DANS LA MÊME SÉRIE Livres publiés sous la direction de Marie-Anne vannier Les P
DANS LA MÊME SÉRIE Livres publiés sous la direction de Marie-Anne vannier Les Pères et la naissance de l'ecclésiologie, 2009. La Ghristologie chez les mystiques rhénans et Nicolas de Gues, 2012. La Gréation et l'anthropologie chez Eckhart et Nicolas de Gues, 2011. La Trinité chez Eckhart et Nicolas de Gues, 2009. La Prédication de l'Église chez Maître Eckhart et Nicolas de Gues, 2008. La Naissance de Dieu dans l'âme chez Eckhart et Nicolas de Gues, 2006. Sous la direction de MARIE-ANNE VANNIER Membre de l'IUF la christologie et la Trinité chez les Pères Avec le concours du Gentre Écritures de l'université de Lorraine PATRIMOINES christianisme LES ÉDITIONS DU CERF www.editionsducerf.fr PARIS 2013 Imprimé en France © Les Éditions du Cerf, 2013 www.editionsducerf.fr (24, rue des Tanneries 75013 Paris) ISBN 978-2-204-10121-9 ISSN : 0763-8647 PRÉSENTATION Les Pères de l'Église, qui ont été saisis par le Christ, se sont efforcés de comprendre son mystère en interrogeant l'Écriture. Ils ont égale- ment dû répondre aux hérésies diverses, aussi ont-ils déployé la christologie, présente dans l'Écriture et, dans le même temps, ils ont développé la théologie trinitaire. Par exemple, le concile de Nicée de 325 n'affirme pas seulement la divinité du Christ, à l'encontre d'Arius, mais il apporte, par le fait même, une contribution à la théologie trinitaire, car le Christ est l'un de la Trinité. En fait, il est difficile de dissocier la christologie de la théologie trinitaire, et cela est particulièrement vrai dans les premiers siècles, les deux domaines se complètent et sont en interaction constante. Nous le verrons dans l'une ou l'autre des contributions faites lors des deux colloques que nous avons organisés à l'université de Metz. Dans cet ouvrage, nous envisageons l'essor de la christologie patristique. Puis, Agnès Bastit montre comment les Pères, qui étaient le plus souvent des rhéteurs, ont su mettre en œuvre toutes les ressources des figures de style pour faire comprendre l'unité des deux natures dans l'unique personne du Christ. Michel Fédou et Enrico Cattaneo proposent un travail de première main, respectivement sur la christologie d'Origène et sur celle d'Athanase. Pm'tant de prémisses différentes, ils en viennent à la même conclusion qui n'est autre que le motif de l'Incarnation: « Dieu s'est fait homme pour que l'homme participe à la vie de Dieu. » Hélène Grelier reprend la question de l'Incarnation à partir de la relecture d'Apolinaire, réalisée par Grégoire de Nysse, tout en recherchant le texte original d'Apolinaire. Alexandre Siniakov montre quel est l'apport de Grégoire de Nazianze à la liturgie byzantine. Plus généralement, il explique que « les textes liturgiques byzantins, actuellement en usage dans les Églises orthodoxes, sont un vrai trésor pour celui qui s'intéresse à l'histoire de la christologie. Le mystère de l'Incarnation de Dieu 8 LA CHRISTOLOGIE ET LA TRINITÉ CHEZ LES PÈRES y est admirablement bien résumé ; la façon de le présenter reflète les différentes controverses que l'Église a connues au premier millé- naire » (p. 107). Gérard Rémy envisage ensuite l'humanité du Christ à partir des textes de Grégoire de Nazianze et d'Augustin d'Hippone. Renouvelant les études ambrosiennes, Gérard Nauroy montre comment l'évêque de Milan a mis en évidence le rôle central du Christ dans l'histoire. Yves Meessen reprend l'expression centrale de Christus totus chez Augustin et en dégage la dimension herméneutique et phéno- ménologique. Puis Laurent Pidolle précise la dimension historique de la chris- tologie de Léon le Grand et étudie la question de la volonté et de la liberté chez Maxime le Confesseur. Finalement, Jacques Elfassi étudie les noms du Christ chez Isidore de Séville et Jean Ehret montre comment Hans Urs von Balthasar a repris et réinterprété la christologie patristique . .l.!ensemble donne un bon aperçu de la christologie patristique, en dégageant ses enjeux et sans entrer trop avant dans les méandres de ses polémiques. Puis nous passons à la théologie trinitaire, qui en est indissociable. Les Pères de l'Église ont été, en effet, les premiers à déployer l'enseignement biblique sur la Trinité et à forger le terme même de 1hnité. Leurs écrits ont été véritablement le creuset de la théologie trinitaire. Contraints de répondre aux hérésies, les Pères ont rapide- ment montré que le christianisme est fondamentalement un mono- théisme trinitaire. Ne pouvant reprendre l'ensemble de leurs écrits dans le cadre de cet ouvrage, nous les présentons rapidement et revisitons un certain nombre de tournants: ceux réalisés par Athanase d'Alexandrie, par les Cappadociens, par Augustin et par Isidore de Séville. C'est, tout d'abord, Athanase, qu'étudie René Lafontaine, qui est amené à approfondir le mystère trinitaire dans le cadre de sa polé- mique contre les ariens. Quelques années plus tard, les Cappadociens apportent une contribution décisive à la théologie trinitaire, non seulement Basile de Césarée avec son Traité du Saint-Esprit, mais aussi Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze que présentent respectivement Bernard Pottier et Gérard Rémy. Même s'il a tardé à élaborer une théologie trinitaire, Augustin n'en est pas moins allé loin dans l'approfondissement. Dany Dide- berg etYves Meessen l'envisagent à partir de deux perspectives diffé- rentes et complémentaires : la charité et la relation. PRÉSENTATION 9 Bien que se situant à la limite de l'époque patristique, Isidore de Séville reprend, à nouveaux frais, la réflexion sur la Trinité, comme le montre Jacques Elfassi. Même si elle ne se réfère pas directement aux Pères, Élisabeth de la Trinité donne, sans le vouloir, un écho à leur théologie trinitaire dans sa célèbre prière: « Ô mon Dieu, Trinité ... » En épilogue, Jean Ehret revisite la manière dont Hans Urs von Balthasar a interprété les analogies trinitaires d'Augustin. Nous remercions Nicolas-Jean Sèd qui accueille, dans sa presti- gieuse collection, nos recherches sur les Pères. MARIE-ANNE VANNIER. PREMIÈRE PARTIE LA CHRISTOLOGIE CHEZ LES PÈRES L'ESSOR DE LA CHRISTOLOGIE PATRISTIQUE Une question traverse les siècles et définit l'identité du chré- tien: celle que Jésus pose à Pierre à Césarée: Au dire des hommes, qui est le Fils de l'homme? [ ... ] Et vous, qui dites-vous que je suis ? (Mt 16, 13-16 ; Mc 8, 27-29 ; Le 9, 18-20). Les Pères, qui sont les successeurs immédiats des Apôtres, ont répondu à cette question par leur vie, parfois jusqu'au martyre, ainsi que par l'élaboration christologique qu'ils ont été les premiers à réaliser. Comme l'a montré John Henry Newman dans ses Esquisses patristiques, les Pères ont été les pionniers du développement dogmatique et plus précisément de la définition, de l'essor de la christologie. Ils ont mis en œuvre toutes les ressources dont ils disposaient pour dire à leurs contemporains qui est le Christ et pour répondre aux hérésies, dont le nombre s'est multiplié au cours des premiers siècles. Ainsi ont-ils défini tout un vocabu- laire nouveau et contribué à développer la christologie, qui était contenue, mais non déployée comme telle dans l'Écriture. Leur élaboration théologique a servi de base aux premiers conciles qui les ont souvent reprises. L'élaboration de la christologie. Sans doute les évangiles sont-ils la meilleure expression de la christologie. En même temps, ils sont d'un autre ordre. Ils rappellent les grands moments de la vie de Jésus et ses paroles, alors que la christologie vient de la proclamation de la Résur- rection 1, dans laquelle le Christ apparaît à la fois comme 1. R. SCHNACKENBURG, « Christologie des neuen Testaments », Mysterium salutis, t. III/l, Einsiedeln, 1970, p. 227-388 ; trad. fse Mysterium salutis, t. X, Paris, Éd. du Cerf, 1974. 14 MARIE-ANNE VANNIER Christ et Seigneur (Ac 2, 32-36). Elle relève du kérygme et de la confession de foi, qui appelle une distance et une reconnais- sance, amenant justement à dire: « Jésus est le Christ. » Cette confession de foi, on la trouve de manière messianique dans la bouche de Pierre à Césarée, que l'on vient d'évoquer. Il y a là une sorte de fulgurance, dans laquelle Pierre perçoit la divinité du Christ et dit: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Mais il n'y a pas là encore de traité de christologie. Comme à la Transfiguration, les Apôtres comprennent que Jésus est en même temps Dieu et homme, ils perçoivent le sens de l'Incar- nation et reconnaissent en celui qu'ils suivent, depuis plusieurs années, le Messie attendu. Mais c'est à la Résurrection que tout se joue. À partir de là, il peut véritablement y avoir confes- sion de foi. Avant même que les Pères n'élaborent la christologie pour répondre principalement aux hérésies, une christo- logie pratique s'est développée dans les symboles de foi, par lesquels chaque communauté définit son identité, où les premiers chrétiens disent qui est pour eux le Christ, ce qui leur permet de préciser leur originalité dans l'Empire romain, qui était religieux, mais non chrétien. Ainsi remarque-t-on que les premières confessions de foi ont une orientation tantôt christologique, tantôt trinitaire1• C'était là une priorité pour la jeune Église que d'exprimer, « de façon appropriée, du point de vue aussi bien thématique que linguistique, sa profession de foi en Dieu-Trinité et en Christ2 ». Ce constat nous amène à voir que la christologie est la uploads/Religion/ la-christologie-et-la-trinite-chez-les-peres-by-marie-anne-vannier.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 19, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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