LIVRE TROISIÈME 1572–1598 Election dʼÉverard Mercurian. – Les événements de son
LIVRE TROISIÈME 1572–1598 Election dʼÉverard Mercurian. – Les événements de son généralat se confondent avec ceux du généralat d'Aquaviva. – Election de ce dernier. – Lettre de César Spetiano à saint Charles Borromée sur l'importance de cette élection et le besoin de réformes de la Compagnie des Jésuites. – L'élection d'Aquaviva blâmée par les gens de bien, les meilleurs Jésuites et par le pape. – Suite de l'histoire des jésuites en France. – Ils sont protégés par Charles IX et Henri Ill. – Ils sont admis par le Parlement à la condition qu'ils ne seraient pas Jésuites–Le père Auger et l'Adoration perpétuelle. – Le Père Maldonat. – Sa lettre à Arnaud de Pontac pour l'établissement des Jésuites à Bordeaux. – Lettre d'Arnaud de Pontiac au conseiller de l'Ange. – Progrès des Jésuites en France. – L'éveque de Paris, Pierre de Gondi, les protège. – Il prend leur parti dans le différend excité entre eux et la Sorbonne à propos de l'lmmaculée-Conception de la Sainte-Vierge. – L'évêque de Paris blesse les privilèges de la Faculté et est condamné par le Parlement. – Le cardinal de Bourbon protecteur des Jésuites et conservateur des privilèges de l'Université. – Il essaie de faire incorporer les Jésuites au corps enseignant. – II échoue. – L'Université dénonce les Jésuites au pape. – La Ligue préparée par les Jésuites. – Ils en sont les principaux agents. – Missions à l'étranger des Pères Sammier et Mathieu. – Les jésuites trahissent les princes de la maison de Lorraine au profit le Philippe II, roi d'Espagne. – Les papes Grégoire XllI et Sixte-Quint et la Ligue. – Henri de Navarre déchu de ses droits d'héritier au trône de France. – Henri III, fauteur d'hérésie, abandonné du Père Auger. – La ligue organisée. – Journée des barricades. – Les seize et les Jésuites. – Le duc et le cardinal de Guise massacrés à Blois. – Fureurs et fanatisme de la ligue à Paris. – La Sorbonne jésuitique. – Ses décisions. – Prédications des Jésuites et de leurs amis contre Henri III déclaré tyran. – Henri Ill excommunié par Sixte-Quint. – Assassinat de Henri III loué par Sixte-Quint et par les Jésuites. 1512-1589 A la mort de François de Borgia,1 Polanque, secrétaire de la Compagnie, en fut déclaré Vicaire. II indiqua pour le 12 avril la congrégation qui devait procéder à l'élection du Général. Deux des premiers compagnons d'Ignace, Salmeron et Bobadilla, vivaient encore. Ils y assistèrent. On y remarquait encore Canisius, Ribadeneira, Possevin, Claude Mathieu, qui joua un rôle actif pendant la Ligue. Olivier Manare, Provincial de France, et Éverard Mercurian, qui fut élu. Grégoire XIII avait indiqué Mercurian aux suffrages des Jésuites. Polanque fit remarquer au pape lui–même qu'il ne devait ni entraver les opérations de l'assemblée ni influencer les votes. Cependant, au moment où Possevin commençait le discours d'ouverture, le cardinal de Como se rendit dans la salle d'élection pour faire connaître les désirs du pape. Une députation de cinq membres alla trouver Grégoire XIII pour lui faire des observations. Le pape, voyant qu'il ne soumettrait pas plus les Jésuites que Paul IV et Pie V, sembla céder, en demandant que si un Espagnol était élu, on lui fît du moins connaître le résultat du scrutin avant de le proclamer. Il voulait sans doute casser l'élection, si elle n'eût pas été faite comme il le désirait. Les Jésuites le pressentirent; pour éviter les difficultés graves qui eussent résulté de l'élection d'un Espagnol, ils choisirent Éverard Mercurian, qui était Belge. Ils se rendaient agréables, par ce choix, au pape, qui le leur avait indiqué, et à Philippe II, roi d'Espagne, dont Mercurian était sujet. Olivier Manare, ancien Provincial de France, fut choisi pour Assistant de France et d'Allemagne et Admoniteur. Mercurian fut Général de la Compagnie jusqu'en 1580. Les événements qui eurent lieu pendant ce temps se lient intimement avec ceux qui les avaient précédés et à ceux qui les suivirent, sous le généralat de Claude Aquaviva. Ce dernier fut élu le 19 février 1581. Son élection ne fut pas exempte d'intrigues. César Spetiano écrivait à saint Charles Borromée, le 2 novembre 1580 : «Je souhaiterais que Votre Seigneurie 1 Preuves des trois chapitres de ce livre, outre les documents authentiques insérés dans le récit : Histoire de la Compagnie de Jésus, par Jouvency; De Thou, Histoire universelle. D'Argentré, Recueil de jugements, etc.; Journal de Pierre de I'Estoile; Vie du Père Auger, par Dorigny; Palma Cavet, Chronologie novennaire; Tableau du premier siècle de la Compagnie de Jésus, publié par les Jésuites belges; Catéchisme des Jésuites, par Estienne Pasquier; Mémoires de la Ligue; Mémoires de Villeroy; Mémoires de Sully; Satyre Ménippée; Mémoires de Cheverny; Mémoires de Duplessis-Mornav; Procedure faite contre Jehan Chastel. Archim andrite Cassien Signature numérique de Archimandrite Cassien DN : cn=Archimandrite Cassien, o=VCO, ou, email=cassien@orthod oxievco.ifo, c=FR Date : 2009.01.18 11:41:13 +02'00' illustrissime pensât sérieusement à l'élection que les Jésuites doivent faire d'un nouveau Général. Votre Seigneurie illustrissime sait combien il serait essentiel que le choix tombât sur une personne telle qu'il la leur faut, et surtout que dans cette congrégation générale, on prît des mesures pour remédier aux abus qui sont dans la Compagnie. Ils sont en grand nombre. Quelques-uns des Pères le savent très bien et en gémissent. Il y a tout à craindre que si l'on dissimule ces abus, les choses n'aillent de mal en pis, et qu'on ne voie se vérifier de notre temps la prédiction de Pie V.» Nous avons dit que le pape Pie V avait de vives appréhensions au sujet des Jésuites et qu'il prévoyait que l'Église en souffrirait de grands dommages. Nous ferons dans la suite le tableau des abus qui existaient au sein de la Compagnie des Jésuites, et qui n'allèrent qu'en s'aggravant depuis le généralat de Claude Aquaviva. Lorsque ce Général eut été élu, Spetiano écrivait à saint Charles Borromée, en date du 23 février 1581 : «Le Père Aquaviva» vient d'être élu Général au grand étonnement de tous les gens de bien.» Il ajoutait dans une autre lettre : «Je recommande à vos prières la Compagnie de Jésus; elle en a grand besoin. Plusieurs craignent même quelle n'aille toujours en déclinant, par les mauvais principes qu'on y sème et qu'on y voit.» Le 25 février, le Père Adorno, confesseur de Charles Borromée, et qui avait assisté à l'élection, lui écrivait : «Je n'ai pu écrire à Votre Seigneurie illustrissime, depuis quelques semaines, parce que nous étions occupés de l'élection d'un nouveau Général. Elle s'est faite dimanche dernier, et le choix est tombé sur le Père Claude Aquaviva. Que Dieu lui donne l'esprit et la prudence nécessaires pour le gouvernement de la Compagnie. Je suis pénétré de douleur que les choses ne se soient pas passées avec cette simplicité et cette pureté de vues qui conviennent à de bons religieux et que nos Constitutions nous recommandent si étroitement. La semaine prochaine, on procédera à l'élection des nouveaux Assistants. Si elle se fait suivant la brigue de certaines gens, nous avons tout sujet de la craindre comme un coup bien fâcheux porté à nos affaires. Que le Seigneur daigne y mettre la main ! Je désire de m'en retourner au plus tôt, afin de ne m'occuper que du service des âmes et de votre clergé; j'aurais eu bien plus de satisfaction de n'être point parti.» Le Saint-Père a été fort mécontent de nous. Il la bien montré lorsque nous avons été, avec le nouveau Général, lui baiser les pieds. Je crois qu'il se mêlera de l'élection des Assistants. S'il ne le fait, on ne manquera pas de nous donner des sujets fort peu convenables. Je n'ai pas le courage de vous mander aujourd'hui ce qui a causé le désordre de l'élection. Mais s'il plaît à Dieu, je le dirai de bouche à Votre Seigneurie illustrissime. Les historiens jésuites conviennent que Grégoire XIII fut surpris de l'élection d'Aquaviva et qu'il dit en recevant la première visite du nouveau Général : «Quoi ! mes Pères, vous avez choisi pour vous gouverner un jeune homme qui n'a pas encore quarante ans !» Les mêmes historiens ne parlent pas du reste, et font du nouveau Général des éloges tellement exagérés, que l'on est porté, en les lisant, à en suspecter la véracité. Nous avons quitté les Jésuites de France au moment où ils prenaient aux guerres de religion et au massacre de la Saint-Barthélemy une part, sinon directe, au moins fort active, par leurs prédications fanatiques et leurs affreuses théories sur l'extermination des protestants. Charles IX, avant de mourir, leur avait accordé des lettres patentes pour l'établissement de leur collège de Bourges. Le 25 mai 1574, cinq jours seulement avant dʼaller rendre compte de sa vie à la justice divine, ce roi adressait au Parlement des lettres de jussion pour l'enregistrement de ses lettres patentes, dans lesquelles il permettait aux Jésuites, non seulement d'ériger des collèges, mais des maisons professes dans toute la France. Cette protection de Charles IX est-elle glorieuse pour les Jésuites ? Le Parlement résista à ses jussions. Henri III, à uploads/Religion/ histoire-des-jesuites-1-3-pdf.pdf
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- Publié le Fev 13, 2021
- Catégorie Religion
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