Georges Bertin, lecture de The Avalonians de Patrick Benham.. Les Avaloniens. C
Georges Bertin, lecture de The Avalonians de Patrick Benham.. Les Avaloniens. Compte rendu de lecture de Benham Patrick, The Avalonians, Gothic Image, 2006 (rééd de 1996), 283p. par Georges Bertin. Dion Fortune. “A nouveau, nous entrons dans ce long temps d’éveil où, chaque jour, tout est possible ». Jean-Charles Pichon, L’Homme et les Dieux, 1986. 1 Georges Bertin, lecture de The Avalonians de Patrick Benham.. Glastonbury, (ou Avalon), est un des lieux les plus sacrés du Royaume Uni. De cette petite cité perdue aux marches du Somerset, la légende raconte qu’elle accueillit, au premier siècle de notre ère, une communauté monastique fondée par un disciple du Christ Joseph d’Arimathie. Il y aurait caché le saint Graal. La cité a connu ses grandes heures de gloire aux 12ème-13ème siècles avec la fondation d’une des abbayes les plus fréquentées, lieu de pèlerinage à la fois vers les reliques de saints prestigieux tel saint Dunstan, et sur la tombe du roi Arthur et de la reine Guenièvre suite à l’invention de leurs sépultures en 1191. Des temps les plus reculés elle conserve encore, dans la mémoire collective, le souvenir d’un haut lieu de culte druidique. Elle subit un véritable déclin après la Renaissance et pour plusieurs siècles, l’état d’abandon de l’Abbaye au début du 20ème siècle en portant témoignage. Elle est de nos jours le lieu réputé d’un des premiers festivals rock d’Europe et celui du renouveau du culte de la Déesse mère servi par les prêtresses d’Avalon. C’est enfin un lieu du New Age avec nombre de propositions de diverses communautés et workshops. Cette condensation, extraordinaire à cet endroit, de cultes les plus divers n’auraient pas vu le jour, si l’on comprend qu’entre les siècles rationalistes et le nôtre, divers témoins et acteurs inspirés que l’auteur nomme les « Avalonians » ou encore les « Watchers » (gardiens vigilants, veilleurs), n’avaient fait revivre le mythe avalonien en y apportant chacun la marque de leur génie propre et de leur engagement. A la fin du 19ème siècle, et au début du vingtième, de fortes personnalités vont à nouveau focaliser l’intérêt d’abord de cercles privilégiés puis du grand public vers Avalon sur deux motifs : - le mythe du calice sacré, ou graal, sous la forme d’une Coupe dont l’auteur nous montre le pouvoir fédérateur en même temps qu’il rencontre un imaginaire social latent, - le revivalisme du sacré féminin et particulièrement du culte de la déesse mère, lequel semble venir du fond des âges. On voit bien d’emblée la parenté symbolique qui relie ces deux motifs lesquels seront portés par des figures quasi héroïques dont l’auteur, dans une enquête passionnante référée à des sources directes et qu’il terminera à un âge très avancé, nous campe les aventures. 2 Georges Bertin, lecture de The Avalonians de Patrick Benham.. John William Waterhouse, Rome 1849 - Londres 1917, Circé Invidiosa, 1892, Huile sur toile, Art Gallery of South Australia, Adelaïde, Aquise en 1892 La première d’entre elles est celle du Docteur, John Arthur Goodchild (1851- 1914). Celui-ci, après des études brillantes, décide d’exercer sur la Riviera, où son père a vécu. Il trouve à Bordighera une magnifique coupe en verre de facture primitive ainsi qu’un plat provenant d’un lieu ayant appartenu à son père. De retour en Angleterre une expertise du British Museum lui donne à penser qu’il s’agit d’une pièce à nulle autre pareille pouvant être datée de l’ère préchrétienne. S’interrogeant sur les liens qui peuvent unir Bordighera à Glastonbury, il découvre l’existence d’un culte matriarcal druidique établi en Irlande et en Avalon pour servir le culte de La Haute Reine, la déité féminine, désormais christianisé à Glastonbury en la personne de Ste Bride ou Bridget. Il comprend que la Haute Reine est représentée dans l’iconographie chrétienne comme la mère ou l’épouse du Christ selon que l’on considère l’enfant dieu ou le Fils de l’Homme. Le lien entre les sites anglais et italiens lui est fourni par un personnage historique local, Claudia, fille du roi gallois Caradoc, qui aurait été initiée, dans sa jeunesse, au culte de la Déesse. Mariée à Pudens, sénateur romain, lequel possédait une villa à Bordighera, Claudia, venue en Italie, aurait présidé à l’essor des premières communautés chrétiennes, étant même la mère du premier évêque de Rome après saint Pierre, saint Lin. 3 Georges Bertin, lecture de The Avalonians de Patrick Benham.. Dans les ruines du palais de Pudens était une église consacrée à Pudenziana, fille martyre de Claudia et Pudens. Pour Goodchild, se forge alors l’intime conviction que Claudia a pu être représentée dans son rôle de mère de l’Eglise en compagnie de ses filles et des apôtres. Convergent dans son esprit deux influences alimentant son propre imaginaire comme celui du temps : • l’une, orientophile, qu’il rencontre dans les idées des Théosophes qu’il côtoie : Anna Kingsford (1846-1888), auteur d’une théologie féminine de l’Esprit Saint1, la fondatrice, H.P. Blavatsky (1831-1891), qui tend à concilier les spiritualités occidentales et orientales et encore des membres de l’Ordre Hermétique de la Golden Dawn, • l’autre celtisante, dont il perçoit la renaissance en Ecosse, Galles, Irlande, Cornouailles, ce qui l’amène à rencontrer Fiona Mac Leod, auteur connu (pseudonyme de William Sharp (1855-1905), familier d’Henry James (1843- 1916) et de Krishnamurti (1895-1986) lequel accorde une grande importance à l’île d’Ioana contrepoint au Nord de ce qu’est Glastonbury au Sud. Une voix, perçue intimement, lui enjoint de porter la Coupe à la source de Bride’s Hill consacrée à sainte Bridget (ou Brigid) de Kildare, à Glastonbury. Le message lui indique également qu’une jeune femme fera offrande de sa personne à l’endroit où il laissera la coupe et que ce sera un signe pour lui. Après la mort de son père, il s’y rend donc et, dans le plus grand secret, dissimule la Coupe dans un bief de moulin, sous une pierre, dans un trou au fond des eaux boueuses sorte de bouteille à la mer adressée aux Invisibles . Il y reviendra chaque année, de 1899 à 1906, guettant un signe de réalisation de la prophétie. Il confie ce secret à Sharp. Le 26 août 1906, deux signes célestes lui apparaissent, à huit jours de distance : une épée suspendue dans le ciel d’Est, et une coupe dans le ciel d’Ouest. Le 26 septembre, deux sœurs de Bristol, Janet et Christine Allen, amies des Tudors , viennent le visiter et lui expliquent que leur ami, le mystérieux Wellesley Tudor Pole (1884-1968), a reçu une intimation lui disant qu’il devrait chercher un objet sacré dans la source de Ste Bride, sur le site d’un monastère des nonnes 1 Voir sur Anna Kingsford l’article de JP Laurant in Pentecôte de l’intime au social, Siloë, 1995, dir. Georges Bertin et Marie Claude Rousseau ; 4 Georges Bertin, lecture de The Avalonians de Patrick Benham.. fondé par la sainte au 5ème siècle, à Glastonbury2. L’ayant fait, elles y ont retrouvé une coupe de verre leur paraissant très ancienne. Elles l’ont nettoyée puis replacée dans la fontaine. Goodchild comprend que c’est le signe qu’il attendait. Lors de la visite de Wellesley et de sa sœur Kataharine, il leur racontera l’histoire et le sens qu’il lui attribue tandis que se concrétise la vision du vase sorti de l’eau : une sainte tenant une coupe. Lumière de l’Ouest : la Triade du Tudor Pole Family. Les visions des sœurs Allen se multiplient, les encourageant à sortir la Coupe de l’eau. Elles la rapportent alors à Bristol, au Royal York Crescent, où elles installent un oratoire autour de cet objet sacré en liant à une spiritualité particulièrement féminine. Dés lors les visites commencent, elles recueillent plusieurs témoignages de révélations et de guérisons obtenues face à la Coupe. Il leur semble qu’elles inaugurent là, encouragées par Goodchild, une Eglise du Nouvel Age associant sainte Bride, l’incarnation de la féminité et la Coupe, laquelle joue un rôle central dans les rites pratiqués. Wellesley Pole Tudor, de son côté, a visité Glastonbury dés l’âge de 18 ans où il a eu la révélation d’un rêve récurent dans lequel il voyait les structures de l’abbaye et de la ville, il s’y sent, écrit-il, « comme à la maison ». Il y retourne souvent, à la date du 1er Février, avec la conviction que l’y attend une sainte relique, et visite Chalice Well, lieu du monastère de Joseph d’Arimathie. Sa conviction est qu’il devrait être assisté dans sa tâche par des « servantes », il y amène dés 1904 sa sœur Catherine puis Janet car, pour lui, seule une femme était en mesure de révéler les secrets de la Coupe, ayant le sentiment, écrira-t-il à Goodchild, de « préparer la voie pour la venue du Saint Graal », entretenant la confusion entre le Saint Graal de la légende et la Coupe de Goodchild. Pour ce dernier, la destinée qu’il avait anticipée est en train de se réaliser. 2 On l’appelle aussi Salmon’s Back en souvenir du culte d’un dieu poisson pratiqué à cet endroit. 5 Georges Bertin, lecture de The Avalonians de Patrick Benham.. A partir de 1907, uploads/Religion/ les-avaloniens.pdf
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- Publié le Mai 01, 2022
- Catégorie Religion
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