Analyse des erreurs : L’analyse des erreurs s’est développée sous l’impulsion d

Analyse des erreurs : L’analyse des erreurs s’est développée sous l’impulsion d’importantes recherches effectuées et représentées notamment par CORDER(1967), PORQUIER (1977) et PY(1980). L’analyse des erreurs complète la tâche de l’analyse contrastive, comme l’énonce BESSE et PORQUIER : elle est « d’abord envisagée comme un complément ou substitut économique aux analyses contrastives » Selon STREVENS (1964) « l’analyse des erreurs ne saurait remplacer les études contrastives, mais elle offre une solution de rechange qui peut porter plus vite ses fruits » L’analyse des erreurs a ses insuffisances mais elle a été importante au moins pour sa réinterprétation du rôle de l’apprenant qui n’est plus vu comme un simple récipient passif de L2 mais comme jouant un rôle actif dans le processus d’apprentissage. Il génère, teste et modifie des hypothèses sur la langue 2. L’analyse des erreurs est un support important pour l’enseignement de la grammaire. D’une part, elle va permettre la description, l’explication et la correction des erreurs. D’autre part, elle va nous aider à mieux comprendre le processus et les stratégies d’apprentissage des langues étrangères (PORQUIER, 1977), ainsi, l’analyse des erreurs conduira non seulement à la détection de zones de difficultés mais aussi à leur justification et à leur explication. Donc, l’analyse des erreurs cherche à décrire et à expliquer la nature et les causes des erreurs identifiées. L’analyse des erreurs a permis aux chercheurs de découvrir un type d’erreur qui n’avait pas été étudié par l’analyse contrastive. Il s’agit des erreurs qui sont le résultat de stratégies d’apprentissage et non d’influence de la langue maternelle comme les erreurs qui sont le produit d’un processus de simplification des règles. L’analyse des erreurs contribue à identifier les erreurs puis les décrire et enfin atteindre à les expliquer. Selon C.CORDER : « un point de vue chronologique, une analyse soulève trois séries de problème 1) trouver l’erreur ; 2) décrire l’erreur ; 3) expliquer l’erreur ». Définition de la notion d’erreur: L’erreur a longtemps été considérée comme une anomalie, une faille, voire quelque chose d’inconcevable. Dans le dictionnaire de la didactique de français langue étrangère et seconde l’erreur est définie comme « un écart par rapport à la représentation normée ». (2003.86) Le Robert de la langue française propose cette définition-ci : « erreur : chose fausse, erronée par rapport à une norme (différence par rapport au modèle ou au réel). Faute, inexactitude». Nous remarquons que la notion d’erreur n’était pas positive. Si l’on se place de point de vue de l’apprenant, l’erreur peut en effet être considérée comme ce qui entrave, gêne, voire empêche l’apprentissage (selon seve françois). Mais la notion a pris une dimension nouvelle avec l’application des théories linguistiques et psychologiques aux recherches sur l’apprentissage, selon ces dernières « l’erreur résultait de l’interférence des habitudes de langue maternelle sur l’apprentissage d’une autre langue » corder. La psychologie cognitive remis en cause aussi la notion d’erreur puisqu’elle explique que: « l’idée que l’apprentissage / acquisition d’une langue ne serait se réduire à une imprégnation passive ou à une simple imitation : il s’agit d’une activité complexe, mettant en jeu des stratégies d’appropriation du système de la langue cible ou L2 et de communication, le tout par essais de tâtonnements » (selon SEVE. F.) L’erreur est donc nécessaire dans l’apprentissage d’une langue étrangère, c’est une étape très importante qui permet d’accéder au savoir, l’erreur n’est pas un simple faux pas, mais au contraire la trace d’un processus d’appropriation d’une L2. Faute vs erreur : Chacun s’accorde désormais à préférer le terme erreur à celui de faute. Parler, en effet de « faute » induirait l’idée de condamnation morale. En effet « il y a dans «faute » une connotation morale qui est culpabilisatrice. » (yvonne.cossu.1995). Le terme faute est utilisé pour décrire la non –conformité à la norme. Cette dernière est considérée comme une valeur que l’on ne doit pas violer, et donc toute violation est sanctionnée. Ainsi, avec le terme de faute, on ne s’intéresse qu’au résultat. Avec le terme erreur, on tient compte du processus d’apprentissage propre à chaque apprenant, « l’erreur reflète les tâtonnement et les hésitations qui sont naturels et essentiels dans le processus d’apprentissage. ». (Selon SEVE. F.) Après avoir défini la notion d’erreur en général, il est nécessaire à présent de faire le lien entre l’erreur et la norme. L’erreur linguistique et la norme : Ce terme erreur issu du verbe latin error et errare signifie « action de se tromper, de s’écarter de la vérité » Selon CORDER,S.P « si l’on cherche à décrire chez un apprenant sa connaissance de la langue à un stade quelconque de son développement, ce sont bel et bien les erreurs qui fournissent ces indices » Le terme erreur a une connotation négative impliquant un défaut indésirable et effaçable de la performance de l’apprenant.les erreurs doivent être considérées comme des traits normaux et inévitables dans l’apprentissage de la langue seconde et le schéma de développement des erreurs chez un individu doivent être prises comme une évidence non pas de manque ou de défaut mais comme succès et exploit. Comme l’énonce PORQUIER(1977) : « l’erreur est non seulement inévitable, mais normale et nécessaire, constituant un indice et un moyen d’apprentissage. On apprend pas sans faire d’erreurs et les erreurs servent à apprendre ». Une erreur est un énoncé oral ou écrit inadmissible constituant une violation du code grammatical ou sémantique de la langue. On distingue deux types d’erreurs : erreurs de compétence ; erreurs de performance. La norme est un phénomène social qui s’appuie sur un jugement distinctif entre production linguistique, une façon d’isoler la langue correcte de ce qui est jugé relâché incorrect. La norme fonctionne comme un système d’instruction définissant les formes à choisir. L-H HJELMSLEV dit que la norme c’est le trait ou l’ensemble des traits qui permet de distinguer un élément de tous les autres éléments. Type de norme : Le concept de langue est étroitement lié à celui de norme. Pour que la communication soit possible, la langue doit être « stable et codifié ». En effet, c’est parce qu’ils partagent un code commun que deux humains peuvent communiquer. L’usage de la langue, même au sein d’une communauté linguistique, présente de nombreuses variations. Les variations peuvent s’observer aux niveaux phonique et lexical, et dans une moindre mesure, aux niveaux syntaxiques et morphologiques. Bien entendu, il existe différentes conceptions de ce qu’est ou doit être la norme. Nous en présenterons ici trois conceptions différentes. Le dictionnaire de linguistique et des sciences du langage défini la norme comme suit : « système d’instructions définissant ce qui doit être choisi parmi les usages d’une langue donnée si l’on veut se conformer à un certain idéal esthétique ou socioculturel. » (DUBOIS, 1994 : p 330 ). Nous pourrons qualifier cette approche de norme prescriptive ; elle édicte les usages qui doivent être conservés parmi les variantes linguistiquement possibles et condamne par le fait même les autres. La norme prescriptive alimente la grammaire normative d’une langue, d’ailleurs, il existe des organismes comme l’académie française qui est autorité en ce domaine. Selon cette norme, une erreur est commise chaque fois qu’il y a écart par rapport à la variante privilégiée parmi celles possible, même celles qui seraient linguistiquement justifiables. La norme prescriptive ne fait pas vraiment de distinction entre l’expression écrite et l’expression orale ; la langue écrite étant la « bonne », l’oral doit la refléter. Les linguistes conçoivent souvent la norme d’une façon différente .pour eux, c’est l’usage qui la détermine ; c’est donc par l’analyse de la parole au sens saussurien que les linguistes dégageront les formes courantes, donc « normale » de l’usage. On pourrait qualifier cette approche de norme descriptive. La norme est ainsi fixée par les locuteurs et change en fonction des variations géographiques, sociales, etc. par conséquent, la norme écrite différera de la norme orale. Une erreur sera donc un écart par rapport à l’usage de la majorité. Ainsi une autobus ou un aréoport pourraient être normés dans certains milieux. Un autre type de norme recoupe les deux autres : il s’agit de la norme fonctionnelle, selon ce point de vue, c’est le contexte qui « impose » la norme ; la norme écrite sera donc différente de la norme parlée, qui elle, changera selon que la conversation a lieu dans un café, lors d’une réunion avec un supérieur, dans les vestiaires, etc. « dans la perspective fonctionnelle, le bon usage est celui qui est adapté aux diverses situations de communication, aux situation de la vie en société ».(dallaire, 1997 :30). Il y a erreur si la variété où le registre de langue ne correspond pas aux contextes de l’acte langagier. La norme fonctionnelle s’associe mieux à la norme descriptive qu’à la norme prescriptive, qui voudrait plutôt voir l’utilisation, en toutes circonstances d’un français uniforme calqué sur le code écrit. Typologie des erreurs : Différents chercheurs ont abordé la question de la typologie des erreurs commises par les apprenants dans l’apprentissage d’une langue étrangère. Ils classent ces erreurs selon des critères différents. Globalité uploads/Management/ cours-analyse-contrastive-semestre-2.pdf

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  • Publié le Dec 25, 2022
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  • Langue French
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