Les détresses neurologiques sont une atteinte du système nerveux central ou pér

Les détresses neurologiques sont une atteinte du système nerveux central ou périphérique. En raison du vieillissement de la population, elles sont la 3e cause de mortalité en France. En cas de survie, elles laissent souvent des séquelles particulièrement invalidantes. A. Définitions et causes Les origines d’une détresse neurologique peuvent être multiples. Les plus fréquentes sont: • traumatiques: - traumatisme crânien, - traumatisme du rachis, Les détresses neurologiques à caractère traumatique sont traitées dans le chapitre de traumatologie; • non traumatiques: - origine métabolique (dysfonctionnement du corps comme l’hypoglicémie), - accident vasculaire cérébral (ischémique ou hémorragique), - méningites, - épilepsie, - origine cardiaque, - tumeur du cerveau; • réflexes: - syncopes vagales, - hypotension orthostatique (favorisée par la prise de médicaments, d’alcool, une hypovolémie…). B. Signes généraux La quasi-totalité des troubles ou des détresses neurologiques se manifeste par des signes communs, qui peuvent être isolés ou associés. Le bilan d’une victime présentant un trouble ou une détresse neurologique, doit comporter la recherche systématique de tous les signes suivants: • signes neurologiques: - perte de connaissance; - troubles de la conscience; - coma; - convulsions; - diminution ou perte de sensibilité; - diminution ou perte de motricité; - anomalie des réactions pupillaires; - altération de la parole; - trouble du comportement; - céphalées inhabituelles; - troubles de l’équilibre. • autres signes dus à l’interaction des grandes fonctions vitales. Toute atteinte neurologique peut entraîner une altération des autres fonctions vitales. Les signes de la détresse neurologique pourront donc être associés à ceux des détresses respiratoires et circulatoires. C. Conduite à tenir générale La conduite à tenir générale au cours d’un trouble ou d’une détresse neurologique consiste, après avoir exécuté, si nécessaire, les gestes d’urgences immédiats, à: Évaluer le niveau de conscience. Évaluer les autres fonctions vitales. Mettre la victime en position d’attente adaptée. Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire (cf. fiche technique 20-1). Protéger la victime contre le froid ou les intempéries. Calmer et rassurer la victime. 6 5 4 3 2 1 1 BSP 200.2 - Secours à victimes 5.1 Généralités 5 Les troubles et les détresses neurologiques BSPP_05:Layout 1 12/05/11 16:35 Page 1 BSPP_05:Layout 1 12/05/11 16:35 Page 2 A. Généralités La syncope est un symptôme défini par une perte de connaissance brève (perte de contact avec le monde extérieur sans aucune communication) à début d’installation progressive ou brutale, s’accompagnant d’une perte du tonus postural (donc souvent d’une chute), avec un retour rapide à un état de conscience normal. Cependant, toutes les pertes de connaissance brèves ne sont pas des syncopes (traumatisme crânien, certaines crises d’épilepsie…). Les syncopes sont dues à une diminution globale et passagère de la perfusion du cerveau. Leur origine est donc le plus souvent circulatoire. Les syncopes peuvent être bénignes, d’origine vagale ou consécutives à une hypotension orthostatique. Elles peuvent également traduire l’existence de pathologies graves sous- jacentes (trouble du rythme cardiaque, infarctus du myocarde…) qui ne seront pas étudiées dans ce chapitre. Il faut impérativement rechercher les signes spécifiques de ces maladies graves (examen complet de la victime), avant de conclure à la nature bénigne de la syncope. Les malaises ne comportant pas de perte de connaissance sont décrits dans le chapitre 9 - partie 1. Cas particulier de la syncope vagale Le terme de malaise vagal, anciennement utilisé pour décrire ce type de manifestation, est remplacé maintenant par celui de syncope vagale. Le mécanisme de la syncope vagale est le suivant: lors d’une forte émotion ou d’une douleur vive, il y a d’abord une activation du système nerveux sympathique (réaction normale de l’organisme à une détresse) qui provoque tachycardie, augmentation de la pression artérielle, pâleur par redistribution du sang vers les organes prioritaires (cœur, poumons, cerveau) et souvent sueurs. Le système nerveux parasympathique est ensuite activé pour revenir à l’équilibre. Chez certaines personnes, la réponse du système parasympathique est excessive et entraîne une augmentation exagérée de l’activité du « nerf vague », nerf ralentisseur du cœur et dilatateur des vaisseaux sanguins. Ces deux phénomènes entraînent une baisse de la pression artérielle et par conséquent du débit sanguin cérébral pouvant provoquer une perte de connaissance. Ces syncopes vagales sont bénignes. B. Signes spécifiques Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage: • les circonstances de survenue de la syncope (souvent en fin de repas, en atmosphère chaude, émotion…); • le mode de survenue: progressif ou brutal; • l’existence de signes d’alarme précurseurs (troubles de la vue, bourdonnement d’oreilles, son de cloches, bouffée de chaleur…); • une chute éventuelle et ses conséquences; • une amnésie de l’épisode ou une perte de connaissance décrite par l’entourage; • parfois des mouvements musculaires (cloniques) rappelant ceux de la crise d’épilepsie mais de courte durée (< 1 min). Rechercher ou apprécier: • des sensations « d’étourdissement » ou de vertiges »; • un pouls lent ou difficilement perceptible; • une pâleur, des sueurs; • des troubles de la vision, une réduction du champ visuel ou des mouvements oculaires anormaux; • des manifestations sonores comme des bourdon - nements d’oreille, des sons de cloches…; • des nausées ou des vomissements; • une perte d’urine; 5 3 BSP 200.2 - Secours à victimes 5.2 Les syncopes La syncope imminente Des signes alertent la victime d’une perte de connaissance imminente sans forcément qu’elle ait lieu si des gestes adéquats sont effectués immédiatement. Quand le débit sanguin cérébral diminue, les victimes peuvent ressentir certains signes avant la perte totale de connaissance. Ils décrivent des sensations « d’étourdissement » et de « vertiges », une perte du contrôle des mouvements des yeux ou d’autres mouvements, une vision trouble, une réduction du champ visuel et des manifestations sonores à type de bourdonnement d’oreille. Ils sont souvent pâles et présentent des sueurs et des nausées. La syncope vagale typique Les signes sont identiques à ceux de la syncope imminente, mais cette fois, faute de gestes adaptés, la victime perd connaissance. La syncope vagale atypique La personne perd connaissance brutalement, sans signes précurseurs, et chute plus ou moins violemment avec un risque de blessure. Classification des syncopes i BSPP_05:Layout 1 12/05/11 16:35 Page 3 • une absence de morsure de langue; • la présence de traumatismes éventuels, si chute; • les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse neurologique; • les signes des détresses respiratoire ou circulatoire. C. Conduite à tenir En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de: Allonger à plat dos la victime consciente, en surélevant les jambes afin de faciliter la récupération. Mettre en PLS jusqu’à une reprise de conscience complète (cf. fiche technique 17-1 et 17-2). Immobiliser la tête et le rachis en cas de chute brutale lors de la syncope ou au moindre doute. Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire. Dès que la personne est allongée, les mécanismes régulateurs de l’organisme se mettent en marche et la personne reprend, normalement, rapidement connaissance. 4 3 2 1 BSP 200.2 - Secours à victimes 4 BSPP_05:Layout 1 12/05/11 16:35 Page 4 A. Généralités Il s’agit d’une altération de la conscience qui dure depuis plus de 5 minutes et qui peut être légère ou profonde. Les causes des comas peuvent être délicates à déterminer du fait de l’absence totale de renseignements de la part de la victime ou de l’entourage. On peut citer parmi les plus courantes: • un traumatisme crânien; • une hypoglycémie (le taux de sucre diminue dans le sang provoquant un ralentissement du fonctionnement des cellules du cerveau); • une hypoxie cérébrale (diminution de l’oxygénation du cerveau, qui provoque un ralentissement du fonctionnement des cellules cérébrales) pouvant être causée par: - une détresse respiratoire ou circulatoire, - un accident vasculaire cérébral, - une intoxication par les fumées d’incendie ou le monoxyde de carbone; • une intoxication par drogues, alcool, médicaments, certains produits industriels; • une hyperthermie ou une hypothermie grave; • une méningite, une tumeur cérébrale; • des troubles métaboliques. Un coma profond a pour conséquence: • une chute de la langue, qui obstrue les voies aériennes si la personne est sur le dos; • une perte du réflexe de déglutition et de toux avec possibilité de passage dans les bronches de vomissements, de sang, de salive, entraînant un état asphyxique aigu; • une détresse respiratoire par dépression des centres de la respiration (intoxication par drogue, par médicaments, traumatismes cérébraux, AVC, tumeurs…); • une hypothermie grave. En fonction de son origine, le coma peut être isolé ou associé à des traumatismes ou des atteintes des autres grandes fonctions vitales. B. Signes spécifiques Rechercher par l’interrogatoire de la famille ou des témoins: • les circonstances de survenue: traumatisme, intoxications (rechercher des boîtes de médicaments, des bouteilles d’alcool…), une maladie (rechercher de l’insuline dans le réfrigérateur si aucune cause n’est retrouvée…); • l’horaire de la perte de connaissance; • les modalités d’apparition du coma: brutal ou progressif, précédé d’une fatigue extrême, d’une agitation (hypogly- cémie), de maux de tête, de vomissements • les antécédents médicaux et chirurgicaux; • les traitements suivis. Rechercher ou apprécier: • les signes généraux d’un trouble ou uploads/Philosophie/ bsp-2002-05-troubles-et-detresses-neurologiquespdf-pdf.pdf

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