autofluorescence AJI arthrite juvenile idiopathique AMM autorisation de mise sur le marché DSR décollement séreux rétinien ICG vert d’indocyanine IL interleukine OCT SD Optic Coherence Tomography Spectral Domain OM œdème maculaire UNI uvéites non infectieuses VKH maladie de Vogt-Koyanagi-Harada Introduction La prise en charge d’un patient porteur d’une uvéite repré- sente un véritable défi en raison de la multiplicité des étiologies et des modes évolutifs de la maladie. Les avan- cées de l’imagerie, de la biologie et des traitements ont bouleversé la prise en charge des uvéites non infectieuses (UNI) intermédiaires, postérieures et totales. Bilan initial Il n’existe pas de bilan standardisé qui assure une certitude diagnostique, mais quelques tests simples permettent de ne pas omettre les principales étiologies. Dans un premier temps, l’ophtalmologiste qualifie le type d’atteinte. Puis le Pour citer cet article : Couret C, et al. Traitement des uvéites intermédiaires, postérieures et panuvéites non infectieuses. J Fr Ophtalmol (2019), https://doi.org/10.1016/j.jfo.2019.03.033 ARTICLE IN PRESS Modele + JFO-2438; No. of Pages 21 Traitement des uvéites intermédiaires et postérieures non infectieuses 3 médecin interniste complète les investigations en fonction des constatations de l’ophtalmologiste. En 2005, un groupe d’experts internationaux a publié une classification des uvéites selon des critères anatomiques évolutifs d’intensité et de complications [1]. Définir la mala- die selon cette classification permet une uniformisation des pratiques et un meilleur échange entre les différents acteurs de la prise en charge diagnostique et thérapeutique du patient. L’uvéite est classée selon la localisation uni- ou bila- térale, antérieure (en avant du cristallin), intermédiaire (vitré antérieur, rétine périphérique et pars plana), et pos- térieure (rétine en arrière de l’équateur, choroïde, avec ou sans vascularite). Les panuvéites correspondent à une atteinte concomitante des segments antérieur et postérieur. Toute uvéite peut s’accompagner d’œdème maculaire réac- tionnel, d’œdème papillaire et d’inflammations vasculaires périphériques. L’uvéite est aiguë si elle dure depuis moins de 3 mois, chronique si elle dure plus de 3 mois sans interruption et récidivante s’il existe des épisodes répétés d’inflammation active avec des intervalles libres sans traitement pendant de plus de 3 mois. L’intensité de l’inflammation est quantifiée et l’existence de complications notée, en particulier la présence d’un œdème maculaire, d’un œdème papillaire ou de vascula- rites occlusives. Les caractéristiques générales du patient sont colligées : âge, origine géographique, contexte socio-économique, antécédents, symptômes articulaires, digestifs, cutanéo- muqueux, neurologiques, ORL, pulmonaires ou autres [2]. Les étiologies infectieuses doivent être éliminées avant tout traitement anti-inflammatoire par voie loco-régionale ou systémique. L’infection la plus fréquente à l’origine d’une uvéite postérieure est la toxoplasmose, de présen- tation souvent typique, suivie des virus du groupe herpès, de la syphilis, de présentation polymorphe, puis de la tuberculose et la maladie de Lyme, en particulier dans les zones d’endémie. Les autres causes infectieuses sont plus rares [3—6]. Une uvéite postérieure sera d’autant plus suspecte d’une infection qu’elle est unilatérale, associée à un ou plusieurs foyers choriorétinien(s) ou réti- nien(s), un foyer de nécrose ou des hémorragies rétiniennes nombreuses. Les autres causes de pseudo-uvéites sont à rechercher en particulier en cas de corticodépendance ou résistance, en priorité cancéreuses comme le lymphome intra-oculaire pri- mitif (réaliser si besoin une ponction de chambre antérieure avec dosage d’IL10 voire une vitrectomie à la recherche de cellules lymphomateuses et dosage d’IL10), le réti- noblastome, certains mélanomes et métastases. Il faudra également savoir évoquer un corps étranger intra oculaire, une hémorragie intra-vitréenne et une uvéite médicamen- teuse [3—6]. À l’issue de ce bilan, on identifie trois grands cadres : • le diagnostic est cliniquement évident : il peut s’agir d’une maladie purement ophtalmologique, telle que la rétinochoroïdopathie de Birdshot, la cyclite hétérochro- mique de Fuchs ou la toxoplasmose ; • le diagnostic est suspecté : le bilan de l’interniste est orienté et les éléments ophtalmologiques serviront par- fois à confirmer une atteinte systémique présumée ; • quand il n’existe pas de spécificité ophtalmologique, il est recommandé de proposer un premier bilan simple avec les examens les plus rentables sur le uploads/Sante/ couret-2019.pdf

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  • Publié le Fev 18, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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