Conception de l’individu –psychologie cognitive (L1 S1) Conception de l’individ

Conception de l’individu –psychologie cognitive (L1 S1) Conception de l’individu Psychologie cognitive Christelle Robert I/ Qu’est-ce que la psychologie cognitive ? 1/ Psychologie et cognition 1-1/ Cognition Le terme « cognition » est un terme assez à la mode. Il désigne tout ce qui se rapporte à la connaissance, tout ce qui cherche à la décrire et à l’expliquer. Ce terme s’applique à des organismes qui peuvent être très différents les uns des autres. L’être humain n’est pas le seul doué de cognition. Quand on parle d’organismes, ici, cela désigne aussi bien les animaux et les humains que les robots (systèmes artificiels). Certains systèmes artificiels sont en effet aussi doués de cognition. ex : le robot Ashimo, mis au point pas des japonais, et le robot Deep Blue, le premier ordinateur ayant vaincu un champion d’échec en 1997. Leur cognition est calquée sur celle des êtres humains. Quelles sont les caractéristiques d’un système cognitif ? On doit regrouper 3 caractéristiques : - c’est un système qui dispose de connaissances. Quand on parle de connaissance, on désigne une représentation mentale d’une donnée externe. o ex : la donnée externe est un arbre. Tout un système de cognition est dédié à la reconnaissance de l’arbre dans le cerveau. Chacun peut avoir une représentation différente d’un même objet (certain pensent à un sapin lorsqu’on leur dit « arbre », d’autres pensent à un chêne). - c’est un système capable de traiter des données externes (input), par son système visuel, auditif, tactile… - c’est un système capable de produire un comportement (output) basé sur ses propres connaissances et sur le traitement qu’il a fait des données externes. 1-2/ Etudier les systèmes cognitifs On va étudier la façon dont les systèmes cognitifs naturels (ex : les être humains) réalisent des tâches complexes. On est donc assez proches des sciences de la vie. Quelles sont les étapes, au niveau psychologique, qui permettent de réaliser une tâche complexe ? Comment, par exemple, transformer une phrase verbale en prise en notes ? Mais ce n’est pas que s’intéresser à l’être humain : étudier les systèmes cognitifs, c’est aussi étudier la façon dont les systèmes artificiels (les robots) doivent être conçus pour réaliser les mêmes tâches. Le fonctionnement de ces systèmes est très complexe car ce sont des systèmes adaptatifs, ils ne sont pas figés. Ils sont capables d’apprendre des informations et de se Conception de l’individu –psychologie cognitive (L1 S1) réorganiser sans arrêt, notamment lorsque l’information traitée ne correspond pas à la connaissance qui était stockée jusque là ou lorsque le comportement n’est pas adapté. ex : lorsqu’on est entrés en psycho, on avait tous une certaine vision de la matière, cependant on a depuis réorganisé nos connaissances en fonction de ce qu’on a vu. Quand on parle de capacité cognitive, ce sont pour la majorité des capacités humaines. C’est ce qui correspond, de façon globale, à l’intelligence. Ce qu’on peut dire, c’est que la cognition est le produit de l’activité cérébrale. 1-3/ Les sciences cognitives La psychologie cognitive peut être située au sein d’un ensemble de sciences : les sciences cognitives. C’est un ensemble de disciplines scientifiques qui ont toutes pour point commun d’étudier des systèmes cognitifs sous différents aspects. Parmi les sciences cognitives, on trouve la philosophie, tout ce qui est de l’ordre de l’intelligence artificielle (qui travaille sur des modélisations, des simulations, et le développement de robots), la sociologie cognitive, la linguistique (mais aussi la psycholinguistique), les neurosciences, et puis bien sûr la psychologie. Toutes ces disciplines interagissent entre elles pour donner lieu à des recherches interdisciplinaires (ou multidisciplinaires). L’objectif de ce type de recherche est d’étudier un même objet sous différents angles, ce qui permet d’avoir une compréhension très complète du fonctionnement de cet objet. ex : comment rédige-t-on un texte ? On pourrait solliciter un psychologue, un linguiste et un chercheur en intelligence artificielle. ① modèles de rédaction de texte (développés dès les années 80). Le modèle de Kellogg, en 1996, stipule qu’il y a 3 étapes : formulation (planifier et traduire), exécution (programmer et exécuter) et contrôle (lire et éditer). ② Expérience avec des participants (psychologie) : recueillir les comportements manifestés par différents participants. ③ Analyse des verbalisations (linguistiques) : le participant cherche ce qu’il va dire, sa formulation, sa conclusion… ④ Conception d’un programme informatique (IA) qui simule les mécanismes de rédaction de texte à partir des résultats. ⑤ Mise en commun des données. On aurait aussi pu solliciter un chercheur en neurosciences pour enregistrer l’activité cérébrale d’un participant de l’expérience du psychologue lorsqu’il rédige un texte. Les recherches interdisciplinaires sont donc très intéressantes, mais compliquées à mettre en œuvre. 2/ La psychologie cognitive 2-1/ Etudier le comportement humain L’objectif est d’étudier l’ensemble des états mentaux et des processus psychiques. En d’autres termes, on étudie l’ensemble des activités mentales (ex : le langage, la perception, la mémoire, la résolution de problèmes, la perception) qui donnent une représentation interne de données externes pour permettre à l’individu de prendre des décisions et d’agir avec son environnement. Plus spécifiquement, ce qui nous intéresse de façon générale, c’est de déterminer comment les individus acquièrent, traitent, Conception de l’individu –psychologie cognitive (L1 S1) conservent, récupèrent et utilisent les informations (connaissances). C’est donc la problématique des apprentissages, notamment dans l’enfance mais pas seulement, car nous apprenons tout au long de notre vie. On s’intéresse aussi à l’ensemble des facteurs qui peuvent influencer ces mécanismes d’acquisition des informations. - variables invoquées : qui ont un lien avec les caractéristiques des participants (âge, genre, niveau d’anxiété, préférences circadiennes…). - variables provoquées : que l’on peut manipuler dans l’environnement (bruit ambiant, couleur du support, genre de l’expérimentateur). Ce qui est aussi intéressant, ce sont les capacités dites « normales » (chez individu sain) et le fonctionnement global. On cherche donc à mettre en évidence des lois de fonctionnement chez les individus sains. Cependant, on s’intéresse aussi aux dysfonctionnements de ces capacités. Pour comprendre un dysfonctionnement, il faut à la base bien comprendre le fonctionnement. Quand on parle de dysfonctionnements, on pense plutôt à la neuropsychologie cognitive, dont c’est l’objet d’étude. Exemple : produire des mots à l’oral. Pour parvenir à produire un mot, il y a deux étapes : la récupération du lemme (on récupère en mémoire la représentation d’un mot  on a environ 30000 mots en mémoire) puis la récupération des phonèmes (les sons qui produisent le mot). L’idée est de localiser où se situe le trouble chez les personnes ayant des dysfonctionnements de langage : dans la première ou la deuxième étape ? L’intérêt de localiser le trouble est de mettre en place des remèdes adaptés. Les patients ayant un trouble à l’étape 1 font des erreurs sémantiques, ils se trompent au niveau du sens des mots (ex : ils répondent « souris » à une photo de chat). Pour ce type de patients, on va donc mettre en place une thérapie concentrée sur la signification des mots. Les patients ayant un trouble à l’étape 2 font des erreurs phonologiques, ils se trompent au niveau des sons à produire. C’est une catégorie complètement différente des autres patients (ex : ils répondent « fa », ou « sa » à une photo de chat). Ils n’ont donc aucun problème au niveau sémantique, mais au niveau phonologique. On va alors mettre en place une aide qui va spécifiquement cibler la prononciation des mots. Travailler sur un dysfonctionnement nécessite donc au préalable de bien comprendre le fonctionnement normal, pour cibler l’étape qui pose problème et proposer une thérapie adaptée. 2-2/ Etudier le fonctionnement des activités mentales Il y a 2 grandes méthodes utilisées pour étudier le fonctionnement mental : - l’expérimentation (réalisation d’expériences auprès de participants humains) - la modélisation-simulation (développement de systèmes artificiels pour simuler les réactions des êtres humains) 2-3/ La problématique du traitement de l’information Conception de l’individu –psychologie cognitive (L1 S1) L’idée est de réconcilier l’approche réductionniste de la physiologie avec l’étude de la pensée  réconcilier la biologie et la philosophie. Selon ce concept, tout être vivant reçoit de l’énergie du monde extérieur. Ce qui se passe au niveau biologique : je reçois une stimulation du monde extérieur. L’énergie reçue est ensuite transformée par les organes sensoriels en un influx nerveux qui va se propager jusqu’aux cellules nerveuses. Au niveau psychologique, on peut assimiler cette énergie à une information, et la propagation de cette information peut être assimilée à une transformation de l’information. En psychologie, l’état ultime de cette transformation est la pensée consciente. Ce qui nous intéresse, en psychologie, c’est de détailler le plus précisément possible toutes les étapes successives du traitement d’informations entre le moment où l’information parvient aux organes sensoriels jusqu’au moment où la pensée consciente décide d’une action (une réponse). ex : en amphi, on reçoit les informations depuis nos oreilles pour produire une réponse adaptée  la prise de notes. On considère que le système cognitif est composé de 2 ensembles de systèmes : les systèmes centraux (qui concentrent la pensée humaine consciente, qui permet de prendre des décisions et uploads/Philosophie/ 5-psychologie-cognitive 1 .pdf

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