N°6857 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1€. USA : 2,1

N°6857 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1€. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com DOSSIER PUBLICITÉ RAPPORT ANNUEL DE RSF L ’USM Alger a mis fi n au «signe mouloudéen» en battant le MC Alger (1-0) en fi nale de la Coupe d’Algérie 2013 de football disputée au stade du 5 Juillet (Alger). La formation usmiste, qui remporte le 8e trophée de son histoire, et le premier devant son éternel adversaire mouloudéen vainqueur des quatre précédentes fi nales entre les deux équipes, a mérité sa victoire sur l’ensemble de la partie, grâce notamment à la volonté de ses joueurs, plus motivés et mieux organisés sur le terrain, mais aussi en grande partie à son gardien de but Zemmamouche. (Lire nos articles en pages 30 et 31) ● Reculant de trois points, l’Algérie s’installe à la 125e place en raison de «la multiplication des agressions et des procès» et de «l’augmentation des pressions économiques sur les médias indépendants». El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 2 mai 2013 8e COUPE POUR L’ÉQUIPE DE SOUSTARA ÉDITION DU CENTRE ■ Des combats ont éclaté hier entre l’armée tunisienne et les djihadistes dans les montagnes frontalières avec l’Algérie. L’intensité des échanges indique que le groupe djihadiste est bien équipé ■ Il serait formé d’une cinquantaine de combattants. Les forces de sécurité tunisiennes déplorent déjà une dizaine de blessés suite à l’explosion de mines terrestres. LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS MOURAD SELLAMI EN PAGE 13 TUNISIE GUERRE OUVERTE CONTRE LES DJIHADISTES LIRE L’ARTICLE EN PAGE 6 ■ UN JEUNE HOMME DE 24 ANS A ÉTÉ ENLEVÉ LUNDI Encore un kidnapping à Tizi Ouzou L’ L’USMA USMA roi d’Alger roi d’Alger EN PAGES 19, 20, 21, 22 ET 23 L’ALGÉRIE PARMI LES PAYS LES MOINS RESPECTUEUX DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE LIRE NOS ARTICLES EN PAGES 2, 3, 4 ET 5 PHOTO : SAMI K. El Watan - Jeudi 2 mai 2013 - 2 D O S S I E R LIBERTÉ DE LA PRESSE ET ÉTAT DE LA CORPORATION Des journalistes dénoncent une «situation catastrophique» ● L’Algérie célèbre, à l’instar de tous les pays du monde, la Journée mondiale de la liberté de la presse ● Des journalistes algériens évoquent la situation actuelle des médias nationaux. CLASSÉE À LA 125e PLACE DANS LE RAPPORT ANNUEL DE RSF L’Algérie parmi les pays les moins respectueux de la liberté de la presse L es médias en Algérie ne jouissent pas de toute la liberté requise. Le pouvoir invente tant de sub- terfuges pour empêcher les profes- sionnels du secteur à s’émanciper», estime Faten Hayed, journaliste à El Watan Week-end, qui ne considère pas «la presse comme le 4e pouvoir pour la simple raison que les médias ne s’impliquent pas assez dans les affaires publiques». Mlle Hayed pense que «la liberté d’action des journa- listes algériens est limitée par les rédactions. De ce fait, les journalistes se contentent de faire un travail de bu- reau, en retravaillant les dépêches et le peu d’informations qui arrivent par fax ou par téléphone». «Le terrain est pourtant la base de tout journaliste. D’abord pour sa crédibilité, puis pour celle de son média», rappelle-t-elle. Dans le même sillage, la journaliste déplore «le manque d’engagement des patrons de presse et des rédacteurs». Elle juge que «se résigner en don- nant des informations fabriquées par des agences, aussi crédibles soient- elles, remet en cause le travail du journaliste». Faten Hayed regrette qu’«aujourd’hui, les journalistes ne se battent ni pour leurs droits ni pour leurs idées. C’est aussi affligeant de voir que la corporation ne peut pro- téger concrètement le journaliste. On devrait revoir l’essence même des lois pour l’information, remanier le syndi- cat qui est censé nous représenter et surtout arracher la liberté de penser et d’agir des journalistes». Selon elle, «le public se désintéresse de la presse traditionnelle, car il n’existe plus de proximité réelle entre les deux. Les médias sur internet et les réseaux sociaux prennent le relais». De son côté, Karim Aimeur, journaliste à l’Expression, affirme que «la presse algérienne traverse des moments très difficiles depuis notamment la division de la corporation en deux collèges». Il explique que «depuis que les sa- laires de la presse publique ont aug- menté et que des rappels conséquents ont été versés, il y a comme un sentiment d’injustice chez les jour- nalistes de la presse privée. Cela les met devant trois choix : soit quitter la presse privée pour la presse publique et sacrifier le peu de liberté dont ils disposent, soit quitter la corporation, ou tout simplement rester dans la presse privée pour profiter du peu de liberté». Quant au travail des journalistes, Karim Aimeur estime qu’«il se dé- grade de plus en plus sur le plan de la qualité, ce qui s’est accentué avec la multiplication de titres dont le contenu est médiocre». «Il y a plus de journaux que de journalistes. Certains de ces journaux fonctionnent avec 5 journalistes. Il faut mettre des règles pour dépasser cette clochardisation. Moi-même, j’ai été victime de ces patrons qui n’ont rien à voir avec la corporation. J’ai travaillé dans un journal appartenant à un membre du bureau politique du FLN ; je l’ai quitté il y a plus de deux ans et jusqu’à aujourd’hui, il refuse de me donner mon certificat de travail et mes fiches de paie», explique-t-il. Sur un autre point, Karim Aimeur indique que «la peur de la com- munication des institutions et des organismes publics est un autre pro- blème». «Les sources parlent souvent sous l’anonymat, ce qui décrédibilise l’information», juge-t-il. Tarik Hafid, du Soir d’Algérie, observe pour sa part que «le journalisme en Algérie en 2013 reste un métier aussi passion- nant que difficile». «Aujourd’hui, les rédactions sont devenues le récep- tacle de tous les maux de la société. Dans l’impossibilité de régler leurs problèmes via l’administration ou la justice, les Algériens se tournent vers la presse en espérant trouver des solutions à travers la médiatisation. Les multiples affaires de corruption dévoilées par les journaux sont là pour confirmer ce phénomène», dit-il. «Mais les journalistes sont-ils armés pour mener à bien ce travail ? A mon avis non. Il suffit de lire le code de l’information pour comprendre que l’accès aux sources d’information est loin d’être garanti. Et les journalistes ne bénéficient d’aucune protection», regrette Tarik Hafid. Mehdi Bsikri L ’Algérie, déjà habituée aux mauvais résultats internationaux, perd encore quelques places dans le classement annuel de la liberté de la presse établi par l’orga- nisation Reporters sans frontières (RSF). Notre pays s’installe ainsi à la 125e place, reculant de 3 points en raison, expliquent les rapporteurs, de «la multiplication des agression et des procès à l’encontre des professionnels de l’information, et l’aug- mentation des pressions économiques sur les médias indépendants». Les rédacteurs du rapport de RSF semblent déceler un manque de volonté politique dans l’ouver- ture du paysage audiovisuel. «Plus d’un an après le vote par le Parlement d’une nouvelle loi sur l’information, notent-ils, censée abolir le monopole de l’audiovisuel public, l’autorité de régulation, préalable indispensable, n’a pas encore été instituée. Aucune chaîne de droit privé n’a pu voir le jour. La nouvelle législation reste donc théorique, un simple effet d’annonce.» L ’Algérie demeure ainsi l’un des pays les moins respectueux de la liberté de la presse, coincée entre le Soudan du Sud (124e) et l’Afghanistan (128e). Elle est mieux lotie que le Zimbabwe (133e) ou la Tunisie (138e), mais en retrait par rapport à la Côte d’Ivoire (96e), au Malawi (75e) ou au Niger (43e). Le Maroc, de son côté, a gagné deux points mais reste en bas du tableau. Reporters sans frontières dénonce l’arbi- traire et l’absence de transparence dans les prises de décision du royaume, notamment dans l’octroi et le retrait d’accréditations. Pour le reste, il n’y a pas de changement majeur. Les pays nordiques démontrent une nouvelle fois leur propension à assurer un environnement sain pour les journalistes. La Finlande, les Pays-Bas et la Norvège oc- cupent la tête du classement ; ils sont suivis par le Luxembourg (4e), le Danemark (6e), la Suède (10e) et la Jamaïque (13e). En Afrique, la Namibie (19e), le Botswana (40e), le Burkina Faso (46e), le Sénégal (59e) et la Mauritanie (67e) se distinguent comme les pays les plus respectueux du droit d’informer. En perdant 74 places, le Mali (99e) enregistre la plus forte régression du classement suite aux turbulences qui ont frappé le pays. En bas du classement figure ce que les rapporteurs de RSF nomment le «trio infer- nal», à savoir le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Erythrée. Pour la deuxième fois consécutive, ils sont précédés par la Syrie (176e place) où se déroule, selon les termes des rédacteurs du rapport, «une guerre de l’information sanguinaire». Amel B. PRIX INTERNATIONAL D’EL KHABAR OMAR AOURTILANE MERIEM ABDOU À L’HONNEUR A l’occasion du 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, le jury du prix international El Khabar Omar Aourtilane, a décidé de décerner uploads/Politique/el-watan-20130502.pdf

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