Difficultés dans l’utilisation des connecteurs logiques dans l’expression écrit
Difficultés dans l’utilisation des connecteurs logiques dans l’expression écrite chez les étudiants de français THAI Thi Hong Phuc HUYH Dien Tuong Thuy Université des Langues étrangères de Hué – VIETAM Résumé: La production écrite joue toujours un très grand rôle au niveau universitaire dans le processus de l’apprentissage du français. Pourtant, elle n’est pas un travail facile pour les étudiants, surtout lorsqu’ils utilisent des connecteurs logiques en français. La présence de ce type de mots influence beaucoup la qualité de l’écrit en bien permettant au récepteur de suivre le fil du discours et d'adhérer à sa progression. otre objectif est de connaître les difficultés dans l’utilisation des connecteurs logiques chez les étudiants, ce qui nous conduit à formuler des propositions pédagogiques appropriées. Introduction et motivation En grammaire, les connecteurs sont des mots qui marquent un rapport de sens entre des propositions, des phrases ou des paragraphes d’un texte. Ils jouent un rôle clef dans son organisation: ils permettent de souligner les articulations de la pensée en rendant apparentes les étapes du raisonnement du discours. En tant qu’enseignants du français, nous accordons une grande attention à la question de l’utilisation des connecteurs dans un essai, dans lequel on demande d’écrire un texte bien construit et cohérent sur un certain sujet. Il ressort, en effet, de notre enquête préalable que tous les étudiants de français de la première à la quatrième années rencontrent beaucoup de difficultés dans l’utilisation des connecteurs. Il faut ajouter que lors des examens du DELF-DALF, nous avons eu l’occasion de participer à la correction des productions écrites des candidats, et nous constatons que l’utilisation des connecteurs pose un grand problème pour eux. Par ailleurs, la cohésion et la cohérence occupent une position importante dans la grille d’évaluation, ce qui montre bien la nécessité des connecteurs pour pouvoir obtenir un bon résultat. Tout cela met en exergue un besoin nécessaire des apprenants: Comment utiliser efficacement les connecteurs ? Pour y répondre, il est indispensable de faire une étude visant à identifier les obstacles majeurs, puis aider les apprenants à utiliser convenablement et plus fréquemment les connecteurs dans leurs devoirs. En partant des besoins et des motivations personnelles et professionnelles, il nous semble pertinent de découvrir ce domaine. Notre recherche a pour but de répondre aux questions suivantes: 1. Quels sont les connecteurs les plus choisis par les étudiants? Est-ce qu’ils ont bien utilisé les connecteurs logiques dans leur production écrite (la place, l’emploi...)? 2. Quelles sont les difficultés dans l’utilisation des connecteurs logiques chez les étudiants de français ? 3. Quels sont les procédés à mettre en place qui s’adapteront, de façon efficace, au contexte pédagogique ? Constitution du corpus Pour cette recherche, nous avons effectué une étude du terrain sur 23 devoirs écrits obligatoires des étudiants en deuxième année pendant le cours de l’expression écrite. Le public choisi avait appris des connecteurs logiques au cours des leçons de grammaire dès la première année. A ce niveau (B1), les étudiants ont déjà étudié des textes argumentatifs en classe, ils devraient acquérir une compétence langagière suffisante pour produire un texte argumentatif. Ce qui nous concerne dans cette étude, ce sont les connecteurs logiques utilisés dans ces textes qui permettent la bonne articulation de l’énoncé et la clarté des relations entre les différents arguments. L’analyse du corpus nous a permis de répondre aux questions de départ. Le sujet est pris dans Tout va bien 3, méthode actuellement utilisée dans notre département. Sujet: Ecrivez au courrier des lecteurs pour réagir à l’article « Elle squatte une ville à 3 millions d’euros » (Gilbert Dupont, Le soir, mardi 3 juin 2003, Tout va bien 3, pages 46,47). Les étudiants ont eu une semaine pour la rédaction du texte à la maison. Nous voulions qu’ils aient la bonne préparation au préalable, ce qui favorise l’activité d’écrire. Après avoir lancé ce sujet, nous avons essayé d’expliquer le sujet afin d’aider les étudiants à bien comprendre le sujet, à rédiger un texte clair et bien structuré, surtout à respecter la consigne: réagir à la lecture d’un article de presse et envoyer une lettre au courrier des lecteurs. En ce qui concerne la production écrite, nous avons également fait rappeler les différents éléments de la lettre: le nom, la provenance, la référence à l’article auquel on réagit ; les explications, la conclusion. Ensuite, nous les avons invités, avant de se lancer dans la rédaction, à chercher et à structurer leurs idées. Particulièrement, dans le but d’observer les connecteurs utilisés, nous avons mis en valeur les connecteurs qu’ils utiliseraient dans leurs devoirs ainsi que leur importance: ils relient les idées les unes aux autres en établissant des relations logiques et il s’agit d’un texte destiné à convaincre le lecteur, construit selon une logique qui est au service de la thèse à démontrer. Résultat Tableau 1: L’utilisation des connecteurs dans les productions écrites Utilisation des connecteurs ombre des copies Pourcentage Non 3 13% Oui 20 87% Total des copies 23 100% Tabeau 2: Les types de connecteurs utilisés Types de connecteurs ombre des copies Pourcentage L’addition 20 100% L’opposition 20 100% La succession temporelle 17 85% La causalité 15 75% La conséquence 5 23,8% Tabeau 3: Les types d’erreurs commises Types d’erreurs commises ombre des copies Pourcentage L’emploi 11 55% La place 2 10% Analyse du corpus Bien que les étudiants reconnaissent l’importance des connecteurs, plus de dixième de leurs copies en sont dépourvues, ce qui nous semble étonnant. Nous n’y trouvons que des phrases isolées, des idées répétées sans signification. Ainsi, ces copies ne peuvent pas, bien entendu, convaincre les lecteurs. En effet, pour les séduire, le texte doit présenter les idées selon un enchaînement compréhensible, conforme à la logique. Le lecteur a souvent besoin de points de repère pour passer de l’introduction au développement, d’une partie du développement à l’autre et du développement à la conclusion. Faute des articulateurs, quelques copies manquent de cohérence. Ils ont été écrits de coq-à-l’âne, il n’y a pas de lien logique. En réalité, on doit ménager les transitions entre les phrases. De là, les difficultés chez des étudiants se révèlent par le manque de cohérence dans la production écrite. Nous observons que la plupart des étudiants savent utiliser les connecteurs exprimant: l’ordre des arguments dans le discours, la cause, la conséquence, l’opposition, la concession, la conclusion, … Il faut dire que nos étudiants sont plus ou moins capables de coordonner un nombre d’éléments au moyen d’articulateurs logiques tels que: et, mais, parce que, comme, cependant, malgré, bien que, donc, au contraire, tandis que, alors que, à cause de, pour... (toutefois, ils sont répétés plusieurs fois dans leurs devoirs). Nous constatons aisément que et et mais sont fort présents dans les copies. Nous nous demandons si c’est par leur simplicité et leur fréquence qu’il est plus facile pour les étudiants de les mettre dans le texte: ils en sont abondants, notamment la conjonction de coordination et, ce qui traduit un besoin insistant de coordination entre les phrases et les termes utilisés. Mais est présent dans plus d’un quart des copies, mais son utilisation n’est pas toujours bonne pour la plupart des cas. A noter qu’un grand nombre d’étudiants ont l’habitude d’utiliser parce que et négligent les connecteurs concurrents tels que car, comme et puisque, notamment car, puisque. Rarement, ils les utilisent dans leurs devoirs. D’autres ne distinguent pas la différence de nuance et de place de ces connecteurs de cause: puisque introduit une cause connue ou évidente, parce que répond à une question commençant par pourquoi, car introduit une justification, une explication par rapport à un élément qui pourrait se suffire à lui-même. De là, nous constatons que ces connecteurs ne sont pas difficiles pour les étudiants en deuxième année. Pourtant, nous avons l’impression qu’ils n’ont pas de courage d’utiliser les connecteurs “moins connus”. Les deux connecteurs en effet et en fait posent aussi un problème. Il faut préciser que cette erreur se révèle plus clairement dans notre processus de l’enseignement. Ceci peut dire que leurs connaissances linguistiques des connecteurs « connus » sont encore sommaires. A ajouter que la différence d’utilisation n’est pas liée à la présence de marques spécifiques dans le contexte, mais de position de celui qui parle: en effet correspond à une démarche d’approbation et servent à confirmer une information déjà disponible tandis que en fait (= en réalité) a pour fonction de rectifier, de corriger un point de vue, de réévaluer ce qui vient d’être dit, de le placer dans une nouvelle perspective. Partant des analyses ci-dessus, nous constatons que les difficultés dans l’utilisation des connecteurs chez les étudiants sont inévitables. Bien qu’ils possèdent des connaissances linguistiques des connecteurs dès la première année, leur embarras se voit clairement dans les productions écrites. Nous pensons que ces connaissances ne sont pas suffisantes et que la complexité de sens et de la structure des connecteurs en français posent un grand problème aux étudiants. Propositions pédagogiques Les difficultés dans l’utilisation des connecteurs chez les étudiants sont claires. C’est pourquoi, de la part des enseignants, il est primordial de faire travailler uploads/Philosophie/ difficultes-dans-l-x27-utilisation-des-connecteurs-logiques-dans-l-x27-expression-ecrite-chez-les-etudiants-de-francais.pdf
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- Publié le Jan 27, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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