La vérité Terminale Philosophie Kartable.fr 1/14 Chapitre 17 : La vérité RÉSUMÉ

La vérité Terminale Philosophie Kartable.fr 1/14 Chapitre 17 : La vérité RÉSUMÉ L'homme est confronté au problème de son accès à la vérité. La ¦nitude humaine peut sembler rendre un tel accès impossible. Mais cette position dite sceptique s'avère intenable. Il faut penser un accès de l'humain à la vérité. Il requiert courage, persévérance et effort. Cependant la vérité s'inscrit dans des discours et donc dans une historicité, ce qui amène à contester l'idée d'une vérité unique. La volonté de vérité qui est celle de l'humain varie dans ses principes en fonction des lieux et des époques. La vérité apparaît être moins un absolu qu'une valeur dans laquelle les hommes croient. L'homme doit-il répondre à une exigence de vérité ? I Les dé¦nitions de la vérité Le vrai s'oppose au faux, mais ce couple de contraires peut être envisagé à travers différents points de vue. A D'un point de vue logique et empirique En mathématique, le résultat d'une équation est juste ou faux. Quand il est faux, c'est une erreur. Su¨t-il qu'une pensée soit conforme à la logique, c'est-à-dire qu'elle soit logiquement correcte, pour qu'elle soit vraie ? On atteint le vrai par la ré§exion et le jugement, tandis qu'on atteint le réel par la perception. Ainsi, la neige n'est pas vraie, elle est réelle. En revanche, la proposition « la neige est blanche » est vraie car elle est conforme à ce qui est. Une proposition correcte logiquement ne peut donc être considérée comme vraie que si elle est en même temps en accord avec le réel. Si la vérité est un accord entre ce que l'homme dit ou pense d'une part, et la réalité d'autre part, comment fonder un tel accord ? B D'un point de vue métaphysique : vérité absolue et vérité relative La vérité peut être considérée comme un jugement conforme à son objet, et possédant à ce titre une valeur universelle et absolue. C'est le cas d'une vérité scienti¦que. EXEMPLE L'eau bout à 100 °C. À l'inverse, on peut a¨rmer que ce qui sera vrai pour une personne ne le sera pas pour une autre. EXEMPLE Un homme sain va trouver le miel sucré, tandis qu'un homme malade dont le goût est altéré va le trouver amer. Les deux hommes auront raison de dire que le miel est sucré pour le premier ou amer pour le second. La vérité est-elle universelle ou au contraire relative à chacun ? Peut-on dire « à chacun sa vérité » ? A¦n de trancher cette question de l'universalité ou de la relativité de la vérité, il faut se demander à quoi on reconnaît la vérité. Existe-t-il un critère objectif de la vérité ou, en l'absence d'un tel critère, l'homme doit-il renoncer à accéder à la vérité ? C D'un point de vue linguistique La vérité ou la fausseté d'une proposition peut sembler dépendre des effets de langage. Un discours bien construit et persuasif peut faire passer quelque chose de faux pour vrai et inversement. Si l'on approfondit la piste linguistique et que l'on s'intéresse à la construction du discours, on s'aperçoit qu'un discours répond à un ensemble de normes qui sont celles d'une époque et d'une société données. Ces normes enferment le discours dans un cadre, de sorte que la vérité du discours dépend de sa conformité à ces normes. La vérité n'est-elle qu'affaire de rhétorique et est-elle ordonnée aux normes du discours ? D D'un point de vue moral D'un point de vue moral, la vérité s'oppose au mensonge. Mentir, c'est faire passer sciemment ce qui est faux pour quelque chose de vrai. On peut aussi mentir en taisant la vérité : on parle alors de mensonge par omission. La vérité Terminale Philosophie Kartable.fr 2/14 Chapitre 17 : La vérité Mentir tient à la disposition d'esprit de celui qui ment, et non à l'exactitude des faits. Ainsi, le menteur possède le savoir du vrai, de sorte qu'il est capable de dire le vrai. À l'inverse, l'ignorant qui, pensant dire le vrai, dit le faux par manque de connaissance, ne commet qu'une erreur. Il ne faut pas considérer que la condamnation morale du mensonge au pro¦t d'une valorisation de la vérité va de soi. Au contraire, cette valeur donnée à la vérité est à réinterroger : ne peut-on imaginer que, dans certaines situations, il vaut mieux mentir plutôt que dire la vérité ? Ne peut-on aussi considérer que, dans certains cas, mentir est sans importance ? Pourquoi donner autant de valeur à la vérité et, plus encore, pourquoi faire de la vérité elle-même une valeur ? Il s'agit alors d'interroger la valeur de la vérité, et plus précisément la valeur de la valeur qu'est la vérité. II Accéder à la vérité Il est possible de penser que l'humain ne pourra jamais accéder à la vérité, c'est l'idée que soutient l'attitude sceptique. Cette position ne s'avère cependant pas tenable. L 'accès à la vérité pleine et entière doit être posé comme possible, malgré tous les efforts et toutes les souffrances qu'il suscite. A Le scepticisme ou le renoncement à la vérité L 'attitude du sceptique consiste à reconnaître les limites des facultés humaines, et à accepter l'idée que l'humain ne peut pas atteindre la vérité. L 'humain doit alors apprendre à renoncer à la vérité. Cette position sceptique connaît des critiques. 1. Suspendre son jugement et ériger le doute en système Le scepticisme considère que l'humain ne peut pas atteindre la vérité à cause des limites de son entendement. Il est donc nécessaire qu'il suspende toujours son jugement et n'érige aucune certitude. « Et à présent je trouve que j'étais pour le moins à plaindre moi- même : non que l'expérience m'ai depuis rien fait voir au-dessus de mes premières créances ; mais la raison m'a instruit que de condamner ainsi résolument une chose pour fausse et impossible, c'est se donner l'avantage d'avoir dans la tête les bornes et limites de la volonté de Dieu et de la puissance de notre mère nature ; et qu'il n'y a pas de plus notable folie au monde que de les ramener à la mesure de notre capacité et su¨sance. » Michel de Montaigne Seul un entendement divin in¦ni est en mesure de savoir avec certitude si une chose est vraie ou fausse. L'humain est une créature ¦nie, et cette ¦nitude l'empêche de parvenir à une certitude quelle qu'elle soit. L'humain sage est donc celui qui, reconnaissant que la connaissance de la vérité et de la fausseté excède les capacités de son entendement, suspend son jugement. Le doute sceptique est un doute permanent qui permet à l'homme d'éviter le dogmatisme (qui repose sur des règles strictes) et de relancer constamment ses questionnements. 2. La double critique du scepticisme Le doute sceptique a pour conséquence l'humilité de l'humain en ses jugements. Cependant, il peut être doublement critiqué dans son principe. La première critique est que le scepticisme n'est pas soumis au doute. Autrement dit, il faut douter de tout, hormis de la nécessité qu'il faut douter de tout. La seconde critique est celle formulée par Hegel dans Phénoménologie de l'esprit. Cet ouvrage retrace le cheminement de la conscience vers le savoir d'elle-même. À chaque nouveau stade qu'elle atteint, la conscience croit s'être trouvée : elle pense être sensation, puis perception. Mais elle n'accède véritablement à elle-même que dans le savoir absolu. À chaque stade, la conscience en vient à douter d'elle-même. C'est grâce à ce doute qu'elle dépasse le stade auquel elle se trouvait pour s'élever vers une forme plus haute d'elle- même. Essais, I, 27, « C'est folie de rapporter le vrai et le faux à notre su¨sance » - 1580 La vérité Terminale Philosophie Kartable.fr 3/14 Chapitre 17 : La vérité Hegel reproche alors à la conscience sceptique de ne pas prendre acte de ce doute. La conscience sceptique cherche à se maintenir malgré cette contradiction que le doute indique. Pour le dire avec les mots de Hegel, la conscience sceptique ne permet pas de réaliser le mouvement dialectique. Elle stagne et ne parvient jamais à la connaissance d'elle-même. C'est pourquoi Hegel la quali¦e de conscience non sérieuse. Une attitude sceptique face à la question de la vérité reste insu¨sante. Le scepticisme ne se soutient pas lui- même, puisqu'il n'est pas soumis à son propre doute. De plus, il ne va pas jusqu'au bout de la contradiction qu'il porte et ne permet donc pas à la conscience de parvenir au savoir d'elle-même. L'humain ne peut pas rester dans un doute permanent, c'est-à-dire qu'il ne peut pas poser le doute comme une ¦n en soi. Il faut donc penser la possibilité d'un accès à la vérité. Pour cela, l'être humain doit fournir un effort pour l'atteindre. B Le mythe de la caverne Dans le mythe de la caverne, Platon met en scène le triple effort qu'un humain doit fournir dans son accès à la vérité. Il lui faut se libérer de ses préjugés (se délivrer de ses chaînes), cheminer laborieusement vers la vérité (sortir de la caverne), puis enseigner son savoir aux autres uploads/Philosophie/cours 25 .pdf

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