Jean Filliozat Maurice Percheron. Le Bouddha et le bouddhisme In: Revue de l'hi
Jean Filliozat Maurice Percheron. Le Bouddha et le bouddhisme In: Revue de l'histoire des religions, tome 152 n°1, 1957. pp. 107-108. Citer ce document / Cite this document : Filliozat Jean. Maurice Percheron. Le Bouddha et le bouddhisme. In: Revue de l'histoire des religions, tome 152 n°1, 1957. pp. 107-108. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1957_num_152_1_8735 NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 107 le cheval à cinq têtes d'Angkor-Thom {BEFEO, t. XXVII, p. 230 et pi. XXI), en lequel il propose de voir Prajâpati lui-même sous la forme du cheval du sacrifice. Il rapproche en outre les animaux figurés à Harappa des images évoquées par la poésie du Rgueda et il est certain que l'idée du rapprochement est typologiquement fondée, même si on doit encore se garder d'en tirer des hypothèses de liaisons historiques. Certains des monstres de Harappa se trouvent former des contreparties figurées possibles à certains autres mentionnés par le Veda qui réunit volontiers dans un même être des caractères de plu sieurs. Il apparaît bien que, si on veut concrétiser les images de la poésie védique, on doit former des figurations comme celles qu'étudie et rapproche M. A., et celui-ci a raison d'attirer l'attention sur l'orien tation concrétisante de maintes figures poétiques du Veda. Il rappelle qu'on admet classiquement qu'il n'y a pas d'images matérielles dans la religion védique, mais souligne qu'en fait Harappa fournit l'illustration manquante et, dès lors, il y aura lieu de rechercher si le détail de cette illustration peut bien correspondre en effet au détail des métaphores védiques. Mais, en attendant, nous n'irons pas jusqu'à suivre M. A. dans une hypothèse qu'il a antérieurement formulée (Gods of Harappa, J. B. R. S., XXIV, 3-4, 1949), à savoir que la culture de Harappa est post-rigvédique et forme une étape ancienne entre la culture du Veda et celle de l'hindouisme. Il semble que les Aryens védiques aient été les destructeurs de la culture de Harappa plutôt que ses prédécesseurs. Ceci n'exclut pas, il est vrai, une période de relations et d'influences, mais impose de différer nos conclusions. On suivra aussi difficilement M. A. dans des conclusions sur l'or igine et le développement de la religion en général d'après les résultats de son analyse particulière. Mais on notera d'intéressantes remarques sur la participation réelle du pays Tulu à des courants en apparence lointains de l'hindouisme, en dépit de l'idée courante du caractère fermé de cette région. Aux vagues renvois à Г « animisme » qui ont été faits à propos des figurations de Harappa on préférera cer taines analyses de M. A. L'une d'elles vise à dégager des processus généraux du symbolisme le processus qu'il appelle le « simile-simili- tudism », grâce auquel un être n'est pas représenté par un symbole direct, mais par une image de ce à quoi il est comparé. Nous dirons, de notre côté, que la mise en évidence de ce processus, quand elle est possible, décèle simplement l'origine du symbole qu'est finalement l'image réalisée. J. Filliozat. Maurice Percheron. — Le Bouddha et le bouddhisme, coll. « Maîtres spirituels », 6, Paris, Éditions du Seuil, 1956, in-12, 192 p., illustrations. — Exposé sur l'Inde prébouddhique, la vie du Bouddha, le bouddhisme et son expansion entière, y compris la propagation de l'art bouddhique, donc exposé très sommaire, partageant avec une 108 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS abondante illustration un nombre de pages réduit. La variété de cette illustration donnera une idée au public de la multiplicité, de la large diffusion asiatique et de l'importance du bouddhisme comme élément culturel dans le monde. Le texte est inspiré partiellement de travaux excellents, mais qui ne couvraient pas l'ensemble du sujet, ou ne trai taient que de points particuliers de doctrine. Il est, de ce fait, très inégal et présente trop de lacunes et d'inexactitudes pour donner une image fidèle du bouddhisme. J. Filliozat. Jacques Gernet. — Les aspects économiques du Bouddhisme dans la Société chinoise du Ve au Xe siècle, École française d'Extrême- Orient, Saïgon, 1956, xv + 331 p., 10 pi. — Basé sur une étude approfondie non seulement des sources ordinaires de l'histoire chinoise, mais aussi de documents de première main, inscriptions et manuscrits, ce travail est une importante contribution à l'histoire du Bouddhisme. Cette religion y apparaît sous des aspects en apparence contradict oires : alors que, doctrinalement, elle devrait être tout orientée vers le renoncement et le mépris des biens de ce monde, elle se manifeste au contraire, durant les siècles de son apogée, par l'opulence et le goût du luxe et du décor. Les institutions bouddhiques étaient des puissances économiques ; les édifices, souvent très somptueux, avaient des réserves importantes de monnaie métallique, les moines s'adon naient à des activités mercantiles et à l'usure. On assiste à la formation d'une sorte de capitalisme économico-religieux par l'institution des dons charitables, l'accumulation des petites contributions profitant à l'ensemble de la communauté. Les périodes de foi intense corre spondent à un développement accentué des activités pieuses et des constructions d'édifices. Toute la vie religieuse était d'ailleurs marquée par une tendance à la prodigalité, à la dépense ostentatoire allant jusqu'à la dilapidation des fortunes et, dans des cas extrêmes mais significatifs, à des manifestations d'auto-mutilations et même de suicides. Ces excès étaient ce que condamnaient le plus les Confu- cianistes, rationalistes toujours choqués par l'esprit de démesure. Mais ce goût du faste et de la dépense était bien dans la tradition chinoise, laquelle se manifestait de préférence dans les milieux aristo cratiques, mais aussi dans le peuple à l'occasion des fêtes. Religion importée, le Bouddhisme s'est intimement incorporé à la vie de la nation et, dans bien des cas, a rempli les fonctions des cultes indigènes. Mais l'originalité du travail de M. Gernet est de montrer « la liaison intime du mouvement de ferveur religieuse et du mouvement écono mique », l'importance des institutions ecclésiastiques et de leurs inc idences sur l'ensemble de la vie du pays. Mais si les autorités politiques ont généralement reconnu l'utilité pragmatique du Bouddhisme en tant que doctrine morale, elles ont été amenées à le condamner pour des raisons économiques. A partir du vin6 siècle, la recherche du profit uploads/Religion/ percheron-le-bouddha-et-le-bouddhisme.pdf
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- Publié le Mar 04, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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