Le Christ hébreu Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction rés
Le Christ hébreu Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. © 2015, Groupe Artège Éditions Desclée de Brouwer 10, rue Mercœur - 75011 Paris 9, espace Méditerranée - 66000 Perpignan www.editionsddb.fr ISBN : 978-2-22007-591-4 ISBN epub : 978-2-22007-823-6 Claude Tresmontant Correspondant de l’Institut LE CHRIST HÉBREU La langue et l’âge des Évangiles Présentation de Mgr J.-Ch. Thomas DESCLÉE DE BROUWER DU MÊME AUTEUR Aux mêmes éditions O.E.I.L. Le Christ hébreu L’Évangile de Jean, traduction et notes L’Évangile de Matthieu, traduction et notes L’Évangile de Luc, traduction et notes L’Évangile de Marc, traduction et notes Les Évangiles : Jean, Matthieu, Marc, Luc. Traduction, introduction- présentation, lexique. L’Apocalypse de Jean, traduction et notes Schaoul, qui s’appelle aussi Paulus. La Théorie de la métamorphose L’Histoire de l’univers et le sens de la création Les Premiers Éléments de la théologie Le Prophétisme hébreu Les Métaphysiques principales Les Malentendus principaux de la théologie Problèmes de notre temps : Philosophie des sciences et métaphysique – Théologie, exégèse et politique – Israël et l’Église (chroniques de La Voix du Nord) Aux Éditions du Cerf Essai sur la pensée hébraïque Aux Éditions du Seuil La métaphysique du christianisme et la naissance de la Philosophie chrétienne La Métaphysique du christianisme et la crise du XIIIe siècle Comment se pose aujourd’hui le problème de l’existence de Dieu Introduction à la métaphysique de Maurice Blondel Les Problèmes de l’athéisme Introduction à la théologie chrétienne La Crise moderniste Sciences de l’univers et problèmes métaphysiques La Mystique chrétienne et l’avenir de l’Homme. À Monseigneur Jean-Charles Thomas N AVANT-PROPOS ous avons traduit depuis les premières éditions les quatre évangiles, l’Apocalypse, une partie des lettres de Paul et des Actes des apôtres. Nos conclusions aujourd’hui : les quatre évangiles sont évidemment des traductions mot à mot de documents hébreux antérieurs. Ces documents hébreux antérieurs sont des notes prises au jour le jour par certains compagnons lettrés du Rabbi. Ces quatre traductions n’utilisent pas toujours le même lexique hébreu-grec. Ou bien, ils utilisent le même lexique hébreu- grec traditionnel, mais ils choisissent, dans la partie grecque du lexique, des synonymes différents. Les quatre dossiers de notes sont strictement contemporains. Les traductions en langue grecque n’ont pas dû tarder, parce que les frères de la plus ancienne communauté chrétienne de Jérusalem avaient hâte de faire connaître aux frères et aux sœurs des communautés judéennes de la Diaspora de langue grecque, sur tout le bassin de la Méditerranée, l’heureuse nouvelle. Il est vraisemblable que Paul a emporté avec lui l’une de ces traductions, peut-être celle de Luc. Pierre a peut-être emporté avec lui à Rome celle de Marc. Il est à noter que cette traduction en langue grecque est réalisée avec le lexique hébreu-grec traditionnel. Ce lexique hébreu-grec traditionnel est celui qui a servi à traduire de l’hébreu en grec la sainte Bibliothèque hébraïque. Tous les mots grecs de ce lexique sont les mots de Platon, de Sophocle, d’Eschyle et d’Euripide : le beau grec classique du Ve siècle avant notre ère. Puisque le vocabulaire grec de tous les livres du Nouveau Testament est strictement identique au vocabulaire grec de la traduction grecque de la sainte Bibliothèque hébraïque, traduction dite des LXX – il en résulte, en fonction du principe que nous avons appris à l’école communale : si A = B et si B = C, alors A = C – que les mots grecs du Nouveau Testament grec sont les mots de Platon, de Sophocle, d’Eschyle et d’Euripide. C’était donc, au Ier siècle de notre ère, du grec archaïque, le grec classique du Ve siècle avant notre ère, et non pas du tout, comme on nous l’a chanté, du grec populaire, le grec des marchands, des soldats, des marins et des prostituées de Corinthe. Et donc, ce ne sont pas des communautés du Ier siècle de notre ère qui ont produit ces documents que sont les quatre évangiles. Parce que si quatre communautés, A, B, C, D, avaient produit, vers la fin du Ier siècle et au IIe siècle, des documents, en langue grecque, elles auraient produit chacune un document dans un dialecte différent. Si une communauté chrétienne produit à Marseille un évangile, il ne sera pas écrit dans la même langue qu’un évangile produit à Lille ou Tourcoing. De plus, si les communautés chrétiennes avaient produit à la fin du Ier siècle et au IIe des évangiles, elles ne les auraient pas produits dans la langue et avec les mots de Platon, de Sophocle, d’Eschyle et d’Euripide. Si une communauté chrétienne à Pantin ou à Belleville produit un évangile, ce ne sera pas dans la langue de Jean Racine. Les quatre traductions en langue grecque que sont nos quatre évangiles ont été faites avec le lexique hébreu-grec auquel les frères et les sœurs des communautés judéennes de la Diaspora de langue grecque étaient habitués, à cause de la traduction en langue grecque de la sainte Bibliothèque hébraïque. Elles sont farcies de mots hébreux non traduits, mais simplement transcrits en caractères grecs qui ne faisaient pas difficulté pour les frères et les sœurs des communautés judéennes, puisqu’ils y étaient habitués, et d’expressions hébraïques typiques traduites littéralement, qui étaient strictement inintelligibles pour les goïm, mais parfaitement compréhensibles pour des Judéens. Pour comprendre quelque chose à ces documents, il faut donc forcément remonter à leur racine hébraïque. Dans nos traductions en langue française des quatre évangiles et de l’Apocalypse, nous avons respecté, autant que faire se peut, l’ordre de la phrase grecque qui suit strictement l’ordre de la phrase hébraïque qui est dessous. C’était la règle chez les anciens traducteurs de la Bibliothèque hébraïque en grec. Pourquoi n’a-t-on pas encore retrouvé – à ma connaissance du moins – des fragments des documents hébreux originaux ? Pour une raison simple que les paléontologistes connaissent bien et depuis longtemps. Pour qu’un animal se fossilise, il faut des circonstances particulières relativement rares. Pour qu’il soit conservé, il faut des conditions physiques rares. Pour qu’on trouve un fossile, il faut de la chance et des circonstances fortuites, ou une induction. En sorte que, lorsqu’on trouve quelques fossiles d’une espèce donnée, c’est qu’elle était déjà très répandue. Le P. Teilhard observait depuis longtemps que, pour cette raison, les tout premiers commencements d’une espèce, d’un groupe zoologique, nous échappent toujours. – Les documents hébreux initiaux, c’est-à-dire les notes prises au jour le jour, étaient en petit nombre. Les traductions en langue grecque ont été communiquées aux communautés chrétiennes lors de leurs fondations, puis recopiées lorsque les communautés chrétiennes se communiquaient entre elles ces traductions. Ainsi, nous avons des milliers de manuscrits avec des milliers de variantes. Les documents hébreux initiaux étaient en tout petit nombre. Lorsque la guerre a éclaté en 66 entre les Romains et les Judéens, la petite communauté chrétienne de Jérusalem, persécutée à mort par les hautes autorités de Jérusalem, les rois judéens de la sinistre dynastie des Hérodes ; les grands prêtres ; les gouverneurs romains – s’est enfuie de l’autre côté du Jourdain, comme le lui ordonnait Jean de l’Apocalypse. Après la guerre, que s’est-il passé ? Que sont devenus les précieux documents ? Nous ne le savons pas encore. Les équipes de traducteurs qui ont traduit ces documents se sont probablement consultés ; ils se sont probablement communiqué des documents ; ils ont probablement échangé des renseignements. Ils ont peut- être discuté entre eux de la mise en place des documents, en sorte que nous trouvons des séries parallèles. C’est ce qui explique la complexité du problème que l’on a appelé le problème synoptique. Les plus anciens manuscrits des traductions grecques des Évangiles sont disparus eux aussi, ou n’ont pas encore été retrouvés. Sauf quelques fragments : par exemple, un fragment de la traduction grecque de l’Evangile de Marc, qui pourrait bien dater de l’année 50 (Carsten Peter Thiede, Die alteste Evangelien-Handschrift, 1986 ; traduction française aux mêmes éditions). Paris, le 4 décembre 1993. A PRÉSENTATION utant le dire tout net : ce livre déplaira ; certains le considéreront comme nul et non avenu. Pourquoi ? Parce qu’il ne répète pas les opinions actuellement dominantes. Il représente une minorité. Parce qu’il donne trop d’exemples mêlant le français, le grec et l’hébreu : ce qui gêne le lecteur non initié. Mais les spécialistes le trouveront trop succinct. Ils n’y verront pas, en bas de pages, ces interminables suites de citations qui donnent l’impression d’une thèse parfaitement étayée. Parce qu’il conserve un style extrêmement direct, presque oral, le ton d’une conversation. Parce qu’il émane d’un auteur connu surtout pour son œuvre philosophique. On aura beau jeu de prononcer le verdict éliminatoire : te voici totalement égaré dans le domaine biblique, spécialité bien calibrée, réservée à des exégètes selon la loi courante de la spécialisation comme preuve principale de qualité. Faut-il ajouter qu’il semblera réactionnaire, autrement dit… écrit en réaction ? Il partagera donc la condamnation si courante – mais inavouée parce que non avouable – couvrant toute hypothèse qui ne semble pas préparer de nouveaux progrès. Mais sa forme de progrès consiste, précisément, à ne uploads/Philosophie/ claude-tresmontant-le-christ-hebreu.pdf
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- Publié le Jul 10, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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