HERMES DECEMBRE 1933 N ous prions nos lecleurs d' excuser Ie grand relard allee

HERMES DECEMBRE 1933 N ous prions nos lecleurs d' excuser Ie grand relard allee lequel paraît Ie numéro deux d'Hermès, un accident d'imprimerie e-. éumt la i:awe. LES EDITEURS. IL A ETE TIRE OU NUMERO DEUX D'HERMES 25 EXEM- PLAIRES SUR PAPIER FEA TERWEIGHT RESERVES AUX AMIS D'HERMES. HERMES REVUE TRIMESTRIELLE SOUS LA DIRECTION DE RENÉ BAERT ET MARC. EEMANS NOTE Q·uoique l(t r·e1Jue compte pa1·mi ses collo.bora.teu?·s plu- siem·s jetmes catholiques notoires, dès la pnrution cl·u premte· ï numéro l'on n'a point manq?té de lui faire Ze r·e1Jroche d'avoi·r abordé l'étude de la ntystiqu.e sans avoir r·econnu au préalable la nature tntrnaturelle de let my· stiq?te chrétienne. Pour· situe· r la natur·e de ces r·eproches, noi1 .s tmduisons pour· nos lecteur·s u:n exti'Ciit d'une lettr·e r·éd1:gée en langue née· rland.aise et a.dressée à l'un des clir·ecteur·s d'Hermès pär· le R. P. van Mierlo. S. J .. mem.br·e de l'Académie Royale Fla- mande. « D'·un JJU7'eil passage d.'un enseignement à l'· autr·e, avec comme principe une attitude d.'indifférence vis-à-vis de toute mystique, je n'attends 1-ien de spécial. Mais bien d.'une étude objective, conduite pa1· des p1·incipes stables. Le but : « Seule la confrontation des tenclances qui peuvent se concilie?· clans les cldmaines de la spiritualité mystique et poét-ique consti- tuera pour notts un objectif valable et permanent », ne me dit rien qui vaille ( 1). Je n'y puis r·ien voir de valable ni de per- ma-nent. Et cela semble vauloir faire sous-entendre 1me concep- tion naturaliste de toute mystique et même de la mystiq·ue chrétienne. ll est v· rai que l'homme est religieux pa?' nature; que l'on trouve donc clans toute religion des traits de cette tendance naturelle de l'ame vers Die·u; la mystique chrétienne, (I) En français dans Ie lex te. -2- la catholique, ne s'en distingue pas moins pour celct de toutes les autres par le fait que pou1· elle Die· u est un Dieu personnel et que la vie · mystique s'y épanottit dans la fructuetliSe vie de la Charité Chrétienne. » Sans aborder Ze fond de la question, qu'il nous soit permis de rappele1· que la 1·evue Hermè's vise essentiellement d'une pctr·t à n'ctppo• rter· que des documents à l'étude comparée de la mystique, et, d'aut1·e part, à dégager la nature des rappo1·ts qui pourmient existe1· ent1·e l'activité 1nystique et l'activité poétique, cela en prod·uisant des étucles qui, dans l'un et l'autre dorna1:ne, lui semblent les plus propres à 1-éalise1· s· on objet. Tmtte aut?·e considération, aussi .iustijiée qu'elle soit, dénatu1·erait les inten- tions de ses éditeurs. Que l'on veuille clone ne point prête1· à la 1 ·evue des inten- t; ons qui ne seraient que celles de certains de ses collabo1·ateu1·s. LES EDITEURS. STEFAN GEORGE La place et le temps nous manquent pour apporter ici not1·e hommage à Stefan George, le plus noble poète des temps pré- sents" qui vient de mourir à Lugano. Rappelons cependant que dans Ze premier numéro i'HERMES nous fêtions son soixante-cinquième · anniversaire pa1· la publication d'une étude de son disciple Friedrich Gun- dolf sur « Stefan George et notre temps ». Les nombreux articles que nous préparons pou1· le prochain ~"ï.·un'bé1·o d'HERMES nous permettrant de mieux approche1· encore la personnalité si émouvante et si secrète de ce poète q1d a eu le courage de vivre à l'écart de toutes les contingenees l:ittéraires et sociales qui souillent la poésie de ce siècle. LB RA YONNEMENT DE JEAN DE RUUSBROEC Lorsque Ie pieux prieur de Vauvert, Ruusbroec l'Admira- ble, écrivait ou dictait ses divines contemplations, il ne recher- chait certes pas la gloire du siècle; il ne la soupçonnait même pas. Au contraire, en s'enfermant dans Ie cloître de la forêt de Soignes, il croyait la fuir et l'éviter pour toujours. Pourtant, cette gloire est venue à lui, déjà de son vivant, et bien malgré bli. Tous ses contemporains et la postérité immédiate ont eu Ie sentiment très net, que Ie grand essor qu'a pris la vie religieuse dans les Pays-Ba-s (la « Basse-Allemagne ») de ces temps et oui a dépassé de loin leurs frontières, a été provoqué par la d-octrine, l'enseignement, l'impulsion et l'· exemple puissants de Ruusbroec. Il était l'ex• emple vivant de ces enseignements; il n'est pas étonnant que la renommée de sa sainteté se soit répandue partout et qu'on soit venu lui demander de tous les recoins conseil et édification. Aussi bien, Ie chanoine Impens dit-il, dans .son Chronicon BethleëmiticU?n, que Ie prieur de Groenendael était vena unde processit fons et inchoat· io refor- mationis novae canonicorum regularittm in his terris. En effet, à cöté et sous la direction de Vauvert surgirent bientöt, dans Ie Brabant même, trois autres monastères qui acquirent immé- diatement un grand renom : le Rooklooster (Rubeavallis, Rougecloître), en 1369, dont les premiers religieux prirent l'ha-bit Ie 18 janvier 1372, praesentibus duob·us tratribus Viri- disvallis; Sevenborren ( Septemfontes, Septfontaines), en 1380; Corsendonck en 1398. Beaucoup d'autres· suivirent, toujours à l'instar de Vauvert. T. .. cur nombre s'est élevé à 102 : 86 abbayes d'hommes, 16 de moniales. Lorsque, en 1387, l'abbaye. de Windesheim, bientöt fameus-e entre toutes, fut consacrée, les futurs chanoines choi- sirent la maison d'Eemsteyn pour aller apprendre à la perfec- tion leurs devoirs et les usages liturgiques, Eemsteyn, ou, en 1377, Godefroid Wevel, propre disciple de Jean de Ruusbroec, était _ venu instruire les novices. Jusqu'au centre de la France pénétrait cette influence salutaire : l'abbaye de Chateau- Landon, qui exist:~:it déjà au XII• siècle, fut réformée vers 1400 par les rooines de Vauvert; encore au XVIII" siècle on y conser- vait pieusement et montrait avec amour et fierté un ma-nuscri~ des lettres de Ruusbroec. -4- D'ailleurs déjà de son vivant ses écrits furent répandus, traduits, copiés et recopiés dans toutes les provinces des Pa-ys-Bas. Runsbroec lui-même les envoyait, en 1350 déjà, aux « amis d· e Dieu » de l'Oberland. Voici ce qu'un contemporain, prieur de la chartreuse de la Chapelle à Hérinnes (aux confins du Brabant et du Hainaut), dit à ce propos : « Ensuite il fa ut savoir que les reuvres de J ean de Ruus- » broec fur· ant rapidement multipliées en Brabant et en » Flandre, ainsi que dans d'autres pays limitrophes; qu'on » les tr&duisait et commentait du brabançon en d'autres lang ues, » même en latin, parce qu'on désirait les avoir même dans » des pays éloignés. I1 était alors grand basoin d'une instruc- » tion sainte et orthodoxe en langue vulgaire, à cause de quel- » ques hérésies et controverses qui avalent surgi, décrites » clairement à la fin de la seconde partie de !'Ornement des » noees spirituelles, et mentionnées souvent en d'autres endroits » de ses livres. » Ainsi se fait-i! que moi, frère Gérard, d· a l'ordre des » chartreux, d·a la maison de Notre-Dame de la chapelle près » Hérinnes, comme quelques-uns de ces livres me tombèrent , entre les mains, je les ai médités profondément, selon la » mesure de man entendement; comme je les ai trouvés a bso- ~> lument conformes à la croyance de la Sainte-Eglis· a et à la » doctrine des plus grands doct~urs, je les ai copiés et réunis » dans ce volume, afin que moi-même et d'autres puissent en >> th·er profit pour nos ames ». Les recherches scientifiques de nos jours confirment complètement, même abondamment, ces const&tations d'il y a six siècles. Voici un relevé du nombre des manuscrits des onvrages de Ruusbroec qui sont venus à la connaissance de !'auteur de la Bibliotheen N eerlnndiea Manuseripta au cours de se..<~ recherches : 1. - Lettres 3 2. Vanden seven sloten (des sept clötures) I) 3. Vanden twaelf beghinen (des douze bégui- n~) 6 4. Vanden 1·ike der ghelieven ( du royaume des amants) . . . 10 5. Vander hoeekster waerheit (de la plus haute vérité) . . . 10 -5- 6. _ Vanden bliekenden steen (de la pierre étin- celante).. . . .. 7. _ 1 1cmden · seven trappen deT gheestelekm· minnen (des sept degrés de !'amour spirituel) 8. Van vier beco1·inghen (des quatra tentatîons) 9. V nnden kP 1·stenen g he love ( d· e la foi chré- 10. 11. 12. tienne ... Spieghcl der ewigher· salieheit (le miroir du salut éternel)... . .. Vander eierheit det· g heesteleker Br· uloeht (de I' ornement des noc· es spiritnelles) Vanden .qheesteleken taber·naeule (du taber- nacle spirituel) 12 13 13 18 23 27 35 13. Vanden twaelf dogheden (des douze vertus) 40 Voil ~t donc 220 manuscrits, parmi lesquals on n'a pas compté ceux dont l'existence est hors de doute, mais dont on ne co1maît pas Ie dépöt actuel. 11 en est de même pour une dizaine de codices, qui ne contielment que de courts extraits de Ruusbroec, en guise de dicta patrum. . Il faut y ajouter eneare les traductions en latin et en d~a­ lcdes haut-allemands du moyen äge. On connaît 12 manus~nts des traductions en ancien franconien et en ancien allemamque de l'Or·nement des noees spirituelles; deux de celle d· as uploads/Religion/ hermes-i-no-2-decembre-1933.pdf

  • 36
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Sep 24, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
  • Taille du fichier 4.5327MB