Dictionnaire de l’argumentation Une introduction aux études d’argumentation Chr

Dictionnaire de l’argumentation Une introduction aux études d’argumentation Christian Plantin ENS ÉDITIONS COLLECTION L ANGAGES dirigée par Bernard Colombat et Cécile Van den Avenne L ANGAGES Dictionnaire de l’argumentation Une introduction aux études d’argumentation Christian Plantin ENS ÉDITIONS 2016 Cet ouvrage a été publié avec le soutien du Laboratoire ICAR, Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations, UMR 5191, CNRS, Lyon 2, ENS de Lyon Éléments de catalogage avant publication Dictionnaire de l’argumentation. Une introduction aux études d’argumentation / Christian Plantin. – Lyon : ENS Éditions, impr. 2016 . – 1 vol. (634 p.) ; 23 cm. – (Langages, ISSN 1285-6096). Bibliogr. : p. 611-628, Index. ISBN 978-2-84788-416-6 (br.) : 32 euros Tous droits de représentation, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Toute repré­ sentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’éditeur, est illi­ cite et constitue une contrefaçon. Les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective sont interdites. © ENS ÉDITIONS 2016 École normale supérieure de Lyon 15 parvis René Descartes BP 7000 69342 Lyon cedex 07 ISBN 978-2-84788-416-6 Remerciements Mes remerciements vont au CNRS, à l’université Lyon 2, à l’École normale supérieure de Lyon, ainsi qu’au laboratoire ICAR (Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentation) où je trouve, depuis vingt-six ans, un cadre de travail particulièrement riche et stimulant. Merci également à ENS Éditions, et à Sophie Lecluse pour son attention et sa patience. Je remercie vivement celles et ceux avec qui j’ai pu discuter et partager ces travaux sur l’argu- mentation : Ruth Amossy, Tel Aviv Elvira Arnoux, Buenos Aires Vahram Atayan, Heidelberg Michael Baker, Paris J. Anthony Blair, Windsor Marina Bondi, Modena Dora Calderón, Bogotá Claude Chabrol, Paris Sara Cigada, Milan Emmanuelle Danblon, Bruxelles Joseph Dichy, Lyon Marc Dominicy, Bruxelles Marianne Doury, Paris Isabel Margarida Duarte, Porto Frans van Eemeren, Amsterdam Frances de Ehrlich, Caracas Wander Emediato, Belo Horizonte Eckehard Eggs, Hannover Anca Gata, Galati Silvia Gutiérrez, México Ralph Johnson, Windsor Catherine Kerbrat-Orecchioni, Lyon Roselyne Koren, Tel Aviv Olga Lucía León, Bogotá Vincenzo Lo Cascio, Amsterdam Kristine Lund, Lyon Anna Mankovska, Varsovie Maurizio Manzin, Trento Roberto Marafioti, Buenos Aires María Cristína Martínez, Calí Michel Merle, Nice Michel Meyer, Bruxelles Nora Muñoz, Rio Gallegos Constanza Padilla, Tucuman Chantal Plantin, La Rochette Federico Puppo, Trento Matthieu Quignard, Lyon Rui Ramos, Minho Henrique Carlos Jales Ribeiro, Coimbra Eddo Rigotti, Lugano Michaël Rinn, Rennes Hammadi Sammoud, Tunis Serena Tomasi, Trento Véronique Traverso, Lyon Douglas Walton, Windsor Edda Weigand, Münster Maria Zaleska, Varsovie À tous les participants aux séminaires sur l’argumentation, un grand merci pour leurs cri­ tiques, leurs questions parfois imprévisibles, et leur attention exigeante. Avant-propos Cet ouvrage a été rendu possible grâce aux travaux de Jean-Claude Anscombre, ­ Anthony Blair, Oswald Ducrot, Frans van Eemeren, Jean-Blaise Grize, Rob Grootendorst, Charles L. Hamblin, Lucie Olbrechts-Tyteca, Chaïm Perelman, Ste­ phen E. Toulmin, Douglas Walton, John Woods. Ils ont reconceptualisé le domaine de l’argumentation, l’ont reconnecté aux champs scientifiques et philosophiques contemporains, ont introduit de nouvelles notions et ouvert de nouvelles perspec­ tives, dont l’exploration est loin d’être achevée. Aristote, Cicéron, Quintilien ont fondé la tradition d’observation des pratiques langagières argumentatives et d’étude de l’argumentation. La distance historique et culturelle qui nous sépare d’eux fait parfois obstacle à leur lecture. Sous l’influence sans doute des grands courants américains d’étude de la rhétorique et de l’argu­ mentation, j’ai lu et intégré leurs œuvres en tant qu’elles sont porteuses de propo­ sitions théoriques et des schémas d’analyse à discuter en relation avec les travaux contemporains. On n’échappe pas aux postulats théoriques. La vision générale mise en œuvre dans cet ouvrage me semble – largement a posteriori – être la suivante ; elle ne revendique aucune originalité. L’argumentation est abordée comme une activité langagière, et, plus fondamenta­ lement, comme une activité sémiotique ayant ses racines dans l’exercice ordinaire du langage. La parole ordinaire a d’abord une existence orale et dialoguée. L’argumenta­ tion étudie particulièrement l’organisation anti-phonique de la parole, où le pour est toujours lié au contre, – avec retour révisant le pour, et ainsi de suite. L’argumentation est irréductiblement dialogue et monologue ; elle construit et ­ révise des cadrages, 8 ♦ Avant-propos des schématisations, des inférences et des associations de mots et d’idées. Argumen­ ter, c’est aussi exercer la fonction critique du langage ; par critique du langage, il faut entendre à la fois critique portant sur la parole et sur la langue. Les disciplines scientifiques discursives adaptent la démarche critique à leurs propres contraintes et leurs propres objectifs. Les sciences dures exploitent l’argu­ mentation lors de leurs apprentissages et les oublient lorsqu’elles n’en ont plus besoin. C’est une caractéristique extraordinaire du langage ordinaire que de pouvoir ainsi engendrer d’autres langages, capables d’aller là où lui-même n’ira jamais. Cet ouvrage ne se situe pas, faut-il le dire, sur le même plan que les encyclopédies proposant une approche philosophique et historique des notions. Notre objectif est autre : les notions proposées sont prises dans leur valeur opérationnelle, et toujours rapportées aux pratiques d’étayage discursif pour lesquelles les mobilisent les locu­ teurs dans leurs disputes. Ce dictionnaire a été rédigé à partir de l’expérience acquise dans les séminaires d’enseignement et de recherche sur l’argumentation ; certaines formulations font écho à des discussions qui s’y sont tenues. Les publics de ces séminaires mêlent des collègues expérimentés donnant des enseignements et développant une recherche en argumentation, des chercheurs débutants et des étudiants intéressés par le sujet mais dont la formation est encore à construire. S’adresser simultanément à ces dif­ férents groupes est sans doute une gageure. C’est cependant ce triple public que j’ai eu constamment à l’esprit pendant la rédaction de cet ouvrage, avec une attention particulière aux deux derniers. J’espère ainsi que la consultation de cet ouvrage pourra être utile non seulement à tous ceux qui n’osent pas (encore ?) se désigner comme argumentologues, mais aussi à la communauté ouverte des personnes intéressées par la réflexion sur l’argumentation, et qui, pour cela, ont besoin de parler de l’argumentation. L’activité d’argumenter amène à faire une référence critique à d’autres discours soutenant d’autres points de vue, répondant autrement à une même question, proposant d’autres solutions à un même problème. Si l’on veut se positionner clairement par rapport à eux, voire les critiquer explicitement, il faut nécessairement parler de ces autres discours ; l’exer­ cice ordinaire de l’argumentation suppose ainsi l’usage systématique d’un discours sur l’argumentation, d’un métalangage ordinaire de l’argumentation. C’est pourquoi nous espérons que, non moins que les théoriciens, les praticiens de l’argumentation pourront prendre quelque intérêt à cet ouvrage, et que certaines des observations qu’il contient pourront être réinvesties dans les pratiques argumentatives. Au-delà de demandes d’information ponctuelles qui trouvent réponse sur inter­ net, souvent en anglais, toute personne travaillant sur l’argumentation, comme sur n’importe quel autre domaine des sciences humaines, s’est trouvée confrontée à des questions de clarification, de définition et de cohérence conceptuelle. Avant-propos ♦ 9 Répondre à ces questions n’est pas forcément difficile sur un cas isolé. Mais les difficultés surgissent avec la pluralité des définitions d’un même terme, et la pluralité des termes répondant à une même définition, et elles s’aggravent lorsque ces défi­ nitions fonctionnent dans un chatoyant continuum stylistique où il n’est d’ailleurs pas interdit de trouver un certain plaisir. Le cas des argumentations dites a pari, a simili, par analogie, sans parler de per analogiam, pourrait être un exemple d’une telle situation. Si l’on veut non seulement admirer mais aussi comprendre, on doit se résoudre à renoncer parfois à telle ou telle nuance conceptuelle, et à considérer que telle étiquette est un simple synonyme de telle autre. Une seconde difficulté est celle de la cohérence des définitions entre elles ; pour rester dans le domaine de l’analogie, on rencontre cette question lorsqu’on ajoute aux termes précédents la règle de justice et le précédent. Sans prétendre donner au champ notionnel de l’argumentation la solidité d’une structure telle qu’on pouvait la rêver aux temps du structuralisme, il faut également se situer sur le plan des rapports entre les notions, qu’on est en train de définir. Pour résoudre la première difficulté, on prend le risque de la simplification arbitraire ; pour résoudre la seconde, on prend celui d’imposer à ces notions une organisation trop rigide. Si on échoue sur les deux plans, on aura simplement aggravé le mal auquel on prétendait porter remède. Il est donc possible que bien des affirmations de cet ouvrage soient mises dans le rôle des fameuses “propositions martyres” qui sont là non pas pour clore le débat, mais pour l’alimenter, et parfois pour le provoquer : j’en serais ravi. Ce dictionnaire réunit un ensemble de termes relativement techniques qui forment un vocabulaire partagé des études d’argumentation. D’argumentation, à topique en passant par charge de la preuve, leur degré de technicité est très différent. Certains termes correspondent à des termes courants, utilisés avec un sens particulier en théorie de l’argumentation ; seul ce sens figure dans le dictionnaire. Sous l’entrée “Pragmatique, arg.”, on ne trouvera pas de considérations générales sur la pragmatique comme philosophie ou branche de la linguistique, mais seulement uploads/Philosophie/ ens-dictionnairedelargumentaion-pdf.pdf

  • 45
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager