marx Du même auteur Aux éditions Maspero Pour une théorie de la production
marx Du même auteur Aux éditions Maspero Pour une théorie de la production littéraire (coll. Th éorie, 1966) Hegel ou Spinoza (coll. Th éorie, 1979, rééd. La Découverte, coll. L’armillaire, 2006) en collab. avec L. Althusser, É. Balibar, R. Establet et J. Rancière Lire Le Capital (coll. Th éorie, 1965, rééd. PUF, coll. Quadrige, 1996) Aux Presses universitaires de France Comte, la philosophie et les sciences (coll. Philosophies, 1988) À quoi pense la littérature ? Exercices de philosophie littéraire (coll. Pratiques théoriques, 1990) Avec Spinoza (coll. Philosophies d’aujourd’hui, 1992) Introduction à l’ Éthique de Spinoza (coll. Les grands livres de la philosophie, t. I, 1998 ; t. II, 1997 ; t. III, 1995 ; t. IV, 1997 ; t. V, 1994) Histoires de dinosaure, Faire de la philosophie, 1965-1997 (coll. Pratiques théoriques, 1999) en collab. avec J.-P . Lefebvre Hegel ou la société (coll. Philosophies, 1984) marx Pierre Macherey Les « thèses » sur Feuerbach Traduction et commentaire Éditions Amsterdam © Paris 2008, Éditions Amsterdam. Tous droits réservés. Éditions Amsterdam 31 rue Paul Fort, 75014 Paris www.editionsamsterdam.fr Abonnement à la lettre d’information électronique d’Éditions Amsterdam : info@editionsamsterdam.fr Éditions Amsterdam est partenaire des revues Multitudes et Vacarme et de La Revue internationale des livres et des idées www.revuedeslivres.net Diff usion et distribution : Les Belles Lettres isbn : 978-2-35480-015-4 Avant-propos Karl Marx : Ad Feuerbach Introduction Thèse Thèse Thèse Thèse Thèse Thèse Thèse Thèse TABLE DES MATIÈRES Thèse Thèse Thèse Avant propos 9 La lecture ici proposée de ce que, depuis qu’Engels les a pour la première fois publiées en 1888, on a maintenu l’habitude d’appeler « les thèses sur Feuerbach » est issue d’un travail mené dans le cadre du groupe d’études « La philosophie au sens large », que j’anime depuis octobre 2000 à l’université Lille III, en coordination avec les ac- tivités de l’UMR du CNRS « Savoirs Textes Langage » : tous les textes présentés au cours des séances de ce groupe d’études, et en particulier ceux consacrés auxdites thèses sur Feuerbach au cours de l’année 2002-2003, sont ac- cessibles sur le site internet de l’UMR (adresse électroni- que : http://stl.recherche.univ-lille3.fr ; voir la rubrique « Activités » ou « Pages individuelles de chercheurs » ). À l’origine de ce travail, se trouvait une recherche autour des thèmes de la pratique, de l’activité et de l’action, tout d’abord ciblée sur l’examen de « devises » philosophiques, comme « verum est factum » (dont la première formula- tion est due à Vico) ou « Am Anfang war die Tat » (dont la première formulation est due à Goethe), qui, après leur première mise en service, ont circulé dans d’autres contex- tes, où elles ont pris des signifi cations décalées par rapport Karl Marx 1845 10 à celle qui leur avait été assignée à l’origine, signifi cation qui d’ailleurs était d’emblée mouvante, instable, et ainsi ouverte sur un devenir, sur une dynamique complexe et en grande partie aléatoire de transformation d’où ces devises tirent fi nalement l’essentiel de leur teneur spéculative : à propos de l’esprit de cette démarche, je renvoie à l’article « Penser la pratique », paru dans Le Temps philosophique, Publications du département de philosophie de l’univer- sité Paris X Nanterre (n° 12, « L’action », 2006, p. 53-66). Cette investigation, à la vérité labyrinthique, et destinée à ne jamais aboutir à un terme défi nitif – le fait d’être sans fi n assignable constituant d’ailleurs l’essentiel de son intérêt – était philosophiquement adossée à un essai de ré- fl exion sur la thématique générale de la pratique, dont des esquisses ont été livrées sous forme de deux courts textes : des « Notes sur la pratique », rédigées en 1984, que j’ai reprises dans Histoires de dinosaure, Faire de la philosophie, 1965-1997 (PUF, coll. Pratique théoriques, Paris, 1999, p. 152-156), et « Sur l’action » (Archives de philosophie, t. 68, 4, hiver 2005, p. 629-635). Bien sûr, Marx était directement concerné, appelé, in- terpellé, quoique de manière non exclusive, par une telle réfl exion, qui se développait sur un double plan, théorique et historique, étant impossible à mon point de vue de théo- riser, c’est-à-dire de problématiser, des concepts comme ceux d’action, d’activité et de pratique sans s’engager dans une étude détaillée de leur histoire, une histoire d’ailleurs impossible à embrasser en totalité, ce dont elle tire son caractère proprement historique : et ce qui m’intéressait chez Marx, ce que j’espérais trouver en examinant de près certains de ses écrits, ce n’était pas une analyse du contenu de ces concepts fournie clés en main dans une perspective systématique et dogmatique, à la manière d’une « pein- ture muette sur un tableau », mais plutôt les indices d’un mouvement ou d’un processus de pensée saisi en acte, en train de s’eff ectuer, donc en perpétuel travail, auquel ils fournissent un objectif, une cible, non d’ailleurs fi xe- ment installés, mais en cours incessant de déplacement, 11 Avant-propos et que leur instabilité même rend signifi catifs d’une puis- sance intellectuelle, véritable potentia intellectus, appréhen- dée à même son exercice réel, ainsi matériellement en prise avec ses objets qu’elle confi gure et ne cesse de reconfi gurer à travers les gestes par lesquels elle les appréhende. Dans cette perspective, il me fallait reprendre l’eff ort de pensée conduit par Marx à son commencement, donc relire à nouveaux frais, après bien d’autres, les textes du « jeune Marx », en essayant d’y repérer les traces d’un tel cheminement, marques d’une pensée vivante, essentielle- ment mobile, qui se propulse vers l’avant d’elle-même, non par sa propre logique interne, mais en exploitant au coup par coup les données diverses fournies par un contexte, ou plutôt par des contextes, avec lesquels elle entretient, dans un horizon qui est tout sauf apaisé et unifi é, une interaction féconde. C’est ce qui m’a conduit à revenir, entre autres, aux fameuses « thèses sur Feuerbach », que j’ai essayé de lire au plus près du texte, donc en les traitant comme si elles constituaient un texte à part entière, tout en ne perdant jamais de vue qu’elles ne sont pas vérita- blement un « texte », mais seulement des notes de travail jetées en passant dans le feu de l’action, pour autant que raisonner puisse être aussi considéré comme une action à part entière, notes que leur auteur, après en avoir exploité le contenu par ailleurs, en particulier dans le manuscrit resté longtemps inédit de L’Idéologie allemande, s’est lui-même empressé d’oublier, dans sa hâte d’aller plus loin et ailleurs, dans la quête d’un contact avec une réalité historique, sans doute en soi inatteignable et inconnaissable, mais dont il gardait l’espoir de s’approcher toujours un peu plus, quitte à changer de direction lorsque la nécessité s’en faisait pour cela sentir. Les « thèses sur Feuerbach » n’ont donc à mes yeux de valeur qu’en tant qu’étape à l’intérieure d’un parcours dont la trajectoire n’est pas délimitée a priori, et ne tend vers aucune fi n : étape mémorable sans doute, et même considérablement, dans la mesure où elle témoigne de l’in- tensité d’un travail médité et en même temps improvisé de Karl Marx 1845 réfl exion parvenu à un nœud, véritable point de rupture, dont le moment décisif est constitué par l’introduction, dans la sixième de ces « thèses » du concept réellement in- novant de « rapports sociaux » [gesellschaftliche Verhältnisse], au pluriel, concept qui invalide les eff orts antérieurs des philosophes pour réfl échir le « lien social », au singulier cette fois ; point de rupture et non point d’arrivée ce- pendant, dans la mesure où il coïncide avec l’émergence d’un tout nouveau problème, donc avec l’ouverture d’un champ de recherche encore vierge dont les linéaments de- mandent à être dessinés, et éventuellement gommés pour être à nouveau tracés, sur une page encore toute blanche et destinée à n’être jamais toute écrite, en attendant que le moment vienne de tourner la page pour en commencer une nouvelle. S’intéresser aux thèses sur Feuerbach, les lire au sens fort du terme, pour leur faire dire le maximum de ce qu’elles peuvent énoncer, tout en évitant le risque à tout moment menaçant de la surinterprétation, ce n’est donc pas atten- dre qu’elles délivrent un message dont la teneur achevée puisse être pour toujours enregistrée et consommée, mais c’est plutôt y voir le témoignage d’un véritable acte de pensée, qui tire de ses incertitudes la force d’avancer, à ses risques et à ses frais, dans une direction non préalablement fi xée, et qu’il vaut la peine de prendre au mot. C’est préci- sément ce que je me suis proposé : saisir ces « thèses » au vif de leur(s) mot(s), et par là, peut-être, arriver à mieux comprendre ce que parler et penser veulent dire, lorsqu’ils sont pratiqués au point de leur plus haute tension, dans une perspective qui, dirait uploads/Philosophie/ macherey-marx-1845.pdf
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- Publié le Sep 30, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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