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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/319767881 Contrôles particulaires et microbiologiques de l’air et contrôles microbiologiques des surfaces dans les établissements de santé. Article · August 2017 CITATIONS 0 READS 6,949 2 authors: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Environment View project MANIMAL master's programme View project Le Gallou Florence Centre Hospitalier Universitaire de Nantes 33 PUBLICATIONS 308 CITATIONS SEE PROFILE Didier Lepelletier Centre Hospitalier Universitaire de Nantes 276 PUBLICATIONS 1,873 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Le Gallou Florence on 18 June 2018. The user has requested enhancement of the downloaded file. ■90-25-0025-A Contrôles particulaires et microbiologiques de l’air et contrôles microbiologiques des surfaces dans les établissements de santé F. Le Gallou, D. Lepelletier La maîtrise de l’empoussièrement des locaux accueillant des patients ou des activités à risque est un élément de la prévention du risque infectieux lié à l’air en établissement de santé. La performance d’une installation de traitement d’air est caractérisée de fac ¸on normalisée par des paramètres techniques, notamment la classe de contamination particulaire, à laquelle correspond une classe de contamination microbiologique. Le comptage particulaire et l’évaluation de l’aérobiocontamination sont des outils de qualification des zones à environnement maîtrisé (ZEM) et des indicateurs qualité dans le suivi de leur exploitation. L’évaluation de la contamination microbiologique des surfaces constitue un indicateur de la qualité de l’application des procédures de bionettoyage. Aérobiocontamination et contamination des surfaces sont deux éléments complémentaires dans l’appréciation de la maîtrise de la biocontamina- tion des ZEM. Les contrôles microbiologiques de l’air et des surfaces peuvent également être réalisés de fac ¸on ponctuelle pour vérifier l’efficacité de mesures de prévention de la dissémination de contaminants fongiques lors de travaux, pour rechercher et identifier une source environnementale lors d’une enquête épidémiologique, ou à titre pédagogique pour sensibiliser le personnel à la qualité microbiologique de son environnement. Les méthodes les plus utilisées en pratique en milieu hospitalier sont l’aérobiocollecteur pour les prélèvements d’air, et l’empreinte sur milieu gélosé ou l’écouvillonnage humide pour les prélè- vements de surface. Leur réalisation doit être standardisée et leurs résultats interprétés en fonction de valeurs cibles, alertes ou actions définies selon la normalisation, la réglementation ou les recomman- dations. Préalablement à la mise en œuvre de contrôles, chaque établissement élabore sa stratégie de surveillance environnementale après une analyse de risque prenant en compte ses activités, et détermine les modalités d’interprétation et les conduites à tenir en fonction des résultats obtenus. © 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : Air ; Surfaces ; Contrôles microbiologiques ; Environnement hospitalier ; Prélèvements ; Classification particulaire Plan ■Introduction 1 ■Contexte épidémiologique 2 Micro-organismes dans l’air et sur les surfaces 2 Responsabilité dans les infections associées aux soins 2 ■Maîtrise de la contamination de l’air et des surfaces 2 ■Stratégie de la surveillance microbiologique de l’air et des surfaces 3 ■Prélèvements 3 Plans d’échantillonnage 4 Fréquence 4 Qui prélève ? 4 À quel moment prélever ? 4 Identification du prélèvement 4 Techniques de prélèvement 6 Conditions de transport et délai d’acheminement 8 ■Analyses 8 Comptage particulaire 8 Prélèvements d’air et de surfaces 8 ■Lecture et interprétation des résultats 8 Lecture et expression des résultats 8 Référentiels et interprétation 8 Limites et précautions 9 ■Conduite à tenir 9 ■ Introduction La prévention des infections associées aux soins (IAS) est un élément essentiel de la gestion des risques en établissement de santé. La part de ces infections liée à la contamination de l’environnement hospitalier est encore mal évaluée de fac ¸on générale, mais la responsabilité de micro-organismes d’origine EMC - Biologie médicale 1 Volume 12 > n◦4 > octobre 2017 http://dx.doi.org/10.1016/S2211-9698(17)74812-1 90-25-0025-A ■Contrôles particulaires et microbiologiques de l’air et contrôles microbiologiques des surfaces dans les établissements de santé Tableau 1. Survie de micro-organismes d’origine humaine sur les surfaces sèches (d’après Kramer [10]). Micro-organismes Durée de survie Bactéries Acinetobacter sp. De 3 jours à 5 mois Clostridium difficile (spores) 5 mois Escherichia coli De 1,5 heure à 16 mois Enterococcus spp. (dont entérocoques résistant à la vancomycine) De 5 jours à 4 mois Klebsiella spp. De 2 heures à plus de 30 mois Mycobacterium tuberculosis De 1 jour à 4 mois Staphylococcus aureus (dont S. aureus résistant à la méthicilline) De 7 jours à 7 mois Levures Candida albicans De 1 jour à 4 mois Virus Rotavirus De 6 jours à 2 mois Virus de l’hépatite B Plus de 1 semaine Virus respiratoire syncytial Jusqu’à 6 heures environnementale a été documentée dans des cas précis d’IAS [1–3], tout comme l’a été le rôle des surfaces comme réservoir secondaire et relais de la transmission croisée lors d’épidémies [4, 5]. La surveillance microbiologique de l’environnement, et en par- ticulier de l’air et des surfaces, constitue donc un des éléments de la maîtrise du risque infectieux en établissement de santé. Les résul- tats des prélèvements sont des indicateurs de qualité en routine, et des outils dans les investigations d’épidémies. Cette surveillance doit néanmoins être utilisée dans un cadre et avec des objectifs définis pour être utile et coût/efficace. Pour cela, chaque établis- sement doit établir sa stratégie de surveillance en fonction de ses activités (chirurgie, présence de patients immunodéprimés, pharmacotechnie, etc.), en s’appuyant sur la réglementation, les normes et les recommandations. ■ Contexte épidémiologique Micro-organismes dans l’air et sur les surfaces L’air et les surfaces sont naturellement contaminés par des micro-organismes d’origine environnementale ou humaine [6, 7]. La flore atmosphérique est constituée d’une flore de base, présente sur les supports que sont les poussières, et composée d’organismes saprophytes résistant à la dessiccation et aux ultraviolets : bac- téries à Gram positif (Bacillus, sarcines, etc.) et champignons filamenteux (Aspergillus, Penicillium, Mucor, etc.). L’émission par l’homme de gouttelettes de Flügge, la formation de droplet nuclei (noyaux de condensation de ces gouttelettes), et la dissémi- nation de squames cutanées, entraînent la présence dans l’air d’une flore d’origine humaine qui comprend à la fois des micro- organismes commensaux et d’autres potentiellement pathogènes. La contamination des surfaces se fait par contact direct (mains) ou indirect (objets souillés) avec l’homme, par dissémination d’eau (milieu de vie de nombreux micro-organismes saprophytes), et par sédimentation des particules de l’air. Cette interaction est conti- nue puisque la remise en suspension (mouvements, techniques d’entretien inadaptées) de particules déposées sur les surfaces et chargées de micro-organismes peut contaminer l’air [8, 9]. La survie des micro-organismes d’origine humaine sur les surfaces varie de quelques heures à plusieurs mois, en fonc- tion des caractéristiques propres de ceux-ci et des conditions environnementales [10] (Tableau 1). Les spores bactériennes (par exemple Clostridium difficile) sont une forme de résistance dans l’environnement. Une humidité de plus de 70 %, une tempéra- ture peu élevée, un fort inoculum de départ, et la présence de matières organiques sont associés à la persistance de la plupart des micro-organismes sur les surfaces. Certaines bactéries, comme Staphylococcus aureus et Acinetobacter baumanii, résistent aussi à la Homme Surfaces Air Eau Homme Matériel Contact mains Remise en suspension dans l'air Figure 1. Chaîne de transmission des micro-organismes entre homme et environnement. dessiccation et ont une survie prolongée sur surfaces sèches [11]. Le type de matériau (plastique, inox, cuivre, etc.) constituant la surface peut avoir une influence sur la survie [12, 13]. L’adhésion des bactéries aux surfaces au sein d’un biofilm constitué est éga- lement un facteur important de leur pérennité, cette matrice de polymères extracellulaires formant une protection des micro- organismes contre les agressions de tous types, dont les stress environnementaux et l’action des désinfectants [14]. Responsabilité dans les infections associées aux soins La présence d’un micro-organisme dans l’environnement n’est pas une condition suffisante pour l’impliquer comme source res- ponsable de la survenue d’une infection. En effet, sa présence dans l’air ou sur les surfaces peut aussi être la conséquence de sa dissémination par les patients [15–17], la chaîne de transmis- sion entre homme et environnement étant complexe (Fig. 1). Le lien entre aérobiocontamination et infection a été mis en évidence dans deux grands types de situations : en chirurgie ortho- pédique prothétique [18], avec implication de bactéries d’origine cutanée ou muqueuse (staphylocoques), et pour les aspergil- loses invasives chez des patients immunodéprimés, notamment à l’occasion de travaux mobilisant de forts inoculum de champi- gnons filamenteux [1]. La survenue d’infections du site opératoire à Aspergillus sp. a également été documentée lors de la pré- sence du champignon dans l’air en chirurgie propre [19]. La responsabilité de la contamination de surfaces dans la survenue d’IAS peut être difficile à prouver. Les épidémies nosocomiales sont la plupart du temps associées à une transmission croisée par manuportage. Néanmoins, dans ce contexte, les surfaces peuvent servir de réservoir secondaire et amplifier ou prolonger la transmission [4, 20]. La possibilité de la transmission d’infections par la contamina- tion de l’air ou des surfaces impose la mise en place de mesures ciblées de maîtrise de celle-ci, après analyse des facteurs de risque d’exposition (pathogénicité du micro-organisme, mode de conta- mination, existence d’une porte d’entrée, réceptivité de l’hôte). ■ Maîtrise de la contamination de uploads/Management/ controles-particulaires-et-microbiologiques-de-l-x27-air-et-controles-microbiologiques-des-surfaces-dans-les-etablissements-de-sante.pdf
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