L’Anti-Maçonnisme laïque Publié le 08 mars 2008 L ’Anti-Maçonnisme laïque Intro

L’Anti-Maçonnisme laïque Publié le 08 mars 2008 L ’Anti-Maçonnisme laïque Introduction Par anti-maçonnisme « laïque », nous voulons parler de l’anti-maçonnisme non religieux, de l’anti- maçonnisme athée, de l’anti-maçonnisme socialiste, de l’anti-maçonnisme « de gauche », de l’anti- maçonnisme rationaliste, etc. Par opposition à l’anti-maçonnisme catholique, qui ne nous concerne peu, car c’est le combat d’une « secte » (la catholique) contre une autre « secte » (gnostique, franc-maçonne). On nous parle souvent de cet anti-maçonnisme « d’extrême droite catholique » - sûrement pour discréditer à jamais le véritable anti-maçonnisme ? – mais jamais on nous parle de l’anti- maçonnisme anti-clérical, laïque. Pourtant il existe, et il devrait être largement diffusé. Cet anti-maçonnisme laïque, est très divers, comme nous le verrons. Ce n’est pas parfois le fruit d’une construction doctrinale, mais le plus souvent du simple bon sens. Les principaux arguments des anti-maçons « laïques » sont : _ La Franc-Maçonnerie traditionnelle, anglo-saxonne, dite « régulière », est déiste, elle croit au Grand Architecte de l’Univers et à l’immortalité de l’âme. Elle va donc à l’encontre du matérialisme athée. _ La Franc-Maçonnerie, même celle « irrégulière », dite « libérale » est finalement anti-rationaliste, car imprégné d’ésotérisme, de gnosticisme, de kabbale, d’occultisme. Bref, c’est comme une religion (gnostique), avec ses rituels, et de plus pour tout rationaliste qui se respecte, « les sciences occultes ne sont pas des sciences ». Elle détourne les gens du combat rationaliste. _ La Franc-Maçonnerie est une religion comme les autres, la preuve, c'est qu'elle a ses rites, ses symboles, voire son catéchisme et les décors dont s'affublent, les frères maçons quand ils sont assemblés dans leurs « temples ». _ Les Francs-Maçons se cachent, ils se soustraient à la curiosité bien normale des profanes. Pourquoi, s’ils ne font rien de mal ? _ La fraternité maçonnique recouvre, en réalité, une association d'intérêts ; on entre dans les Loges pour avoir de l'avancement, pour faire mieux préparer et aboutir ses ambitions personnelles. Il y a des « purs » certes, mais aussi des « habiles » qui savent se servir d'eux. _ La Franc-Maçonnerie est une puissance occulte. _ La Franc-Maçonnerie est une organisation bourgeoise, conservatrice et contraire au véritable socialisme. La Franc-Maçonnerie est un poids mort qui retarde l'évolution, qui retarde la « révolution sociale ». Etc. Peut-être on nous objectera que certains anti-maçons sont également « antisémites ». Cependant, il ne faut pas oublier que la plupart des socialistes au XIXe siècle étaient majoritairement « antisémites », jusqu’à l’affaire Dreyfus. L'antisémitisme populaire, qui se double d'un anticapitalisme, était en effet regardé par un certain nombre de socialistes français historiques (Fourier, Proudhon, Lafargue, Rochefort, Jaurès, entre autres) comme un mouvement sympathique, propre à ébranler le grand Capital. Mais nous pourrions citer par ailleurs de nombreux auteurs « antisémites », pro-maçons et francs- maçons : _ Hébert, franc-maçon, voyait les juifs « rogner sur nos écus. »[1] _ Benoît Malon, zélé franc-maçon, directeur de la Revue Socialiste, écrivait de nombreux articles antisémites.[2] _ Albert Regnard, zélé franc-maçon, auteur de cet ouvrage « antisémite » : Aryens et Sémites. Le bilan du judaïsme et du christianisme (E. Dentu, 1890.) _ Le frère maçon Louis Minot, directeur de la Revue Maçonnique, écrivait dans cette revue en mai 1898 : « Il faut considérer que le juif […] est un corrupteur de la morale sociale. Par le défaut de croisement avec les autres races, il présente des tares, ou terribles par leur contagion et leur effet dissolvant, ou insupportables et irritantes par leur opposition avec les manières loyales et la franchise des peuples d’un genre différent. »[3] Etc., etc. Bref, tout cela pour dire que cette pseudo objection est nulle et non avenue. Nous allons nous occuper dans cette étude uniquement de l’aspect anti-maçonnique. Avant de commencer, rappelons que dès avant la Révolution française, il y eut des pamphlets ridiculisant les cotés ridicules des rituels maçonniques. Mais surtout, il y a Voltaire (1694-1778). Il s’était prêté à la comédie de l’initiation maçonnique par vanité, la dernière année de sa vie, lui qui tenait en peu d’estime la Franc-Maçonnerie. Voici d’abord comment dans l’Essai sur les Mœurs (chap. LXXXII) il expose l’origine de la Franc- Maçonnerie en la rattachant à l’histoire des Confréries du Moyen-Age, dont il s’applique à faire ressortir le côté burlesque, et en particulier à la Fête de l’Ane : « Il y avait en Normandie, qu’on appelle le pays de sapience, un abbé des conards, qu’on promenait dans plusieurs villes sur un char à quatre chevaux, la mitre en tête, la crosse à la main, donnant des bénédictions et des mandements. Un roi des ribauds était établi à la cour par lettres patentes. C’était dans son origine un chef, un juge d’une petite garde du palais, et ce fut ensuite un fou de cour qui prenait un droit sur les filous et sur les filles publiques. Point de ville qui n’eût des confréries d’artisans, de bourgeois, de femmes les plus extravagantes cérémonies y étaient érigées en mystères sacrés ; et c’est de là que vient la société des francs-maçons, échappée au temps, qui a détruit toutes les autres. La plus méprisable de toutes ces confréries fut celle des flagellants, etc.» Ailleurs, dans son Dictionnaire philosophique, au mot Initiation, il revient sur cette origine de la Franc-Maçonnerie avec le même sentiment de dédain que lui inspiraient toutes les congrégations et associations ayant un caractère religieux, même les mystères de l’antiquité païenne, « dont les secrets sacrés, disait-il avec un mépris qui doit faire bondir d’indignation tout vrai franc-maçon, ne méritaient pas au fond plus de curiosité que l’intérieur des couvents de carmes ou de capucins » : « L’origine des anciens mystères ne serait-elle pas dans cette même faiblesse qui fait parmi nous les confréries, et qui établissait des congrégations sous la direction des jésuites? N’est-ce pas ce besoin d’association qui forma tant d’assemblées secrètes d’artisans, dont il ne nous reste presque plus que celle des francs-maçons ? Il n’y avait pas jusqu’aux gueux qui n’eussent leurs confréries, leurs mystères, leur jargon particulier, etc.… » Le secret dont s’enveloppent les francs-maçons ne lui parait pas plus respectable que celui dont s’entouraient les initiés des mystères d’Eleusis ou de Samothrace : « Ce secret sans doute ne méritait pas d’être connu, puisque l’assemblée n’était pas une société de philosophes, mais d’ignorants, dirigés par un hiérophante. On faisait serment de se taire ; et tout serment fut toujours un lien sacré. Aujourd’hui même encore nos pauvres francs-maçons jurent de ne point parler de leurs mystères. Ces mystères sont bien plats, mais on ne se parjure presque jamais. » Voltaire est de l’avis d’Alexandre, « qui ne faisait pas grand cas de ces facéties révérées ; elles sont fort sujettes à être méprisées par les héros. » Tous les mystères, y compris ceux de ces « pauvres » francs-maçons, sont pour lui autant de parades grotesques, une espèce d’opéra en pantomimes, « tels que nous en avons vu de très amusants, où l’on représentait toutes les diableries du docteur Faustus, la naissance du monde et celle d’Arlequin, qui sortaient tous deux d’un gros oeuf aux rayons du soleil. » I] De la Révolution à la Commune Lors de la Révolution Française, à partir de 1792, il n’y a pas eu « d'interdiction générale de l'Ordre. Mais les jacobins lui sont hostiles. Ils pensent que, dans une république, il ne doit pas y avoir d'organisation dont l'activité échappe au contrôle populaire. »[4] Avant d’étudier les divers courants socialistes, nous pouvons citer Charles-François Dupuis (1742- 1809), érudit, scientifique et humaniste. Il écrit dans son fameux ouvrage qui lui attira la haine des apologistes chrétiens : Origine de tous les cultes, ou Religion universelle (E. Babeuf, Paris, 1822), page 281 : « Le goût pour les initiations se communiqua de proche en proche, et se répandit par toute la terre. On se fit initier, comme on se fait franc-maçon, pour satisfaire sa curiosité et sa vanité tout ensemble. » 1) Les divers courants socialistes Comme l’écrit le socialiste et franc-maçon Denis Lefebvre : « Beaucoup de socialistes et d’anarchistes du XIXe siècle ont été francs-maçons. Les noms de Pierre-Joseph Proudhon, Louis Blanc, Pierre Leroux, Eugène Pottier, Benoît Malon, Sébastien Faure, Jules Vallès, Louise Michel, Elisée Reclus peuvent être avancés, maillons d’une longue chaîne de révolutionnaires. Mais il s’agit surtout d’engagements individuels. La Commune de Paris de 1871 marque une rupture : au moins jusqu’au retour d’exil ou de prison des anciens communards, au milieu des années 1880, les socialistes se tiennent à l’écart des loges. »[5] En ce qui concerne les communards, de la Commune de Paris, certains ont été francs-maçons. Mais il semble que les Socialistes, dans les années 1880-1890, se sont détachés de la franc-maçonnerie. Parce qu'elle n'aurait pas soutenu suffisamment, à leurs yeux, la Commune de Paris. a) Le courant du « socialisme utopique » Charles Fourier (1772-1837), philosophe français, fondateur de l’École sociétaire, considéré par Karl Marx et Engels comme une figure du « socialisme critico-utopique », déplorait uploads/Religion/ antimaconnisme-laique.pdf

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  • Publié le Jul 21, 2021
  • Catégorie Religion
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