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Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN: 2665-7473 Numéro 3 : Avril 2

Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN: 2665-7473 Numéro 3 : Avril 2019 Hosting by Copernicus International Index www.revue-isg.com Page 1 Internationalisation des PME : Entre Chaînes de Valeur Mondiales et commerce électronique Internationalization of SMEs : Between Global Value Chains and E-Commerce SQALLI HOUSSAÏNI Mohammed1 2 Doctorant 1Centre de Recherche en Management et Commerce (CRMC), Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (ENCG), Université Ibn Tofaïl 2Chargé des relations commerciales avec l’Europe Direction Générale du Commerce (DGC), Maroc Date de soumission : 01/02/2019 Date d’acceptation : 29/03/2019 Pour citer cet article : SQALLI HOUSSAÏNI M. (2019) « Internationalisation des PME : Entre Chaînes de Valeur Mondiales et commerce électronique», Revue Internationale des Sciences de Gestion « Numéro 3 : Avril 2019 / Volume 2 : numéro 2 » p : 01- 22 Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN: 2665-7473 Numéro 3 : Avril 2019 Hosting by Copernicus International Index www.revue-isg.com Page 2 Résumé A travers cet article, nous tenterons d’exposer les différentes approches théoriques de l’internationalisation des PME. En particulier, ce papier vise à présenter les principales approches proposées dans la littérature, mais également, et à l’ombre des nouveaux comportements des PME internationales, de s’interroger sur leur portée. De plus, cette contribution cherche à attirer l’attention sur de nouvelles formes d’internationalisation chez les PME, en l’occurrence la participation aux Chaînes de Valeur Mondiales (CVM) et le commerce électronique. Mots clés : Internationalisation - PME – Approches théoriques - Chaînes de Valeur Mondiales – E-Commerce. Abstract Through this article, we try to expose the different theoretical approaches that describes the internationalization of Small and Medium-Sized enterprises (SMEs). In particular, this paper tempts to present the main approaches proposed in the literature, but also, and in the shadow of the new international behaviors of SMEs, to call into question their scope. In addition, this contribution seeks to draw attention to a new types of SMEs internationalization; the integration into the Global Value Chains (GVCs) and the e- business. Keywords: Internationalization – SMEs – Theoretical approaches - Global Value Chains - e-commerce. Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN: 2665-7473 Numéro 3 : Avril 2019 Hosting by Copernicus International Index www.revue-isg.com Page 3 Introduction Le rôle des Petites et Moyennes Entreprises (PME) est essentiel dans le développement économique de tout pays (Wang, 2016). Ces entités représentent la majorité écrasante dans le tissu des entreprises à travers le monde (Abdin, 2017). L’étude de leurs spécificités et l’analyse de leur comportement est importante pour l’avancement de la recherche en science de gestion (Chabaud et Sammut, 2016). Avec la globalisation et l’émergence des nouvelles formes de commerce, les PME se retrouvent confrontées à une concurrence non seulement locale mais également internationale (OMC, 2016). A cet effet, les outils et stratégies à mettre en œuvre pour se garantir une pérennité sur le marché peuvent porter sur des actions à l’échelle nationale, mais également, à l’échelle mondiale, en s’internationalisant (Paul et al., 2017). L’internationalisation des PME est un domaine qui suscite l’intérêt des chercheurs depuis maintenant plusieurs décennies (Kazlauskaité, 2015 ; Hsieh et al., 2019). Le développement de ces entreprises au-delà de leurs frontières nationales a donné naissance à différentes approches théoriques, chacune tentant de mettre l’accent sur un aspect particulier : approche par les étapes (Johanson et Vahlne, 1977 ; 2009), par les réseaux (Johanson et Vahlne, 1990 ; Musteen et al., 2014), par les ressources et compétences (Laghzaoui, 2009), l’approche des « Born-Global » (Oviatt et McDougall, 1994 ; Knight et Cavusgil, 2004 ; 2005 ; Servantie, 2007 ; Cabrol et Favre-bonté, 2011 ; Elidrissi et al., 2017) et l’approche économique (Dunning, 1988 ; Brouthers et Nakos, 2002 ; 2004), etc. Face à la pluralité des approches d’internationalisation des PME, il s’avère nécessaire de faire appel à un cadre fédérateur qui prend en compte deux principaux éléments ; d’un cotée les différentes composantes théoriques, et d’un autre, les nouvelles tendances dans le comportement des PME à l’international. L’objectif de cet article est de répondre à la problématique suivante : Dans quelle mesure les différentes approches existantes dans la littérature permettent-elles d’appréhender les nouvelles tendances caractérisant la lancée des PME à l’international ? Ce papier est organisé de la façon suivante : premièrement, nous traitons des PME en énumérant leurs spécificités quantitatives et qualitatives. Deuxièmement, nous revisitons les approches d’internationalisation des PME. Ensuite, nous mettons l’accent sur deux nouvelles formes d’internationalisation chez les PME, en l’occurrence l’intégration aux Chaînes de Valeur Mondiales (CVM) et le commerce électronique. Nous remettons à cet Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN: 2665-7473 Numéro 3 : Avril 2019 Hosting by Copernicus International Index www.revue-isg.com Page 4 effet en question l’adaptabilité des approches théoriques disponibles sur ces nouveaux comportements. En dernier, nous énumérons un ensemble de piste de recherche. 1. Les PME entre catégorisation quantitative et spécificités qualitatives La pluralité des PME à travers les économies fait qu’il n’existe pas une définition standard. En effet, l’expression « Les PME » serait beaucoup plus appropriée pour étudier ce type d’entreprise (Torrès, 2003). Pour cela, nous considérons dans le présent travail les spécificités quantitatives et qualitatives de ces entités afin de mieux cerner le concept. 1.1. Spécificités quantitatives des PME Un questionnement émerge lors des analyses relatives aux PME, et qui consiste à se demander si les leçons tirées des études sur les grandes entreprises, les modèles et les théories peuvent être appliqués aux PME (Curran et Blackburn, 2001 ; Torrès et Julien, 2005). A cet effet, la littérature s’accorde pour dire que les PME possèdent leurs propres spécificités (Aylin et al. 2013 ; Blackburn et al. 2013 ; Chabaud et Sammut, 2016 ; Dominguez et Mayrhofer, 2016) et que le fait d’essayer d’y calquer les stratégies et modes de gestion des grandes entités serait une erreur (Brouthers et Nakos 2005 ; Eliot et Al. 2009). A travers la littérature qui traite des PME, la mesure pour évaluer ces entreprises est souvent quantitative et s’inscrit dans une logique de taille. En revanche, la taille n’est pas nécessairement un critère suffisant pour catégoriser ce type d’entité (Torrès et Julien, 2005). Dépendamment de chaque pays, le sigle « PME » ne renvoie pas spécifiquement vers une limite de taille supérieure ou inférieure (Criscuolo et al. 2014). Si les PME sont des entreprises à dénomination unifiée à l’échelle mondiale dans différents pays et différentes organisations internationales (Gibson et Van der Vaart, 2008), leur mesure quantitative varie d’une économie à une autre (Forsman 2008 ; Ayyagari et al., 2011). Par exemple, l’Union européenne spécifie la mesure des PME par les seuils d’emplois et le chiffre d’affaires ; entre 10 et 50 employés et un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions d’euros pour les petites entreprises, et entre 50 à 250 employés avec un chiffre d’affaires se limitant à 43 millions d’euros pour les moyennes (Commission européenne, 2013). Aux Etats-Unis, une entreprise à 500 employés est considérée de taille moyenne (North American Industry Classification System, 2012). En Chine, la catégorisation de taille varie selon les secteurs d’activités (National Bureau of Statistics of Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN: 2665-7473 Numéro 3 : Avril 2019 Hosting by Copernicus International Index www.revue-isg.com Page 5 China, 2011). Au Maroc, l’effectif n’est pas spécifié et le chiffre d’affaire pour la moyenne entreprise est limité à 175 millions de dirham (Ministère de l’Economie et des Finances, 2013). En outre, la mesure quantitative à elle seule ne permet pas un cadrage complet des PME. Ceci nous amène à traiter de leurs spécificités qualitatives (Chabaud et Sammut, 2016), mais également, de mettre l’accent sur les contraintes qu’elles rencontrent (Lee et al., 2010 ; Barlette, 2011 ; Wang, 2016). 1.2. Spécificités qualitatives des PME Indépendamment du secteur d’activité de l’entreprise, certaines caractéristiques sont propres aux PME, nous en citerons : la flexibilité, l’orientation entrepreneuriale (Aloulou et Fayolle, 2005), la vision à court terme (Hudson-Smith et Smith, 2007 ; Aylin et al, 2013), les connaissances tacites (Darby et Zucker, 2003 ; Pillania, 2008) et la prépondérance du rôle du dirigeant-entrepreneur (Chabaud, 2013 ; Jaouen et Lasch, 2015 ; Chabaud et Sammut, 2016 ; Dominguez et Mayrhofer, 2016). En mettent l’accent sur les différences entre les PME gérées par des propriétaires- dirigeants-fondateurs et des PME administrées par des dirigeants professionnels-engagés, les résultats empiriques des premiers travaux de Filion (1996) à la récente étude de Deb et Wiklund (2017), démontrent que la gestion entrepreneuriale tend à favoriser l’engagement, la recherche d’opportunités, la bonne gouvernance, l’orientation entrepreneuriale et l’apprentissage organisationnel. Par ailleurs, si le dirigeant favorise la réactivité de son entreprise, le niveau de planification stratégique reste assez faible et souvent non formalisé (Hudson-Smith et Smith, 2007), ce qui caractérise la PME par une logique de priorité à court terme (Aylin et al, 2013). Néanmoins, ce manque de structuration stratégique permet à la PME de répondre aux opportunités qui se présentent en tolérant un certain degré de prise de risque (Aloulou et Fayolle, 2005). De façon générale, les PME adoptent des systèmes moins formalisés en termes de gestion et de prise de décisions par rapport aux grandes entreprises. uploads/Management/ internationalisation-des-pme-entre-chaines-de-valeur.pdf