V10 – juillet 2012 © Le Porteur de Savoir Aucune reproduction, même partielle,
V10 – juillet 2012 © Le Porteur de Savoir Aucune reproduction, même partielle, de ce document ne peut être faite sans l'autorisation expresse de son auteur Commentaire de la prière sur le Prophète « de la Lumière Essentielle » (en-Nûr edh-Dhâtî) Edition en cours * * * * * * Mise à jour progressive1 * 1 Les éventuels ajouts ou modifications substantielles dans le texte ou les notes des chapitres de la précédente version seront signalés en orange. Prière de la « Lumière Essentielle » / Sommaire Luc de la Hilay © Le Porteur de Savoir | 2 Sommaire INTRODUCTION I. Une opportunité initiatique ? .......................................................................................... 3 II. La prière « lumineuse » sur le Prophète ......................................................................... 7 NOTIONS GENERALES III. L’Essence (Dhât) .......................................................................................................... 10 IV. Les Noms (Asmâ) et les Attributs (Çifât) ..................................................................... 13 V. Les Noms : d’Allah à Seyidnâ Adam ........................................................................... 17 VI. Les Traces (athâr) ........................................................................................................ 20 VII. Première synthèse ......................................................................................................... 24 VIII. La Lumière (Nûr) ......................................................................................................... 29 IX. Rapports symboliques entre Nûr et Barzakh ................................................................ 33 X. Le pôle essentiel de la manifestation ............................................................................ 37 XI. L'illumination initiatique .............................................................................................. 40 XII. Notions générales sur le Secret (Sirr) .......................................................................... 43 NOTIONS CHADHILIES XIII. La propagation (sarayân) des Noms divins dans l’Existence ...................................... 48 XIV. La réalisation des Noms ............................................................................................... 53 XV. Le centre du cercle (markaz ed-dâ’irah) ..................................................................... 58 XVI. La prière sur le Prophète : des symboles « mis en action » ............................................. XVII. L’influence initiatique (barakah) du Maitre fondateur ................................................ 65 XVIII. Présentation de la Dâïrah châdhilie..............................................................................71 V10 – juillet 2012 © Le Porteur de Savoir Aucune reproduction, même partielle, de ce document ne peut être faite sans l'autorisation expresse de son auteur I Une opportunité initiatique ? introduction Si l’on veut respecter la hiérarchie des statuts que le fiqh confère aux actes d’adoration, il convient de commencer en rappelant que prier sur le Prophète est un ordre divin formulé dans le Coran : « En vérité, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète. Ô vous qui croyez, priez sur lui et saluez-le ! » 2. De l’avis unanime des savants, ce verset fait de la prière sur le Prophète un acte obligatoire (fardh) pour tous les croyants3. Seule la conception de cette obligation varie selon les écoles juridiques (madhâhib) ; l’Imâm Mâlik, par exemple, considère que le musulman se décharge de cette obligation en l’accomplissant une fois dans sa vie, tandis que l’Imâm Chafi’î la juge obligatoire lors de l’attestation de foi (tachahhud) des prières rituelles, dont elle constitue ainsi une condition de validité sine qua non. Une fois acquittée selon les conditions propres au madhhab sous l’autorité duquel se trouve tout un chacun, la prière sur le Prophète (çâlat ‘alâ en- nabî) devient une pratique traditionnelle fortement recommandée (sunna 2 [XXIII ; 56]. 3 Rapporté par le Cheikh Nabbahânî dans Afdhal eç-çalâwat, d’après l’Imam Sakhâwî. Il est intéressant de noter que ce verset ne s’adresse en effet textuellement qu’aux musulmans caractérisés par la foi (îmân), c'est-à- dire à ceux qui constituent la catégorie restreinte des croyants (mu’mimîn), dont le degré est intermédiaire entre celui de l’Islâm et de l’Ihsân (excellence) selon un autre hadith. Du reste, cette restriction n’est pas aussi nette et catégorique qu’on pourrait le penser de prime abord, puisqu’elle est encore réductible, du moins dans une certaine mesure, en fonction des nombreuses définitions de la foi que recense le dogme islamique. A ce propos, il ne nous paraît pas inutile de noter pour le sujet qui nous intéresse que la personne du Prophète est intimement liée à la définition de la foi : si cette dernière est généralement considérée comme l’aspect intérieur de la vie du musulman, indissociablement liée aux paroles et aux actes qui l’expriment, il est également connu que l’intensité de la foi du croyant résulte directement de l’intensité de sa relation avec le Prophète : « Les gens se différencient l’un de l’autre en matière de foi selon (‘ala qadri) leur différence dans l’amour qu’ils me vouent, et ils se différencient dans la mécréance selon leur différence dans l’animosité qu’ils me portent » (hadith). Cet amour du Prophète, que le croyant ne fera donc en quelque sorte qu’exprimer ou confirmer en priant sur lui, est dans ce même hadith défini comme le fait de « suivre sa voie, de pratiquer sa tradition, d’aimer ce qu’il aime, de détester ce qu’il déteste, de soutenir celui qu’il soutient, d’être ennemi de ses ennemis ». Au surplus, dans les deux cas extrêmes, celui qui aime le Prophète plus que sa propre âme est un croyant parfait dont la foi est accomplie (tamma el-îmân) et le musulman qui ne l’aime n’est pas croyant. Sous un autre rapport, l’amour pour le Prophète constitue, entre le musulman et l’Envoyé d’Allah, un lien dont la sagesse traditionnelle garantit la vivification ; cet amour le fait en effet rentrer dans la catégorie des croyants, le soumettant ainsi à l’obligation de réciter sur lui la prière, qui à son tour augmentera sa foi et donc son amour. Prière de la « Lumière Essentielle » / Une opportunité initiatique Luc de la Hilay © Le Porteur de Savoir | 4 mu’akkadah), c'est-à-dire un acte méritoire qu’il est conseillé de ne pas délaisser mais dont l’absence de réalisation n’expose pas pour autant au châtiment divin4. Par ailleurs considérée dans le fiqh comme un acte d’adoration non conditionné, la prière sur le Prophète n’est limitée ni par le temps, ni par le lieu, ni même par la formule employée5, et reste donc susceptible d’un emploi considérablement plus étendu que celui, restreint, qu’en font habituellement les gens à travers la récitation exclusive de la çalât Ibrâhimiyah du tachahhud6. Elle fait même partie de ces pratiques qui produisent nécessairement ce que René Guénon appelle une « réaction concordante »7, dont la nature est énoncée par le Prophète lui-même : « Celui qui prie sur moi une fois, Allah prie sur lui dix fois, celui qui prie sur moi dix fois, Allah prie sur lui cent fois, celui qui prie sur moi cent fois, Allah prie sur lui mille fois […] ». En d’autres termes, la demande de grâce (çalâh) sur le Prophète que le croyant adresse à Allah le fait bénéficier en retour, c'est-à-dire de la part d’Allah lui-même, d’une prière ou d’une grâce, décuplée cette fois, dont certaines « catégories prototypiques » telles que les récompenses (thawab), la préservation (hifdh), la dissipation des afflictions (kachaf el-ghumûm) ou la satisfaction des besoins (qadhî el-hawâ’ij) sont décrites dans beaucoup d’autres ahâdîth8. Si ce rappel préalable de notions exotériques nous est apparu souhaitable, c’est bien du point de vue initiatique que nous entendons envisager ici la prière sur le Prophète. L’ésotérisme islamique (taçawwuf) envisage en effet les œuvres surérogatoires (nawâfîl), par lesquelles le serviteur ne cesse de se rapprocher 4 Selon les même critères, le cas de la prière sur le Prophète que l’on doit prononcer à l’évocation de son nom est considérée par certains comme une pratique obligatoire en raison de la sanction terrible qu’encourt celui qui ne l’observe pas. 5 Nous pourrions encore ajouter l’état de pureté, l’orientation vers la Qiblah, la position corporelle ou le respect de critères quantitatifs à la liste des conditions pouvant régir des actes d’adoration. Sous ce rapport, elle s’apparente au dhikr qui est régi par les mêmes critères, ou plutôt devrions-nous dire par la même absence de critères. 6 La formule de cette prière sur le Prophète est : « Allâhumma prie sur Mohammed et sur la Famille de Mohammed comme tu as prié sur Abraham et sur la Famille d’Abraham et bénis Mohammed et la Famille de Mohammed comme tu as béni Abraham et la Famille d’Abraham dans les mondes. Tu es, en vérité, Digne de louanges, Glorieux. ». Il est rapporté dans la çahîh de Muslîm qu’elle fut transmise par le Prophète à quelqu’un qui l’interrogeait sur la façon de prier sur lui. On lui confère pour cette raison une certaine précellence sur les formules « inspirées » des grands Maîtres. 7 Nous nourrissons l’espoir de voir cette notion, dont l’exposition faite par Guénon dans l’Introduction Générale à l’Etude des Doctrines Hindoues est citée dans la note 14 du Propos général sur le Soufisme, faire un jour l’objet d’un développement spécifique sur le Porteur de Savoir. 8 Le fait que l’obtention particulière de telle ou telle catégories de bienfaits (fadhl) nécessite parfois le respect de certaines conditions de temps, connus pour leur excellence comme la nuit du vendredi, et d’un nombre de récitation connu pour son efficacité, ne change rien au fait que la prière divine descend nécessairement en « réaction » à celle du serviteur, fusse en mode général de grâce. Il est par ailleurs connu par d’autres ahâdîth que les Anges prient eux aussi sur le serviteur lorsque celui-ci prie sur le Prophète, ce qui justifie l’emploi symbolique de la direction descendante pour exprimer la nature de cette réaction concordante. Prière de la « Lumière Essentielle » / Une opportunité initiatique Luc de la Hilay © Le uploads/Religion/ commentaire-de-la-priere-de-la-lumiere-essentielle.pdf
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- Publié le Nov 22, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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