Michel Feugère Les fibules en Gaule Méridionale de la conquête à la fin du Ve s
Michel Feugère Les fibules en Gaule Méridionale de la conquête à la fin du Ve s. ap. J.-C. In: Revue archéologique de Narbonnaise. Supplément au tome 12, 1985. Les fibules en Gaule Méridionale de la conquête à la fin du Ve s. ap. J.-C. pp. 5-509. Citer ce document / Cite this document : Feugère Michel. Les fibules en Gaule Méridionale de la conquête à la fin du Ve s. ap. J.-C. In: Revue archéologique de Narbonnaise. Supplément au tome 12, 1985. Les fibules en Gaule Méridionale de la conquête à la fin du Ve s. ap. J.-C. pp. 5- 509. doi : 10.3406/ran.1985.1668 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0153-9124_1985_sup_12_1_1668 Revue Archéologique de Narbonnaise Supplément 12 LES FIBULES EN GAULE MÉRIDIONALE de la conquête à la fin du Ve s. ap. J.-C. par Michel FEUGÈRE OUVRAGE PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DU MINISTÈRE DE LA CULTURE (SOUS-DIRECTION DE L'ARCHÉOLOGIE) ÉDITIONS DU CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE 15, quai Anatole France — 75700 PARIS 1985 Centre National de la Recherche Scientifique, Paris, 1985 ISBN 2-222-03415-9 AVANT-PROPOS A l'origine de ce livre se trouve une thèse pour le Doctorat de IIIe Cycle soutenue devant l'Université de Provence en 1981. Au cours de la préparation de ce travail, j'ai été amené à mettre à contribution un grand nombre de fouilleurs, de chercheurs, de collectionneurs et de conservateurs de musées : que tous soient remerciés, car sans leur aide cette étude n'aurait pas été possible. M. Christian Goudineau a bien voulu accepter de diriger mes recherches ; je lui dois des remarques précieuses sur l'organisation générale et la mise à jour de l'ouvrage. 1. INTRODUCTION Parmi les productions si nombreuses du petit artisanat métallurgique en Gaule, les fibules représentent un sujet d'étude privilégié, réunissant tous les éléments nécessaires à une étude scienti fique : — abondance ; — vaste diffusion ; — caractéristiques typologiques suffisamment nombreuses et variées pour autoriser un class ement rigoureux. Aussi ont-elles fait l'objet d'un nombre de travaux relativement élevé par rapport au reste du mobilier archéologique, nombre dont la bibliographie placée en fin de volume pourra donner une idée. Ces travaux sont apparus dès les premières recherches sur l'Antiquité, à l'époque des « antiquaires », et ont dès l'abord cherché à mettre au point un système de classement valable pour toutes les fibules d'une région donnée. L'esprit dans lequel on peut actuellement aborder une étude sur les fibules est donc largement conditionné par les voies suivies antérieurement dans ce domaine, en France et à l'étranger. C'est pourquoi, avant d'énoncer les buts de ce travail, il est utile de retracer rapidement les principales étapes qui ont conduit la recherche à son niveau actuel. 1.1. — Récapitulatif des recherches antérieures sur les fibules 1.1.1. — Des origines au milieu du xxe siècle Parallèlement à leurs études de fibules, quelques auteurs (A. Bôhme, 1972, M.-A. Dollfus, 1973) se sont intéressés à cette évolution des connaissances, qui ne présente pas qu'une histoire événe mentielle, mais débouche sur une compréhension plus complète des théories actuelles : elle permet d'en saisir les acquis et les lacunes et, par là, d'établir les bases d'une nouvelle approche des problèmes. Les publications des premières collections d'antiquités concernent essentiellement la statuaire et les vases grecs, ces derniers étant les premiers éléments de la vie quotidienne à avoir cristallisé, par leurs qualités artistiques, l'intérêt des amateurs. Pourtant, dès 1782, un érudit local comme M. de Mon- tégut (dans ses « Recherches sur les Antiquités de Toulouse »), publiait de petits objets de bronze, entre autres des fibules, quelques pièces de céramique à vernis noir, de sigillée... Mais cet exemple reste isolé et la plupart des publications du xixe s., quand elles décrivent ce type de mobilier, n'en donnent aucun dessin. Même avec l'accroissement de l'intérêt pour le petit instrumentum, les meilleurs ouvrages du milieu du xixe s. ne fournissent aucun dessin de fibule (v. par exemple H. Roux et L. Barré, 1840), ou, s'ils le font, c'est à une échelle minuscule, proportionnelle à l'intérêt qu'ils portent à ce type de document (Abbé Cochet, La Normandie Souterraine, Paris 1855, pi. V, 48). C'est, semble-t-il, le même esprit de « curiosité », à peine systématisé vers 1850, qui se prolonge jusque vers 1880 ; à l'étranger, la situation n'est guère plus enviable, encore que C. Roach Smith (dans son catalogue de 1854) publie plusieurs fibules avec d'autres « minor bronze objects ». 10 MICHEL FEUGÈRE Les deux dernières décennies du siècle voient paraître, un peu partout en Europe, différentes publications de fouilles décrivant et figurant des fibules (L. Campi, 1884 ; J. Lugon et K. Schumacher, 1892 ; O. Montelius, 1895 ; W. Radimsky, 1895) et, parallèlement, les premiers essais de classification par O. Tischler (1881 et 1885). Ils sont suivis, peu après, du premier ouvrage important sur la question, dû à Oscar Almgren et publié une première fois en 1887. Dans son étude, O. Almgren montre que les divers modèles de fibules récemment publiés çà et là en Europe se retrouvent parfois, à peine différents, à des distances souvent considérables. Il en vient à admettre le principe d'une typologie et propose un classement en 7 groupes principaux. Par son parti-pris de classification, O. Almgren sous-entend l'existence d'ateliers importants dont les produits auraient connu une vaste diffusion. L'exactitude de cette théorie, implicitement admise par les spécialistes, n'a fait que très rarement l'objet d'une remise en question, alors que de leur côté, les céramologues ont très tôt soulevé le problème des imitations de formes et de techniques, imitations dont l'existence remet en cause bon nombre des conclusions historiques qui peuvent découler d'une étude strictement typologique. Alors qu'Almgren avait voulu publier une série importante de fibules, en ne proposant une classification que pour des raisons pratiques, l'archéologue français Morin-Jean reprend en 1910, en le développant, le principe d'une typologie applicable à l'ensemble des fibules de la Gaule romaine. Son choix évolutionniste lui masque sans doute une partie des réalités, mais il travaille à partir d'une documentation abondante et réussit à tracer les grandes lignes d'une « Histoire des fibules » qui reste aujourd'hui acquise (fig. 1). Cependant, il associe à son classement une chronologie relative qui ne s'appuie pas toujours sur des bases très sûres (le Mont-Beuvray daté de 50 à 5 av. J.-C, Haltern de 9 à 17 ap., Hofheim de 40 à 60... !). Bien qu'il admette que des fibules aient pu survivre très longtemps, Morin-Jean date tous les types les plus simples de la période la plus ancienne, en n'utilisant pratiquement comme élément de datation que le système d'articulation de l'ardillon. Malgré ces erreurs, sans doute difficilement évitables à cette époque, le travail de Morin-Jean reste important pour la connaissance des fibules en Gaule romaine. La première moitié du xxe s. (jusqu'en 1955) voit paraître quelques essais synthétiques (A. de Mortillet, 1913 ; J. Déchelette, 1914) ou de détail (J. Belz, 191 1) qui ne viennent pas remettre en cause l'œuvre de Morin-Jean, mais bien au contraire s'appuient sur elle sans toujours chercher à Fig. 1 — Evolution des fibules au cours de l'Age du Fer (d'ap. Morin-Jean, 1910). INTRODUCTION 1 1 l'approfondir. Malgré le développement des fouilles, le nombre des publications régionales (O. Almgren, 1913 ; E. Frieschbier, 1922 ; I. Kovrig, 1937 ; I. Sellye, 1939 ; E. Patek, 1942) ou des monographies typologiques (G. Chenet, 1926 ; K. Exner, 1939 ; R. Paris, 1951/52 ; J. Werner, 1955) publiées au cours de cette période reste relativement faible, comme si les auteurs souffraient de l'inadaptation du cadre typologique auquel ils peuvent alors recourir. Cette absence de travaux sur les fibules n'est pas sans signification pour l'histoire de la recherche archéologique dans les provinces romaines ; en effet, si on prend l'exemple de la céramique sigillée, c'est dès la fin du xixe siècle et les premières décennies du xxe que, grâce aux études de Dragendorff, Loeschke et Déchelette, les archéologues ont bénéficié des typologies valant pour la quasi-totalité des productions de céramique sigillée. L'existence de ces typologies a permis la publication d'ensembles importants, un affinement progressif des classements et des attributions, bref, un enrichissement régulier de la science. Pourquoi les archéologues de cette période se sont-ils contentés de la typologie de Morin-Jean ? Il nous semble que la réponse à cette question doit prendre en compte la problématique de la recherche archéologique de l'époque. La question essentielle de la chronologie n'ayant pas été résolue de façon satisfaisante, les chercheurs avaient probablement tendance à ne questionner l'objet, le document, que sous ce rapport : il est certain qu'à l'époque romaine, l'étude de la céramique sigillée est plus utile que celle des fibules pour définir la chronologie d'un gisement. C'est, semble-t-il, une raison importante du retard pris par les recherches sur les fibules par rapport à d'autres classes de mobilier, comme les céramiques fines, au début du xxe s. Ainsi, un déplacement de la problématique archéologique après la Seconde Guerre mondiale, des questions strictement chronologiques à une vision plus globale des choses, peut expliquer le regain d'intérêt pour les fibules romaines après 1955. 1.1.2. — Le catalogue uploads/Science et Technologie/ feugere-fibules-gaule-midi-pdf.pdf
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- Publié le Nov 17, 2021
- Catégorie Science & technolo...
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