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22-SESJ2JA1-C Page 1 sur 10 DISSERTATION S’APPUYANT SUR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE

22-SESJ2JA1-C Page 1 sur 10 DISSERTATION S’APPUYANT SUR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE PROPOSITION DE CORRIGÉ Sujet : Quels sont les effets de l’évolution des formes de l’organisation du travail sur les conditions de travail ? Programme officiel : Sociologie et science politique Questionnement Objectifs d’apprentissage Quelles mutations du travail et de l’emploi ? - Savoir distinguer les notions de travail, activité, statut d’emploi (salarié, non-salarié), chômage ; comprendre que les évolutions des formes d’emploi rendent plus incertaines les frontières entre emploi, chômage et inactivité. - Connaître les principaux descripteurs de la qualité des emplois (conditions de travail, niveau de salaire, sécurité économique, horizon de carrière, potentiel de formation, variété des tâches). - Comprendre les principales caractéristiques des modèles d’organisation taylorien (division du travail horizontale et verticale, relation hiérarchique stricte) et post-taylorien (flexibilité, recomposition des tâches, management participatif) ; comprendre les effets positifs et négatifs de l’évolution des formes de l’organisation du travail sur les conditions de travail. - Comprendre comment le numérique brouille les frontières du travail (télétravail, travail / hors travail), transforme les relations d’emploi et accroît les risques de polarisation des emplois. - Comprendre que le travail est source d’intégration sociale et que certaines évolutions de l’emploi (précarisation, taux persistant de chômage élevé, polarisation de la qualité des emplois) peuvent affaiblir ce pouvoir intégrateur. Exploitation possible des documents : Document 1  Ce document permet de montrer les effets ambivalents de la flexibilité liée à l’organisation post-taylorienne du travail.  En effet, le travail à domicile, permis par l’organisation post- taylorienne, est facilité par les nouvelles technologies ; par exemple en 2018, 41% des CPIS travaillent à domicile. Cette lecture peut être mise en lien avec le document 3.  Par ailleurs, l’organisation post-taylorienne basée sur plus de flexibilité engendre des horaires de travail atypiques, par exemple 14% des ouvriers ont des horaires habituels alternés contre 6% des salariés en moyenne.  Enfin, 25% des salariés travaillent le dimanche contre seulement 19% des salariés en moyenne. Document 2  Ce document permet de montrer qu’il y a une amélioration des conditions de travail depuis 1994 du fait de la mise en place de l’organisation post-taylorienne mais certains risques physiques persistent. 22-SESJ2JA1-C Page 2 sur 10  28,4% des salariés en 1994 travaillaient en position debout contre 21,2% en 2017, soit une diminution de 7,2 points de pourcentage. De même, on note une diminution de la part des salariés réalisant un geste répétitif (20,3% en 1994 contre 16,1% en 2017).  On observe que les nuisances sonores touchent plus de salariés (31,6% en 2017 contre 27,4% en 1994) mais ce sont les ouvriers qualifiés les plus touchés (67,5% en 2017) et les employés de commerce et de service qui ont connu la plus forte hausse (12,5% en 1994 contre 20,8% en 2017, soit presque une multiplication par 2)  Dans l’ensemble, la part des salariés qui ont un travail exigeant, une position forcée d'une ou plusieurs articulations reste stable (18,2% contre 18,8%), en revanche, on observe une augmentation de la part des ouvriers qualifiés concernés par cette contrainte (31,2% en 1994 contre 36% en 2017) et pour les ouvriers non qualifiés (34,1% contre 38,8%). Document 3  Ce document permet de montrer les effets positifs du télétravail.  Dans l’ensemble, les hommes et les femmes interrogés en 2018 estiment que le télétravail a amélioré la qualité de leur vie personnelle (presque 96%).  88% des femmes interrogées considèrent que le télétravail diminue la fatigue physique liée au transport.  79% des femmes et 82% des hommes interrogés considèrent que le télétravail augmente les marges de liberté dans la gestion du temps.  En revanche les hommes et femmes interrogés considèrent que le télétravail n’a pas amélioré leurs relations avec leurs collègues, collaborateurs et managers. Document 4  Ce texte permet de montrer les effets négatifs des gestes répétitifs (TMS) qui persistent (taylorisme). Idée à mettre en lien avec le document 2.  Les nouvelles organisations du travail prennent davantage en compte les contraintes physiques et psychiques des salariés en respectant un certain nombre de principes ergonomiques (conception des sièges, des écrans, etc).  Le document montre également que les salariés participent à la réflexion concernant l’amélioration des conditions de travail. Problématique possible : Depuis les années 1980, le travail a connu des transformations profondes qui ont engendré des effets ambivalents sur les conditions de travail. Pour répondre à cette question, on peut donc se demander si l’apparition de nouvelles formes d’organisation du travail s’accompagne uniquement d’effets positifs. 22-SESJ2JA1-C Page 3 sur 10 Proposition de plan détaillé : I) Les effets positifs de l’organisation post-taylorienne. II) L’organisation post-taylorienne fait apparaître de nouvelles contraintes sans faire disparaître celles du modèle d’organisation taylorien. A) L’organisation post-taylorienne permet de dépasser les effets négatifs de l’organisation taylorienne. A) Les nouvelles contraintes de l’organisation post-taylorienne.  Réorganisation du travail et redéfinition des tâches : l’élargissement et l’enrichissement des tâches suppose une certaine polyvalence chez les salariés, qui doivent maîtriser des aspects différents de la production,  Ré-humanisation du travail : cette organisation valorise l’esprit d’initiative et la communication entre les différents services. Leur expertise est valorisée au sein d’instances participatives.  La nouvelle importance donnée à l’autonomie a renforcé l’importance de l’autocontrôle des salariés, devenus seuls responsables de l’organisation de leur travail, donc seuls responsables de leurs échecs éventuels. Le poids de l’incertitude repose désormais sur les salariés, chargés d’anticiper et d’apporter des réponses aux incidents de production, ce qui augmente leur charge mentale.  La valorisation de l’initiative individuelle s’accompagne dans le même temps d’une intensification du travail pour satisfaire aux exigences fortes de l’entreprise (adaptabilité, flexibilité (document 1), réactivité à la demande, polyvalence). B) Les innovations organisationnelles liées à ce nouveau modèle permettent d’améliorer les conditions de travail des salariés. B) La permanence et l’extension des contraintes du modèle d’organisation taylorien.  Les nouvelles technologies permettent de nouvelles organisations (télétravail - horaires modulables). Une meilleure adéquation entre vie professionnelle et vie personnelle (documents 1 et 3).  Meilleure prise en compte des principes ergonomiques (document 4) et diminution des risques physiques (document 2).  La rationalisation, notamment la division verticale du travail, reste la logique fondamentale de certains secteurs (textile, bâtiment, grande distribution, logistique) et s’est étendue à d’autres (le secteur des services : grande distribution, logistique, centres d’appel, restauration rapide, mais aussi santé, soins à la personne) (documents 2 et 4).  L’organisation du travail en équipe favorise la surveillance mutuelle plutôt que de favoriser la cohésion du groupe. Le corrigé proposé fournit des indications à destination des commissions académiques d’entente et d’harmonisation, mais il ne doit pas être considéré comme une norme. 22-SESJ2JA1-C Page 4 sur 10 ÉPREUVE COMPOSÉE – SUJET A PROPOSITION DE CORRIGÉ Première partie : Mobilisation des connaissances Question : Donnez deux exemples de facteurs qui structurent et hiérarchisent l’espace social. Sociologie et science politique Comment est structurée la société française actuelle ? Réponse possible : La société française est traversée par des inégalités qui dessinent une hiérarchie sociale entre les groupes sociaux qui la constituent. Il existe différents facteurs liés à la position socio-économique qui structurent et hiérarchisent l'espace social. Nous nous concentrerons sur deux exemples de facteurs que sont le sexe et la catégorie socioprofessionnelle (CSP). Les candidats doivent présenter deux exemples de facteurs parmi : la catégorie socioprofessionnelle, le revenu, le diplôme, composition du ménage, position dans le cycle de vie, sexe et lieu de résidence.  Le sexe est un exemple de facteur qui structure et hiérarchise l’espace social. L’espace social est organisé en fonction de la différence socialement constituée entre hommes et femmes. En effet, il existe des inégalités entre femmes et hommes, à la fois dans les représentations, dans la répartition des tâches domestiques et dans le monde du travail.  Il existe des inégalités entre les individus selon leur PCS (par exemple, des inégalités de revenus et de patrimoine). Par exemple, la catégorie CPIS regroupe des personnes ayant des revenus élevés et un fort taux de détention d’un patrimoine, alors que les catégories employés et ouvriers ont des revenus faibles et un faible taux de détention de patrimoine. D'autre part, on peut relever des disparités dans les pratiques culturelles selon les PCS. En effet, les PCS dites « favorisées » comme les Cadres et professions intellectuelles supérieures accèdent systématiquement plus que les ouvriers, à des pratiques valorisées telles que la visite de musées, la lecture, le théâtre. Deuxième partie (6 points) : Étude d’un document Sociologie et science politique Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ? Question 1 : À l’aide du document, vous comparerez la part des votants à toutes les élections selon la catégorie socioprofessionnelle en 2017. (2 points) Réponse possible : On observe de forts écarts des comportements de vote systématique selon les caractéristiques socioprofessionnelles. Par exemple, en Nouvelle-Aquitaine en 2017, 45,5% des cadres et membres des professions intellectuelles supérieures déclarent avoir voté à toutes les élections, contre seulement 29,3% des ouvriers. Ce taux de participation électorale systématique est plus élevé de 16,2 points de pourcentage. 22-SESJ2JA1-C uploads/Management/ bg-asie-ses-jour-2-corrige-22-sesj2ja1c.pdf