D DI IS SC CU US SS SI IO ON N P PA AP PE ER RS S Ministère de la Région wallon

D DI IS SC CU US SS SI IO ON N P PA AP PE ER RS S Ministère de la Région wallonne S e c r é t a r i a t g é n é r a l Division de la Fonction publique N° 0201 ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISE REVUE DE LA LITTERATURE ET ETAT DE LA RECHERCHE par Jean-Luc GUYOT et Barbara VAN ROMPAEY Mai 2002 Service des Etudes et de la Statistique 1 ENTREPRENEURIAT ET CRÉATION D’ENTREPRISE : REVUE DE LA LITTÉRATURE ET ÉTAT DE LA RECHERCHE Jean-Luc Guyot1, Barbara Van Rompaey2 Résumé Ce texte présente le résultat de l’exploration de la littérature scientifique traitant de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise. Cette revue bibliographique constitue la première étape d’une recherche sur les nouveaux créateurs d’entreprise en Région wallonne et sur les dynamiques, notamment sociologiques, participant des nouveaux projets entrepreneuriaux. La présentation se structure en deux volets. D’une part, l’évolution du questionnement de chacune des disciplines intéressées par cette problématique est retracée. Il s’agit d’identifier le moment à partir duquel le thème de l’entrepreneuriat a été reconnu comme étant d’intérêt scientifique et de comprendre comment les approches économiques, sociologiques, psychologiques et des sciences de la gestion ont évolué par rapport à cet objet. Pour ce faire, les principales questions posées par chacune de ces disciplines sont considérées. D’autre part, une classification des productions scientifiques en matière d’entrepreneuriat et de création d’entreprise est proposée. Cette classification est axée sur six types d’approches, caractérisées par un objet privilégié ou une sensibilité particulière par rapport au thème concerné. Cette revue systématique de la littérature permet de baliser un champ caractérisé par une grande complexité et un important potentiel de développement. 1 Service des Etudes et de la Statistique (S.E.S.) du Ministère de la Région wallonne 2 Service des Etudes et de la Statistique (S.E.S.) du Ministère de la Région wallonne 2 Table des matières Introduction…………………………………………………………………………………………………...3 1. L’entrepreneuriat, l’entrepreneur et la création d’entreprise comme objets de réflexions scientifiques : bref aperçu historique…………………………………………………………………………………….5 1.1. La théorie économique……………………………………………………………………………….6 1.2. La sociologie…………………………………………………………………………………………8 1.3. La psychologie………………………………………………………………………………….…..12 1.4. Les sciences de la gestion…………………………………………………………………………..12 2. Pluralité et relativité des projets de systématisation des cadres théoriques……………………………..13 3. L’approche conceptuelle………………………………………………………………………………...15 4. Les approches centrées sur la caractérisation empirique et la classification des créateurs d’entreprise et des entrepreneurs……………………………………………………………………………………...17 5. Les approches étudiant la création en tant que processus ou concrétisation de celui-ci………………...19 6. Les approches liées à l’identification des facteurs de développement, de succès ou d’échec…………..21 6.1. Les recherches centrées sur les caractéristiques du dirigeant………………………………………22 6.2. Les recherches centrées sur les caractéristiques de l’entreprise……………………………………22 6.3. Les recherches centrées sur la gestion de l’entreprise……………………………………………...23 6.4. Les recherches centrées sur les variables exogènes à l’entreprise………………………………….25 6.5. Les recherches centrées sur les stades de développement de l’entreprise………………………….26 7. Les approches environnementales………………………………………………………………………27 8. Les approches fonctionnalistes………………………………………………………………………….28 8.1. Les travaux portant sur la définition fonctionnelle de l’entrepreneur……………………………...28 8.2. Les travaux portant sur les fonctions socioéconomiques de l’entrepreneuriat……………………..29 Conclusions………………………………………………………………………………………………….30 Bibliographie………………………………………………………………………………………………...32 3 Introduction Dans de nombreuses régions dites de « vieille industrialisation », telles que la Wallonie, l’emploi constitue un des défis les plus importants que les acteurs politiques doivent relever. Du point de vue scientifique, la question est traitée sous diverses perspectives. En économie, les travaux sur le sujet sont nombreux. Il y est souvent question d’adéquation entre les caractéristiques locales de l’offre de force de travail et celles de la demande (e. a. Van Haeperen B., 2001, Pissarides C. A., 1990 ; Mehta F. et Sneessens H., 1994 ; Sneessens H., 1995), et, fréquemment, de recommandations politiques portant sur la mise en place de mesures de (re)qualification de la main-d’œuvre. Tantôt, ce sont les rigidités imposées au marché de l’emploi qui sont stigmatisées (e. a. Freeman R. et Medoff J. L., 1984) et la réduction du chômage et la stimulation des embauches sont présentées comme devant passer par l’abolition des entraves au fonctionnement autorégulé du marché, ou, si l’on préfère utiliser d’autres termes, par la « dérégulation » de celui-ci. Face à la pléthore d’articles économiques, les recherches sociologiques, si l’on fait abstraction de celles traitant du thème des qualifications et des compétences des (candidats) travailleurs, sont moins nombreuses. Elles se centrent principalement sur les mécanismes de rencontre entre offre et demande de travail (e. a. Paradeise C., 1988) et sur l’insertion professionnelle, notamment chez les jeunes (Dubar, 1992, Claisse et al., 1998). Les deux disciplines présentent néanmoins une caractéristique commune : c’est l’emploi salarié qui, le plus fréquemment, retient l’attention des chercheurs et leurs analyses se focalisent généralement sur les mécanismes de rencontre entre offre et demande de force de travail. Par conséquent, les travaux centrés sur l’offre d’emploi telle qu’elle est émane des entreprises sont moins répandus. Cette situation est d’autant plus marquée que l’on considère le point de vue sociologique. C’est ce constat de « pénurie », pour reprendre un terme très en vogue dans le discours politique et patronal, qui nous a poussé à considérer la question de l’emploi sous l’angle de l’entreprise et du développement de la demande de force de travail, et ce dans une perspective sociologique. De fait, n’est-il pas légitime, d’un point de vue économique, sociologique et politique, de s’interroger sur divers phénomènes relevant de l’entreprise ? Parmi ceux -ci, on peut notamment envisager les mécanismes de construction sociale des profils d’embauche et des critères de sélection du personnel. De même, on peut s’interroger sur le rôle de certains facteurs sociologiques dans l’accroissement de la demande de force de travail, et, plus précisément, des conditions sociologiques de création d’emplois. Dans cette optique « génétique », un objet mérite une attention toute particulière : il s’agit de l’identification des dynamiques sociologiques participant de la création de nouveaux projets entrepreneuriaux. D’un côté, on peut, à ce sujet, tenter de mettre en évidence les circonstances macro-sociologiques d’apparition de projets d’entreprise, et s’interroger comme le firent, en leur temps, Max Weber (1920) et Fanfani A. (1935), sur les liens entre, d’une part, l’apparition et le développement d’une classe d’entrepreneurs, et, d’autre part, le contexte socio-historique et les cadres macro-culturels. D’un autre côté, il est possible, en adoptant une posture différente, de se pencher sur les trajectoires individuelles, telles qu’elles s’articulent avec les dynamiques collectives, les caractéristiques environnementales et l’action des structures économiques et sociales, et de tenter d’identifier les facteurs sociologiques opérant dans la décision que prennent certains de concevoir et de concrétiser un projet entrepreneurial. Cette dernière thématique est particulièrement stimulante. D’un point de vue politique, la lutte contre le sous- emploi se doit d’explorer les mesures visant la dynamisation de la demande de main-d’œuvre. Cette nécessité s’exprime d’ailleurs par la voix du Conseil européen lors de la définition des lignes directrices pour l’emploi en 1997. La création d’entreprises d’initiative privée et le développement du « self-employment » sont sans doute une des voies alternatives pour atteindre cette dynamisation (OCDE, 1998 ; Bögenhold D., 2000). L’examen sociologique des nouveaux créateurs d’entreprise, de leur trajectoire et de leur stratégie revêt, par conséquent, une importance indéniable. D’un point de vue scientifique, l’analyse sociologique de l’innovation entrepreneuriale a principalement traité de l’entreprise constituée (Alter N., 1996) et, jusqu’à présent, s’est peu 4 mobilisée sur la question de l’« entrée en entrepreneuriat » et de la genèse des entreprises. L’exploration de ce nouveau champ d’investigation constitue un défi que le chercheur se doit de relever. Néanmoins, les enjeux liés à cette thématique commandent d’élargir la question à celle des facteurs de réussite des nouveaux entrepreneurs. Dans ce domaine, les théories de la gestion d’entreprise attirent l’attention sur la multiplicité des dimensions à intégrer à la réflexion (e. a. Chandler A. D., 1972 ; Bidault F., 1988). Parmi celles- ci, certaines relèvent plus particulièrement du champ de l’analyse sociologique des organisations. Ces composantes organisationnelles devraient être abordées par toute recherche sociologique concernée par le thème de l’entrepreneurship et de sa réussite. Par ailleurs, les recherches actuellement en cours tendent à montrer que la création de nouveaux emplois est surtout le fait de la création et du développement de nouvelles entreprises, souvent de taille petite ou moyenne. C’est notamment le cas en Région wallonne, où 95 % des entreprises apparues entre 1993 et 1996 sont des TPE ou des PE (Service des études et de la statistique, Ministère de la Région wallonne : Annuaire statistique de la Wallonie, module économique 2002) et où ce type d’entreprise occupe une position centrale (Comblé K. et al., 2000). Devant un tel constat, il est crucial de s’interroger sur les conditions d’émergence et de réussite de nouveaux projets entrepreneuriaux, et plus particulièrement dans notre région. Dans cette optique, se posent un certain nombre de questions essentielles : - qui sont les nouveaux entrepreneurs ? - quels sont les mécanismes économiques, sociaux et culturels qui les ont amenés à se lancer dans le développement et la réalisation d’un projet d’entreprise ? - quelles sont leurs motivations ? - quelles sont les difficultés auxquelles ils ont dû faire face ? - quels appuis ont-ils rencontrés ? - quels sont leurs besoins ? - quels sont les éléments qui, une fois uploads/Management/ entrepreunriat-et-creat-entrprse.pdf

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  • Publié le Jui 10, 2021
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