Bibliothèque d'Histoire des Religions V. ERMONI La Religion de YEgypte Ancienne

Bibliothèque d'Histoire des Religions V. ERMONI La Religion de YEgypte Ancienne L'Egypte. — Etat social de l'Egypte. — Nature de la religion. — La religion primitive. — Les dieux de la religion populaire. — Les dieux de la théologie. — La nature des dieux. — Les cosmogonies. — Les dieux dans l'éduca- tion du genre humain. — Le dieu Nil. — Le culte. — La vie future. — La morale. — La piété. — Esquisse d'une évolution de la religion égyp- tienne. — Analogies avec la religion d Israël — Supériorité de la religion d'Israël. DEUXIÈME ÉDITION P. Lethielleux LA RELIGION DE L'EGYPTE ANCIENNE KKLHilo.N DES EGYPTIENS. — (I. NlIIlL OBSTAT i Archevêque d'Albi. Permis d'imprimer Paris, le 6 janvier 1909. H. ODELIN, Vie. Gén. Laideur et Véditeur réservent tous droits de reproduction et de traduction. Cet ouvrage a été déposé, conformément aux lois, en Août 7909. Bibliothèque d'Histoire des Religions V. ERMONI La Religion de VEgypte Ancienne PARISA8 '«0b^ #" %, P. LETHIELLEU'^JMBgfllRE^DITEUR 10, RUE CASSÏTTt, dlO u Ottawa* i ni^ .É75R AVANT-PROPOS Ce livre est un exposé objectif de la religion égyptienne. Le procédé est purement historique. On interroge les textes et les monuments et l'on se borne à en enregistrer fidèlement le témoignage. Si Ton se hasarde parfois à mettre le pied sur le ter- rain des théories, c'est que les théories ont laissé des traces dans les textes/ Toute religion a un as- pect philosophique, que l'historien ne peu! négliger, parce qu'il le découvre dans les documents, mais qu'il doit se garder d'altérer pardes vues subjectives ou des interprétations arbitraires. L'auteur s'appliquera avec soin à tracer les lignes de démarcation. A l'heure actuelle, on connaît avec certitude certains points <le la religion égyptienne. D'autres problèmes restent encore dans l'ombre el reçoivent de la part des savants des solutions di- verses. On ne négligera jamais de souligner, dans la mesure du possible, ces deux sortes de questions. \I AVWT-PROPOS Là, où les lextes sont clairs, on se contentera de les laisser parler ; là, où ils sont obscurs, on ne cher- chera nullement à les solliciter, mais on posera .les points d'interrogation, en laissant au lecteur la liberté de ses appréciations. Les matériaux sont, en ce moment, assez nombreux pour qu'il soit possible, croyons-nous, d'écrire une histoire de la religion des anciens Égyptiens. Certes, beaucoup de documents restent encore à découvrir ; d'autres ne sont pas suffisam- ment clairs, et leur interprétation est encore la proie de l'exégèse. Mais un grand nombre nous ont donné des réponses, qui ne laissent aucune prise à l'équivoque, et avec lesquelles on peut tisser la haine générale d'une histoire. L'essentiel n'est pas la ni d'écrire un livre qui épuise le sujet, que de donner une vue assez juste et de faire un résumé, qui réponde à l'état actuel de la science égypto- logique. Les archéologues, qui, depuis un siècle environ, explorent les antiquités égyptiennes, nous on! singulièrement facilité la réalisation de cette Lâche. On verra par la lecture de cet ouvrage que nous avons su mettre à profit leurs travaux et leur expérience, el (pie nous ne faisons en somme que la synthèse des résultats de leurs recherches. I »ii ne peul ni tout utiliser ni tout dire. La masse des matériaux de provenance diverse nous impose forcémeni un choix, un triage. Nous mettrons sur- loul 6 contribution ceux qui nous paraissent les plus importants el les plus révélateurs. AVANT-PROPOS VII Une étude historique ne comporte pas d'apolo- gétique, parce que, par elle-même, elle est peut- être la meilleure des apologétiques. Mais il n'est pas interdit de comparer entre eux les éléments his- toriques des diverses religions. Si une conclusion en ressort avec évidence, on ne craindra pas de la noter. Au surplus le lecteur lui-même pourra se charger de tirer une telle conclusion. Si l'historien ne doit avoir ni aucun préjugé, ni aucune idée préconçue, il n'est cependant pas tenu de fermer les yeux à la lumière. Et si ses recherches le con- duisent à des résultats favorables à une religion, il ne lui est nullement interdit de les enregistrer. L'étude de la religion d'un peuple relève direc- tement de L'histoire. La religion, faisant en effel partie des Institutions, doit être traitée par la même méthode. On ne peut connaître les Institutions d'un peuple, qu'en recueillant les traces qu'elles oui laissées dans les textes et dans les monuments. Mais ce cadre n'est pas exclusif. 11 faul sans doute le parcourir, mais il ne faul pas b'v enfermer. La reli- gion est un élément historique, qui se présente dans des conditions particulières. Des lors, il esl permis d'utiliser d'autres sources que l'histoire. La religion est d'abord un phénomène d'une 1res haute portée. On devra donc chercher, autant qu'il esl possible, les causes de ce phénomène. Dans (pie h pie ordre qu'elle opère, la science aspire à expliquer les phénomènes, qu'elle a mission d'étudier. Comme Mil AVANT-PROPOS la religion est le phénomène le plus important des sociétés humaines, le savant devra s'efforcer de dé- passer les limites de l'histoire, pour chercher une explication scientifique, suivant les règles qui ré- gissent le procédé inductif dans le domaine con- tinrent et libre. On échouera souvent dans cette tentative, mais on ne peut s'y soustraire. De plus, le phénomène religieux varie suivant les peuples et les époques. L'humanité a connu et connaît encore diverses religions. Cette variété de religions n'est ni un effet du hasard, ni un caprice de l'imagina- tion. Lllea des causes plus profondes, qui résident dans le caractère, le tempérament, l'état social et même l'habitat des peuples. Si la religion égyp- tienne est différente de l'assyrienne, elle a une raison suffisante de l'être. On doit donc s'efforcer de déterminer les causes particulières de la religion d'un peuple. On y arrivera surtout par l'ethno- graphie. Les races humaines paraissent obéir, dans h'iirs conceptions religieuses et philosophiques, à certaines lois. Elles élaborent les mythologies et les systèmes religieux, suivant leur génie propre «•I aussi leurs conditions d'existence. Sans em- brasser la théorie du déterminisme historique, d'après laquelle un peuple, étant donnés sa descen- dance et le milieu où il a vécu et évolué, ne peut avoir que telle religion, il nous sera cependant permis de ne pas négliger les influences ethnogra- phiques. Nous essayerons donc de déduire des conditions spéciales des Égyptiens les caractères AVANT'PROPOS l\ distinctifs de leur religion. La religion est enfin un mouvement de l'âme, une aspiration de la cons- cience. Elle sort, dans une certaine mesure, des entrailles de l'esprit humain. On constate que l'hu- manité a été toujours et partout religieuse. Il n'est donc pas téméraire de conclure que la religion est une tendance primordiale de l'âme. Dès lors, toute explication du phénomène religieux devra être for- cément psychologique. On tâchera de pénétrer dans l'âme humaine, d'en étudier les besoins, les impul- sions et le fonctionnement, et de chercher à savoir comment l'étincelle religieuse a jailli dans ce mys- térieux mécanisme. Il serait inutile de développer davantage ces considérations. Ce que nous venons de dire montre assez que l'explication du phénomène religieux doit être demandée tout à la fois à la philosophie, à l'ethnographie et à la psychologie. C'est la mé- thode que nous nous attacherons à suivre dans ce Lravail. On ne saurait sans doute prétendre arriver à des certitudes. Mais il est toujours utile de sug- gérer des théories et des hypothèses. Si l'on ne tient pas la solution du problème, on peut toujours donner des indications el hasarder des explications. \ AVANT-PROPOS LITTÉRATURE DU SUJET I. — Sources. 1° Grecques : Hérodote, ii-me Livres de son histoire ; le consulter avec précaution, parce que ses renseignements sont tendancieux d . Diodore, qui voyagea en Egypte au Ier siècle avant Jésus- Christ, ne peut être utilisé qu'avec circonspection. Plutarque, De Iside et Osiride. Certains écrivains ecclésiastiques, comme Clément d'Alexandrie, ou d'autres écrivains, comme Horapollon et Jam- blique, ne viennent qu'au second rang. 2° Egyptiennes : 1. Période Memphite. Tombeaux des iv e , v e et vi e dynasties, à Saqqarah, d'autres à Mcidoun (plus anciens), et quelques autres (vi e dy- nastie à Assouan ; cinq petites pyramides, à Saq- qarah, d'Ounas (ve dynastie), de Téti, Pépi I er , Mé- renra et Pépi II (vi e dynastie) nous ont conservé près de 1000 lignes de textes religieux 2 . — 2. Période Tkébaine ; Nécropoles de Siout, de Beni-Hasan et surtout (TAbydos ; le Papyrus Prisse contenantes instructions de Phtahhotep » ; c'est une sorte de guide pour se conduire dans la vie humaine » 3 ; I ( If. A. Wi i.di. \i \\\, HerodoVs zweiles Bach, mil sachlichen Er- laùterung, 1890. Maspero, Recueil de travaux, {. m-xv ; Les Inscriptions det pyramide* <l<- Saqqarah ; Etudes de Mythologie, t. i, p. 150 et :; < -i . l'Ii. Vn:i y, Eluda sur le Papyrus Prisse, 1887 ; Records of the l'usi. noiiv. sér. ui,2 et suiv. AYANT-PROPOS XI les « instructions du roi Amenemliat à son fils» 1 ; Le Livre des Morts uploads/Religion/ lareligiondelegy00ermo-bw.pdf

  • 52
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Nov 30, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
  • Taille du fichier 19.8241MB