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© Ministère de l’éducation nationale (DGESCO) http://eduscol.education.fr/CASNAV Fiches repères pour l’apprentissage du Français Langue de Scolarisation avec les élèves allophones nouvellement arrivés en France Le professeur dans sa classe, attitudes et connaissances Ces documents peuvent être utilisés et modifiés librement dans le cadre des activités d'enseignement scolaire, hors exploitation commerciale. Toute reproduction totale ou partielle à d’autres fins est soumise à une autorisation préalable de la Direction générale de l’enseignement scolaire. La violation de ces dispositions est passible des sanctions édictées à l’article L.335-2 du Code la propriété intellectuelle. septembre 2012 Ressources CASNAVéduSCOL MENESR/DGESCO Septembre 2012 Fiches repères EANA – FLS/FLSco – le professeur dans sa classe, attitudes et connaissances Page 2 sur 13 http://eduscol.education.fr/CASNAV Les conseils qui suivent s'adressent aux professeurs accueillant dans leurs classes (dispositifs spécifiques d’accueil ou classes ordinaires), quelle que soit leur discipline, des élèves découvrant l'école française. Parmi ces élèves, certains découvrent la langue française et d'autres la pratiquent déjà à des degrés variés de compétences orales et écrites. La réussite de ces élèves, si elle dépend bien sûr des connaissances préalablement acquises, des ressources qu’ils peuvent mobiliser et de leur motivation, dépend aussi de la qualité de l’enseignement qui leur est dispensé. Il est toujours utile de se référer à l’arrêté du 12 mai 2010 qui définit les compétences à acquérir par les professeurs pour l’exercice de leur métier et, dans ce cadre, à la compétence 6, « prendre en compte la diversité des élèves ». Aussi, les conseils suivants ont-ils pour finalité d’aider les enseignants à prendre en compte ces élèves aux besoins spécifiques, en insistant sur les compétences professionnelles que les enseignants ont à maîtriser. SOMMAIRE Prendre conscience de la relativité des cultures scolaires, d’enseignement et d’apprentissage ............................................................................3 L’habitus scolaire français, éclairages et exemples ...............................................................................................................................................4 De l’importance de questionner l’épistémologie d’une discipline ............................................................................................................................6 Les pratiques d’enseignement et l’apprentissage des élèves ................................................................................................................................7 Évaluation et valeurs en France : sens, attentes et critères partagés ....................................................................................................................8 Les conventions scolaires ..................................................................................................................................................................................8 Les élèves venant de Chine et la lecture analytique en France ..........................................................................................................................9 Les gestes professionnels à développer .............................................................................................................................................................. 10 Exemple d’activité qui peut échouer si les pré-requis sont absents .................................................................................................................. 10 Exemple en français pour l’étude d’un texte ..................................................................................................................................................... 11 Exemple pour une activité de lecture à haute voix ............................................................................................................................................ 11 Conseils pour la conception de séances .......................................................................................................................................................... 12 La conscience des activités langagières mobilisées dans chaque discipline ....................................................................................................... 13 MENESR/DGESCO Septembre 2012 Fiches repères EANA – FLS/FLSco – le professeur dans sa classe, attitudes et connaissances Page 3 sur 13 http://eduscol.education.fr/CASNAV Prendre conscience de la relativité des cultures scolaires, d’enseignement et d’apprentissage En premier lieu, les enseignants ont à prendre conscience de la non universalité de la langue française, de la culture française et de l'école française. Cette prise de conscience peut aussi bien être la conséquence d'une attitude de curiosité et d'ouverture d'esprit, naturelle à certains enseignants, que celle d'une confrontation brutale à la différence, pour d'autres. Ce qui est primordial est la réaction de l'enseignant suite à cette prise de conscience. Il doit trouver l'équilibre entre deux attitudes extrêmes et aussi peu efficaces l'une que l'autre : un repli sur le mode de pensée et les valeurs de l’école française qui finit par nier la dimension de l'autre ou, au contraire, une ouverture vers l'autre excessivement empathique qui conduit à l'oubli de ses propres valeurs. Cet équilibre est à trouver à la fois dans la décentration par rapport à sa culture professionnelle et dans l'interrogation des évidences, qui favoriseront un questionnement sur ses pratiques. On attend de l'enseignant qu'il sache expliciter l'« habitus » scolaire français dans son fonctionnement et ses valeurs, dans son organisation générale comme dans les codes de chaque discipline, en s'appuyant sur une démarche de comparaison quand c’est nécessaire. MENESR/DGESCO Septembre 2012 Fiches repères EANA – FLS/FLSco – le professeur dans sa classe, attitudes et connaissances Page 4 sur 13 http://eduscol.education.fr/CASNAV L’habitus scolaire français, éclairages et exemples Le professeur peut penser à tout ce qui relève de l'organisation de l’établissement, des règles de la vie scolaire et des règles du vivre ensemble. Dans l’académie de Créteil, une enquête menée auprès d'élèves nouvellement arrivés à Aubervilliers et à Vitry a permis de répertorier quelques unes de leurs surprises, de leurs incompréhensions et de leurs analyses des difficultés rencontrées :  les élèves ont été surpris par la grandeur de l'établissement, son nombre important de classes, et par l'absence d'uniformes mais aussi par le fait qu'on ne paye pas l'école et que l'on paye la cantine  dans d’autres pays, il apparaît que l'école est payante mais pas la cantine qui fait alors partie des frais de scolarité. De plus, quand elle est payante, la cantine peut être un self mais on rencontre aussi d’autres modes d’organisation (par exemple, une personne qui vient vendre de la nourriture)  les élèves nouveaux arrivants pensent qu’en France les élèves ne sont pas nombreux et qu'ils font trop de bruit  ils ont aussi été surpris par la fête de Noël organisée par les professeurs. Quant à l'espace de la classe, ils le trouvent illuminé (présence de fenêtres) et sont surpris par le mobilier (des chaises et tables au lieu de bancs...) et le tableau blanc qui n'existe qu'au lycée et/ ou dans les universités. Les élèves trouvent les enseignants très chaleureux et proches des élèves voire pas assez sévères ; ils ne comprennent pas vraiment où se trouve l'autorité. Certains ont été surpris parce qu'il n'y avait pas de cours de religion, pas de lever de drapeau, pas de gymnastique avant les cours, pas d'exercice des yeux... Dans le second degré, en ce qui concerne les emplois du temps, les élèves trouvent que c'est compliqué de se déplacer d’une salle à l’autre : chez eux, seuls les enseignants se déplacent. La journée est aussi organisée différemment : pour les uns elle commence plus tôt (6H30), pour les autres elle se termine plus tôt (14H). MENESR/DGESCO Septembre 2012 Fiches repères EANA – FLS/FLSco – le professeur dans sa classe, attitudes et connaissances Page 5 sur 13 http://eduscol.education.fr/CASNAV Les cours n'ont pas les mêmes durées et les pauses sont aussi différentes : « En Chine beaucoup de devoirs, pas beaucoup de repos. En France beaucoup de repos. En Chine 7h30 école, 8h on travaille. On fait le ménage la 1ère demi heure dans la classe, ici y a beaucoup de vacances, en Chine non, seulement l’été et l’hiver, mais c’est une semaine et un mois. Ici pas beaucoup de travail, mais le travail c’est pas facile » dit Wei Wei. Certains sont surpris des récréations qui semblent être plus courtes en France et ils sont surpris que les élèves ne puissent rester en classe soit pour lire, soit pour réviser… De tous les outils utilisés, celui qui semble le plus surprendre les élèves est le carnet de correspondance : aucun des élèves n'en avait vu dans son pays. Ils ont à la place une carte scolaire et les sorties de cours se déroulent pour tous les élèves ensemble ou bien sans surveillance spéciale. Quant à la correspondance avec les parents, autre intérêt du carnet, elle se fait par téléphone et par un des professeurs. Il apparaît que le professeur principal n'existe pas dans certains pays. Les notes ont été source de grandes discussions avec les élèves. Ils sont tous surpris par la notation sur 20. Certains ont cru avoir de très mauvaises notes avec un 16 par exemple. En effet, dans certains pays les devoirs sont notés sur 50 ou sur 100, voire sur 200 ; alors un 16 est une note dérisoire et avec un 35 sur 100, on redouble au Sri Lanka et au Pakistan. Un élève a même dit que certains donnaient de l'argent pour avoir de bonnes notes... Enfin, dans certains pays, les parents sont convoqués une fois dans l'année et c'est en public que l'on donne des informations sur leur enfant. Peuvent aussi apparaître des problèmes de référentiel, comme en témoigne ce professeur d’EPS : « La compréhension, ça dépend d’où ils viennent, les filles d’Afrique que j’ai eues ont beaucoup de mal parce que, souvent, elles n’ont pas fait d’EPS dans leurs pays ». Quant aux élèves, ils pointent également le manque de références communes : « En histoire, en SVT, je comprends pas les mots » […] En Chine y a pas d’histoire, Charlemagne, les Romains, je connais pas.» (Wei Wei). « C’est pas la même histoire au Brésil » dit Stanley. MENESR/DGESCO Septembre 2012 Fiches repères EANA – FLS/FLSco – le professeur dans sa classe, attitudes et connaissances Page 6 sur 13 http://eduscol.education.fr/CASNAV De l’importance de questionner l’épistémologie d’une discipline Le professeur peut réfléchir à l’épistémologie de sa discipline, telle qu’elle est enseignée en France – son origine, son organisation, ses programmes, leurs évolutions – pour mettre en perspective et motiver les apprentissages qu’il propose à ses élèves allophones nouvellement arrivés dans le système scolaire français. Sans pour autant être ou devenir un spécialiste d’ « éducation comparée », le professeur gagnera à demander aux élèves uploads/Management/ eana-flsco-le-professeur-dans-sa-classe-359990.pdf

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  • Publié le Jui 04, 2022
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