Rencontre avec Don Miguel Ruiz, chaman mexicain, nagual de la lignée des Cheval

Rencontre avec Don Miguel Ruiz, chaman mexicain, nagual de la lignée des Chevaliers de l’Aigle Don Miguel, vous guidez des apprentis sur la voie toltèque de la réalisation spirituelle. Qu’est-ce au juste qu’un Toltèque ? Don Miguel Ruiz : Il y a plusieurs milliers d’années, les Toltèques vivaient dans le Sud du Mexique ; ils étaient connus comme des " hommes et femmes de connaissance ". Il ne s’agis- sait pas d’une nation ni d’une race, comme les Aztèques ou les Mayas. Ils étaient les gardiens de la connaissance spirituelle et détenaient une position sacrée dans la société, comme les lamas du Tibet. A cause de la conquête européenne et de peur des persécutions religieuses, les maîtres toltèques ont dissimulé leur enseignement durant des centaines d’années. Maintenant que le climat religieux est plus tolérant, la sagesse toltèque est à nouveau disponible pour ceux qui mènent une quête spirituelle. Bien qu’elle ne soit pas une religion, la voie toltèque honore la vérité présente dans toutes les traditions spirituelles du monde. Comme le Védanta et d’autres écoles métaphysiques, les Toltèques enseignent qu’il n’y a qu’un seul être vivant dans l’univers, qui se manifeste dans toutes les galaxies, les systèmes planétaires, toutes les formes de vie, y compris l’être humain. Toute chose, y compris nous-mêmes, est l’émanation de cet Etre immense et merveilleux. Comme les sages de l’Inde, les Toltèques savent que le destin de l’humanité est de s’éveiller et de découvrir l’Etre Unique qui se trouve au-delà des noms, des personnalités et de la séparation. Cet Etre Unique joue tous les rôles dans le grand drame de la vie. Pour que nous puissions bien jouer notre rôle, les Toltèques enseignent aux gens comment être heureux en voyant à tra- vers leurs masques sociaux et en exprimant leur soi véritable. Ils leur montrent comment se libérer des attentes d’autrui et de leurs propres croyances limitatrices. Les Toltèques enseignent aussi une vérité surprenante : nous ne rêvons pas seulement la nuit, lorsque le cerveau est endormi, mais aussi le jour lorsqu’il est éveillé. Durant la journée, nous partageons un rêve commun que nous appelons " le monde ", avec sa structure matérielle qui nous rassure, fondée sur la réalité tridimensionnelle du temps, de l’espace et de la durée qui change lentement. La nuit, cette structure matérielle disparaît, et c’est pour cela que nos rêves changent alors constamment. Rêver est l’activité principale de notre esprit, et elle se poursuit vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Puisque chacun d’entre nous vit un rêve qu’il a créé lui-même, nous avons le pouvoir de changer un rêve infernal en un rêve paradisiaque en modifiant simplement nos croyances et en rêvant un rêve différent. Bien que le monde semble solide et rempli de substance, les physiciens quantiques nous disent que c’est une illu- sion car la matière est principalement constituée d’espace vide. Les Védantistes disent quelque chose de sem- blable : notre esprit et nos sens créent une perception magique du monde, appelée maya ou illusion. Est-ce là ce que vous voulez dire lorsque vous affirmez que la vie est un rêve ? Don Miguel Ruiz : Dans une certaine mesure. Permettez-moi de vous expliquer ce que j’entends par " rêver ". Ce que nous voyons autour de nous n’est rien d’autre que de la lumière de fréquences différentes, réfléchie par des objets. Lorsque nous voyons des objets, la lumière réfléchie par le monde extérieur pénètre dans nos yeux et elle est reproduite sur la rétine, puis voyage jusqu’au cerveau qui crée notre perception tridimensionnelle à partir de ces images de lumière. Bien que nous ne voyions pas des objets mais de la lumière, nous nous sommes mis d’accord pour accepter que notre perception visuelle de la réalité est la vérité. Dès que nous commençons à rêver, nous créons tout un film qui devient notre réalité personnelle. Nous créons un rêve vivant dont nous sommes le producteur, le metteur en scène, le scénariste et l’acteur principal, tous les autres n’ayant que des rôles secondaires dans notre production. Dans ce rêve, nous nous donnons un nom, une identité, une famille d’orig- ine, un passé et une éducation. Nous pouvons par exemple avoir plusieurs diplômes, nous marier, élever des enfants, réus- sir notre carrière et devenir grand-parent. Dans ce scénario, notre rêve personnel se déroule dans le rêve collectif de la planète. Celui-ci est en effet constitué des milliards de rêves personnels plus petits qui, ensemble, créent le rêve d’une famille, d’une communauté, d’une ville, d’un pays, et finalement de toute l’humanité. Ce document a été réalisé en avril 2002 - non actualisé depuis I Vous écrivez que nous sommes tous conditionnés par le rêve de la planète, lequel comprend toutes les règles de la société, ses croyances et ses lois, telles que les expriment les diverses religions, les gouvernements et les écoles. Lorsque nous sommes " dressés " de cette manière, ne soumettons-nous pas notre essence véri- table au rêve de la planète ? Don Miguel Ruiz : Oui, et je nomme d’ailleurs ce processus la domestication des humains. Enfant, le rêve extérieur " capte " notre attention et nous enseigne que croire. Lorsqu’on est encore tout petit, on ne choisit pas ses croyances, mais on donne son accord à l’information qui nous est transmise par le rêve de la planète. A mesure que nous gran- dissons, nos parents, nos éducateurs, nos guides religieux ainsi que les médias nous enseignent à rêver de la même façon que tout le monde. Semblable à une jeune éponge qui absorbe tout, on se crée un système de croyances con- cernant ce qui est juste ou faux, bon ou mauvais, beau ou laid. Nous ne choisissons pas ces concepts : ils sont pro- grammés en nous. Le rêve de notre vie se déroule alors en accord avec notre système de croyances. Au cours de la domestication, on devient progressivement un être humain " acceptable " grâce à un système de récompense et de punition. Si on respecte les règles et si on fait ce qu’il faut pour plaire à papa et maman et à ses professeurs, on est un " gentil garçon " ou une " gentille fille ". Dans le cas inverse, on est un " vilain garçon " ou une " vilaine fille ". Pour éviter d’être rejeté, on se conforme à l’image de nous que se forgent les autres. Au bout du compte, on s’identifie tellement à cette image de soi-même, au masque que l’on porte, que l’on se perd complètement dans le rêve de la société, sans savoir que l’on rêve. A ce stade, n’avons-nous pas complètement intériorisé le rêve extérieur, au point de ne plus avoir besoin de quiconque pour nous domestiquer ? Don Miguel Ruiz : Exactement. Nous devenons notre propre dresseur. Nous nous récompensons lorsque le rêve extérieur dit que notre comportement est acceptable, et nous nous punissons lorsque ce n’est pas le cas. Lorsque nous sommes domestiqués, tout notre système de croyances est comme un Livre de la Loi que nous utilisons pour juger toutes nos expériences, même si ces jugements vont à l’encontre de notre propre nature intérieure. Lorsque nous violons l’un de ces Commandements - " Tu ne feras pas ceci ou cela " - nous sommes punis par notre Juge intérieur, cette part de notre esprit qui édicte des sentences fondées sur notre système de croyances. Puisque ce Juge intérieur nous condamne presque tout le temps, nous subissons une punition sous forme de rejet de soi, de culpabil- ité, de honte et d’anxiété. L’autre partie de notre psychisme à laquelle s’adresse ces jugements est la Victime, le " pauvre de moi " qui pense qu’il n’est " pas assez fort, pas assez intelligent, pas assez bon, pas assez digne ". La Victime dit : " Je suis un per- dant ; tout le monde vaut mieux que moi, alors à quoi bon essayer ? Je n’y parviendrai jamais ". Le Juge est d’accord avec ces affirmations et décrète : " Oui, tu n’es vraiment pas à la hauteur ", et la Victime n’a plus qu’à subir la culpa- bilité et la punition. On croit que ce Livre de Loi, que le Juge et la Victime sont réels, mais ce ne sont que des croy- ances qui nous ont été imposées par le rêve extérieur et que l’on accepte comme vraies. Etant donné que nombre de nos croyances nous condamnent à souffrir, il nous faut changer celles qui nous maintiennent dans un état de peur et de limitation. En fait, d’après les Toltèques, la plupart de nos croyances nous font souffrir, n’est-ce pas ? Don Miguel Ruiz : Oui, et la raison pour laquelle elles nous font souffrir est qu’on ne les examine pas. La plupart des choses auxquelles croient les gens ne sont que des accords, des croyances consensuelles auxquelles ils ont donné leur accord sans jamais les avoir remises en question. Dans le rêve de la planète, les gens souffrent, vivent dans la peur, et créent toutes sortes de mélodrames douloureux. Etant donné que uploads/Philosophie/ spiritualite-tolteque.pdf

  • 43
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager