Toni Negri Pour les articles homonymes, voir Toni et Negri. Antonio Negri Anton

Toni Negri Pour les articles homonymes, voir Toni et Negri. Antonio Negri Antonio Negri dit Toni Negri est un philosophe et homme politique italien né le 1er août 1933 à Padoue en Italie. Il est à partir des années 1960 l'un des principaux anima- teurs de l'opéraïsme. Du fait de son exil en France dans les années 1980 et de sa rencontre avec Félix Guattari, il fait entrer ce courant politique en contact avec le post- structuralisme (Gilles Deleuze, Michel Foucault...). 1 Biographie 1.1 Engagements politiques Durant ses années universitaires, il entre dans l'Association catholique de la jeunesse italienne (GIAC)[1] où il rencontre, entre autres, Umberto Eco, Vincenzo Scotti, Silvio Garattini et Gianni Vattimo[2]. Jeune professeur à l'Institut de sciences politiques de l'université de Padoue dans les années 1960, il participe à la rédaction de la revue Quaderni Rossi avec Mario Tron- ti, Romano Alquati, Raniero Panzieri, et contribue à fon- der à partir d'une mouvance marxiste hétérodoxe en rup- ture avec le parti communiste italien de l'époque, ce que l'on a appelé l'« opéraïsme ». En 1969, il est l'un des fondateurs, avec d'autres – dont Oreste Scalzone –, du groupe Potere Operaio, qui s’auto- dissout en 1973. Il participe ensuite au mouvement au- tonome italien d'Autonomia Operaia à travers les Col- lectifs Politiques Ouvriers et le journal Rosso. Il dé- fend une conception de l'opéraïsme qui met l'accent sur le concept d'« ouvrier social » et s’oppose à la vieille figure de l'« ouvrier-masse ». En France, le groupe Camarades (1974-1978) s’est inspiré largement de ses idées[réf. nécessaire]. 1.2 Enseignements Traducteur des écrits de philosophie du droit de Hegel, spécialiste du formalisme juridique, et de Descartes, de Kant, de Spinoza, de Leopardi, de Marx ou de Dilthey, il a enseigné la « doctrine de l'État » à l'université de Pa- doue, dont il a dirigé l'Institut de Sciences Politiques, à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, à l'université Paris VII et à celle de Paris VIII, au Collège international de philosophie et à l'Université européenne de philoso- phie[réf. nécessaire]. 1.3 La prison et la fuite en France Il est incarcéré pour la première fois le 7 avril 1979, accu- sé d'avoir participé au meurtre d'Aldo Moro[3],[4]. Il fait quatre ans et demi de prison en préventive dans des quar- tiers de haute sécurité. Il est acquitté dans les procès les plus graves et blanchi de certaines accusations. Alors qu'il est en prison, en juin 1983, il est élu député du Parti radi- cal italien, ce qui lui permet d'échapper provisoirement à la détention grâce à l'immunité parlementaire dont béné- ficie tout député. Lorsque le parlement, à une très courte majorité (quatre voix qui sont celles des députés... du par- ti radical qui l'a pourtant fait élire), décide de lever cette immunité, il prend la fuite pour la France. Il a bénéfi- cié depuis d'acquittements systématiques concernant ses liens présumés avec les Brigades rouges et sa prétendue responsabilité dans l'assassinat d'Aldo Moro ; mais ses liens avec certains groupes subversifs, et son activité au sein du mouvement de contestation sociale (manifesta- tions parfois violentes, publication de revues et de livres, organisations de grèves et de sabotages dans les usines pé- trolifères et chimiques de Marghera, en Vénétie) lui ont valu une condamnation par contumace à 30 ans de prison. Cette peine a, par la suite, été réduite à dix-sept ans et quatre mois. Amnesty International a très tôt dénoncé les procès politiques italiens et la répression de la contesta- 1 2 5 CITATIONS tion. Certains intellectuels français ont en particulier ap- porté dès la fin des années 1970 leur soutien à Negri et à ses camarades (par exemple, Gilles Deleuze, Félix Guat- tari, Jean-Pierre Faye, Michel Foucault)[réf. nécessaire]. 1.4 Le retour en Italie Antonio Negri, après 14 années d'exil en France, sans pa- piers mais protégé par la « doctrine Mitterrand » comme la plupart des « émigrés politiques » italiens, est retourné volontairement en Italie le 1er juillet 1997 pour y purger sa peine[3]. Après six ans et demi de détention, dont la moitié en régime de semi-liberté, il a fait l'objet d'une li- bération définitive en avril 2003. Souvent critiqué, voire conspué en Italie et associé systé- matiquement aux « années de plomb » (on continue par exemple à affirmer qu'il a été le chef occulte des Brigades Rouges alors que la justice a établi son absence totale de liens avec celles-ci, et que les brigadistes eux-mêmes sont indignés de l'établissement d'un tel lien de « paren- té »), Negri fait l'objet d'un prestige nettement supérieur en France et dans les pays anglo-saxons, où il est devenu un intellectuel de référence[réf. nécessaire]. Il a en particulier vendu plus d'un million d'exemplaires du livre qu'il a coécrit avec Michael Hardt, Em- pire[réf. nécessaire]. Il vit désormais avec sa compagne, la philosophe fran- çaise Judith Revel, entre Paris et Venise[réf. nécessaire]. Après avoir fondé et codirigé avec Jean-Marie Vincent la revue Futur antérieur en 1990, il a fondé et dirigé la revue italienne Posse jusqu'en 2004, et fait partie de la revue française Multitudes (dirigée par Yann Moulier-Boutang) jusqu'en 2007. Il a également créé avec un petit groupe de chercheurs le site UniNomade (2010-2013), et depuis la clôture de l'expérience, a créé en octobre 2013 EuroNomade, qui est à la fois une plateforme de recherche et une revue en ligne (www.euronomade.info). 2 Philosophie Philosophe préoccupé par la question du politique, son problème fondamental est de mettre en lien l'ontologie et la construction d'une subjectivité antagoniste – qu'on peut appeler « marxiste », mais qui est en réalité communiste. Cette volonté a parcouru tout son travail depuis les an- nées 1970 et s’est clarifiée au contact des écoles post- structuralistes françaises. C'était une rencontre entre des méthodes et des points de vue issus de milieux cultu- rels différents qui se sont emparés des mêmes problèmes, dont le principal était, selon les propres termes de Negri, de comprendre « comment détacher la description de la vie de la description du pouvoir »[réf. nécessaire]. L'un des plis intellectuels qui caractérise sa philosophie politique est de renverser la représentation habituelle des rapports gouvernants / gouvernés : pour Negri, le pou- voir n'écrase pas les sujets, il leur court après. Cela est vrai, en particulier, du rapport capital / travail : « les luttes du prolétariat constituent – au sens ontologique du terme – le moteur du développement capitaliste », plutôt que l'inverse. 3 Idées Désireux d'actualiser la notion de classe ouvrière, qu'il ne trouve plus pertinente, il est à l'origine du terme de “mul- titude”. Cette conception a été dénoncée comme illusion par les théoriciens marxistes classiques[Qui ?][5]. Toni Negri est l'un des théoriciens et l'ardent promoteur d'un revenu garanti, c'est-à-dire d'un revenu déconnecté de l'emploi : dans Empire (2000), avec Hardt, il propose par exemple l'établissement d'un salaire minimum mon- dial, base matérielle d'une citoyenneté mondiale. Cette revendication fait de lui une référence théorique majeure pour certaines composantes des mouvements de chô- meurs, de précaires et d'intermittents. C'est elle aussi qui le sépare de la gauche traditionnelle, attachée à l'emploi comme socle de l'organisation sociale, et au plein-emploi comme horizon des politiques économiques[réf. nécessaire]. Dans le courant altermondialiste, Toni Negri fait par- tie de la tendance qui a appuyé le « oui » au projet de Traité Constitutionnel Européen, susceptible à ses yeux de « faire disparaître cette merde d'État-nation »[6]. Dans son ouvrage Le pouvoir constituant, Negri analyse le dérapage de la révolution américaine aussi bien que celle de 1789 en France et énonce les conditions de la prise du pouvoir de la multitude. Il démontre la mauvaise foi de Hannah Arendt réduisant la liberté à l'expression dans l'espace public en se refusant de tenir compte de l'aspect économique et par là de la nécessité d'une égalité réelle dans la liberté[réf. insuffisante]. 4 Vie privée Il a une fille et un fils, nés au début des années 1960 du mariage avec Paola Meo ; et une fille, née après sa fuite en France, en 1983, avec sa compagne de l'époque, Do- natella Ratti. 5 Citations • « Être capable d’une séparation radicale de notre réalité, d’un abandon et d’une absence qui nous mettent de nouveau en contact avec l’autre, avec l’ami abandonné, avec le réel qui s’était dispersé. » (Art et multitude) 6.2 Théâtre 3 • « Une fois que nous avons détruit, découpé, décons- truit le réel, il nous reste ce réseau de fils métal- liques, forts, construction humaine pleine de puis- sance. C’est ici que continue le travail. Nous nous saisissons de ces fils et nous les dédoublons, se forment ainsi de nouvelles figures, s’imaginent de nouvelles réalités. L’imagination libère. Dans l’hori- zon de l’être, la liberté est supérieure, la puissance s’approche de la possibilité. De cette manière, on peut entrevoir de nouvelles subjectivités, de nou- veaux champs d’action, de nouvelles synthèses de coopération. » (Art et multitude) 6 Publications 6.1 Philosophie • Spinoza et nous, Galilée, 2010 • L'Idée de communisme, (Alain Badiou et Slavoj Žižek, dir.), uploads/Politique/ negri-wiki-frances-wikipedia.pdf

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