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\.\otlt \." i' de PHILOSOPHIE (ElJVRES DE MARTIN BEIDEGGER De l'essen-e de la vérité Approehe de I'« allégorie de la ea'Verne » et du Théétète de Platon par MARTIN BEIDEGGER Te:J&te étabU par Hermann Morclaen Tradrdt de l'allemand par Alatn Boutot MARTIN HEIDEGGER De l'essence de la vérité Approche de I'« allégorie de la caverne» -- · - et du Théétète de Platon Professé sous le titre De l'essence de la vérité à l'Université de Fri bourg-en-Brisgau durant le semestre d'hiver 1931-1932, ce cours de Hei degger aborde la question de la vérité en faisant retour à un moment déterminé de l'histoire de la pensée, le moment platonicien. Heidegger y montre qu'une nouveJle conception de la vérité cherche à se faire jour chez Platon, ou plutot qu'une conception originaire et mati nale cède la piace à une autre, dérivée et désormais prépondérante. À la vérité « ontologique » initialement entendue, chez les présocratiques et Héraclite, comme ouvert sans retrait, se substitue la vérité « logique », conçue comme accord de la proposition et de la chose, conception qui·, sous diverses formes, est la seulc que nous connaissions aujourd'hui. L'idéalisme platonicien constitue de ce point dc vue un tournant, et un événement majeur de l'histoire du concept de vérité où se joue le destin de la pensée occidentale. On voit ainsi se mettre en piace dans ce cours, prononcé à une époquf' charnière du chemin de pensée de Heidegger, quelques-uns des grands thèmes qui seront au centre de son exploration ultérieure de la mMta physique . .lii ! I rn O I Il /\ 7:12/fl I BN I' 07 Ol:!Ufl !l 1'!1011 ti. :IH, 1 1 MARTIN lfEIDEGGER e ,. 6 .A ȹ 3 . e, I-! E (b '2._ cl.R... DE L'ESSENCE DE LA VÉRITÉ APPROCHE DE L' « ALLÉGORIE DE LA CAVERNE » ET DU THÉÉTÈTE DE PLATON x Texte établi par Hermann Morchen Traduit de l'allemand par Alain 'Boutot GALL I MARD © Vi/Iorio f(/ostermnnn Cmhl I, Fmncj'ort-sur-le-Maìn, 1988. © Éditions Col/imarrl, 200.1, pour lo tmr/11!'fi11J1 ji·onç11ist'. Préface du traducteur Professé sous le titre De l'essence de la vérité à l'université de Fribourg-en-Brisgau durant le semestre d'hiver 1931/1932 à raison de deux heures par semaine, ce cours de Heidegger a été publié en 1988 camme tome 34 de l' Édition intégrale des a:uvres de Martin Heidegger ( Gesamtausgabe). Le texte en a été établi par Hermann Mi:irchen, dont on lira la postface édi toriale en fin de volume 1• Camme l'indique le sous-titre donné par l'éditeur « Ap proche de l'allégorie de la caverne et du Théétète de Pla ton », le cours aborde la question de l'essence de la vérité en faisant retour à un moment déterminé de l'histoire de la pen sée, le moment platonicien. Au-delà méme de la question qui lui sert de fil conducteur, le cours vient donc s'inserire dans le cadre du dialogue que Heidegger n'a cessé d'engager avec Platon tout au long de son reuvre, dialogue entamé avec le cours sur le Sophiste du semestre d'hiver 1924/1925 (publié en 1992 camme tome 19 de l'Édition intégrale), et poursuivi à travers le cours du semestre d'été 1926 Les Concepts f onda mentaux de la philosophie antique (publié en 1993 camme tome 22 de l'Édition intégrale), le cours encore inédit du semestre d'hiver 1933/1934 sur L'essence de la vérité (à paraltre dans le tome 36/37 de l'Édition intégrale), et enfin la conférence La Doctrine de Platon sur la vérité2 publiée en ] . NOL1s uvons 111ainlenu la pa ination de l'éclition alle111ancle eotre crochets. 2. Traci. l'ranç. A. l'r au, J.t,estions Il, Paris, Galli111arcl, 1968, p. 117 sqq. 8 Préf ace du traducteur 1942 (reprise depuis dans les Wegmarken formant le tome 9 de l'Édition intégrale). Le cours de 1931/1932 a été prononcé à une époque char nière du chemin de pensée de Heidegger - où a lieu ce que Heidegger lui-meme appelle le tournant (Kehre). Il inaugure une nouvelle approche de la pensée de Platon et met en piace les principes de ce qui sera, dans les années qui suivront, l'interprétation heideggerienne du platonisme, et corrélative ment de la métaphysique. Sans nous livrer à une étude appro fondie de ce qui se joue dans ces pages, nous allons dégager le cadre général de l'interprétation, en mettant en rapport les grandes orientations thématiques du cours avec celles du cours donné cinq ans auparavant, Les Concepts fonda mentaux de la philosophie antique, où Heidegger envisageait déjà, mais dans une perspective radicalement différente, on va le voir, les deux textes sur lesquels il s'appuie à présent, c'est-à-dire l'allégorie de la caverne, et le Théétète. Dans Les Concepts fondamentaux de la philosophie anti que, Heidegger développe une vision qu'on peut dire « ascen dante » de l'histoire de la philosophie et de la pensée grecque en particulier. Il entreprend de retracer ou de répéter le déploiement progressif de la pensée de l'etre dans l'Antiquité depuis l'origine, c'est-à-dire les Présocratiques ou les anté platoniciens, jusqu'à Aristate. C'est dans ce contexte qu'il aborde la philosophie de Platon qui, à travers la doctrine des Idées, conçoit « de façon plus radicale les ancìennes ten darices de la philosophie qui a précédé » 1 : alors que Socrate s'interrogeait sur l'essence de tel ou tel étant, Platon se met en quete de l'essence de l'étant comme tel, en quete de l'etre lui-meme. Pour appréhender plus concrètement l'approche platonicienne du problème de l'etre, Heidegger se tourne vers la République, et notamment vers l'allégorie de la caverne. Celle-ci expose les différents degrés de la vérité et de l'entente de l'etre, cette dernière culminant dan · .la visi on des Idées, et de la plus haute de toutes, J'Id e d ll Bien. J. Die Grundbegriffe der antiken Philos phie, Gesamta11sgahe. • Frunkrurt- am-Main, Kloslermann, 1993, p. 96. Préf ace du traducteur 9 « L'entente de l'etre réside originairement dans la vision de cette ldée. lei se trouve la vérité f ondamentale, celle qui rend possibles toutes les autres 1• » Cette brève incursion dans la République se prolonge par un examen du Théétète, dont Hei degger soutient fermement, prenant le contre-pied de _l'écolᅹ néo-kantienne, qu'il ne relève nullement de la tbéorie de la connaissance, mais uniquement de l'ontologie. Platon y sou lève certes la question du savoir, mais à travers elle, c'est la question de l'essence de l'etre et elle seule qui se trouve posée. « Pas de théorie de la connaissance dans le Théétète. Ce dialogue vise bien plutòt 1°) le non-etre et le devenir, par où la connaissance vient en meme temps en discussion, 2°) une mise au point fondamentale du problème de l'etre, 3°) par là meme, une transformation de ce problème lui meme 2• » Platon découvre que l'etre n'est pas simple mais comporte Ùne pluralité interne artiuiée,-ènti-e-èiaiìs une mul titude de rapports qu'il s'agit de mettre en relief grace à la dialectique, appréhendée plus précisément comme « science de l'etre et de la connexion des structures de l'etre »3• Le Théétète constitue de ce point de vue une anticipation des thèses du Sophiste4• Dans notre cours, Heidegger revient sur l'allégorie de la caverne et le Théétète, mais le point de vue adopté est bien différent. Non seulement la question directrice n'est plus la meme - il ne s'agit plus du problème de l'etre, mais de la question de l'essence de la vérité - mais la tonalité est tout autre. D'une manière générale, Heidegger soutient qu'une nouvelle conception de la vérité cherche à se faire jour chez l laton, ou plutòt qu'une conception originaire et matinale I. lbid., p. 106. 2. Ibid., p. 113. 3. lbid., p. 108. 4. j. ibid., p. 282. « Dans le Théétète, Platon voit dans le "meme", le "ceci", l"'aulrc", elc., des caractères qui sont ceux de chaque étant. Il en résulte, à l'cncont:rc de la position de la République, que l'etre est en soi multiple. L'ov lui mernc est délcrrniné cornme merne, aut.re, ceci, cela, chaque. » Le Théétète se d marquc de la République pour cette autre raison que la question de l'etre s'y lrouvc léliéc le son rapporl à l'ldée clu Bien. « L'interpellation de l'etre comme X 06v 111 ·scnl nd l'elrc. Cc n'csl pas un hasarcl si ensuite chez Platon le pro bi mc d • 1'&y()(06v disparall dans sa fonclion originaire » (ibid., p. 284). 10 Préf ace du traducteur cède I˥ piace à une autre, dérivée et désormais prépondé rante. A la vérité « ontologique » initialement entendue, chez les Présocratiques et Héraclite, camme hors-retrait de l'étant se ᅺubstitue la vérité « logique », conçue camme accord de lᅻ proposition et de la chose, conception qui, sous diverses fonrfos, est la seule que nous connaissions aujourd'hui. L'idéalisme platonicien constitue de ce point de vue un tour nant, et un événement majeur dans l'histoire du concept de vérité. Bien davantage, il ne représente plus une « avancée », mais se trouve en retrait par rapport à ce qui précède, pour autant qu'il tait entrer, ainsi que l'indiquent uploads/Philosophie/ de-l-x27-essence-de-la-verite-approche-de-l-x27-allegorie-annas-archive-libgenrs.pdf
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- Publié le Oct 20, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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