XXX. Romanistentag des DRV „Romanistik in der Gesellschaft“ Vienne, 23 – 27 sep
XXX. Romanistentag des DRV „Romanistik in der Gesellschaft“ Vienne, 23 – 27 septembre 2007 Le style, c’est l’homme ? Unité et multiplicité des langages scientifiques romans L’hétérogénéité des langages scientifiques spécifiques à chaque pays est un domaine plutôt délaissé, tant dans la perspective de l’enrichissement linguistique qu’elle peut apporter en général, que du point de vue de la stimulation qu’on peut en attendre dans le cadre de la recherche sur la communication interculturelle (et sur la didactique des langues étrangères). Néanmoins, elle revient à l’ordre du jour au sein de l’uniformisation linguistique se déroulant sur le marché scientifique (voir Bourdieu), où l’anglais domine de plus en plus comme lingua franca. Les langages scientifiques romans continuent certes à représenter l’élément central du profil du romaniste et constituent une composante intégrative de sa socialisation linguistique dans le domaine académique. Cela dit, il a le devoir de se demander à quelles modifications sont soumis aussi bien les textes de type scientifique dans les langues romanes que les traditions liées à l’art du discours scientifique sur lesquels ils reposent et donc, l’expression à vocation académique, que ce soit à travers l’internationalisation de la recherche, par l’intermédiaire de la présence dans la vie publique scientifique internationale, ou encore en raison des modifications toujours plus significatives survenant dans les techniques de communication. D’une part, cette section traite des différences culturelles et scientifiques traditionnelles dans la formulation de contenus scientifiques et de leur maintien. D’autre part, il s’agit de répondre à la question de savoir dans quelle mesure ces différences sont importantes dans le cadre de la communication scientifique interculturelle actuellement existante ou si elles sont en passe de se calquer sur des modèles anglo-américains. Peut-on décrire ou expliquer des langages scientifiques nationaux – et parler d’un langage scientifique français, italien ou espagnol – sans se servir de stéréotypes et sans réduire de ce fait par définition la complexité du sujet ? Cette question n’est, il est vrai, pas dénuée d’une certaine provocation et posée en ces termes, on ne peut y répondre que par la négative. L’expression « langages scientifiques », thème principal de cette section, se trouve à la limite de la recherche sur le langage d’un point de vue culturel et le fait qu’elle ne se réfère pas uniquement à la formulation du discours scientifique au niveau du langage propre à chaque pays, mais aussi au contexte socioculturel dans lequel s’intègre ce discours, n’est pas un hasard. Pour tenter de différencier les langages scientifiques, il faut donc entre autres poser le problème d’une possible implantation macroculturelle (franco- ou hispanophone) et traiter la question des modèles dominants ou subordonnés à l’intérieur de l’espace roman (voir la thèse souvent citée et controversée sur l’existence d’un « langage gaulois » formulée par Galtung). Il ne fait aucun doute que l’expression scientifique est, elle aussi, un acte identitaire (cf. « acts of identity », Le Page), au moyen duquel chaque savant se définit dans un espace social (le « milieu académique » au sens de Bourdieu). L’identification dont il s’agit ici est en tout cas multidimensionnelle. Bien entendu, la discipline et la sous-discipline scientifiques jouent ici un rôle déterminant, tout comme d’ailleurs le caractère international des réseaux scientifiques, ainsi que la prise en considération de la littérature étrangère, la biographie scientifique de chacun, le prestige et le domaine de recherche de l’université considérée et des maîtres d’études. Les limites et les règles de l’expression scientifique ont également toujours été définies sur la base de modèles identitaires et sont de ce fait toujours en rapport avec l’évolution de chaque langue. Dans ce contexte, la situation actuelle conduit à se poser la question des répercussions de modifications à l’intérieur des modèles normatifs de chacun de ces langages (processus de déstandardisation, pluralité croissante des concepts normatifs du langage). Dans le cadre de l’internationalisation actuelle, cette évolution signifie un éclatement des limites et normes traditionnelles, ensuite remplacées par d’autres. Ceci peut aussi bien s’appliquer à des principes de conception de textes types traditionnels d’un point de vue formel ou stylistique que porter sur leur contenu. Cet état de fait rend donc également nécessaire la prise en considération d’une perspective purement historique dans l’observation de l’évolution de chaque langage scientifique. D’une part, cette perspective doit reposer sur différentes constructions normatives traditionnelles, mais elle doit également comme par le passé (par exemple dans la République des Lettres du 18ème siècle en Europe) porter son regard vers « l’extérieur », au-delà des frontières nationales. Cette réflexion engendre de nombreux thèmes de discussion, dont on ne peut ici nommer que quelques-uns. le rapport entre les styles individuel, fonctionnel, textuel et générique ; les différences au niveau du discours scientifique en fonction de la génération et du sexe considérés ; la hiérarchie des textes : les facettes de la conception des textes, comme par exemple les méthodes de leur structuration compositionnelle ainsi que la manière de traiter certains éléments ne faisant pas directement partie du texte (annotations, citations, parenthèses, etc.) ; la dynamique d’un texte : la structure thème-rhème, la progression thématique, les actes de discours et les séquences ; la linéarité et la symétrie du discours scientifique ; la lisibilité et l’adaptation du texte aux besoins du lecteur ; le discours scientifique : critique explicite par opposition à une critique implicite ; le style sobre et logique : utilisation de modèles types de textes, d’argumentation et de formulation, ainsi qu’un choix approprié de certains moyens d’expression (tabouisation des métaphores du récit) ; la dimension de la « subjectivité » (dans le sens de Benveniste) : normes traditionnelles de la dépersonnalisation (tabouisation du « je », utilisation de constructions passives, nominalisation), influence d’un fort degré de personnalisation dans les discours scientifiques anglo-américains ; la dimension de l’intertextualité : comment une conférence, une dissertation ou une partie de discours s’intègrent-t-ils dans le discours scientifique ? Dans quelle mesure les références intertextuelles sont-elles explicites ou au contraire implicites ? À l’aide de quelles fonctions l’intertextualité (par ex. les fonctions ornementale et évaluative ou les preuves d’autorité et de compétence, le travail au niveau de l’image, pour renforcer argumentation) est-elle réalisée dans le cadre des différentes traditions du discours ? Des contributions contrastives sont parfaitement bienvenues. La publication de ces contributions est prévue dans la série SIK (Sprache, Identität, Kultur), aux éditions Lang-Verlag. Contact : Prof. Dr. Sabine Schwarze Lehrstuhl für Romanische Sprachwissenschaft Universität Augsburg Universitätsstr. 10 D – 86135 Augsburg Fax. +49 821 598 2738 sabine.schwarze@phil.uni-augsburg.de Dr. Ursula Reutner Lehrstuhl für Romanische Sprachwissenschaft Universität Augsburg Universitätsstr. 10 D – 86135 Augsburg Fax. +49 821 598 2738 ursula.reutner@phil.uni-augsburg.de uploads/Science et Technologie/ le-style-c-est-l-homme.pdf
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- Publié le Dec 26, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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