Introduction I. Contexte et justifications L’école a pour mission de faire acqu
Introduction I. Contexte et justifications L’école a pour mission de faire acquérir des savoirs, savoir-être et savoir-faire utiles et transférables dans la vie de tous les jours. Dans cette quête, le Sénégal a connu deux portes d’entrée pour la planification des programmes : l’entrée par les contenus et l’entrée par les objectifs. Si par l’intermédiaire de ces portes d’entrée il a été possible de planifier l’acquisition des savoirs, savoir-être et savoir-faire utiles, il n’en a pas été de même en ce qui concerne la planification d’une stratégie pédagogique efficace permettant leur transférabilité dans la vie courante. Dans les divers pays qui ont fait appel à l’une ou l’autre de ces portes d’entrée, un même constat a été relevé : une partie trop importante des élèves ne parvenait pas à opérer le transfert des connaissances et des capacités acquises à l’école. Au Sénégal comme ailleurs, le transfert des acquis est demeuré le volet le plus faible de la mission de l’école au cours des dernières années. Compte tenu des limites attribuées aux deux portes d’entrée utilisées jusqu’à maintenant, les recherches les plus récentes visant à pallier le problème du transfert des acquis dans le domaine de la planification de l’éducation ont conduit les gestionnaires des systèmes éducatifs à retenir une stratégie qui, eu égard à son caractère complet et plus englobant, apparaît la plus porteuse d’efficacité et d’efficience : l’approche curriculaire axée sur une entrée par les compétences. En effet, un curriculum est un ensemble planifié organisé et structuré de finalités, d’objectifs, de contenus, de méthodes pédagogiques, de manuels, de stratégies de formation des maîtres et maîtresses et de modalités d’évaluation et de certification. L’entrée par les compétences valorise la pédagogie de l’intégration, laquelle permet à l’élève de mobiliser ses acquis, de manière pertinente et coordonnée, pour résoudre une situation complexe à l’image de ce qui se fait dans la vie courante. Mieux connue sous l’appellation « Approche Par les Compétences » (APC), c’est cette entrée qui est à la base même de la refondation des nouveaux programmes au Sénégal. Elle se situe dans le prolongement de l’approche par les objectifs en ce qui a trait à la rigueur et à la précision. L’élève peut plus facilement alors intégrer son bagage de savoirs, savoir-être et savoir-faire qu’il maîtrise déjà. Il peut enfin les mobiliser, lorsque les circonstances le demandent, pour résoudre les situations problèmes auxquelles il est confronté. En ce sens, L’APC constitue une véritable révolution pédagogique. Elle s’étend aujourd’hui dans la majorité des pays qui ont opté pour une réforme de leur système éducatif. Elle s’inscrit dans le courant de pensée le plus moderne qui soit présentement dans le domaine des sciences de l’éducation. L’approche par les compétences (APC) se base sur deux théories. Une première qualifiée de « constructiviste » tient pour acquis qu’il n’y a de connaissances que celles construites par l’expérience. Une seconde dite « socioconstructiviste » qui affirme que les connaissances sont fortement corrélées avec l’environnement social de la personne qui apprend. Le caractère systémique de l’APC prend ainsi en charge les cibles de l’action éducative ainsi que tout l’environnement scolaire. Au Sénégal, des hypothèses successives de construction ont présidé à l’élaboration des programmes, chacune étant guidée par la volonté d’améliorer la qualité des stratégies pour élaborer le curriculum selon les principes fondamentaux de l’approche par les compétences. 1. Le livret Horaires et Programme (LHP) : un référentiel Le LHP comprenait essentiellement une liste des compétences de base et les objectifs qui en constituaient la déclinaison. Ces objectifs étaient catégorisés selon qu’ils couvraient des dimensions du savoir, du savoir- faire ou du savoir-être. Le LHP ne constituait alors qu’un référentiel.. Certains éléments importants n’étaient pas pris en compte dans le LHP, notamment les contenus à associer aux compétences. 2. La mise à l’essai du LHP : un exercice révélateur En 2000-2001, les fascicules du LHP ont été mis à l’essai par des enseignants du formel dans un certain nombre de classes. Les objectifs premiers de cet exercice étaient de : -tester leur pertinence et leur faisabilité ; - tirer profit des aspects positifs qui s’en dégageraient ; - rectifier le tir le cas échéant ; -construire, avec les enseignants et les enseignantes participant à la mise à l’essai, les autres éléments du curriculum. L’analyse des données collectées lors des visites sur le terrain à partir d’entretiens avec les enseignant( e)s participants, des directeurs/ directrices et des inspecteurs/inspectrices et au moyen de questionnaires particuliers, a révélé un certain nombre de problèmes. À cette occasion, il a été noté que : -le LHP n’était pas satisfaisant sous l’angle de son organisation et sous celui de la formulation des différentes compétences et/ou objectifs -la « boîte à outils », construite explicitement pour pallier les insuffisances du LHP, a posé des problèmes d’exploitation aux maîtres et maîtresses ; - le manque de supports didactiques a gêné les maîtres, notamment en ce qui a trait au guide pédagogique, aux manuels et à la disponibilité de matériels adaptés à l’entrée par les compétences. S’est ajoutée à ces lacunes une évidence : avec les documents qui leur étaient remis entre les mains, les enseignants n’avaient ni le temps ni les ressources pour participer à la construction du nouveau curriculum pendant le déroulement de leur enseignement. Ces informations ont pesé lourdement sur la décision prise par le Comité National de Pilotage du Curriculum (CNPC) de revoir entièrement la stratégie de la construction des programmes. Une « pause stratégique » a alors été décidée. Cela afin de permettre aux équipes de travail de remédier à la situation et de construire des outils pédagogiques qui faciliteraient réellement le travail des enseignants et des enseignantes. 3. La réécriture d’un Livret de compétences (LC) et des autres documents didactiques À la lumière des suggestions et recommandations formulées par les enseignants ou enseignantes , les directeurs/directrices et les inspecteurs/inspectrices qui ont participé à la mise à l’essai, il est apparu nettement qu’il était nécessaire de procéder à la réécriture complète de l’ensemble de la documentation et des outils à remettre aux enseignants. Deux éléments d’ordre stratégique ont été dégagés de ces recommandations : - Développer une compétence à l’école, c’est d’abord installer un potentiel chez l’élève ; C’est ensuite mettre en place des conditions qui lui faciliteront la réalisation d’une performance sur la base de ce potentiel et l’obtention des résultats attendus. - L’installation du potentiel chez l’élève demande l’acquisition de contenus scolaires spécifiques et finalisés. La performance, c’est la manifestation du potentiel ; elle requiert la mobilisation des contenus-matières intégrés par un élève, lorsque confronté à une ou des situations-problèmes. Le résultat enfin est l’aboutissement de cette mobilisation ; il constitue un indicateur de la maîtrise de la compétence visée. Cette conception pragmatique et réaliste de ce qu’est une compétence a présidé à la réécriture du nouveau curriculum. Suivant les recommandations du CNPC et avec le soutien technique du Secrétariat Technique Permanent (STP) du curriculum, la réécriture devait prendre en compte le fait que : La formulation des objectifs doit être considérée comme nécessaire, dans la mesure où d’une part, elle permet d’expliciter et de développer les compétences essentielles et que d’autre part, dans le quotidien de la classe, l’enseignant aura toujours besoin à courte échéance et sans effort, de bien identifier les résultats que doivent atteindre ses élèves. En revanche, il ne serait pas très utile de les classer en savoirs, savoir-faire et savoir-être. Ces catégories ont donc été supprimées. L’approche par les compétences n’exclut en rien la préoccupation des « contenus disciplinaires » à aborder avec les élèves Dans la classe, une compétence ne peut exister qu’à travers des situations significatives d’apprentissage qui permettent aux élèves d’intégrer et de mobiliser leurs acquis et, à travers des situations d’évaluation qui permettent de se prononcer sur la qualité de cette mobilisation ; L’élaboration d’un guide du formateur doit être considérée comme l’un des déterminants de l’environnement, propice au développement du curriculum. Afin d’éviter des confusions chez les rédacteurs, il a été décidé également d’en modifier le titre. Ainsi, le sigle LHP qui désignait au départ les programmes a été remplacé par le sigle LC qui fait référence au Livret de Compétences. II. Présentation du guide pédagogique et du Livret de compétences (LC) 1. Par qui, pour qui, pourquoi ? Par qui ? Le guide que vous avez entre les mains est le fruit d’un travail collectif. La démarche de construction de ce guide s’est grandement inspirée de la stratégie de la construction active suivie lors de la conception des Livrets de Compétences (LC). Ainsi, la construction de ce guide a demandé la contribution d’équipes de pédagogues connaissant bien le LC et de maîtres et maîtresses actifs dans des classes, le tout sous la supervision du Secrétariat Technique Permanent du Curriculum (STP). Pour qui ? Pour tous ceux et celles qui à titre d’inspecteurs/inspectrices, de directeurs/directrices d’école ou d’enseignants et d’enseignantes, du Formel (préscolaire et élémentaire) et du non formel (alphabétisation et écoles communautaires de base) participent, collaborent activement à l’amélioration de l’Éducation de Base au Sénégal. Pourquoi? Le uploads/Management/ gp2-pdf.pdf
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- Publié le Sep 23, 2021
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