1 Job 2012-2013 IET 2meSem 2012-2013 Cours A.T. : LE LIVRE DE JOB JEAN RADERMAK

1 Job 2012-2013 IET 2meSem 2012-2013 Cours A.T. : LE LIVRE DE JOB JEAN RADERMAKERS SJ. PROGRAMME INDICATIF le lundi de 8h.30 à 9h.30 1. 18 février : LA SAGESSE dans la Bible : Signification et enjeux 2. 25 février : INTRODUCTION au livre de JOB dans le concert de la Sagesse 3 4 mars : LE PROLOGUE (chap.1 et 2) Épreuve de Job et visite des amis 4. 11 mars : LE DIALOGUE DES SAGES Ier cycle avec Eliphaz, Bildad et Sophar (chap. 3 à 14) 5. 18 mars : 2me cycle avec les réponses de Job (chap. 15 à 21) VACANCES DE PAQUES 6. 15 avril : 3me cycle et son enchevêtrement (chap. 22 à 27) 7. 22 avril : JOB ET LA SAGESSE – PLAIDOYER DE JOB (chap. 28 à 31) 8. 29 avril : INTERVENTION D’ÉLIHOU (chap. 32 à 37) 9. 6 mai : LES CONFIDENCES DU SEIGNEUR : Première révélation à Job – La Création (chap. 38 à 40) 10. 13 mai : Seconde révélation à Job – La victoire sur le mal (chap.40 à 42) 11. 27 mai : ÉPILOGUE : Job est-il guéri ? (42,7-17) 12. 3 juin : JOB ET JESUS CHRIST ***** 2 IET 2meSem 2012-2013 18.2.2013 LE LIVRE DE JOB 1. La Sagesse dans la Bible La Sagesse, fait universel La Sagesse est un fait anthropologique universel. C’est d’abord l’acquisition d’un savoir-faire et d’un savoir-vivre qui est le bien de toute société humaine. Pour survivre, une société doit transmettre cette tradition ancestrale aux générations futures ; tel est l’objet de l’éducation familiale ou collective transmise dans l’initiation progressive des enfants et adolescents pour les mener à l’état adulte : formation transgénérationnelle qui s’exprime par des proverbes, des maximes, des récits et des paraboles qui représentent un bien culturel appréciable. En effet, la Sagesse universelle est cependant colorée par les différentes cultures qui se développent de manière propre. C’est ainsi que dans le Proche-Orient ancien, les divers peuples voisins d’Israël ont acquis leur sagesse particulière, tout en s’influençant l’une l’autre ; des emprunts aux sagesses égyptienne, mésopotamienne, puis perse ou grecque seront ainsi présents dans la tradition biblique.1 Les thèmes de la Sagesse sont ceux de la vie des peuples, à la fois coutumière et religieuse : on trouvera les motifs essentiels de la vie et de la mort, de la croissance et des modes d’existence, de l’amour et de la souffrance, du comportement social et religieux avec, éventuellement, le rapport à la transcendance. La Sagesse : troisième Écriture biblique Après la Torah (ou Loi) et les Prophètes, la Parole de Dieu passe au quotidien dans les écrits de Sagesse, précédés par une longue tradition orale. C’est une première forme de sécularisation dans un peuple qui se sait choisi par Dieu, et qui n’a pas besoin de le nommer sans cesse, sauf quand on s’adresse à lui, comme dans les psaumes. Ainsi la Parole de Dieu devient-elle aussi littérature particulière à un peuple ; ces écrits sont aussi un fait d’histoire que l’on peut détecter dans leurs éditions ou retouches successives identifiables dans leur langage, vocabulaire ou allusions voilées à des réalités historiques. Nous avons là un écho vivant de la conscience d’Israël du passé vécu dans la réalité présente et transmis dans une tradition orale avant d’être mise par écrit. Ainsi, en Israël, la Torah recueille des commandements et des coutumes enserrés dans des récits fondateurs ; les prêtres et lévites sont les gardiens de la Torah, et donc d’une manière de vivre dans le peuple de Dieu constitué par une Alliance particulière gracieusement donnée par Dieu en personne. La Prophétie est toujours située dans l’histoire, soit dans l’actualité interprétée par le regard profond et la parole vive des prophètes, soit dans une réflexion sur les événements de l’histoire, interprétés à nouveau par les écoles prophétiques. On se trouve ainsi sur la brèche d’un récit en suspens ; tous les prophètes ont été édités après l’exil à l’intention des générations ultérieures, avec une intention théologique. La Sagesse est référée au roi, qui représente en lui- même chaque personne de son peuple. Elle développe une manière de vivre sous le regard de Dieu et dans la vie quotidienne ; c’est ici l’homme qui est visé, pour lui-même, dans son intimité, avec ouverture universelle. L’Écriture de Sagesse Elle couvre divers genres littéraires, car il y a de nombreuses façons de déployer l’enseignement de la sagesse : Proverbes et enseignements : Proverbes de Salomon, *Siracide. Récit et controverse : livre de Job 1 Voir le livre suggestif de Stéphanie ANTHONIOZ, Qu’est-ce que la Sagesse ?. De l’Orient ancien à la Bible, Paris, Parole et Silence, 2011. 3 Réflexion philosophique et morale : Qohélèt, *Siracide. Cantiques : Psaumes, Lamentations, Cantique des cantiques. Roman : Ruth, Esther, Daniel 1-6, *Judith, *Tobit. Apocalypse : Daniel 7-12, *Sagesse de Salomon. Certains textes sont utilisés dans la liturgie juive : les Cinq rouleaux (Megillot) : Ruth (Semaines/Pentecôte = Shavouot) : l’Alliance, la femme. Cantique des cantiques (Pâque = Pèsach) : joie de l’amour. Qohélèt (Cabanes/Tentes = Soukkot) : destin de l’homme face à Dieu. Lamentations (9 du mois de Ab) : deuil du temple détruit. Esther (Sorts = Pourim) : la persécution, la femme. On attribue au roi Salomon, dans une tradition juive, en référence au texte de 1 R 3, racontant le songe du roi à Gabaon, trois livres de sagesse : le Cantique des cantiques, au temps de ses amours, les Proverbes à l’âge adulte, lorsqu’il gouvernait le peuple, et le Qohélèt au moment de sa vieillesse. La tradition chrétienne y a ajouté la *Sagesse de Salomon, livre en fait plus tardif. L’astérisque * signale les livres écrits en grec). La Sagesse personnifiée Une question importante, à propos de la Sagesse, est celle de sa personnification : pourquoi les textes parlent-ils d’une femme (Dame Sagesse ou Dame Folie) pour désigner la Sagesse ou son contraire ? C’est d’abord parce qu’elle est un bien universel, la femme désignant l’humanité entière ; cette dimension est évoquée par le récit de la visite de la reine de Saba à Salomon (1R 10). C’est ensuite parce que le texte de la Sagesse de Salomon utilise lui-même l’expression : prendre la Sagesse pour épouse et qu’il parle d’elle en termes de conjugalité (Sg 7-8). Mais a-t-on épuisé par là les raisons de cette personnification ? Il faudrait interroger les textes qui nous disent qui est la Sagesse : Job 28, Ba 3,9-4,4 ; cf. Pr 1 et 8 ; 31,10-31, Sir 24,1-34. Une étude du Nouveau Testament sur le sujet serait intéressante, car Jésus prend aussi la figure du Sage (notamment dans Mt 5-7, le sermon sur la montagne) et l’Esprit, pour sa part (féminin en hébreu) joue le rôle attribué à la Sagesse dans les anciens textes. De plus, certains passages de sagesse ont été appropriés à Marie, mère de Jésus. Notons les réflexions d’Anne-Marie Pelletier sur le sujet1 Le mystère d’une féminité qui précède homme-femme. « Il est remarquable que la sagesse personnifiée introduise dans la Bible la mention d’une féminité antérieure à la distinction homme-femme qui, elle, est de création (cf. Pr 8,22 ; Sg 10,11) […] Est seulement désignée une réalité divine, comportant une intériorité engendrante, dénommée "sagesse de Dieu". Présidant à la création que va élaborer une théologie de la parole, cette sagesse est ultimement identifiée au plan divin qui se déploie dans l’opacité de l’histoire humaine. De façon énigmatique mais forte, cette réalité ne met donc pas directement en jeu la différence sexuelle qui, dans la tradition biblique, n’intervient qu’avec la création de l’humanité. Est désignée une féminité antérieure à homme-femme… Que cette sagesse féminine déborde et précède l’opposition des sexes n’est probablement pas sans rapport avec les notations que relève Paul Beauchamp en Sg 3, célébrant de façon inattendue dans la tradition d’Israël l’eunuque et la femme stérile. Là où le célibat se présente comme dépassement (et non négation…) de la différence des sexes, la sagesse féminine trouve sa place et sa confirmation dans un contexte où l’homme n’est plus assujetti à l’exigence d’une fécondité charnelle. […] Quel rapport concevoir entre la féminité de la sagesse divine dont traitent les textes 1 « La Sagesse au féminin dans la Bible ». Un repérage de la question, dans J. TRUBLET (éd.), La sagesse biblique (Actes ACFEB Paris 1993), Lectio divina 160, PariS, Cerf, 1995, p.197-207. 4 bibliques et la féminité de la femme partenaire de l’homme ? Il ne semble pas que les deux féminités puissent être simplement superposables. Il ne suffit pas d’être femme pour participer à la féminité sage qui est associée à Dieu ; les sapientiaux le répètent assez, même trop. Inversément, le sage qui est censé accueillir la sagesse, l’épouser même, participe à sa féminité… Il reste que, si elle déborde la féminité de la femme, la sagesse personnifiée de la Bible ne peut se passer de la référence à la femme pour se présenter, se faire connaître, entrouvrir le secret de son mystère… » Plus loin, elle parle de l’appropriation uploads/Philosophie/ commentaire-2-job-pdf.pdf

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