Amellie Gendron Groupe 00006 Philosophie : L’être humain 340-102-MQ Philippe-Em
Amellie Gendron Groupe 00006 Philosophie : L’être humain 340-102-MQ Philippe-Emmanuel Hardy-Painchaud Commentaire Critique Hume est un philosophe du siècle des lumières. Faisant partie du courant empiriste, il base sa philosophie sur s’expérience sensible immédiate. Il avait 28 ans quand paru son œuvre principale, Traité de la nature humaine. La connaissance de soi est le sujet principal de l’extrait que nous aborderons. Notre esprit peut-il se connaitre sans perceptions ? Selon Hume, non. En de premiers temps, nous résumerons l’argumentation de Hume, fondée sur les principes d’impression et d’idée. Ensuite, nous analyserons un de ses arguments et le comparerons avec le point de vue de Descartes et Bacon. Dans son Traité de la nature humaine, Hume affirme que nous n’avons pas d’idée claire et intelligible du moi. Nous ne pouvons pas avoir une connaissance globale et exacte de qui nous sommes. Pour démontrer cela, dans l’extrait à l’étude, Hume imagine l’existence d’une impression qui serait la source de l’idée que nous avons de nous-même. Une impression est une perception sensible ou émotionnelle telle qu’elle se manifeste dans l’âme. C’est une expérience ou une perception du monde subjective, c’est à dire propre à chacun. Les idées sont des représentations mentales. Hume les décrit comme des « images effacées des impressions »1, ou l’image qui nous reste en tête après la disparition d’une impression. Tout au long de notre vie, nous restons la même personne. Notre idée de nous devrait donc rester la même dans le temps. Cependant, les impressions sont changeantes et il n’en existe pas qui soient en nous indépendamment du déroulement de notre vie. L’idée du moi ne peut donc pas provenir d’une ou d’impressions. En effet, nous ne percevons pas notre moi par des impressions. Le moi lui-même perçoit ce qui l’entoure. Je (mon moi) fait l’expérience d’impressions de mon corps ou de mon environnement. Comme Hume soutient la théorie empiriste, selon 1 Hume, Traité de la nature humaine, Livre I, Partie I, Section I et II, Traduction André Leroy, Aubier Montaigne © 1946, pp. 65-66, 72. laquelle une idée doit avoir pour source une impression, il conclue que l’idée du moi n’existe pas. Notre identité ne serait qu’une illusion formée avec le temps. J’aimerais me pencher un peu plus sur l’argument de Hume qui décrète que toutes les idées doivent avoir un fondement sensible. Cette position empiriste s’oppose au rationalisme de Descartes, par exemple, qui affirmait que nos connaissances proviennent d’idées que notre raison organise. Les idées seraient donc innées, intuitives et indépendantes de l’expérience. Selon Descartes, la vérité se trouverait en nous et seulement en raisonnant de la bonne façon, nous pourrions y accéder. Hume dit plutôt que nous formons nos connaissances selon ce qui est extérieur à nous et qui nous parvient par l’expérience sensible, soit les impressions. Nous réagirions à nos impressions en produisant des croyances (ou des idées), et l’examen de ces croyances nous mènerait à la connaissance. Nous pourrions faire un parallèle entre les idées de Hume et l’abeille de l’allégorie proposée par Bacon, un philosophe qui a précédé Hume et Descartes. Dans Novum Organum2, les premiers empiristes seraient des fourmis amassant de la nourriture (des expériences) pour ensuite les consommer (en faire des idées). De leur côté, les rationalistes seraient des araignées qui tissent leurs toiles (des idées) à partir seulement de leur corps (la raison). L’abeille, elle allie les deux en récoltant du pollen (des expériences dont on tirerait des idées), mais en faisant avec une nouvelle substance (la connaissance) par le travail et la digestion (le raisonnement). Cependant, est-ce que les idées que nous formons dans notre esprit viennent uniquement d’impressions ? Sur ce point il me semble que l’argument de Hume et Bacon comporte une faiblesse. 2 « L'empirique, semblable à la fourmi, se contente d'amasser et de consommer ensuite ses provisions. Le dogmatique, tel que l'araignée, tisse des toiles dont la matière est extraite de sa propre substance. L'abeille garde le milieu ; elle tire la matière première des fleurs des champs et des jardins ; puis, par un art qui lui est propre, elle la travaille et la digère. La vraie philosophie fait quelque chose de semblable ; elle ne se repose pas uniquement, ni même principalement sur les forces naturelles de l'esprit humain, et cette matière qu'elle tire de l'histoire naturelle [2] et des expériences mécaniques, elle ne la jette pas dans la mémoire telle qu'elle l'a puisée dans ces deux sources, mais après avoir aussi travaillé et digéré elle la met en magasin. Ainsi notre plus grande ressource et celle dont nous devons tout espérer, c'est l'étroite alliance de ces deux facultés : l'expérimentale et la rationnelle, union qui n'a point encore été formée » Francis Bacon, Novum Organum (1620), livre I, aphorisme 95 (traduction Buchon, dans OEuvres philosophiques, morales et politiques de Francis Bacon, 1836, p. 301). Peut-être que nos idées premières viennent de nos impressions, car notre raison seule à la naissance ne pourrait mener une idée en partant de rien. Par contre, elle peut certainement faire des associations entre les impressions, pousser plus loin et arriver à de nouvelles conclusions ou imaginer des idées qu’aucune impression ne nous aurait déjà transmise. Nous ne sommes pas obligés de trancher entre les deux théories. Une machine aussi complexe que la pensée humaine pourrait bien être capable d’emprunter plus d’un chemin pour se rendre à la connaissance, notamment la connaissance de lui-même. Pour conclure, bien que Hume nous ait démontré qu’il n’existe pas de « moi » ou de noyau immuable de la personnalité, il y a place à débat. Cette démonstration repose sur la proposition que les impressions soient la source de toutes nos idées, un point de vue très tranché que plusieurs philosophes ont contredit. De plus, selon Hume, nos actions seraient guidées par nos sentiments et non notre raison. Encore là, je pense qu’il peut s’agir de parfois l’un, parfois l’autre. Maintenant, il s’impose de se demander ce que nous devrions écouter pour dicter nos actions entre les sentiments et la raison, et dans quelles circonstances. Sources : Dictionnaire de la philosophie dans Encyclopedia universalis, 2000, Paris : éditions Albin Michel. Peter Kunzmann, Franz-peter Burkard et Franz Wiedmann, Atlas de la philosophie. dans Encyclopédies d’aujourd’hui, 1991, Éditions la pochothèque Jostein Gaarder, Le monde de Sophie, 1991, Oslo : Éditions points uploads/Philosophie/ commentaire-critique-notre-esprit-peut-il-se-connaitre-sans-perceptions.pdf
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- Publié le Fev 12, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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