LOUIS M3ÉNÀRD SUPPLEMENT AU Mémoire lu à l'Académie des sciences morales et pol
LOUIS M3ÉNÀRD SUPPLEMENT AU Mémoire lu à l'Académie des sciences morales et politiques, aux séances des 24 juillet, 7, 14, 29 août et 4 septembre 1897 Extrait textuellement du Bulletin officiel du 1er août 1898 et suivi d'articles parus dans la Revuebleue, etc., etc. COURS KOYAL MITM. MIMIH DEPUIS CHAULES VIII JUSQU'A LOUIS XV SELON SES TROIS MANUSCRITS CONSTITUTIFS KT SES QUARANTE-DEUX MANUSCRITS DOCUMENTAIRES DÉCOUVERTS MIS EN Pï^nE, EXPLIQUÉS ET COMMENTÉS PARIS Cet aperçu, en deux plaquettes, ne doit pas être vendu; elles seront envoyées franco à tous les savants qui voudront bien en faire ta demande et donner leur avis. 1898 LE COURS ROYALFAIT AUX DAUPHINS DEPUIS OURLES VIII JUSQU'A LOUIS XV 0H1.ÉANS, JMFlîlMKIUiC PAUL PIOELET, RUE SAINT-ETIENNE, 8 LOUIS MÉNARD SUPPLÉMENT AU Mémoire lu à l'Académie des sciences morales et politiques, aux séances des 24 juillet, 7,14, 29 août et 4 septembre 1897 Extrait textuellement du Bulletin officiel du 1er août 1898 et suivi d'artlcle3 par-us dans la Rente bleue, etc., etc. LE COURS ROYAL FAIT M IMS DEPUIS CHAULES VIII JUSQU'A LOUIS XV SELON SES TROIS MANUSCRITS CONSTITUTIFS ET SES QUARANTE-DEUX MANUSCRITS DOCUMENTAIRES DÉCOUVERTS MIS EN PLACE, EXPLIQUÉS ET COMMENTÉS PARIS Cet aperçu, en deux plaquettes, ne doit pas être vendu; elles seront envoyées franco à tous les savants qui voudront bien en faire la demande et donner leur avis. 1898 -5 Jo croirais manquer a mon devoir vis-à-vis des savants pour qui j'ai fait faire un tirage à part du Mémoire qui précède, si jo n'y ajoutais pas deux articles parus sur,lui dans la Revue bleue et le supplément d'infor- mations qu'ils ont provoque ; I LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE LE COURS ROYAL Par M. Louis MÉNARD D'après une lecture faite à l'Académie. M. Louis Ménard a découvert deux manuscrits de 1674 qui lui ont permis, dit-il, « de creuser, de rétablir et do mettre dans son vrai jour la merveilleuse pédagogie des Dauphins qui fit en partie la fortune de l'ancienne France et par contre- coup la civilisation de la vieille [Europe ». Les matériaux du Cours Royal,, ainsi révélé dans ses moindres détails, se trouvent dans 48 manuscrits,'dont 42 sont documentaires et 3 constitutifs. Dans le travail que nous avons sous les yeux, M. Ménard no s'occupe que de ces derniers. Celui qu'il examine d'abord contient les indications pour la direction physique, intellectuelle et morale de Louis XIV jusqu'à l'âge de sept ans. L'auteur en serait Ar- naud d'Andilly. « 11est temps de mettre fin à celte légende colportée par les Mémoires de l'abbé de Clioisy, de Mmade Motteville, que Louis XIV a été négligé, abandonné pour ainsi dire à lui-même en ses premières années et laissé presque tout entier aux jeux, aux plaisirs, sans qu'on l'eût jamais contraint de rien apprendre. » En effet, si nous en jugeons par la table des chapitres, il y aurait eu plutôt un luxe de précautions, de soins, d'emmaillotemonts physique, intellectuel et moral que d'ordinaire un enfant, s'il a quoique vivacité, supporte avec assez d'impatience : « De ce qu'on fera près de Son Altesse Royale dès qu'EUe sera éveillée ». « De ses prières à Dieu étant fini d'habiller »... « Ses occu- pations depuis sa cour jusqu'au dîner »... « Avertissement quand Son Altesse Royale apprendra à jouer»... « S'il est bien que Son Altesse Royale prenne en affection le jeu de la paume, ballon, balle à vent et éteuf », etc., etc. Le deuxième manuscrit date do -1G7G et a été composé pour le Grand Dauphin, fils do Louis XIV. C'est un livre de médi- tations quotidiennes sur « l'Art de bien gouverner les répu- bliques et les familles ». Dans sa dédicace, railleur se dé- clare « un jeune homme du populaire dans sa dix-huitième année ». C'est là évidemment un stratagème pour piquer l'émulation du prince. Le jeune homme a signé du pseudo- nyme de Pierre Vérité, sous lequel M. Ménard croit pouvoir lire le nom de Bossuet. C'est une simple conjecture, mais le style et les idées ne lui donnent pas un démenti formel : tout au plus pourrait-on dire que ce n'est point là, en tout cas, du Bossuet premier choix ; si empêtré de qui, do que, de dont, de et, que soient certaines phrases du dernier Père do l'Église, il eh est peu qui présentent des broussailles comparables à celles-ci : ce Les souverains des Etats [dont le gouvernement est despotique et dont tous les sujets sont leurs esclaves, ont été charmés de la gloire et de l'autorité, de la puissance du monarque des Français, lorsqu'ils ont vu qu'il n'a point de sujet qui ne soit un petit souverain et que Sa Majesté ne com- mande qu'à des personnes libres dont le coeur est tout royal et rempli de la gloire des Lys et que leur parfaite obéissance est d'autant plus soumise qu'elle est fondée sur la sincérité de l'amour et de la fidélité ». D'ailleurs dans le Cours Royal, les attributions me semblent - 7 - . devoir rester question secondaire : l'intérêt de cette recons* titution n'en est pas moins très considérable. Passons enfin au troisième manuscrit constitutif du Cours Royal : les Essais sur l'éducation d'un prince, dont on peut se faire une idée générale par les lignes suivantes qui pour- raient servir d'épigraphe : « Si l'on excepte la science des hommes, les princes no doivent qu'écrémer les sciences, n'en saisir que ce qu'il y a de plus excelleri JÏ de plus précieux et en prendre seulement l'élixir et le goût, l'âme et l'esprit, le suc le plus exquis et la plus délicate Heur. » Ici, jo moper* mets de ne pas partager tout à fait l'opinion de M. Ménard : il attribuo ces Essais à Saint-Simon ; or, je ne trouve pas, à en juger par les citations soumises à notre examen, le style primesaulier, irrégulier, naturel, empanaché, précipité, fouillé, terre à terre, à perte de vue... de l'auteur des Mé- moires ; au contraire, tout me semble fort pondéré et même trop « sage » à mon gré ; do cette sagesse quelque peu lourde d'un parfait pédagogue princier. Je retiens pourtant certains passages qui me paraissent contenir en germe des progrès non encore arrivés aujourd'hui à leur complet épa- nouissement. Ainsi l'histoire, selon l'auteur anonyme, est un maître qu'un prince doit consulter toute sa vie, «c mais qu'on ne lui montre pas l'histoire comme une vaine et infructueuse curiosité, ou comme un fardeau de mémoire que les précepteurs ordi- naires font étaler à leurs élèves, avec la môme ostentation et la même habileté qu'ils ont employée à leur entasser dans la tête, avec beaucoup do peine, bien des faits mal digérés. Ce n'est pas savant qu'il faut rendre un prince, mais habile ». Il faudrait lire, en substituant partout au mot « prince » celui plus général, plus démocratique « d'enfant », — le chapitre entier, oeuvre d'un esprit large et solide. La question du latin est traitée sous l'inspiration d'idées tellement modernes que, si je n'avais pas pleine confiance en la bonne foi de M. Ménard, je croirais qu'il nous présente ici un écrit sati- -8 — rique en style du grand siècle, un pastiche en un mot. Mais non, il faut se rendre à l'évidence, l'histoire n'est qu'un perpétuel recommencement... L'élude du latin est une excellente chose, mais ce n'est pas une raison pour que tous les princes s'y adonnent, à plus forte tous les écoliers. Il faut consulter les facultés do chacun : « A quoi bon tourmenter sans fruit et sans espérance un enfant à ce sujet, quand on ne remarque en lui aucune des dispositions pour y réussir? » Et si l'enfant est doué, s'il a, comme nous dirions aujour- d'hui, « la bosse des langues», gardez-vous de le rebuter en lui faisant faire des thèmes et en chargeant sa mé- moire « d'un fatras de règles, de préceptes, de syntaxes, de racines et de tout un attirail de grammaire soc, épineux et fatigant même pour les personnes qui ont le plus d'envie et de nécessité d'apprendre ». Que faut-il donc faire? Il faut encore, si vous m'en croyez, lire ce chapitre où vous trouve- rez peut-être certains détails surannés, mais aussi quantité de choses bonnes, très bonnes et même excellentes. L'attribution des Essais à Saint-Simon peut donc se discu- ter en vue du style ; mais M. Ménard nous donne diverses raisons historiques qui nous semblent assezdifficiles à ré- futer : Saint-Simon nous dit en effet, dans sesMémoires, qu'il était le seul qui fût chargé de réfléchir sur l'éducation du duc de Bretagne en compagnie de Beauvilliers et de Che- vreuse. Quant à dire avec M. Ménard « qu'en voyant la profonde sagessedu Cours Royal négligée en théorie, méprisée en pra- tique, à partir du Régent, on comprend pourquoi, scandalisé démoralisé, le peuple, quatre-vingts ans plus lard, envahis- sait les Tuileries », il me semble que ce serait pousser jus- qu'au fanatisme la foi qu'il faut avoir en l'éducation, quelle que soit d'ailleurs la valeur moralisatrice uploads/Politique/ le-cours-royal-fait-aux-dauphins-pdf.pdf
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- Publié le Nov 03, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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