Clés pour bien rédiger Quelques conseils pour optimiser la qualité de vos écrit

Clés pour bien rédiger Quelques conseils pour optimiser la qualité de vos écrits. Ce qui manque à l'auteur pour se relire ? Parfois le temps, toujours le recul. L'auteur maîtrise le contenu de son écrit dans la moindre nuance et du début à la fin. Il ne lui est plus possible d'être comme le lecteur qui découvre le texte. Celui qui relit aborde le texte d'un œil neuf. Il décèle les imperfections laissées par l'auteur, les anachronismes, les passages équivoques, peu clairs, les démonstrations difficiles à suivre, les fautes d'orthographe ou de frappe, les redites, les copier/coller hâtifs... Chacun en a fait l'expérience : il n'est pas rare de se rendre compte, trop tard, d'imperfections laissées dans un écrit que l'on a pourtant relu plusieurs fois. Voici quelques conseils permettant d'optimiser la qualité de votre rédaction. Ils valent pour tous les types de documents, même ceux pour lesquels, a priori, on ne penserait pas à les mettre en application : Optimisez la mise en page de votre document Imaginez-vous à la place du destinataire de votre écrit. Ce qu'il verra en tout premier lieu c'est la forme. Son a priori sera immédiatement négatif si cette forme n'est pas attrayante et si le non-respect des canons d'usage le déroute.  Si la mise en page d'un courrier inverse la place des coordonnées de l'expéditeur avec celle du lieu et de la date, si les espacements sont trop rares ou au contraire trop fréquents, le lecteur pourra se sentir perturbé.  En règle générale, un texte de forme dense, compacte n'apparaîtra pas agréable à lire ; il arrivera même qu'il soit décourageant dès le premier coup d'œil. La forme d'un curriculum vitae est aussi importante que contraignante. Elle doit réaliser un compromis délicat : en dire un maximum tout en préservant une présentation avenante et aérée. Accrochez l'attention de votre lecteur Quel que soit le cas de figure, les premières lignes comptent ; elles sont le premier contact du lecteur avec le fond de votre écrit. Qu'il soit question du correcteur d'une copie, du lecteur d'un mémoire, d'une thèse, d'un livre, ou encore de l'auditoire d'un discours ou d'une présentation, ne pas soigner ses premières phrases c'est prendre de risque de ne pas éveiller l'intérêt, de ne pas attirer l'attention. C'est aussi perdre en force de conviction. Un texte, quel qu'il soit, commençant par une citation bien choisie, une anecdote pertinente ou même – si le contexte s'y prête – un trait d'humour, donnera envie à votre lecteur de 1 poursuivre. Le caractère inerte du papier, de l'écran, ou de tout autre support s'éclipsera alors derrière vos mots et votre texte prendra vie dans l'œil du lecteur.  Certaines premières phrases happent immédiatement le lecteur. Celles de Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez sont de celles-ci. Elles propulsent sans attendre au cœur de l'univers énigmatique et poétique de la lignée familiale dont il est fait le récit. Si on est touché par ces premiers mots, l'effet attractif est radical : « Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace ».  Une lettre de réclamation commençant par exposer au destinataire l'enjeu, pour lui, de prendre en considération votre réclamation sera efficace dès les premières lignes. Le destinataire lira toute la suite du courrier en ayant cet enjeu à l'esprit. Votre argumentation gagnera en puissance. Adaptez le contenu à la finalité de votre écrit Il est conseillé d'établir un plan, même rudimentaire, de ce que vous voulez exprimer. Pour y parvenir, il convient d'avoir à l'esprit certains points essentiels :  Que voulez-vous dire ?  Dans quel but ?  Que sait, et éventuellement qu'attend, le destinataire de votre document ? Une fois ces points éclaircis, il est important de trier les éléments que vous voulez faire figurer dans votre texte, puis de choisir l'ordre que vous considérerez comme étant le plus justifié pour exposer votre propos. Au fur et à mesure de ce travail, tout ce qui apparaîtra superflu pourra être écarté.  Pour un courrier faisant suite à plusieurs échanges, un rappel préalable des faits sera très souvent opportun. Il méritera dans la plupart des cas d'être bref afin de ne pas accaparer l'attention de votre destinataire et de consacrer le courrier à l'essentiel.  Ayez à l'esprit, lorsque vous rédigez une copie d'examen, ce qui justifie l'existence même de l'épreuve que vous passez. Pour un devoir juridique par exemple, le but est, principalement, de contrôler les connaissances du candidat, mais aussi son raisonnement, sa pédagogie et sa force de conviction. Veillez alors en rédigeant, à vous mettre au service de ces finalités. Triez et ordonnez les arguments Lorsque l'écrit a pour but de convaincre, le tri des arguments est particulièrement important. L'idéal est d'en dresser préalablement la liste puis de rechercher la place la plus pertinente pour chaque argument.  En règle générale, commencer et terminer par deux arguments forts peut être une bonne stratégie : l'attention du lecteur est immédiatement frappée et la lecture s'achève également de manière percutante. À la fin d'une lettre de réclamation, rappeler qu'une 2 solution amiable est toujours préférable au règlement contentieux d'un différend est un positionnement courant et souvent opportun pour ce type d'argument.  Liez entre eux les arguments complémentaires : si l'un de vos arguments est susceptible d'être contré et que vous sauriez répondre à la contestation, n'attendez pas. Exposez votre premier argument et faites le suivre de l'autre argument qui désamorce la contestation. Adaptez votre style à l'objet de votre écrit Le style est essentiel car il est porteur de message. Il suffit pour s'en convaincre de lire les quatre-vingt-dix-neuf versions différentes de la même histoire dans Exercices de style de Raymond Queneau (paru en 1947). Si votre style est en décalage avec l'objet de votre écrit, il le desservira bien souvent. Un style très littéraire pourra par exemple, selon le contexte, être perçu par le destinataire de votre écrit comme pédant, obscur, condescendant ou, à l'inverse, plaisant, enlevé, flatteur... Il convient de noter que le style décalé s'épanouit particulièrement dans un contexte humoristique. Mais en dehors des rares situations où vous pourrez le cultiver, il conviendra en général, pour vous, de l'éviter. Le ton de votre texte devra être le plus juste, le plus en phase avec ce que vous voulez exprimer. Une lettre de recommandation trop directive pour le destinataire risquera d'être mal perçue. Une lettre de remerciements devra être tantôt chaleureuse, tantôt plus formelle selon la relation que vous entretenez avec son destinataire. Plus votre style sera clair et sobre pour exposer une argumentation, plus celle-ci sera convaincante... Le choix de vos mots importera aussi beaucoup. La langue française est si riche que souvent, pour exprimer un même propos, plusieurs mots sont utilisables. Le choix est alors parfois significatif. Lorsque pour la même notion il existe des synonymes et que vous choisissez d'employer, par exemple, le moins courant, le lecteur peut percevoir dans ce choix un sous- entendu. Le tout est d'en avoir conscience quand vous rédigez afin d'éviter un malentendu si votre intention n'est pas, en l'occurrence, de délivrer un message de manière incidente.  Le choix du terme « abscons » pourra véhiculer un sens caché insultant. Dans abscons il y a « con » et même si le mot ne renvoie en rien à l'insulte, votre destinataire se demandera peut-être pourquoi vous avez choisi ce terme peu courant à la place des plus usités « complexe » ou « compliqué ». Pensez qu'il pourra éventuellement, si le contexte l'y invite, en prendre ombrage...  Idem pour le terme « médiocre ». Médiocre, dans son sens littéraire, c'est mieux que moyen. Dans le langage courant en revanche, c'est devenu l'inverse. Si vous savez votre lecteur informé de cette subtilité, aucune raison de ne pas employer ce terme ! Si en revanche vous n'en savez rien, pensez que le lecteur pourra appréhender ce terme avec la connotation péjorative qu'il a désormais en pratique et interpréter votre propos en ce sens. Si cela ne correspond pas au message que vous vouliez exprimer, c'est regrettable.  Certains supports peuvent être particulièrement périlleux pour un style décalé ; c'est notamment le cas, en général, des copies d'examen... 3 Voici une petite illustration qui pourrait s'intituler « les juges, le pétard et la bouteille ». Elle est tirée d'une authentique copie d'examen de droit, plus précisément, d'un commentaire d'arrêt de la deuxième chambre civile de la Cour de cassation du 6 janvier 1993. Le thème et le contexte invitaient au sérieux : les étudiants devaient commenter une décision concernant les responsabilités civiles à établir à la suite de blessures causées par l'explosion d'une bouteille dans laquelle un enfant avait placé un pétard allumé. L'affaire avait été portée devant une juridiction de première instance, puis devant une cour d'appel avant d'être soumise à la Cour de cassation. Les juges de la Cour de cassation n'approuvaient pas uploads/Philosophie/ cles-pour-bien-rediger.pdf

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