1 Contrôle & Performance des Joint-ventures internationales dans les pays émerg

1 Contrôle & Performance des Joint-ventures internationales dans les pays émergents : Cas des JVI implantées en Turquie Laure DIKMEN ATER – Doctorante* ERFI - ISEM - Université Montpellier 1 Espace Richter - Bâtiment E - Rue Vendémiaire CS 19519 - 34960 Montpellier cedex 2 dikmen_laure@yahoo.fr Dora TRIKI ATER – Doctorante Equipe Euristik, Centre de recherche Magellan, Institut d’Administration des Entreprises (IAE de Lyon), Université Jean Moulin, Lyon 3 6 cours Albert Thomas BP 8242, 69355 Lyon cedex 08 Dora.triki@univ-lyon3.fr * Pour toute correspondance Résumé : L’objectif de cet article est d’examiner l’impact du contrôle sur la performance des partenaires locaux dans les joint-ventures internationales. Nous avons mobilisé la théorie des coûts de transaction, comme cadre d’analyse de la performance du partenaire local. Cette étude a été conduite auprès de 123 JVI implantées en Turquie recueillies à partir d’une base de données sur les IDE publiées par le Sous-Sécrétaire au Trésor Turc. D’abord, une synthèse des travaux ayant traité de la problématique du contrôle dans les joint-ventures internationales est présentée. Ensuite, nous débattrons de la question controversée de la performance dans le cadre des joint-ventures internationales. En effet, grâce à des modèles de régression simple, nous avons testé l’impact de différentes dimensions du contrôle (répartition du capital, étendue, etc.) sur la performance objective et subjective de la joint-venture internationale. Pour cela, nous avons formulé à chaque fois une hypothèse pour ces deux types de performance. Enfin, les résultats empiriques montrent que, dans un contexte de pays émergent, le contrôle exercé par le partenaire local n’a pas d’impact sur la performance subjective. De plus, il ressort que la théorie des coûts de transaction ne convient pas pour analyser la performance des joint-ventures internationales du point de vue du partenaire local. Ces résultats corroborent les travaux de Bertrand et Meschi (2006). Notre travail se veut un premier pas vers une approche plus complète intégrant d’autres déterminants pouvant influencer la performance (e.g. la confiance) et vers une meilleure compréhension des théories qui constituent un cadre théorique expliquant cette relation Contrôle-Performance. Mots clés : Performance, Contrôle, Joint-venture internationale, Théorie des coûts de transaction, Pays émergents. 2 Contrôle & Performance des Joint-ventures internationales dans les pays émergents : Cas des JVI implantées en Turquie Résumé : L’objectif de cet article est d’examiner l’impact du contrôle sur la performance des partenaires locaux dans les joint-ventures internationales. Nous avons mobilisé la théorie des coûts de transaction, comme cadre d’analyse de la performance du partenaire local. Cette étude a été conduite auprès de 123 JVI implantées en Turquie recueillies à partir d’une base de données sur les IDE publiées par le Sous-Sécrétaire au Trésor Turc.D’abord, une synthèse des travaux ayant traité de la problématique du contrôle dans les joint-ventures internationales est présentée. Ensuite, nous débattrons de la question controversée de la performance dans le cadre des joint-ventures internationales. En effet, grâce à des modèles de régression simple, nous avons testé l’impact de différentes dimensions du contrôle (répartition du capital, étendue, etc.) sur la performance objective et subjective de la joint-venture internationale. Pour cela, nous avons formulé à chaque fois une hypothèse pour ces deux types de performance. Enfin, les résultats empiriques montrent que, dans un contexte de pays émergent, le contrôle exercé par le partenaire local n’a pas d’impact sur la performance subjective. De plus, il ressort que la théorie des coûts de transaction ne convient pas pour analyser la performance des joint-ventures internationales du point de vue du partenaire local. Ces résultats corroborent les travaux de Bertrand et Meschi (2006). Notre travail se veut un premier pas vers une approche plus complète intégrant d’autres déterminants pouvant influencer la performance (e.g. la confiance) et vers une meilleure compréhension des théories qui constituent un cadre théorique expliquant cette relation Contrôle-Performance. Mots clés : Performance, Contrôle, Joint-venture internationale, Théorie des coûts de transaction, Pays émergents. 3 1. INTRODUCTION : La scène politico-économique occidentale a assisté à l’émergence de nouveaux pays qui jusque-là, ne jouaient pas ou peu de rôle sur l’échiquier mondial. Tantôt appelé « BRIC » (Brésil, Russie, Inde et Chine), ou « VISTA » (Vietnam, Indonésie, Afrique du Sud, Turquie et Argentine), ces pays ne cessent de susciter interrogations, convoitises voire méfiances. En effet, leur réveil est accompagné de multiples bouleversements économiques, géopolitiques et environnementaux. La mondialisation de l’économie et l’internationalisation des marchés ont entrainé un développement sans précédent des joint-ventures internationales. Depuis les années 80, les recherches ont été prolifiques au sujet de cette forme de coopération interentreprises (e.g., Franko, 1971 ; Anderson et Gatignon, 1986 ; Kogut, 1988 ; Hennart, 1988 ; Reus et al., 2004 ; Meschi, 2007 ; Ren et al., 2009). En effet, les études sur les joint- ventures internationales ont adopté, d’une part, diverses perspectives : le choix du partenaire, la formation de la joint-venture internationale, les mécanismes de contrôle et de confiance inter-firmes, et la performance de l’alliance, et d’autre part, diverses zones d’études : les joint- ventures internationales implantées dans les pays développés (e.g. Lu et Hebert, 2005), les pays en voie de développement (e.g. Ouedrago, 2007), ou les pays émergents (e.g. Demirbağ et al., 2007). Considérée comme étant un vecteur privilégié de l’internationalisation, la joint-venture internationale est définie en tant que société commune, créée et gérée par deux ou plusieurs partenaires indépendants, de nationalité différente qui investissent dans le capital de l’entité en apportant des actifs dans le but d’atteindre des objectifs stratégiques (Shenkar et Zeira, 1987). Cette forme organisationnelle, reconnue pour sa flexibilité (Meschi, 2006), offre plusieurs avantages à ses partenaires : accès aux marchés, réduction et partage des risques, combinaison de compétences, accès aux ressources, réalisation d’économies d’échelle, etc. Toutefois, malgré ces enjeux, ces stratégies sont souvent décrites comme instables, risquées et amènent des niveaux de performance hétérogènes (Brulhart, 2005). Notre article a pour objet d’étudier la performance perçue du parent local sur son alliance à travers les mécanismes de contrôle. Une revue des dix principaux journaux en International Business entre 1988 et 2003, menée par Taco et Williamson (2004), a permis de recenser 388 recherches empiriques sur les joint-ventures internationales. Seulement 15 études se sont focalisées sur la dimension contrôle. Berry et al. (2008) affirment que le contrôle demeure un champ d’investigation à exploiter pour les chercheurs. 4 Ainsi, nous mobilisons les joint-ventures internationales présentes en Turquie comme contexte d’étude. Acteur géostratégique et géoéconomique indéniable, la Turquie est un terrain de recherche original, riche et complexe pour notre étude. Elle possède de nombreux actifs stratégiques ; sa dynamique démographique ; ses nombreuses réformes de modernisation ; et un tissu entrepreneurial actif. En effet, les recherches récentes ont souligné l’intérêt des alliances stratégiques, de type joint-ventures internationales, dans le cadre des économies émergentes et en particulier en Turquie (Tatoğlu et Glaister, 1997, 1998 ; Pham, 2007 ; Selekler-Gökşen Uysal-Tezölmez et , 2007). A cet effet, les mécanismes de pilotage des joint-ventures internationales ont été présentés comme des éléments déterminants pouvant influencer leurs issues en termes d’instabilité et de performance (e.g. Killing, 1983 ; Yan et Child, 2004 ; Nguyen, 2009). La question de l’effet du contrôle, souvent matérialisé par la détention de la part de capital, a été largement débattue dans la littérature sur les joint-ventures internationales (Cheriet et Dikmen, 2008). Dans les relations coopératives, l’exercice du contrôle représente un enjeu majeur dans la mesure où il détermine les résultats futurs, et influence l’avenir de la relation entre les partenaires et l’entité commune. En dépit des efforts soutenus pour examiner le lien entre la structure de contrôle et la performance de ces entités, les études ne parviennent pas à s’accorder. Les résultats empiriques diffèrent selon les méthodologies, les pays étudiés et les mesures utilisées pour juger la performance. Dans le cadre de cet article, nous avons choisi d’analyser la relation entre le Contrôle et la Performance des joint-ventures internationales sous le prisme de la théorie des coûts de transaction. Notre travail de recherche s’inscrit dans la continuité des travaux de Bertrand et Meschi (2006), qui révèlent que la théorie des coûts de transaction est un cadre d’analyse « plus adéquat » aux partenaires étrangers qu’aux partenaires locaux. Ainsi, il nous a semblé intéressant d’avoir recours à cette théorie, qui s’est avérée peu utilisée du point de vue du partenaire local. A travers le contexte de la Turquie, nous avons voulu tester la pertinence de cette théorie afin de confirmer ou infirmer les conclusions auxquelles ont abouti Bertrand et Meschi (2006). La théorie des coûts de transaction a souvent été appliquée aux joint-ventures internationales, et a permis de développer une véritable théorie transactionnelle (Hennart, 1988, 1991 ; Kogut, 1988 ; Parkhe, 1993 ; Tsang, 2000). Celle-ci a présenté les joint-ventures internationales comme une structure de gouvernance hybride, alternative au marché et à la hiérarchie. De nombreux travaux ont testé cette théorie sur la performance des joint-ventures internationales (Yan et Gray, 1994 ; Mjoen et Tallman, 1997 ; Hennart et al., 1998). 5 C’est dans cette perspective que notre recherche respectera le plan suivant : dans une première partie, une analyse de la littérature relative aux dimensions de Contrôle-Performance uploads/Management/ controle-amp-performance-des-joint-ventures-internationales-dans-les-pays-emergents.pdf

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  • Publié le Nov 04, 2022
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