NIETZSCHE Le Gai Savoir • PRÉSENTATION TRADUCTION NOTES BIBLIOGRAPHIE CHRONOLOG

NIETZSCHE Le Gai Savoir • PRÉSENTATION TRADUCTION NOTES BIBLIOGRAPHIE CHRONOLOGIE de Patrick Wotling DOSSIER GLOSSAIRE de Typhaine Morille GF Flammarion Du même auteur dans la même collection AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA. L’ANTÉCHRIST. AURORE. LE CAS WAGNER. CRÉPUSCULE DES IDOLES. ECCE HOMO. NIETZSCHE CONTRE WAGNER. GÉNÉALOGIE DE LA MORALE. HUMAIN, TROP HUMAIN I. HUMAIN, TROP HUMAIN II. LE LIVRE DU PHILOSOPHE. LA NAISSANCE DE LA TRAGÉDIE. PAR-DELÀ BIEN ET MAL. SECONDE CONSIDÉRATION INTEMPESTIVE. SUR L’INVENTION DE LA MORALE – GÉNÉALOGIE DE LA MORALE, DEUXIÈME TRAITÉ. © Flammarion, Paris, 1997, pour la traduction. © Flammarion, Paris, 2020, pour cette édition. ISBN : 978-2-0815-1085-2 [...] [...] [...] [...] D O S S I E R 1 La force de vivre : comment surmonter les idéaux maladifs ? 2 La philosophie de l’avenir : une thérapeutique culturelle 3 Le gai savoir : l’affirmation de la vie ÉDITIONS DES ŒUVRES DE NIETZSCHE CITÉES DANS LE DOSSIER Aurore, trad. É. Blondel, O. Hansen-Løve et Th. Leyden- bach, Flammarion, « GF », 2012. Crépuscule des idoles, trad. P. Wotling, dans Le Cas Wagner. Crépuscule des idoles, Flammarion, « GF », 2005. Ecce homo, trad. É. Blondel, Flammarion, « GF », 1992. Éléments pour la généalogie de la morale, trad. P. Wotling, Le Livre de Poche, 2000. GS : Le Gai Savoir. HTH I : Humain, trop humain I, trad. P. Wotling, Flamma- rion, « GF », 2019. HTH II : Humain, trop humain II, trad. É. Blondel, O. Hansen-Løve et Th. Leydenbach, Flammarion, « GF », 2019. Par-delà bien et mal, trad. P. Wotling, Flammarion, « GF », 2000. Les termes dont la première occurrence est suivie d’un astérisque sont définis dans le Glossaire, p. 493-498. Le Gai Savoir, rédigé essentiellement au cours du mois de janvier 1882, est pensé par Nietzsche (1844- 1900) à la fois comme un prolongement d’Aurore (1881), son œuvre précédente, et comme une intro- duction à Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1884), œuvre qui, selon Nietzsche, « brisera en deux l’his- toire de l’humanité 1 ». L’ouvrage, qui paraît dans sa première version en août 1882, sera ensuite réédité en 1887, augmenté de la préface ainsi que du Ve livre et des « Chansons du prince Vogelfrei 2 ». Les pro- blèmes abordés par Le Gai Savoir portent la marque de cette gestation, ainsi que Nietzsche la qualifiera 3, qui conduit progressivement ses problèmes à leur pleine maturité. Et c’est bien d’une naissance, ou plutôt d’une renaissance qu’il est question, non pas seulement celle de Nietzsche après un « long hiver », mais bien celle d’une humanité libérée des idéaux mortifères qui rendent la culture européenne malade, fatiguée, suicidaire. Le Gai Savoir ouvre ainsi chez Nietzsche le projet d’une guérison de l’humanité, d’un regain de force* et d’amour de la vie : « suprême espérance » qui ne saurait se conquérir que dans la douleur… et dans l’ivresse. Les principales lignes d’analyse de l’œuvre se déploient selon trois orientations. 1. Ecce homo, « Pourquoi je suis un destin », § 8. 2. Vogelfrei, littéralement « libre comme l’oiseau », est une expression idiomatique signifiant « hors la loi ». Sur cette figure du prince troubadour, voir ci-dessus la note 370 du GS, p. 411. 3. Ecce homo, « Ainsi parlait Zarathoustra », § 1. LE GAI SAVOIR 416 1o) Une critique des préjugés moraux, dans la lignée du travail accompli dans Humain, trop humain (1878-1879), ainsi que dans Aurore, mais dans laquelle se fait jour de manière de plus en plus précise la méthode généalogique*. Bien que celle-ci ne soit pas encore désignée par le terme qui fera sa notoriété, la symptomatologie évoquée dans la préface 1 et employée à de nombreuses reprises dans différents aphorismes 2 en est déjà une mise en œuvre. 2o) Une analyse serrée du nihilisme, dont le stade terminal s’annonce avec la mort de Dieu 3, ce « point d’interrogation 4 » qui fait peser le plus grand danger sur l’Europe contemporaine. 3o) Une refonte de la « tâche » du philosophe, appuyée sur les connaissances issues de la méthode généalogique. Cette tâche consistera à créer des valeurs* propres à élever un type supérieur d’huma- nité, ce qui ne saurait se faire sans un nouveau rap- port affirmateur et joyeux à l’existence. La compréhension de la préface commande d’abord une analyse de la métaphore de la maladie, c’est-à-dire une mise en évidence des processus histo- riques et culturels pathologiques qui aboutissent à l’annonce d’une tragédie : le nihilisme. L’analyse du livre IV présente la manière dont Nietzsche entend remédier à cette crise des valeurs. La tâche du philosophe y apparaît totalement renou- velée, car ce n’est plus un simple penseur qu’il doit être, mais bien un créateur, s’il veut faire advenir des hommes « plus courageux, plus résistants, plus simples, plus gais 5 ». Il faudra alors rendre compte de cette philosophie de l’affirmation qui est le cœur et le but du livre IV, et dont l’affect caractéristique donne son titre à l’œuvre : le « gai savoir ». 1. Fin du § 2. 2. Par exemple au § 333 ou au § 335. 3. GS, § 108, § 125, § 343. 4. GS, § 346. 5. GS, § 338. 1 La force de vivre : comment surmonter les idéaux maladifs ? La préface à la seconde édition du Gai Savoir peut d’abord surprendre le lecteur : elle paraît se concen- trer de manière autobiographique et anecdotique sur l’état de santé de Nietzsche, sa maladie et sa rémis- sion. Il serait alors tentant de ne pas trop prendre au sérieux cette entrée en matière, qui paraît fort peu philosophique, et de dire à notre tour : « Mais lais- sons là monsieur Nietzsche : que nous importe que monsieur Nietzsche ait retrouvé la santé 1 ? » Cependant, en rester à cette lecture hâtive empê- cherait de comprendre l’enjeu véritable de l’œuvre. La maladie est en effet pour Nietzsche essentielle- ment une métaphore, au sens où elle ne dénote pas une pathologie d’ordre organique (même si elle ne l’exclut pas). Cette métaphore synthétise en réalité deux idées : 1o) D’une part, elle symbolise, par l’image d’une force vitale déclinante, d’un épuise- ment, le pessimisme théorique et l’ascétisme moral, qui se rejoignent comme stades premiers du nihi- lisme, c’est-à-dire d’une volonté de nier la vie. 2o) D’autre part, elle désigne un état transitoire d’affaiblissement lié à l’expérimentation de nouvelles pensées, expérimentation qui engage une lutte. La maladie renvoie alors paradoxalement au processus caractérisant la « grande santé », c’est-à-dire au besoin de transformation et d’augmentation de sa force de l’homme foncièrement sain. 1. GS, Préface, § 2. GLOSSAIRE BRAVOURE (Tapferkeit) : Pulsion fondamentale du phi- losophe tel que Nietzsche le redéfinit, qui conduit celui-ci à « vivre dangereusement ». La bravoure n’est pas seulement une force d’âme consistant à supporter ou à endurer la douleur, mais bien une tendance à aller joyeusement au-devant du danger, à entrevoir avec exaltation le risque et l’incertitude. Elle est en effet l’expression de l’assurance pulsionnelle et du souhait concomitant de se mesurer à de nouvelles forces pour augmenter sa puissance. FORCE (Kraft) : La force n’est pas à comprendre comme un concept scientifique chez Nietzsche, elle ne désigne pas, comme en physique, la modélisation d’une interaction mécaniste (comme c’est le cas pour la force gravitationnelle ou pour la force électroma- gnétique, par exemple). La critique effectuée par Nietzsche de la conception mécaniste de la force tient notamment au fait que le concept de force en phy- sique ignore le caractère sélectif et interprétatif des interactions. « La » force désigne ainsi chez Nietzsche un certain état des rapports de subordination entre « les » forces, une certaine quantité de puissance dis- ponible en fonction de la hiérarchie des processus pulsionnels. La force et la faiblesse sont donc des métaphores et désignent des tendances, jamais des états absolus [...] [...] TABLE Introduction........................................................ 7 Note sur la présente édition................................. 19 LE GAI SAVOIR Préface à la seconde édition............................. 25 Plaisanterie, ruse et vengeance......................... 35 Premier livre ................................................... 55 Second livre.................................................... 111 Troisième livre................................................ 161 Quatrième livre - Sanctus Januarius.................. 225 Cinquième livre - Nous, sans-peur .................. 283 Appendice. Chansons du prince Vogelfrei........ 355 Notes de la traduction........................................ 369 D O S S I E R 1. La force de vivre : comment surmonter les idéaux maladifs ?............................ 417 2. La philosophie de l’avenir : une thérapeutique culturelle................ 445 3. Le gai savoir : l’affirmation de la vie ... 466 Glossaire.......................................................... 493 Bibliographie.................................................... 499 Chronologie...................................................... 513 Index nominum ................................................ 521 Index rerum ..................................................... 524 uploads/Philosophie/ le-gai-savoir-gf-traduction-wotling-pdf 1 .pdf

  • 48
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager