See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://ww
See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/339783701 Effectif par classe, performance scolaire des élèves et stratégies de gestion des grands groupes au burkina faso Article · March 2014 DOI: 10.6084/m9.figshare.11919237.v1 CITATIONS 4 READS 7,110 3 authors, including: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Teachers practice View project Afsata Paré Kaboré Université Norbert Zongo, Koudougou, Burkina Faso 12 PUBLICATIONS 16 CITATIONS SEE PROFILE Revue Rics Revue internationale de communication et socialisation (2292-3667) 46 PUBLICATIONS 40 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Revue Rics on 08 March 2020. The user has requested enhancement of the downloaded file. REVUE INTERNATIONALE DE COMMUNICATION ET SOCIALISATION PARTICIPATION SOCIALE ET DEFIS DE LA RELATION DE SOUTIEN Volume 1, numéro 2 2014 Actualité ©RICS - ISSN 2292-3667 152 REVUE INTERNATIONALE DE COMMUNICATION ET SOCIALISATION - VOL 1, N O 2, 2014 ©RICS - ISSN 2292-3667 EFFECTIF PAR CLASSE, PERFORMANCE SCOLAIRE DES ÉLÈVES ET STRATÉGIES DE GESTION DES GRANDS GROUPES AU BURKINA FASO. AFSATA PARE-KABORE ET AÏSSA GAMBRE-IDANY1 UNIVERSITE DE KOUDOUGOU, BURKINA FASO Résumé Le Burkina Faso a entrepris une politique d’accès pour tous à l’éducation, afin de permettre au plus grand nombre d’enfants d’entrer à l’école. Cette politique a permis une importante avancée de la scolarisation. Toutefois, un phénomène majeur s’est imposé, celui des grands effectifs dans les salles de classe. En dépit des efforts consentis sur le plan des infrastructures et des ressources humaines, la surcharge des classes n’a pu être évitée. L’alternative qui semble la mieux indiquée pour faire face à cette problématique reste l’adoption de la pédagogie des grands groupes par les différents ordres d’enseignement. Bien qu'il ne semble pas y avoir une liaison positive systématique entre grands effectifs et faiblesse des résultats scolaires, la mise en place de cette mesure devrait contribuer à amoindrir chez les enseignants le fardeau des grands effectifs, puisqu’elle possède des atouts incontestables pour susciter l’intérêt individuel et collectif des élèves, ainsi que pour engendrer de la part des enseignants une réelle participation aux activités d’apprentissage, un des facteurs reconnus en vue d'une amélioration qualitative du système éducatif. Mots-clés : accès pour tous, scolarisation, pédagogie des grands groupes, résultats scolaires. 1. INTRODUCTION Il est aujourd’hui admis que l’éducation est un droit fondamental; elle est également reconnue comme la clef de tout développement humain. C’est pourquoi, partout à travers le monde, les États se sont engagés pour favoriser l’éducation des populations. Cette ferveur pour faire du droit à l’éducation une réalité est effectivement observée au Burkina Faso. Elle fait suite aux engagements pris lors des sommets et des conférences internationales : Jomtien en 1990 et Dakar en 2000 pour l’éducation pour tous; Bamako en 1998, avec les résolutions de la CONFEMEN2 pour une 1 **Pour citer cet article : Paré-Kaboré, A. et Gambre-Idany, A.(2014). Effectif par classe, performance scolaire des élèves et stratégies de gestion des grands groupes au Burkina Faso. Revue internationale de communication et de socialisation,1(2), 152-171. 2 La Conférence des Ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la francophonie lors de ses 45e et 46e sessions tenues respectivement à Dakar et à Yaoundé a adopté une résolution en 1993 (à Dakar) pour une réorientation de l’éducation de base. En juillet KABORE IDANY 153 ©RICS - ISSN 2292-3667 nouvelle définition de l’éducation de base; Moncton en 1999, avec une rencontre pour l’enseignement technique et la formation professionnelle; Séoul en 1999, avec des recommandations du 2e Congrès de l’UNESCO, etc. Le Burkina Faso, comme beaucoup d’autres pays africains, a entrepris une politique éducative de large couverture, visant l’accès du plus grand nombre d’enfants à l’école. Cette politique a permis de relever le taux brut de scolarisation au primaire, qui est passé de 33,9% en 1993 à 77,6% en 20113. Cependant, il existe un revers de la médaille. Parallèlement à cette importante avancée de la scolarisation, un phénomène récurrent a vu le jour : celui des grands effectifs dans les salles de classes. En dépit des efforts consentis par l’État burkinabè en matière d’infrastructures (construction de nouveaux établissements d’enseignement primaire, secondaire et supérieur, transformation des anciens dortoirs4 en salles de classes, etc.) et de ressources humaines (recrutement et formation de nombreux enseignants au niveau de tous les ordres d’enseignement), la poussée des effectifs a engendré la surcharge des classes. Ainsi, comme le souligne Bayoulou (2009) : « Les salles de classe prévues pour accueillir une trentaine d’élèves il y a vingt ans en accueillent aujourd’hui deux, voire trois fois plus. » (p. 1). De même, comme le constate Gamene (2010), il relève de nos jours de l’ordinaire de voir des classes de 80, 90, 100 voire plus de 100 élèves dans plusieurs classes du 1er cycle de l’enseignement secondaire burkinabè. Face à un tel constat, l’État burkinabè, qui est le premier responsable du système éducatif a essayé, à travers une décision ministérielle, de limiter le nombre d’élèves par classe aussi bien au niveau de l’enseignement de base qu’au secondaire. Selon les textes officiels, le nombre d’élèves par classe devrait être de 65 au primaire, de 70 pour le premier cycle de l’enseignement secondaire et de 60 élèves pour le second cycle. Malgré ces dispositions, le respect de ces normes sur le terrain, c'est-à-dire dans les établissements, s’est avéré difficile à cause de la forte demande en éducation des populations et de l’insuffisance des ressources (infrastructures, personnels enseignants). L’une des conséquences de cette surpopulation dans les classes est évidemment le ralentissement, voire l’entrave à la bonne marche des activités pédagogiques. La préoccupation qui anime aussi bien les chercheurs que les praticiens de l’éducation est de trouver une solution pédagogique à ce problème, car comme l’avait si bien dit le pédagogue contemporain Célestin Freinet, « Toute surcharge des classes est toujours une erreur pédagogique5. ». L’objectif de cet article est de faire une analyse de la situation des effectifs dans les classes du primaire et du secondaire de l’enseignement burkinabè à travers un rapprochement entre les rendements scolaires et les stratégies pour mieux gérer les grands effectifs. Sur le plan méthodologique, nous avons dans un premier temps procédé à une exploitation des statistiques scolaires, dans le but de comparer les rendements scolaires moyens au primaire avec les effectifs moyens par classe des différentes régions du pays. Dans un deuxième temps, nous avons mené une consultation en nous basant sur le contexte et le cadre théorique d’une étude de cas portant sur la problématique de la gestion des 1994, la déclaration de Yaoundé fut publiée. Elle réaffirmait l’engagement des pays membres de la CONFEMEN à promouvoir l’éducation de base. 3 Source : annuaires statistiques du Ministère de l’éducation nationale du Burkina Faso. 4 Les internats publics ayant été tous supprimés au Burkina Faso, la plupart des dortoirs ont été aménagés pour servir de salles de classe. 5 Citation tirée du rapport du séminaire sur la problématique des grands groupes (p. 56), tenu du 10 au 23 décembre 1993 à Ouagadougou par des spécialistes de l’éducation des pays ayant en commun le français. 154 REVUE INTERNATIONALE DE COMMUNICATION ET SOCIALISATION - VOL 1, N O 2, 2014 ©RICS - ISSN 2292-3667 grands groupes dans l’enseignement de l’anglais langue étrangère au Burkina Faso. La première partie du présent article portera surtout sur l’enseignement primaire, alors que la seconde s’attachera davantage à l’enseignement secondaire (même si les options proposées restent valables quel que soit l’ordre d’enseignement considéré). Sans présumer de la nature du lien qui sera constaté entre les effectifs-classes et les résultats scolaires, il s’agit aussi de trouver les voies et moyens pour alléger l’action fastidieuse des enseignants responsables des classes à effectifs élevés (Goma, 1993). Aussi, des actions seront proposées en vue d’améliorer la gestion pédagogique de ce type de groupes. Commençons par exposer le concept même de grand groupe-classe et par présenter brièvement le contexte éducatif burkinabè. 2. LE CONCEPT DE GRAND GROUPE-CLASSE Nous définissons ici le concept de grand groupe-classe à partir des réflexions de quelques auteurs. Dioum (1992) affirme qu’« il y a un consensus pour parler de grands groupes à partir d’un effectif de cinquante élèves » (p. 39). Selon lui, le nombre de quarante-cinq semble être la référence pour déterminer la limite supérieure de l’effectif de la « classe normale ». Si l’effectif d’une « classe normale » semble bien défini, celui d’une classe à grand effectif ne l’est pas, comme le relève Dioum, lorsqu‘il constate qu’aucun chiffre n’a été avancé pour indiquer jusqu’où se limite le grand groupe. Il fait remarquer à cet effet qu’il est important « de savoir si les situations de cent cinquante ou deux cents élèves qui ne sont pas rares en Afrique doivent être considérées comme des grands groupes ou des "foules" » (Ibid.). Cette observation de Dioum laisse percevoir la complexité de définir le grand groupe sur la base du critère exclusif du nombre d’apprenants. C’est dans cet ordre d’idées que Ur (1996) souligne que l’adjectif « grand » est un terme relatif, car une classe à grand effectif peut varier d’un endroit à uploads/Management/ rics-2014-vol-1-2-kabore-idany-1.pdf
Documents similaires










-
66
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 01, 2022
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 0.3391MB