Panorama des grands courants méthodologiques dans l'enseignement du français la

Panorama des grands courants méthodologiques dans l'enseignement du français langue étrangère L'approche communicative L’approche communicative s’est développée en France à partir des années 1970 en réaction contre la méthodologie audio-orale et la méthodologie audio-visuelle. Il n’y a pas de rupture dans les objectifs entre les méthodes structurales et la méthode fonctionnelle comme cela avait été le cas entre les méthodologies directe et traditionnelle. La différence se situe au niveau de la compétence: pour les structuralistes l’important est la compétence linguistique tandis que pour les fonctionnalistes il faut privilégier la compétence de communication. L'approche communicative part du principe que la langue est avant tout un outil de communication et d'interaction sociale qui s'exerce à travers 4 habiletés : compréhension orale (CO) et écrite (CE), expression orale (EO) et écrite (EE) et que l'on communique grâce à des actes de langage (dire à quelqu'un de faire quelque chose, proposer, accepter, refuser, etc.) et des notions transversales (se situer dans l'espace, dans le temps, caractériser, quantifier). Les tenants de l’approche communicative considèrent qu’une communication efficace implique une adaptation des formes linguistiques à la situation de communication (statut de l’interlocuteur, âge, rang social, lieu physique, etc.) et à l’intention de communication (ou fonction langagière): demander d’identifier un objet, demander une permission, donner des ordres, etc.1 Selon l’approche communicative, apprendre une langue ne consisterait pas, comme le croyaient les béhavioristes et la méthode audio-orale, à créer des habitudes, des réflexes. Les constructions ne devraient jamais fonctionner hors des énoncés naturels de communication construits à partir des besoins langagiers des apprenants. L’apprentissage n’est plus considéré comme passif, recevant des stimuli externes, mais comme un processus actif qui se déroule à l’intérieur de l’individu et qui est susceptible d’être influencé par cet individu. Le résultat dépend du type d’information présenté à l’apprenant et de la manière dont il va traiter cette information. Les supports étudiés ne sont plus crées artificiellement pour la classe avec le nombre exact de structures à assimiler mais ils sont choisis parmi une source vaste de documents authentiques (extraits littéraires, articles de journaux, émissions de radio, clips vidéos, etc.) Le document authentique est théoriquement, dans l’approche communicative, le support de base de toute la progression. La progression pédagogique suit celle des actes de parole que l’on souhaite aborder. Les situations de communication mettent en scène: un émetteur (celui qui a quelque chose à dire); un message (ce qu’il a à dire); un récepteur (celui à qui s’adresse le message). Le message répond à un objectif : l’acte de parole (par exemple: donner une consigne). Pour parvenir à cet objectif, l’émetteur doit utiliser des outils linguistiques appropriés au contexte (qui imposera alors les formes linguistiques, le registre de langue). Une séquence en approche communicative s’articule donc ainsi : a) analyse de la situation de communication (où, quand, qui, à qui, quoi, pourquoi) ; b) répétition, imprégnation, reproduction ; c) mise en relief des outils linguistiques utilisés ; d) conceptualisation du fait de langue ; e) appropriation de celui-ci par des exercices ; f) production dans une situation différente de celle proposée comme exemple. La langue orale enseignée est présente sous la forme de documents sonores ou de dialogues qui servent toujours de base à l'apprentissage. Ils sont proches de la réalité, voire authentiques. L'écrit est présent en compréhension et en expression dès le début de l'apprentissage et est approché comme un moyen de communication à part entière. La grammaire est explicite, mais ne donne pas lieu à des " cours de grammaire ": le professeur propose aux élèves des séances de conceptualisation qui leur permettent de découvrir eux-mêmes le fonctionnement de la langue à partir d'un corpus. En classe on utilise de préférence la langue étrangère, mais il est possible d’utiliser la langue maternelle et la traduction. En ce qui concerne l’erreur, elle est considérée comme inévitable et traitée de façon positive, faisant partie du processus d'apprentissage. On ne parle plus de faute (à connotation négative). On pratique la pédagogie de l'erreur qui utilise l'erreur produite de façon dynamique. L’élève devient un « apprenant » et par conséquent un acteur de son apprentissage. Sa participation est fortement sollicitée et on lui fait acquérir des stratégies d'apprentissage. L'approche communicative introduit la notion " d'apprendre à apprendre ". Selon D. Coste, l’acte de parole dans l’approche communicative est un outil d’analyse encore trop statique et manque de réalité psychologique. Les listes de structures morphosyntaxiques et de mots ont fait place aux listes d’actes de parole et de notions: on n’aurait alors pas dépassé le stade de la description-inventaire. Cependant, l’approche fonctionnelle a eu le mérite de montrer que l’apprenant devait être situé au premier plan, que l’écrit devait récupérer son statut et qu’il n’est pas nécessaire de suivre un cours général de langue pour atteindre un objectif spécifique. uploads/Management/ 6-approche-communicative.pdf

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  • Publié le Oct 31, 2022
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