1 LES BOURBONS Le livre capital de notre ami Maître Godbout, L’orgueil et la dé
1 LES BOURBONS Le livre capital de notre ami Maître Godbout, L’orgueil et la déchéance1, qui donne les documents prouvant les trahisons qui ont mérité les châtiments de la Révolution, révèle (en citant Louis Amiable), que Louis XVI était franc-maçon. Cette accusation ayant choqué plusieurs lecteurs, voici les éléments que nous avons trouvés à ce sujet. Auparavant, voici un autre document peu connu, cité par Alain Le Bihan dans Loges et Chapitres de la Grande Loge et du Grand Orient de France (2è moitié du XVIIIè)2, p. 211 : "Saint-Flour (Cantal) "Loge SAINT-VINCENT "Constituée par le G.O. le 26 juin 1788, pour prendre rang au 12 avril, la loge fut installée par celle de Sully, du même orient, le 1er septembre suivant. "Député : Dubois de Niermont. "En 1801, les deux loges de Saint-Flour furent reconstituées sous le titre de la Parfaite Union. "[Voir J. Delmas, "Les Loges maçonniques de Saint-Flour au XVIIIè s.", Bull. historique et scientifique de l’Auvergne, 1897. - Delmas signale que le 1er septembre 1788, lors de l’installation de la loge de St Vincent, le comte d’Antil prononça "un discours sur l’origine de la maçonnerie dont le style ne le cède en rien à la docu- mentation". Ceux qui surent ne pas se contenter de cette présentation, parfaitement vide, du discours de Pierre- Joseph d’Antil de Ligonez, membre de la loge des Elus de Sully, et qui se reportèrent au texte, y découvrirent une phrase à sensation : "Le comte de Clermont reçut le duc de Villeroi, le fils du gouverneur et l’amy de Louis 15 qui initia ce prince à nos mistères ainsi que son favori Bontemps avec lequel ce Roy, si amy de l’humanité, tenait assez souvent Loge dans ses appartemens". "Il reste à M. Chevallier de l’avoir révélée au grand public et d’avoir discuté, avec autorité, de ce qu’il est permis d’en déduire. (Les Ducs sous l’Acacia, p. 173 à 179).]" Ainsi LOUIS XV AVAIT ETE INITIE FRANC-MAÇON ! On comprend pourquoi il ne lutta pas contre la maçonnerie, mais fut d’une violence sans pareil contre les Jésui- tes3. Louis Amiable, référence maçonnique dont les écrits ne sont pas à prendre avec légèreté, écrit dans Une loge Maçonnique d’avant 1789, la R∴L∴ Les Neufs Sœurs, Alcan 1897, p. 96 : "Le roi Louis XVI était franc-maçon. Pour lui et pour ses deux frères, le comte de Provence et le comte d’Artois, avait été fondée, le 1er août 1775, "à l’orient de la Cour", une loge dénommée "la Militaire-des- Trois-Frères-Unis"(1). C’était alors la seconde année du règne de ce roi de vingt ans qui avait pour ministres Turgot et Malesherbes, radieuse aurore dont les promesses ne furent pas tenues. Le caractère philanthropique de l’institution, l’attrait du mystère, l’antiquité des traditions, l’exemple et les exhortations de leur cousin le duc de Chartres, voilà sans doute ce qui avait amené les trois augustes frères à recevoir l’initiation. Ils ne tar- dèrent pas, vraisemblablement, à se refroidir pour une association dont l’esprit progressiste et réformateur ne put leur échapper ; mais ils n’allèrent pas jusqu’à rompre avec elle. C’est pour cela que Louis XVI, lorsqu’il vint se réconcilier avec les Parisiens trois jours après la prise de la Bastille, fut reçu à l’entrée de l’Hôtel-de- Ville avec les honneurs maçonniques de la "voûte d’acier". Et, après la mort de Louis XVIII, une pompe fu- nèbre fut célébrée par le Grand Orient pour honorer la mémoire de ce roi, "protecteur de la franc- maçonnerie". 1 Éditions Saint-Rémi. Important. Préface de L-H Remy. 2 Ouvrage édité en 1967 par la Bibliothèque nationale, par la Commission d’Histoire économique et sociale de la Révolu- tion Française, Tome XX, Mémoires et documents. Il n’y a rien de plus sérieux. 3 Si pour un évêque on peut dire : "Dis-moi qui tu crosses, je te dirai qui tu es", les choix amis-ennemis des Rois expli- quent leurs actes. Pour le débauché et misérable Louis XV, monarque "sans mœurs entouré de ministres sans foi" (abbé Barruel), ce fut net: il trahit les engagements de son sacre. Lire Godbout. Bernard Lazare : "Sans l’abolition des Jésuites, la Révolution n’eût pas été possible". Revue Internationale des Sociétés Secrètes du 16-6-1929, p. 582. Voltaire à Helvétius, 1761 : "Une fois que nous aurons détruit les Jésuites, nous aurons beau jeu de cet infâme régime de ces gardes du Pape".Id, p. 581. 2 (1) Relativement à cette loge, voir l’étude documentée que l’auteur de la présente monographie a publiée dans la revue La Révolution française, cahier de décembre 1895 (t. XXIX, p. 326-333), sous ce titre : "Les Bourbons francs-maçons". Nous avons pu avoir une photocopie de l’étude documentée ; en voici le texte intégral : I. LES BOURBONS FRANCS-MAÇONS "M. Aulard a reçu de M. Louis Amiable l’intéressante lettre qu’on va lire : Aix-en-Provence, le 25 septembre 1895, "Monsieur et cher confrère, "Notre confrère M. Monin a publié sous ce titre, dans la Revue Bleue du 25 mai dernier, une intéressante étude dont il avait donné lecture, le 3 mars précédent, à la séance annuelle de la Société de l’histoire de la Révolution. En ayant eu un peu tardivement connaissance, j’ai vu qu’il y avait lieu de corroborer et de recti- fier le travail de notre érudit confrère, en sa partie principale, d’après certains documents manuscrits qu’il ne lui avait pas été possible de consulter et d’après des documents imprimés qui sont peu connus. J’ai dû atten- dre l’occasion d’un récent voyage à Paris pour vérifier sur place mes notes antérieures et pour obtenir l’auto- risation de faire usage des renseignements puisés à la source manuscrite. Je suis maintenant en mesure d’éclairer d’une clarté plus vive le curieux point d’histoire étudié par M. Monin ; et je crois devoir en faire profiter l’organe de notre Société. "Ce point d’histoire est la participation de Louis XVI et de ses deux frères, qui régnèrent plus tard sous les noms de Louis XVIII et de Charles X, à une loge maçonnique qui est dénommée dans le travail de M. Monin la loge des TROIS-FRERES A L’ORIENT DE LA COUR. Notre confrère se base sur le passage suivant d’un discours prononcé dans une "pompe funèbre célébrée par le Grand-Orient de France, le 25 novembre 1824, à la mémoire de Louis XVIII, roi de France, protecteur de la Maçonnerie" : "La reconnaissance ne nous permet plus de cacher ce mystère. Une loge fut créée en 1775 parmi les gar- des-du-corps à Versailles, sous le titre distinctif des TROIS-FRERES A L’ORIENT DE LA COUR ; et l’on a déjà pé- nétré l’allégorie légère qui couvre ce glorieux patronage. Forcée plus tard, hélas ! de renoncer à ce nombre ternaire si chéri, elle reprit ses travaux sous un autre titre. Elle existe encore dans cet orient, pleine de vi- gueur et de force, et fière de ce précieux souvenir. "Ce témoignage est véridique ; mais il n’est que d’une exactitude approximative, l’orateur de 1824 ayant parlé d’après des souvenirs, non d’après des documents. "En 1775, Louis XVI régnait depuis un an, ayant succédé le 10 mai 1771 à son grand-père Louis XV, et avait le sage Turgot pour un de ses principaux ministres. Il était âgé de vingt ans, étant né le 23 août 1754. "En 1775, le Grand-Orient de France existait depuis deux ans, s’étant substitué à la Grande Loge de France, en 1773, par une révolution dont le duc de Montmorency-Luxembourg avait pris l’initiative et qui avait marqué une ère de régénération pour la franc-maçonnerie française. Le Grand-Orient avait pour chef nominal et décoratif, sous le titre de grand-Maître, un prince de la famille royale, alors âgé de vingt-six ans, Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, duc de Chartres, qui devint un peu plus tard duc d’Orléans, à la mort de son père et qui mourut sur l’échafaud, en 1793, portant le nom de Philippe-Egalité. Il est permis de croire que les trois augustes frères furent incités par l’exemple et les exhortations de leur cousin à se faire agréger à l’association maçonnique, qui pouvait déjà compter parmi ses adeptes deux têtes couronnées, Frédéric Il, roi de Prusse, et l’empereur François, père de la reine Marie-Antoinette. "Le 17 août 1775, le Grand-Orient, en sa chambre des Provinces, était saisi d’une demande en constitu- tion par une loge qui venait de se former à l’O∴ de Versailles et qui se dénommait : L∴ Royale et Militaire des TROIS-FRERES-UNIS. Le rapport sur cette demande fut confié au F∴ Lamarque ; et l’affaire fut renvoyée à une prochaine assemblée pour y être statuée. "Le 7 septembre, la constitution fut accordée, sur le rapport du F∴ Lamarque. Seulement la qualification de "royale" fut écartée comme trop significative ; mais, d’autre part, la désignation de Versailles fut rempla- cée par celle de "la Cour". Le nouvel atelier fut donc constitué, pour prendre rang du 1er août précédent, sous le titre distinctif de L.∴ MILITAIRE-DES-TROIS-FRERES-UNIS, A L’O∴ DE LA COUR. Telles sont les constata- tions consignées dans le registre des procès-verbaux de la chambre des Provinces, qui est conservé aux ar- chives uploads/Religion/ lhr-bourbons-francs-macons-pdf.pdf
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- Publié le Jui 03, 2021
- Catégorie Religion
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