Athéisme 1 Athéisme L’athéisme est une attitude[1] ou une doctrine[2] qui ne co
Athéisme 1 Athéisme L’athéisme est une attitude[1] ou une doctrine[2] qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit, contrairement, par exemple, au déisme, au théisme et au panthéisme qui soutiennent ces existences, ou à l’agnosticisme qui considère qu’on ne peut répondre à ces questions. Étymologie Usages anciens αθεοι (« atheoi ») dans la lettre aux Éphésiens (2,12) attribuée à Paul de Tarse - Papyrus 46 du début du IIIe siècle[3] Dans la Grèce Antique, l’adjectif atheos (en grec : ἄθεος, composé du ἀ- privatif + θεός dieu) signifie « sans-dieu ». Le préfixe « a » indique une absence de dieu revendiquée en Grèce dès le Ve siècle av. J.-C. et prend le sens de « rompre la relation avec les dieux » ou « nier les dieux » à la place de l’ancien sens asebēs (en grec : ἀσεβής ), « impie ». Les traductions modernes des textes antiques transcrivent « atheos » en « athée ». Il existait aussi le terme ἀθεότης (atheotēs), « athéisme ». Cicéron traduisit le mot grec en un mot latin, atheos. Le terme est fréquemment utilisé au cours du débat entre les premiers chrétiens et les hellénistes, chaque camp accusant l'autre d'être « atheos » dans le seul sens péjoratif qui existait à l'époque[4] , qui n'est pas celui d'incroyance ou d'hérétique, mais d'impiété ou de vanité. En français Le mot athéisme apparaît au XVIe siècle. La première mention en français en est faite dans le texte de François de Billon, Le Fort inexpugnable de l’honneur du sexe féminin, en 1555. Il désigne alors l’incroyance d'un peuple. Il dérive du mot athée et du suffixe -isme et qualifie donc « la doctrine de l'athée ». Le mot athée (dans sa version française) remonte également au XVIe siècle (première mention : François Rabelais dans Lettre à Érasme décembre 1532). Le mot est composé du préfixe « a » privatif qui signifie sans et du radical grec théos signifiant dieu et vient de l'acception chez Platon de l'adjectif grec atheos [Αθεος (Ire décl.)] « qui ne croit pas aux dieux » (les dieux grecs) qui sera repris en latin chrétien par atheos « qui ne croit pas en Dieu » (le dieu biblique)[5] . Avant d’acquérir son sens actuel, le mot athée a eu nombre d’usages différents, qui ne sont plus usités : • Selon Émile Littré, « les Grecs distinguaient les prénoms athées (par exemple Platon) et les prénoms théophores (par exemple Dionysos) ». Un prénom « athée » est donc simplement un prénom « laïc », qui ne se réfère pas à la religion. • En 167 après J-C., à Smyrne, un chrétien nommé Polycarpe, refusant de rendre hommage à l’empereur alors divinisé, se vit proposer le choix entre le bûcher ou crier Athéisme 2 publiquement « Mort aux athées ». Polycarpe s'exécuta, mais en indiquant clairement que c’étaient ses accusateurs qu’il désignait ainsi[6] . • Autrefois, en Europe, les Églises appelaient athées ceux qui ne respectaient pas ou que partiellement ses dogmes, doctrines, et autres enseignements. Le terme est alors évidemment péjoratif, connotation qu’il a officiellement perdue depuis, bien qu'on observe [Qui ?] une résurgence de l’anti-athéisme[7] chez certains courants religieux[8] avec le renouveau du fondamentalisme[9] Définitions Image symbolisant l'athéisme au cœur des sciences L’athéisme, dans sa variété matérialiste, consiste habituellement à ne pas croire, à ignorer et à ne pas considérer les propos et les écrits faisant état de phénomènes surnaturels et donc par extension, à ne pas reconnaître l’existence de quelque divinité que ce soit. L'opinion athée se revendique comme fondée sur le rationnel. Il existe néanmoins diverses formes d’athéisme en fonction des fondements et de la culture de chaque individu. Dans les pays de langue française, il convient en outre de distinguer l'athéisme de l’agnosticisme et de l’anticléricalisme. Caroline Fourest pense cependant que les athées francophones estiment fréquemment, pour des raisons historiques, que l'anticléricalisme est nécessaire et, dans ce cas, ils se déclarent laïques, c'est-à-dire, dans cette acception, militants de la laïcité[10] . Pour cette dernière raison, les auteurs ont des difficultés à définir de la meilleure façon possible l'athéisme et à le classer, puisqu'il peut à la fois signifier une simple absence de croyances et un rejet réel et conscient des religions[11] . Plusieurs catégories ont été proposées pour tenter de distinguer ces différentes formes d'athéisme, la plupart le définissant comme absence de croyances en une ou plusieurs divinités permettant ainsi de couvrir la variété de ce non-théisme[12] . De plus, la diversité des définitions possibles de la divinité engendre des ambiguïtés dans le champ de la notion d'athéisme : une croyance sera compatible ou non avec l'athéisme selon que son objet sera ou pas considéré comme une divinité. Les phénomènes rejetés par les athées pourront aller de la figure de Dieu personnifié, comme celui de la religion chrétienne, à l'existence de toute réalité spirituelle, surnaturelle ou transcendantale. Athéisme 3 Fondements de l’athéisme L'athéisme est une position philosophique qui admet des fondements divers selon les auteurs (et partant, selon ceux qui les suivent). L'athéisme scientifique Laplace, symbole de l'athéisme scientifique Les progrès de la science depuis l'époque des Lumières permettent d'expliquer le monde de manière de plus en plus satisfaisante sans recours à aucun dieu, comme le montre l'échange célèbre : Napoléon : Monsieur de Laplace, je ne trouve pas dans votre système mention de Dieu ? Laplace : Sire, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse. [13] On en connaît moins la suite : d'autres savants ayant déploré que Laplace fasse l'économie d'une hypothèse qui avait selon eux « le mérite d'expliquer tout », Laplace répondit cette fois-ci à l'empereur : Cette hypothèse, Sire, explique en effet tout, mais ne permet de prédire rien. En tant que savant, je me dois de vous fournir des travaux permettant des prédictions (cité par Ian Stewart et Jack Cohen). À l'époque où les connaissances scientifiques (plus particulièrement celles concernant les sciences de l'univers) en étaient encore à leurs balbutiements, le principe d'économie penchait plutôt en faveur du religieux qui apportait des réponses simples à comprendre aux questions complexes de l'humanité, ce qui justifiait le recours à l'hypothèse Dieu dans des raisonnements rationnels[réf. nécessaire]. L'observation d'Aristote était la règle : un monde sublunaire peu prévisible régi par des mouvements unidirectionnels (chute des corps pesants, montée de la vapeur d'eau), et un monde céleste, au-delà de la sphère lunaire, parfaitement compréhensible et formé de cycles éternels : la complexité était simplement renvoyée dans « l'autre monde », le monde divin. Inversement, depuis quelques siècles, les progrès dans les sciences ont donné de nombreux éléments permettant d'éviter le recours à l'intervention divine dans la démarche de compréhension du monde, notamment par la réfutation des thèses créationnistes lors de la découverte du Big Bang et de son explication [14] . On nomme athéisme scientifique la démarche en inférant que le rôle de la croyance religieuse dans l'explication du monde est caduc. L'argument voltairien (qui devient alors : qu'est-ce qui explique que la physique obéisse à telles règles plutôt qu'à d'autres ?) est renvoyé à un stade ultérieur d'accomplissement de la science, ou bien comme inconnaissable fondamental. L'astrophysicien Stephen Hawking estime que connaître la provenance de ces lois sera comme connaître la pensée de Dieu. Athéisme 4 L'athéisme philosophique À quelques nuances près, la réflexion philosophique occidentale tend en général à naturaliser le divin, à le ramener dans le monde, comme chez Spinoza. Elle prépare ainsi la voie à un athéisme fondé sur une doctrine philosophique, l'athéisme philosophique. Il trouve son origine chez le philosophe grec Démocrite, et s'appuie sur des arguments variés, du domaine du relativisme, du rationalisme, du nihilisme, et même de la morale. L'athéisme refuse de postuler l'existence d'entités dont l'existence n'est ni prouvée ni observable, et souligne également l'immoralité éventuelle de cette existence (La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas, Stendhal). Il n'y a pas d'arguments valables pour soutenir la croyance en l'existence d'un dieu quelconque, qu'il soit conçu par l'homme (anthropomorphique) ou qu'il soit une abstraction métaphysique. À partir des Lumières, qui s'inspirent de l'antiquité gréco-romaine, et jusqu’à aujourd'hui, plusieurs philosophes parvinrent à disserter avec liberté sur l'hypothèse de l'existence de Dieu ou des dieux, soit pour la remettre entièrement en cause, soit pour la reformuler. L'œuvre de Spinoza constitue l'une des critiques les plus remarquables du phénomène religieux[15] . L'affaire Galilée est sans doute l'une des sources, si ce n'est la principale, de l'athéisme philosophique du XVIIe siècle et des siècles suivants, car elle remit en cause les fondements et la classification des connaissances posés par la scolastique au XIIIe siècle (voir Descartes et les principes de la philosophie, 1644). Dans le Drame de l'humanisme athée (1944, réédité en 1998), Henri de Lubac identifie quatre philosophes qui, selon lui, ont nié le plus radicalement l'existence de Dieu au cours du XIXe siècle : • Auguste Comte, avec sa philosophie et sa religion positivistes, dont la loi des trois états conduit à un monde sans religion, et uploads/Philosophie/ atheisme.pdf
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- Publié le Dec 15, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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