Finance, économie et politique C O L L E C T I O N L ' E S S E N T I E L Action

Finance, économie et politique C O L L E C T I O N L ' E S S E N T I E L Action F amiliale et Scolaire R000 QU’EST-CE QUE L’ACTION FAMILIALE ET SCOLAIRE ? L’AFS EST : une association de laïcs désireux de FAIRE CONNAÎTRE ET APPLIQUER LA DOCTRINE DE L’ÉGLISE NOTAMMENT EN MATIÈRE POLITIQUE ET SOCIALE. L’AFS S’ADRESSE : - aux parents et éducateurs soucieux de l'épanouissement de l'intelligence, du cœur et de l'âme des enfants ; - aux mouvements qui défendent la conception chrétienne de la société, de la famille et de l’école ; - aux Français, qui veulent garder et transmettre l’amour de l'héritage chrétien de la France. L’AFS SE RÉFÈRE : à l’enseignement CONSTANT de l’Église catholique romaine et se soumet à son autorité légitime. Elle agit en fonction de la marge de liberté dont les laïcs jouissent dans l’Église, spécialement les parents, premiers éducateurs de leurs enfants. L’AFS TRAITE : - des questions familiales : défense de la famille et de la société, politique familiale, formation religieuse, ... - des questions scolaires : liberté d’enseignement, écoles hors contrat, réformes pédagogiques, bon scolaire… - des questions politiques et sociales : principes politiques d’organisation de la société, justice sociale, idéologies … L’AFS PROPOSE : - une revue d’information bimestrielle avec des articles thématiques : religion, éducation, politique familiale, histoire, action politique et sociale, critiques de livres pour adultes et enfants, - des brochures thématiques : série Connaissance Élémentaire, etc. - des stages de formation, rencontres et conférences à la demande. Coordonnées : Action Familiale et Scolaire - BP 80833 - 75828 Paris Cedex 17 Contacts : Tél : 01.4622.3332 (mise à jour 2019) afs.paris17@gmail.com https://www.afs.ovh Dir. de publication : Y. TILLARD – N° CPPAP : 1012 G 82 175 – Imprimé par nos soins 1 AFS E054 Finance, économie et politique Deux aspects du désordre actuel A. de Lassus 3e édition (2018) INTRODUCTION Les prises de position très actuelles des papes Léon XIII et Pie XI sur les formes modernes de l'usure et sur la domination de l'économie et de la politique par les maîtres de l'argent méritent d'être mises en relief. Rappelons les textes : Une usure vorace est encore venue s'ajouter au mal [de la destruction des anciennes corporations]. Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l'Église, elle n'a cessé d'être pratiquée, sous une autre forme, par des hommes avides de gain, d'une insatiable cupidité. (Léon XIII - encyclique Rerum novarum, 15.05.1891) Ce pouvoir [économique discrétionnaire] est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l'argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l'organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer. (Pie Xl - encyclique Quadragesimo anno, 15.05.1931) Dans la suite du texte, Pie Xl souligne deux conséquences du pouvoir discrétionnaire des maîtres de l'argent sur l'économie : - la « déchéance du pouvoir [politique] (…) tombé au rang d'esclave et devenu le docile instrument (...) de toutes les ambitions de l'intérêt »; - l' « internationalisme ou impérialisme international de l'argent, funes- te et exécrable, pour lequel là où est la fortune, là est la patrie. » AFS E054 2 Cette double caractéristique des temps modernes, le développement de l'usure sous de nouvelles formes et la domination de l'économie et de la politique par les puissances d'argent, a été reconnue aussi bien par des hommes de finance et des hommes politiques (trop peu nombreux hélas !) que par des doctrinaires de ces deux disciplines. Nous en citerons quelques-uns : - Le siècle actuel porte la marque de l'usure et mérite d'en conserver le nom. (René de la Tour du Pin, 1889)1 - L'État moderne a vendu ou loué son être aux banquiers. (Charles Maurras, 1925)2 - La démocratie est en danger parce que le gouvernement démocratique lui- même est asservi aux intérêts des groupes qui dominent la finance et qui ont le pouvoir d'infliger à la nation une crise financière s'ils prévoient que va être mise en place une législation défavorable à leurs intérêts particuliers. (VC. Vickers, 1939)3 - Alors que pendant des siècles l'Ancien Régime avait préservé jalousement le droit de l'État de battre monnaie et le privilège exclusif d'en garder le bénéfice, la République démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. Ce n'est pas là le moindre paradoxe de notre époque. (Maurice Allais, 1978)4 Les considérations qui précèdent apportent une réponse partielle à l'une des questions-clefs de la politique : qui détient en définitive les pouvoirs de décision ? On sait – ou l'on devrait savoir – que nos pouvoirs politiques ne sont en général que des paravents derrière lesquels se tiennent des tireurs de ficelles, eux-mêmes manipulés par d'autres personnages occupant des échelons supérieurs. « Il y a dans tout pouvoir démocratique (…), explique l'historien François Furet, une oligarchie cachée, à la fois contraire à ses principes et indispensable à son fonctionnement5. » Une oligarchie... nous dirions plutôt plusieurs oligarchies cachées. Parmi celles-ci, la plus importante ne serait-elle pas celle des dynasties 1 Vers un ordre social chrétien (p. 71) 2 Action française (12.10.1925) 3 Economic Tribulation (p. 51). VC. Vickers fut gouverneur de la banque d'Angleterre de 1910 à 1919. 4 L'impôt sur le capital et la réforme monétaire (p. 187). Maurice Allais reçut le prix Nobel d'économie en 1988. 5 François Furet - Penser la Révolution française (p. 241). Dans les 40 dernières pages de ce livre, l'auteur a résumé la pensée de l'historien Augustin Cochin sur la Révolution française. 3 AFS E054 financières dont les chefs, selon l'expression très heureuse de Jacques Attali, peuvent constituer un « pouvoir sur le pouvoir » ?6 Tel fut le point de départ d'une étude entreprise par l'AFS sous le titre Finance et politique7 : nous avons considéré comme établi le fait d'une certaine domination des dynasties financières sur la politique8. Et nous avons étudié les facteurs expliquant ce fait : comment, par quels procédés, à l'aide de quelles institutions les dynasties financières ont-elles réussi à acquérir et à conserver la maîtrise des systèmes monétaires et, par là, une certaine maîtrise de la politique ? I. QUELQUES POINTS ESSENTIELS DE LA DOCTRINE DE L'ÉGLISE SUR L'ARGENT 1. Division de cette doctrine On peut la décomposer en trois parties : - principes généraux ; - doctrine sur l'usage personnel de l'argent ; - doctrine sur la place et la réglementation de l'argent dans la vie sociale et politique, sur les attributions de l'État à son égard. 2. Principes généraux • Une mesure stable de la valeur des choses L'argent, moyen d'échange de biens matériels et de services entre les hommes, mesure permettant d'estimer la valeur des choses, doit être stable, c'est-à-dire que son pouvoir d'achat doit être constant ou ne fluctuer que très lentement. 6 Jacques Attali - Siegmund G. Warburg, un homme d'influence (p. 13) 7 Pourquoi l'AFS s'intéresse-t-elle à ce sujet ? Parce qu'un de ses objectifs est la formation politique générale et parce que celle-ci serait gravement incomplète si n'y étaient pas exposés avec précision les rapports entre la finance et la politique. L'AFS a d'ailleurs été logiquement conduite à l'étude du rôle politique de la finance par ses études précédentes sur la franc-maçonnerie (brochure n° C001 - Connaissance élémentaire de la franc- maçonnerie) et le mondialisme (brochure n° E094 - Le mondialisme). 8 Sur cette question, on se reportera en particulier aux ouvrages de Henry Coston et à ceux de Caroll Quigley. AFS E054 4 • Par lui-même, l'argent n'est pas producteur L'argent n'est que la cause instrumentale d'un gain éventuel dû à l'activité de celui qui le fait fructifier. Celui qui a de l'argent n'a pas encore un gain en acte mais seulement en puissance9. (C'est une) fausse conception (de penser) que l'argent doit rapporter quel que soit son placement, qu'il est de soi lucratif ; c'est ce qu'on appelle sa rentabilité, sa vertu propre de productivité. À quoi il faut opposer le principe aristotélicien toujours vrai : l'argent ne fait pas de petits, de soi il est improductif10. 3. L'usage personnel de l'argent Il est contenu dans la doctrine plus générale sur l'usage des richesses qui, dans la Somme théologique de saint Thomas, figure dans le traité sur la vertu cardinale de justice (II, II, q. 57-122). Nous nous limiterons ici à la question de l'usure11. L'usure est une faute commise à l'occasion d'un simple prêt ou prêt de consommation. 3.1. Le simple prêt Le simple prêt, ou prêt de consommation, est un contrat par lequel l'une des parties livre à l'autre une certaine quantité de choses qui se consomment par l'usage, à la charge pour celle-ci de lui en rendre l'équivalent en espèce et qualité, après un certain temps dont on convient ordinairement. Par l'effet de ce prêt, l'emprunteur devient le propriétaire de la chose prêtée12. Dans la pratique, la chose consommable prêtée est uploads/Politique/ afs-41-finance-economie-et-politique.pdf

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