Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Crescent, René,

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Crescent, René, 1949- La technologie: une culture, des pratiques et des acteurs ISBN 2-89544-066-2 1. Technologie – Aspect social. 2. Industrie – Aspect social. 3. Technologie et civilisation. 4. Culture technologique. 5. Recherche technique. 6. Recherche industrielle. I. Langlois, Richard, 1958- . II. Titre. T14.5.C73 2004 306.4’6 C2004-941317-1 Révision linguistique: Solange Deschênes Impression: AGMV Imprimeur inc. © Éditions MultiMondes 2004 ISBN 2-89544-066-2 Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2004 Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2004 ÉDITIONS MULTIMONDES 930, rue Pouliot Sainte-Foy (Québec) G1V 3N9 CANADA Téléphone: (418) 651-3885 Téléphone sans frais depuis l’Amérique du Nord: 1 800 840-3029 Télécopie: (418) 651-6822 Télécopie sans frais depuis l’Amérique du Nord: 1 888 303-5931 multimondes@multim.com http://www.multim.com DISTRIBUTION EN LIBRAIRIE AU CANADA Diffusion Dimedia 539, boulevard Lebeau Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2 CANADA Téléphone: (514) 336-3941 Télécopie: (514) 331-3916 general@dimedia.qc.ca DISTRIBUTION EN FRANCE Librairie du Québec 30, rue Gay-Lussac 75005 Paris FRANCE Téléphone: 01 43 54 49 02 Télécopie: 01 43 54 39 15 liquebec@noos.fr DISTRIBUTION EN BELGIQUE Librairie Océan Avenue de Tervuren 139 B-1150 Bruxelles BELGIQUE Téléphone: +32 2 732.35.32 Télécopie: +32 2 732.42.74 g.i.a@wol.be DISTRIBUTION EN SUISSE SERVIDIS SA Rue de l’Etraz, 2 CH-1027 LONAY SUISSE Téléphone: (021) 803 26 26 Télécopie: (021) 803 26 29 pgavillet@servidis.ch http://www.servidis.ch Les Éditions MultiMondes reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition. Elles remercient la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son aide à l’édition et à la promotion. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – gestion SODEC. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication. IMPRIMÉ AU CANADA/PRINTED IN CANADA Peut-être y a-t-il plus d’amour dans les métiers que dans les cœurs, plus d’amour et d’amitié dans les métiers que dans n’importe quoi au monde. P. Geraldy, L’Homme et l’amour Ce n’est pas parce que les passions sont fortes qu’on se détourne des choses; c’est quand on se détourne des choses que toute passion est forte. Alain, Propos Table des matières Introduction ...................................................................................1 L’ÉCHEC FERTILE................................................................................3 Une usine va fermer .........................................................................3 L’échec? Connais pas!.......................................................................5 Positifs? Positivés? ..........................................................................7 Avant le silence et l’oubli .................................................................8 L’EXIL INTELLECTUEL .........................................................................9 Voie royale ou chemin du Roy?........................................................9 La table d’orientation .....................................................................15 Les ponts ........................................................................................22 Errances..........................................................................................25 Stratège et «stratégiste» ................................................................26 Cœurs et crânes..............................................................................27 UNE CULTURE DE L’EXIL? .................................................................29 Le triomphe du génie .....................................................................30 L’œuf et la poule .............................................................................34 Scientifiques et sportifs .................................................................38 Mémorisation et répétition.............................................................40 Regrets… ou agrès?........................................................................42 Un moment, Excellence! .................................................................50 Gâteux ou «gratteux»?...................................................................53 On s’aime «à tout vent» .................................................................54 x La technologie: une culture, des pratiques et des acteurs Les raisons de la colère ..................................................................55 Qui mérite irrite? ...........................................................................57 Une foi de trop ...............................................................................57 Qui ne dit mot… .............................................................................59 PÔLES DE COMPÉTENCES..................................................................63 Idées reçues sur les chercheurs .....................................................64 Mondialistes ou «mondialisés»?....................................................72 Le professeur et la péripatéticienne...............................................73 Les consultants...............................................................................77 Université-industrie .......................................................................83 FORCES ET GUIDES...........................................................................87 «Poussée» ou «tirage»? .................................................................88 Guider ou laisser faire?..................................................................90 Bondir ou marcher?........................................................................95 Investir ou financer?......................................................................97 Risquer ou tenter?........................................................................100 La force motrice ...........................................................................104 Raisonner ou résonner? ...............................................................115 LES ACTEURS ET LEURS RÔLES .......................................................117 Produire........................................................................................117 Produire… et penser.....................................................................121 Maintenir ......................................................................................122 Vérifier .........................................................................................128 Diriger .........................................................................................133 Idées reçues sur les patrons.........................................................137 xi Exploiter .......................................................................................143 Choses de la vie............................................................................146 LE DÉCOR ......................................................................................159 Une nouvelle religion ...................................................................159 Une nouvelle hiérarchie ...............................................................163 Politiques et pratiques .................................................................165 Épilogue ......................................................................................173 Table des matières Table des matières Introduction L e développement industriel et technologique est aujourd’hui jugé indispensable par la plupart de nos sociétés. Il est devenu le fer de lance du progrès social, la pierre angulaire de l’amélioration de la qualité de vie, la clé de voûte de l’élévation du niveau de vie. Les conditions de ce développement peuvent être encadrées par des visions, des politiques nationales, des ententes internationales, mais, au quotidien, elles ne sont forgées, assurées, garanties que par l’atteinte d’un niveau d’excellence technologique et industrielle, c’est-à-dire par la production de biens et de services d’un excellent rapport qualité/prix. Pour atteindre ce degré d’excellence, de multiples conditions doivent être réunies, mais la plus importante est sans nul doute la suivante: il faut que toutes les personnes engagées dans le cycle de conception, de production et de vente soient compétentes. Cela s’ap- plique aussi bien aux dirigeants qu’aux ouvriers, aussi bien aux professionnels qu’aux journaliers, aussi bien aux chercheurs qu’aux laborantins. Une telle force ne se développe pas par hasard. Cela est certain. Mais devons-nous en favoriser le développement? D’aucuns pensent que non. Ils affirment que cette force émerge toujours dans le sillage des besoins, et qu’il suffit que des gens, quelque part, désirent et de- mandent, pour qu’ailleurs d’autres personnes fassent et satisfassent. Réalité incontestable, mais qui ne saurait nous contenter. Modèle statistiquement correct (parmi dix produits qui sont «bons», il en est toujours un «meilleur»), mais socialement difficile à accepter, car c’est ici, chez nous, et non «quelque part dans le monde», que nous voulons voir se développer et triompher l’excellence. Pour atteindre cet objectif, nous devons veiller à ce que la tech- nologie soit non seulement respectée et appréciée, mais aimée et, 2 pourquoi pas?, adulée. Nous devons faire en sorte que la technologie ne soit plus considérée comme une suivante de la science, et l’indus- trie comme une servante de la technologie. Nous devons faire en sorte que tous ceux et celles qui travaillent dans nos usines, nos bureaux d’études, nos centres de recherches, soient considérés comme des élites de notre société. Quant à tous ceux qui sont, comme nous, des professionnels de la technologie, ils doivent collaborer à ce mouvement. Ils doivent accom- plir, pour l’univers des technologies et de l’industrie, ce que des générations de savants et de professeurs ont accompli pour l’univers des sciences. Ils doivent, avec force, conviction et enthousiasme, faire connaître cet univers. Ils doivent en dévoiler la culture, en montrer les habitants, en exposer les zones d’ombres et de clartés. Il convient toutefois qu’ils évitent de trop généraliser, de trop «mondialiser», pourrait-on dire, leur discours, car il perdrait alors, en force d’action sociale, ce qu’il gagnerait en étendue et en pouvoir de diffusion. La technologie est en effet «vécue» de façon différente par chaque société, et chaque société ne peut se définir un modèle original de développement technologique que si elle prend cons- cience de ses différences et de ses spécificités. À partir de là, elle pourra choisir ensuite de les traiter, soit comme des forces, soit comme des faiblesses, comme des atouts qu’il faut renforcer, ou comme des défauts dont il importe de se débarrasser. Que le professionnel demeure un guide dans ce dernier processus, cela est possible et peut-être même souhaitable. Ce n’est toutefois pas le rôle principal que nous lui avons assigné. Deux missions donc pour les professionnels de la technologie. Dire ce qu’est la technologie et dire comment elle est «vécue», développée, transmise par la société dans laquelle ils vivent. C’est ce que nous avons cherché à accomplir. La technologie: une culture, des pratiques et des acteurs L’échec fertile C ommençons par la fin, par l’échec de la mise en application d’une technologie. Commençons par la fermeture d’une usine. À première vue, nos médias et nos sociétés semblent considérer la fermeture d’une usine comme une véritable catastrophe. Mais qu’en est-il vraiment? Que font-ils, que faisons-nous lorsque les belles paroles sont oubliées, les promesses envolées? lorsque l’indignation est refroidie, et la pitié émoussée? Ne devrions-nous pas, dans l’ombre et le recueillement, examiner, analyser cette catastrophe pour faire en sorte que jamais elle ne se reproduise? C’est sur cette question que nous voulons maintenant réfléchir1. Une usine va fermer… Une usine va fermer… La trame de cette tragédie est toujours la même: public surpris, politiciens indignés, dirigeants résignés, syndicats révoltés, employés abattus… Les médias en parlent quelques jours, puis c’est le silence et, sur toute une communauté d’hommes et de femmes, la chape de l’oubli… «Notre usine va fermer!…» Vies chamboulées, chambardées, déchirées, écartelées… Nuits blanches, inquiètes et tourmentées… Jours glauques, figés dans la douleur, suspendus dans l’attente. «UNE USINE VA FERMER» Combien de fois avons-nous lu cette manchette? Combien de fois avons-nous vu le phénomène se répéter? N’avons-nous donc 1. L’Échec fertile est le titre d’un très beau livre de Georges Haldas, Éditions Paroles d’Aube,1996. 4 rien appris des fermetures passées? Avons-nous donc si peu retenu, si peu analysé, si peu trouvé, que cela se reproduit encore et encore? Dans toute la rhétorique sociale que génère une telle situation, on entend très peu parler de technologie. Pourtant, on peut facile- ment soutenir l’hypothèse selon laquelle la cause profonde de cette fermeture est d’un ordre, non pas économique, mais technologique. En effet, si cette usine avait découvert quelque nouvelle méthode de fabrication, quelque nouveau procédé qui lui aurait permis de diminuer les coûts de production et de mettre son produit sur le marché à un prix inférieur à tous ceux de ses compétiteurs, n’est-il pas certain qu’elle ne serait pas engagée dans un processus de fermeture? N’est-il pas certain qu’elle uploads/Science et Technologie/ rene-crescent-richard-langlois-la-technologie.pdf

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