Enfance http://www.necplus.eu/ENF Additional services for Enfance: Email alerts

Enfance http://www.necplus.eu/ENF Additional services for Enfance: Email alerts: Click here Subscriptions: Click here Commercial reprints: Click here Terms of use : Click here L’intelligence émotionnelle – trait chez les adolescents à haut potentiel : spécicités et liens avec la réussite scolaire et les compétences sociales Sophie Brasseur et Jacques Gregoire Enfance / Volume 2010 / Issue 01 / March 2010, pp 59 - 76 DOI: 10.4074/S0013754510001060, Published online: 22 March 2010 Link to this article: http://www.necplus.eu/abstract_S0013754510001060 How to cite this article: Sophie Brasseur et Jacques Gregoire (2010). L’intelligence émotionnelle – trait chez les adolescents à haut potentiel : spécicités et liens avec la réussite scolaire et les compétences sociales. Enfance, 2010, pp 59-76 doi:10.4074/S0013754510001060 Request Permissions : Click here Downloaded from http://www.necplus.eu/ENF, IP address: 176.187.249.26 on 31 Oct 2015 L’intelligence émotionnelle – trait chez les adolescents à haut potentiel : spécificités et liens avec la réussite scolaire et les compétences sociales Sophie BRASSEUR∗et Jacques GREGOIRE∗∗ RÉSUMÉ L’étude porte sur le développement de l’intelligence émotionnelle (IE) trait chez les adolescents à hauts potentiels. L’IE est évaluée au moyen du Trait Emotional Intelligence Questionnaire (version française). Les compétences sociales et académiques sont évaluées au moyen de l’inventaire d’adaptation socioaffective d’Achenbach. L’échantillon est composé de 90 jeunes âgés de 11 à 18 ans issus d’une population consultante. Les résultats obtenus sont analysés en fonction de différentes variables (présence ou absence de difficultés sociales ou scolaires, sexe, âge. . .) et comparés à ceux d’un échantillon contrôle. Au niveau de l’IE, les résultats ne mettent pas en évidence de compétences plus développées chez les jeunes à hauts potentiels. Par ailleurs, le niveau d’IE trait est en lien avec le niveau de compétences sociales. Plus le niveau d’IE trait est élevé, plus les compétences sociales sont développées. On observe également un lien entre la réussite académique et le développement de l’IE trait. Les jeunes qui réussissent bien obtiennent de meilleurs résultats au test d’IE, et ce tant pour les jeunes à hauts potentiels que dans l’échantillon contrôle. MOTS CLÉS : INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE, HAUT POTENTIEL, ADOLESCENT, TEIQUE, RÉUSSITE ACADÉMIQUE, COMPÉTENCES SOCIALES. *Département Éducation et Technologie, Facultés Universitaires Notre-Dame-de-la-Paix, Namur, Belgique. Sophie.brasseur@fundp.ac.be **Unité de psychologie de l’éducation et du développement, Faculté de psychologie et des sci- ences de l’éducation. Université catholique de Louvain, Belgique. Jacques.gregoire@uclouvain.be nfance n◦1/2010 | pp. 59-76 60 Sophie BRASSEUR, Jacques GREGOIRE ABSTRACT Trait emotional intelligence in adolescents with high potential: specificities and links with academic achievement and social competences This study investigated the development of emotional intelligence trait among gifted adolescents. Emotional intelligence was assessed with the French adap- tation of the Trait Emotional Intelligence Questionnaire (TEIQue). Academic achievement and social competencies were measured using Achenbach’s Child Behavior Checklist (CBCL). Ninety teenagers from 11 to 18, selected among an outpatient sample, participated to this study. Data were analyzed according to several variables (social or academic problems, sex, age. . .) and compared to the results of a control group. No statistically significant differences were observed on the TEIQue between the gifted group and the control group. On the other hand, the emotional intelligence was significantly related to the social competencies. The higher was the emotional intelligence, the higher were the social competencies. A significant relationship was also observed between emotional intelligence and academic achievement. Teenagers with higher emotional intelligence scores were also higher achievers, within the gifted group and the control group. KEY-WORDS: EMOTIONAL INTELLIGENCE, GIFTEDNESS, ADOLESCENT, ACADEMIC ACHIEVE- MENT, SOCIAL COMPETENCIES, TEIQUE. L’intelligence émotionnelle – trait chez les adolescents à haut potentiel 61 INTRODUCTION Il est aujourd’hui communément admis dans la communauté scientifique que le haut potentiel ne se limite pas à la sphère de l’intelligence générale et académique. Depuis quelques années, plusieurs auteurs (exemple : Renzulli, 2002 ; Gagné, 2004) proposent une vision du haut potentiel qui inclut des particularités de fonctionnement dans d’autres sphères que celle de l’intelligence. L’identification du haut potentiel s’en trouve modifiée et tend aujourd’hui à inclure d’autres données que la mesure de l’intelligence générale ou du succès académique (Caroff, 2006). Dans cette perspective, certains chercheurs et praticiens tentent de mettre en évidence l’existence d’un profil type de caractéristiques conatives et affectives particulières aux personnes à hauts potentiels. Selon la revue de la littérature de Guignard et Zenasni (2004), quatre caractéristiques émotionnelles semblent avoir un fonctionnement spécifique chez ces jeunes : – La première est l’anxiété trait qui se définit, selon Spielberger, comme la tendance constante à réagir avec appréhension. Il s’agit donc d’une forme latente d’anxiété. Selon certaines études (Clemens et Mullis, 1983 ; Dirkès, Robinson et Clinkenbeard, 1998 cités par Guignard et Zenasni, 2004), les jeunes à hauts potentiels présenteraient une anxiété trait plus importante que l’ensemble de la population et répondraient donc aux situations stressantes par un état anxieux. – La seconde est l’intensité affective ou émotionnelle qui est définie comme une sensibilité accrue à toute stimulation. Selon Roeper (1984), les enfants à hauts potentiels auraient une réceptivité sensorielle exceptionnelle, qui leur ferait ressentir avec plus d’intensité les situations de vie, et générerait de ce fait des images de soi différentes que dans la population générale. – La troisième est l’hyperstimulabilité qui rejoint le concept d’intensité affective. L’hyperstimulabilité est un ensemble de réactions innées, extrêmes et constantes en réponse à des stimuli internes et externes (Piechowski, 1991). Elle peut être psychomotrice, sensuelle, imaginaire, intellectuelle et émotionnelle. Les personnes à hauts potentiels sembleraient présenter un degré élevé d’hyperstimulabilité, plus particulièrement au niveau intellectuel et émotionnel. – La dernière est l’intelligence émotionnelle de ces jeunes. Divers auteurs mentionnent en effet la présence d’une IE supérieure associée au haut potentiel. Pour l’ensemble de ces traits cependant, on trouve dans la littérature autant d’études qui soutiennent l’hypothèse d’un fonctionnement spécifique que d’études qui le démentent. De plus, certaines défaillances méthodologiques existent parmi ces études (Guignard et Zenasni, 2004). nfance n◦1/2010 62 Sophie BRASSEUR, Jacques GREGOIRE Globalement, les données disponibles actuellement ne permettent pas de mettre en évidence un profil affectif unique caractéristique de l’ensemble des jeunes à hauts potentiels. De même, la présence importante et systématique de difficultés relationnelles ou affectives chez ces jeunes, pourtant bien présente dans les représentations collectives, est de plus en plus contestée. Deux études récentes (Kostogianni, 2006 ; Evrard et Grégoire, 2008) ont évalué l’adaptation socioaffective de jeunes à hauts potentiels à l’aide de l’échelle d’adaptation socioaffective d’Achenbach (2001). Ces deux études tendent à montrer qu’il n’existerait globalement pas de particularités à ce niveau chez les jeunes à hauts potentiels. Tant pour les troubles du comportement adaptatif qu’au niveau des compétences relationnelles, les auteurs obtiennent en effet des résultats similaires à ceux d’une population tout venant. Cependant, si les résultats globaux sont équivalents, ces études mettent en évidence quelques spécificités de fonctionnement chez les jeunes à hauts potentiels. Ils présenteraient notamment une plus grande tendance à présenter des troubles liés à l’internalisation. À l’instar de Roeper (1984), plusieurs recherches semblent par contre postuler l’existence, comme dans la population générale, de différents profils conatifs et affectifs chez les jeunes à hauts potentiels. Ces recherches ouvrent des perspectives de compréhension non négligeables des difficultés que peuvent rencontrer ces jeunes. C’est dans cette optique que se situe la présente étude. QUESTION DE RECHERCHE Le concept d’IE a fait l’objet de nombreuses études dans le domaine de la psychologie sociale. En général, ces études postulent qu’une IE bien développée contribue au succès, tant sur le plan personnel que relationnel. L’IE, parce qu’elle permet à la personne une meilleure compréhension et une meilleure gestion de ses émotions contribue également au bien être. Enfin, cette intelligence permet également de mieux faire face aux situations de stress (Mikolajczak, 2006). Bien que moins nombreuses, certaines études dans le domaine clinique se sont intéressées à l’IE des adolescents. Là encore, le lien positif entre une IE bien développée et un sentiment de bien-être psychologique a pu être mis en évidence (Mavroveli, Petrides, Rieffe et Bakker, 2007). De plus, l’IE est également apparue en lien avec le succès sur le plan académique (Petrides, Frederickson et Furnham, 2004). Si ces liens peuvent être répliqués au sein de la population des jeunes à hauts potentiels, ils pourraient être des éléments de compréhension non négligeables des difficultés qu’ils rencontrent tant au niveau académique que social. Cet article étudie l’IE au sein de cette population particulière afin d’identifier d’éventuelles particularités et certains profils de fonctionnement à ce niveau. Les liens possibles entre l’IE et l’intégration sociale et scolaire de ces jeunes sont également examinés. Les résultats des jeunes à hauts potentiels sont comparés à ceux d’un échantillon de jeunes tout venant. L’intelligence émotionnelle – trait chez les adolescents à haut potentiel 63 L’intelligence émotionnelle C’est à Mayer et Salovey (1990) que l’on doit la première définition du concept d’IE. Ils la décrivent comme : « une forme d’intelligence sociale qui implique la capacité d’identifier non seulement ses propres émotions (ou sentiments) mais aussi celles des autres individus, ainsi que la capacité à discriminer les différentes émotions et à les utiliser pour orienter les pensées et les actions » (Guignard et Zenasni, 2004, p 307). Depuis, propulsé par uploads/Management/brasseur-amp-gregoire-2010-l-x27-intelligence-emotionnelle-trait-chez-les-adolescents-a-haut-potentiel.pdf

  • 33
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jan 01, 2023
  • Catégorie Management
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.3731MB