Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation trimestr

Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation trimestriel – no 82 – janvier-mars 2018 – 4 euros AFMD Hans Henry Gowa. Décorateur expressionniste, peintre et illustrateur. Né en 1902 à Hambourg. H. Henry Gowa émigre en France après l’incendie du Reichstag. En France, il établit des contacts avec Bonnard, Chagall, Matisse et Picasso. Pendant l’occupation nazie, Gowa survit à plusieurs arrestations et camps d’internement. Après la guerre, il dirige l’École des Arts et Métiers de Sarrebruck de 1946 à 1951 ; de 1954 à 1964, il est directeur de la Werkkunstschule Offenbach. En 1959, Gowa reçoit l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne. De 1964 à 1985, il travaille comme artiste indépendant à Berlin. H. H. Gowa meurt à Munich en 1990. Son domaine artistique et ses archives sont en prêt permanent au Musée juif de Francfort-sur-le-Main. Henry Gowa, Les Naufragés, huile © Henry Gowa MÉMOIRE & VIGILANCE janvier-mars 2018 2 L’AFMD en action Liste non exhaustive. Pour plus d'infos, vous rapprocher des délégations ou voir le site : http://afmd.asso.fr DT 65 HAUTES-PYRÉNÉES À l’occasion du 23e festival « Contes en hiver », la conteuse Bernadette Bidaude avec son histoire De sang et de lait raconte le combat d’Élisabeth Eidenbez, institutrice, membre du Secours suisse, qui a sauvé plus de 600 enfants. DT 30 GARD Projection du film Les Résistants du train fantôme réalisé par Jorge Amat, écrit et raconté par Guy Scarpetta. DT 93 SEINE-SAINT-DENIS Conférence-débat avec Corinne Bénestroff, docteur en littérature française sur le thème « Écrire sa déportation ». DT 53 MAYENNE Cycle de conférences sur le thème de la collaboration DT 54 MEURTHE-ET-MOSELLE Parcours mémoriel et hommage aux personnes victimes des rafles qui se sont déroulées les 2 et 5 mars 1943 à Nancy. DT 16 CHARENTE Plantation d’un arbre de la paix et exposition « Les femmes Charentaises dans la déportation à Ravensbrück » à Chabanais. DT 15 CANTAL À l’occasion du festival de BD du bassin d’Aurillac, intervention de Robin Walter, auteur de KZ Dora, dans des établissements scolaires. DT 38 ISÈRE À Seyssins, semaine Mémoires & Résistances 2018 sur la thématique : « Déportations, migrations, de l’exil à l’asile ». DT 59 NORD Partenariat avec le collège privé de Marcq sur le projet « Enfants victimes de régimes dictatoriaux » (enfants de la déportation, migrants d’aujourd’hui). DT 68 HAUT-RHIN Obtention du label du « Patrimoine européen » pour le tunnel d’Urbès (cette distinction a été remise également à l’ancien camp du KL Natzweiler / Struthof (67) et le fort de Queuleu à Metz (57). Il s’agit du premier label transnational du patrimoine européen. L’assemblée générale de l’AFMD se déroulera les 9 et 10 juin à Nanterre. AGENDA           Des jours heureux à Cronos par le comité de rédaction de Mémoire et Vigilance R appelez-vous les jours heureux de la création de la FNDIRP en 1945, dans le but d’« unir […] toutes les vic- times […] ainsi que leurs familles », et de la création de ses associations départe- mentales (ADIRP) grâce au dévouement des survivants des camps nazis. Rappelez-vous les jours heureux de la création, en 1990, de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) – première fondation en France sur cet objet – par la volonté de la FNDIRP et de l’Union des Mutuelles d’Île-de- France (UMIF). Autour de la FMD se sont unies toutes les associations d’an- ciens déportés. Son comité de parrainage comprend des personnalités telles que Mmes Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Madeleine Rebérioux, Germaine Tillion, MM. Jean Mattéoli, le révérend Père Riquet, Pierre Sudreau… Veuillez nous excuser de ne pas toutes les citer, mais nous nous devons de rappeler leurs enga- gements républicains. Rappelez-vous les jours heureux de la création, le 14 décembre 1995, de l’association des Amis de cette Fon­ dation (AFMD), créée par les adminis- trateurs de la FMD. Rappelez-vous qu’il y a vingt ans, en 1998, 26 délégations de l’AFMD étaient créées, principalement grâce à la volonté et l’investissement d’anciens déportés. À l’occasion de cet anniversaire, rap- pelez-vous les débuts de notre tra- vail de mémoire : en priorité, les enre- gistrements des survivants – en 2003, 250 témoignages remis aux Archives de France pour les numériser. Puis les débats invitant les déportés à témoi- gner devant les scolaires, accompagnés souvent de nos créations d’expositions, de maquettes, de représentations théâ- trales. Puis les parcours où nous évo- quions les engagements des personnes commémorées sur les plaques commu- nales. Nos recherches ont enrichi la connaissance des Résistants et Déportés de nos territoires. Et encore, le travail au sein des jurys départementaux du CNRD. Concours, comme vous le savez, en cours de réorganisation par l’Éduca- tion nationale. Les premières décisions nous inquiètent… Vingt années de tâches accomplies – et que nous poursuivons – résumées en un paragraphe… cela rend humble, mais quels enrichissements ! L’AFMD demeure un maillon de cette chaîne fraternelle qui fait vivre les souhaits des anciens. Ses bénévoles sont souvent réconfortés par « merci pour tout ce que vous faites… » Nous le savons, nos associations de mémoire peinent à trouver des adhérents, ce qui interroge leur avenir. Déjà, plu- sieurs – très chères à nos mémoires – ont cessé leurs activités. Nous le savons, il y a encore des réti- cences à la prospective de politique mémorielle des concepteurs de la FMD d’unir toutes nos forces militantes asso- ciatives. Rendons hommage aux clair- voyances de Marie-Claude Vaillant- Couturier, Charles Joineau, Maurice Cling pour la FNDIRP, et des dépor- té‑e‑s président‑e‑s de leurs associations Marie-José Chombart de Lauwe, Guy Ducoloné, Jacques Brun, Raphaël Esrail, Pierre Gouffault, Henri Lerognon, Pierre Saint-Macary, et toutes les autres person- nalités. Aujourd’hui, nous craignons que la spécificité de leurs mémoires soit absorbée par d’autres plus « média- tiques » et qu’ainsi leurs objectifs ne soient pas atteints. Le 20 février 2018, alors que nous étions en vacances avec parents et enfants, l’AFMD a été informée qu’un procès lui était intenté et qu’elle disposait de quinze jours pour charger un avocat de la représenter devant le tribunal de grande instance de Paris : la FNDIRP demande l’annulation de la délibération conduisant à la dissolution de l’ADIRP de Paris lors de sa dernière AG extraordi- naire du 6 novembre 2013. Le président (Émile Torner, déporté) et un vice-pré- sident (Raymond Huard, déporté) étant décédés quelques mois après cette assemblée, quatre membres octo – voire nonagénaires – de cet ancien bureau sont nominativement « accusés » de n’avoir pas respecté des dispositions statutaires. La FNDIRP requiert aussi la nullité de la donation que cette ADIRP aurait consenti à l’AFMD et la condam- nation de l’AFMD à supporter les frais de ce procès. Quelle que soit l’issue de cette affaire, chacun en sortira meurtri, mais l’AFMD conservera les valeurs éthiques incul- quées par ses fondateurs déportés. Cronos s’en prit à son père, pre- nant du même coup le pouvoir. Puis il engloutit ses propres enfants, don- nant un coup d’arrêt au mouvement de génération. ■ « Que sont mes amis devenus / Que j’avais de si près tenus / Et tant aimés […] Pauvre sens et pauvre mémoire » (Rutebeuf ) ÉDITO Sommaire Les dossiers de Mémoire & Vigilance Dossier no 2 > Mémoire(s) de la déportation 1. La politique antisémite de la France 4 2. Les déportations « raciales » depuis la France 7 3. La mémoire de la déportation des Juifs depuis la France 8 4. Le négationnisme 10 Transmettre Témoignage de Daniel Davisse, président de la DT du Val-de-Marne 12 Mémoire et vigilance 15 Campagne : « Communiquer pour agir » 16 MÉMOIRE & VIGILANCE janvier-mars 2018 4 Dossier no 2 > Mémoire(s) de la déportation Mémoire et mémoires de la déportation Mémoire et Vigilance présente le deuxième « dossier » centré sur la mémoire de la déportation de persécution partie de France. Ces « dossiers », réalisés par des bénévoles non-historiens, ont aussi pour objectif d’animer la réflexion dans les DT, parmi nos adhérents et lecteurs. Aussi ceux-ci sont-ils invités à faire part de leurs remarques, leurs réflexions – y compris critiques – à la lecture de ces dossiers. Mémoire de la déportation de persécution 1. La politique antisémite de la France I l n’est pas possible d’étudier la politique antisémite d’État du gouvernement de Vichy sans y trouver un certain décalque de celle menée par le Reich nazi. Et pour- tant, l’antisémitisme en France, avec ses particularités et ses idéologues, est bien antérieur à l’avènement du nazisme : on évoquera ici l’affaire Dreyfus et, entre autres « penseurs », Édouard Drumont publiant La France juive en 1886. Le Français Joseph-Arthur de Gobineau est un des théoriciens du racisme à la source duquel les nazis ont puisé. Le terme même d’antisémitisme1 n’ap- paraît que tardivement dans l’histoire, en 1879, sous la plume d’un journaliste nationaliste allemand, Wilhelm Marr. Cet antisémitisme est l’actualisation d’un antijudaïsme séculaire qui remonte aux débuts du christianisme, comme reli- gion « concurrente ». Rendu respon- sable de la crucifixion uploads/Politique/ memoire-et-vigilance-2018-no-82.pdf

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