CHAPITRE 2 : LES SOCIOLOGIES CONSTRUCTIVISTES • Peter Berger et Thomas Luckmann
CHAPITRE 2 : LES SOCIOLOGIES CONSTRUCTIVISTES • Peter Berger et Thomas Luckmann : La construction sociale de la réalité. • Pierre Bourdieu Qu'est-ce que le constructivisme ? Le constructivisme désigne un ensemble de travaux qui appréhendent la réalité sociale non comme une réalité en soi mais comme une réalité élaborée par des acteurs individuels et collectifs, en situation. Émergé au 20ème siècle, le constructivisme vise à dépasser l'opposition entre holisme et individualisme. • H olisme (du grec Holos) : théorie qui consiste à privilégier l'étude du tout sur les parties. Société comme entité surplombant les actions individuelles ; cette démarche préconiserait l'étude des déterminants sociaux qui pèsent sur les individus. • Individual isme méthodologique : théorie qui part de l'individu pour analyser les phénomènes collectifs. → une partie de ces travaux considère que la recherche de l'intérêt individuel est le but de l'individu (qui recherche son bonheur). Dans l'opposition holisme/individualisme ; l'étude du tout qui doit privilégié l'étude des actions individuel ou l'inverse ; à cela les travaux constructivistes disent qu'il faut faire les deux. Les théories constructivistes refusent ainsi de mettre l'accent seulement sur des acteurs ou seulement sur des structures. Au contraire ces théories constructivistes, qui constituent toutes les théories aujourd'hui en sociologie, considèrent que c'est dans l’imbrication entre les structures sociales et individuels que l'on peut comprendre des phénomènes sociaux. Pour le dire autrement, les individus et leurs actions individuelles ne signifient pas grand chose sans les structures sociales qui les composent, et à l'inverse à la société est composé d'individus et d'actions individuelles. Elles ont émergés au début du 20ème siècle mais prédominance au milieu du 20ème siècle. • Peter Berger et Thomas Luckmann : La construction sociale de la réalité (1966). Peter Berger est né en 1927 en Slovénie, il est américain. Thomas Luckmann est né en 1929 en Autriche, il est allemand. – Ils publient ensemble La construction sociale de la réalité, c'est un livre important dans l'histoire de la sociologie. – Ils migrent vers les États-Unis après la 2GM. – Tous deux élèves de Schütz, à la New School for social research à New York. – La sociologie phénoménologie porte une attention extrême aux processus par lesquels l’individu s'efforce de comprendre le sens de son action. Ils ont une préoccupation des processus par lesquels individus vont donné du sens à leur action. Comment des individus sont amenés à donner du sens à leur action ? Articulation entre faits objectifs et significations objectifs. Comment se fait-il que les individus très différents socialement arrive à vivre ensemble ? Quelles sont les socialisation qui permettent à ces individus de vivre ensemble ? Nous verront 2 points avec Berger et Luckmann : I) Comment les individus s'approprient-ils le monde social ? II) La double dimension du social. I) Comment les individus s'approprient-ils le monde social ? Comment s e fait-il que les individus parviennent à ordonner leur expérience et leur donner du sens ? Pour répondre à cette question ils vont développer un concept proposer par Schütz. Ce concept c'est le « stock social de connaissances ». C'est grâce à ce concept que l'on va comprendre comment des individus classent, hiérarchisent et donnent du sens à leurs actions quotidiennes. → C'est le fait que des individus en répétant leur action quotidienne finissent par ajuster leur action au contexte de la situation. Citation : « L’accoutumance implique l’importante acquisition psychologique du rétrécissement des choix. Alors qu’en théorie, il peut y avoir des centaines de façons de construire une pirogue en allumettes, en pratique l’accoutumance réduit cette multitude à une unique possibilité. Elle libère l’individu du poids de « toutes ces décisions […] l’activité entreprise à l’intérieur de ces situations peut dès lors être anticipée. » Ce stock social de connaissances, c'est un stock qui va être accumuler par l'expérience de la vie quotidienne et qui va nous permettre de réagir lorsque l'on est confronté à une situation. Dans notre vie de tous les jours, il y a tous une série de réaction que l'on a qui sont automatique. Ça limite l'incertitude des actions, mais il nous arrive de se retrouver dans des situations quotidiennes qui nous donnent de l'incertitude. Les individus disposent de schémas classificatoires qui leur permettent de classer de désigner leurs semblables, objets qui les entourent : ces routines qui permettent de classer vite (inconsciemment souvent), permettent de répondre à l’incertitude du monde social. Parmi ces routines de classement, il y a ce que Berger et Luckmann nomment la typification : → La typification c'est l'opération de classement des individus que l'on rencontre pour réduire l'incertitude et opter pour le comportement idéal. Les individus par l’accoutumance de leur expériences, optent individuellement des schémas classification pour classer les individus, comportements... Lorsqu'on rencontre quelqu'un on va typifier, on va classer l'autre, en fonction des routines qu'on a incorporé dans son expérience. Ce classement fait l'objet d'une construction en situation. La typification n'est pas fixer une fois pour toutes mais dépend des échanges, des interactions avec les autres qui vont modeler ce schéma classificatoire. Les situations sont déterminantes mais l’expérience du passé l'est aussi énormément. Il n'y a pas que les interactions n'ont plus qui détermine la typification, on peut avoir des avis sur des groupes qu'on ne côtoient pas. « La réalité de la vie quotidienne contient des schémas de typification en fonction des quels les autres sont traités et « appréhendés » dans des rencontres de face-à-face. Ainsi, j’appréhende l’autre en tant qu’homme, européen, acheteur, type jovial, etc. […] l’autre m’appréhende aussi de manière typifiée en tant qu’homme, « américain », que vendeur, que compagnon prévenant, etc. Les typifications de l’autre subissent l’influence de mon interférence (les manières que j’ai de réagir) et réciproquement, (les miennes subissent l’influence de son interférence). En d’autres termes, les deux schémas typificatoires font partie d’une « négociation » continuelle à l’intérieur d’une situation de face-à-face » Le langage est très important, il est central nous dit Berger, c'est un outil permettant de typifier et d'affiner des catégories. Nous disposons de mots pour classe une expérience dans un genre ou dans un autre. Il permet de : • se mouvoir dans le monde en affinant ses propres repères avec autrui, • partager ses représentations avec autrui, • construire une représentation du réel. Mais il n'en reste pas moins que le monde réel est multiple, c'est une réalité multiple et infini, donc pour faire face à ce réel incertain, l'individu va chercher à se façonner une représentation de la réalité qui est la moins incertaine possible. Il va se constituer une représentation du réel plausible qui est fondé sur une structure de plausibilité. Ça veut dire que dans toutes formes de représentations et de situations il va écarter les représentations du réel qui lui paraissent contradictoires avec l'idée qu'il s'en fait habituellement. Les connaissances que nous avons des situations sont forcément limiter afin de permettre aux individus de vivre ensemble. La réalité quotidienne n'est jamais clair mais opaque, pas perceptible de manière générale. « La réalité de la vie quotidienne apparaît toujours comme une zone de lucidité derrière laquelle se trouve un fond d'obscurité. » Dans la vie quotidienne nous avons qu'un faisceau d'indice qui nous permette de cadrer nos réactions et de les comprendre. II) La double dimension social = Double dimension : socialisation primaire et socialisation secondaire + subjectivité des individus et rôle des institutions sociales. Les individus s'approprient le monde social dans lequel ils vivent au cours du processus de socialisation qui aboutit à ce que les individus finissent par considérer le monde qui les entoure comme « naturel » et évident. La société se présente comme la réalité sociale et résulte d'une multitude d'expériences à partir desquelles les individus vont intérioriser leur vision du monde. La socialisation est un processus dialectique composé de 3 phases : extériorisation, objectivation, et intériorisation. Le bébé va simultanément extérioriser son propre être dans le monde social et va en même temps l'intérioriser comme une réalité objective. Pour eux, la socialisation secondaire, intervient après et correspond au processus par lequel, l'individu est déjà socialiser et va incorporer de nouveau secteur du monde social. C'est au cours de ce processus que l'individu intègre le jeu des règles sociales. Au cours de la socialisation primaire, l'individu forge ses repères initiaux auprès de ses autrui significatifs (parents) pour devenir un membre de la société. Cette socialisation est fondamentale, le rôle des parents est primordial. Cette imprégnation du monde sociale se réalise notamment par les interdits réaliser dans les familles. C'est de manière quotidienne est très routinière que s'opère la socialisation. Ces interdits vont finir par s'inscrire dans la conscience de l'enfant et vont progressivement se détacher de celui qui les a formulé. Ce moment de socialisation est particulièrement important car le monde qui va être formulé par les autrui significatifs est le seul monde pour les enfants. Le monde social n'est pas simplement un monde qui s'incorpore de manière cognitives, mais s’incorpore parce qu'il a un sens affectif. Ces moments de socialisation primaire sont importants parce qu'ils uploads/Philosophie/ chapitre-2-les-sociologies-constructivistes-qu-x27-est-ce-que-le-constructivisme 1 .pdf
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- Publié le Sep 01, 2021
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