Mme Ismaïl-Battikh REPERES PHILOSOPHIQUES 1 REPERES PHILOSOPHIQUES Ces repères

Mme Ismaïl-Battikh REPERES PHILOSOPHIQUES 1 REPERES PHILOSOPHIQUES Ces repères sont des notions fondamentales dont vous devez maîtriser l’usage dans votre réflexion, c’est-à-dire en dissertation comme en explication de texte. Il faut impérativement en connaître la signification littérale (la définition), mais surtout, apprendre à les utiliser en contexte, pour enrichir la problématisation du point que vous analysez. Ce récapitulatif ne reprend pas dans leur intégralité les éléments de problématisation et de définition dispensés en cours, lesquels sont bien plus fournis. Il ne constitue qu’un résumé fortement simplifié pour faciliter votre mémorisation. Vous devez approfondir par vous-mêmes et en consultant régulièrement vos cours ces rudiments problématiques destinés à vous guider (cf. chaque leçon où les repères sont étudiés et redéfinis en contexte).  ABSOLU / RELATIF  Absolu (< lat. absolvere : délier, dégager, affranchir < solutus : libre) : ce qui n’a besoin que de soi pour être et pour être conçu ; ce que l’on ne peut rapporter à autre chose, ce qui est indépendant de toute condition (inconditionnel).  Relatif (< lat. relatus : rapporté) : ce qui se rapporte à autre chose et en dépend, ce qui a besoin d’autre chose que soi-même pour être et être conçu. Ce qui est conditionné, variable, contingent.  Problème : la vérité peut-elle être atteinte, c’est-à-dire une forme de valeur absolue, par opposition à la relativité des opinions changeantes et multiples ? En matière de connaissance, certaines données sont des données conventionnelles et relatives à un usage particulier dans la pratique de la science.  Ex. : les physiciens distinguent le degré zéro de température sur l’échelle de Celsius, du degré zéro absolu (la plus basse température qui puisse exister) exprimé en kelvins (0° k = -273,15°C). En morale, le projet principal consiste dans la définition du souverain bien (c’est-à-dire la fin suprême et absolue de nos actes) par opposition à la relativité des intérêts et des penchants individuels. Le relativisme : c’est la doctrine selon laquelle les vérités et les valeurs sont relatives, variables, selon les points de vue.  ABSTRAIT / CONCRET  Abstrait (< lat. abstractus : séparé, arraché) : ce qui provient d’une opération (l’abstraction) consistant à isoler et à séparer par la pensée une chose ou un caractère. Est également abstrait, le produit de la pensée (une idée). L’abstrait c’est donc ce qui est irréductible à l’expérience et à la réalité sensible.  Concret (< lat. concrescere : croître ensemble, se solidifier) : ce qui est considéré dans son ensemble comme un tout dont les éléments sont mélangés, indifférenciés. Est également dit concret ce qui est perceptible par les sens, ce qui est matériel. Le concret est donc susceptible d’être perçu par expérience.  Le langage est constitué de représentations abstraites ayant pour référence des réalités concrètes.  Ex. : l’idée « arbre » symbolisée par le mot « arbre » est Mme Ismaïl-Battikh REPERES PHILOSOPHIQUES 2 abstraite, l’objet « arbre » est concret. Seul l’arbre existe réellement, concrètement, en tant que chose. Les concepts procèdent ainsi d’un travail d’abstraction : les idées de liberté, de bien, de mal, sont des abstractions. L’abstraction constitue par excellence l’opération de la pensée.  Ex. : lorsque le botaniste procède à une classification (taxinomie) des plantes qui se trouvent sous ses yeux, il isole un certain nombre de ressemblances et de dissemblances, pour les réunir dans un caractère qui définira le genre. Ce caractère peut être défini par certains critères (par exemple la combinaison de la fleur et du fruit selon Tournefort) issus du travail d’abstraction, c’est-à-dire de séparation intellectuelle de ces différences sur le fond d’une perception concrète de la chose. L’abstraction permet ainsi de produire des concepts généraux sous lesquels la pensée peut ranger la multiplicité des individus concernés par ces concepts. Cette opération du concept qui consiste à réunir une multiplicité de réalités concrètes se nomme subsomption (subsumer = placer au-dessous). L’abstrait est du côté du général et de l’universel ≠ le concret relève à l’inverse du singulier et de l’individuel.  EN ACTE / EN PUISSANCE  En acte (< lat. actus : action) : est en acte ce qui se réalise effectivement (ou actuellement, au sens de l’anglais actual, c’est-à-dire réel), ce qui est pleinement réalisé dans toutes ses potentialités.  En puissance (< lat. potentia : force, efficacité) : est en puissance ce qui n’est pas encore réalisé mais qui porte déjà en lui les germes de sa réalisation, ce qui se prépare à être.  Ces deux termes décrivent la modalité du devenir des choses.  Ex. : le bourgeon est en puissance ce que la fleur sera en acte, ou le fœtus humain est en puissance l’homme qu’il sera en acte. Le passage de la puissance à l’acte ou du virtuel au réel est nommé actualisation. Il y a plusieurs degrés de la puissance et plusieurs degrés de l’actualisation.  Ex. : un enfant qui a suivi des cours d’anglais à l’école est en puissance un anglophone. Mais il ne l’est pas de la même manière qu’un enfant qui est apte, comme la plupart des enfants, à recevoir un enseignement en anglais, mais qui ne l’a pas reçu (1er niveau). Dans le premier cas, l’être en puissance se rapproche de l’être en acte (2e niveau). Celui qui a reçu des cours d’anglais (2e niveau) est donc plus près de l’acte de s’exprimer en anglais que celui qui n’en a pas reçu (1er niveau) mais qui dispose de l’intelligence et des organes phoniques nécessaires pour s’exprimer en anglais. Enfin, celui qui parle effectivement anglais actualise pleinement cette puissance (3e niveau). Ces deux termes sont donc relatifs l’un à l’autre : ce qui est en puissance ne l’est que par rapport à l’être en acte en fonction duquel il est envisagé, mais il peut lui-même constituer un être en acte par rapport à un degré de réalisation moindre. Problème : ne peut-on pas considérer que cette relation en puissance/en acte est une manière d’introduire une forme de finalité dans la considération des phénomènes, et donc de céder à une sorte d’illusion rétrospective (on ne peut en effet considérer que quelque chose était en puissance ce qu’il est devenu en acte, qu’une fois qu’il est devenu, donc selon un point de vue rétrospectif) ?  ANALYSE / SYNTHESE Mme Ismaïl-Battikh REPERES PHILOSOPHIQUES 3  Analyse (< gr. analusis : décomposition) : désigne l’opération consistant à décomposer une chose en ses éléments simples, c’est-à-dire constitutifs. L’analyse part d’un tout pour le décomposer en chacune de ses parties.  Synthèse (< gr. sunthesis : mise ensemble, composition) : désigne l’opération inverse, consistant à constituer un ensemble à partir d’éléments simples. La synthèse part des éléments pour remonter vers le tout.  Ces notions renvoient à deux méthodes distinctes de raisonnement.  Ex. : quand je cherche les facteurs par lesquels un nombre est divisible, je réalise une opération d’analyse. Quand je fais une addition, je réalise une synthèse. Analyse et synthèse sont deux opérations inverses pouvant s’appliquer à une même réalité : soit on la décompose, soit on en assemble les éléments pour remonter vers le tout qu’elle constitue. On peut se demander quelle voie est plus propice à la découverte de la vérité. Ainsi, on peut penser comme Descartes que l’analyse est supérieure à la synthèse parce qu’elle expose totalement et en détail le lien de dépendance des effets à l’égard de leurs causes, de manière à favoriser l’appropriation de cette connaissance ou compréhension, alors que la synthèse remplit plutôt une fonction de présentation, d’exposition des connaissances, une fois qu’elles sont découvertes, admises et connues.  CAUSE / FIN  Cause (< lat. causa : cause, motif) : ce qui explique quelque chose, sa raison d’être, ce qui fait être cette chose. C’est aussi ce qui produit un effet (cf. principe, origine).  Fin (< lat. finis : limite) : la fin désigne le but d’une chose et/ou son achèvement.  Ces notions complémentaires sont mobilisées lorsque l’on cherche à expliquer et à comprendre un fait ou une chose. Elles répondent à la question « Pourquoi ? ». Elles renvoient à 2 types d’explication : la cause est une explication par ce qui précède, par l’amont, c’est-à-dire qu’elle désigne ce qui a directement produit la réalité que l’on cherche à expliquer. La fin est une explication par l’aval, par ce qui succède à l’action d’une cause, elle explique la chose par un but, une finalité vers laquelle elle doit tendre.  Ex. : lorsque l’on essaie d’expliquer un événement historique, on en recherche les causes et les fins : en peut expliquer comment les causes s’enchaînent pour produire l’événement, ou se demander avec quelles intentions (pour quoi) les faits ont été entrepris. La cause a plutôt un sens objectif (un fait produisant un autre fait) et la fin a plutôt un sens subjectif (le but, l’intention visés par une conscience).  CONTINGENT / NECESSAIRE / POSSIBLE  Contingent (<lat. contingere : toucher, atteindre, arriver par hasard) : ce qui peut aussi bien être que ne uploads/Philosophie/ reperes.pdf

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